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Saturday, March 10, 2012

Espions des sables

Par
6 Mars 2012
pour http://owni.fr

Fin 2011, des unités d'élite occidentales, comptant des Français, auraient été déployées en Syrie. En partenariat avec OWNI, l'organisation WikiLeaks poursuit la publication des cinq millions d'emails de Stratfor, la société de renseignement privé proche des états-majors américains. Avec aujourd'hui des centaines de messages sur le Moyen-Orient.

WikiLeaks avait entamé, le 27 février, la publication progressive de cinq millions de messages internes de l’entreprise de renseignement privée américaine Stratfor. Aujourd’hui, le site dévoile des emails indiquant la présence de forces spéciales occidentales en Syrie, notamment françaises, ainsi que des emails détaillant des aspects opérationnels, jusque-là ignorés, de la guerre en Libye. Créée en 1996 à Austin, au Texas, l’agence passait jusqu’ici pour une “CIA privée”, une réputation quelque peu exagérée.
En réalité, Stratfor développe ses analyses depuis des bureaux aux États-Unis, qu’elle vend aux entreprises, en entretenant des contacts avec quantité d’officiers supérieurs et d’agents de renseignement, en particulier américains.

Forces spéciales en Syrie

 

En Syrie, sujet abondamment traité par Stratfor, le compte-rendu d’une réunion, daté du 6 décembre 2011 laisse entendre que des forces spéciales occidentales auraient été présentes sur le terrain dès la fin de l’année 2011. Le message évoque quatre “gars, niveau lieutenant colonel dont un représentant français et un britannique” :
Après deux heures de discussion environ, ils ont dit sans le dire que des équipes de SOF [Special Operation Forces ou forces spéciales, NDLR] (sans doute des Etats-Unis, de Grande-Bretagne, de France, de Jordanie et de Turquie) étaient déjà sur le terrain, travaillant principalement à des missions de reconnaissance et à l’entraînement des forces de l’opposition.
Les participants rejettent l’hypothèse d’une opération aérienne sur le modèle libyen, affirmant que “l’idée ‘hypothétiquement’ serait de commettre des attaques de guérilla, des campagnes d’assassinats, d’essayer de venir à bout des forces des Alaouites [le groupe confessionnel, minoritaire en Syrie, auquel appartient le président syrien Bachar al-Assad, NDLR], de provoquer un effondrement de l’intérieur.”
La situation syrienne est jugée beaucoup plus complexe que la Libye. “Les informations connues sur l’OrBat syrien [l'ordre de bataille, soit la composition des armées, NDLR] sont les meilleures qu’elles ne l’ont jamais été depuis 2001″ détaille un membre des services de renseignement de l’US Air Force, selon l’analyste de Stratfor. Les membres présents à cette réunion insistent sur les difficultés militaires d’une intervention directe :
Les défense aériennes syriennes sont bien plus robustes et denses, particulièrement autour de Damas et le long des frontières israélienne et turque. [Les participants] s’inquiètent des systèmes de défense aériens mobiles, en particulier les SA-17 [missiles sol-air, NDLR] qu’ils ont obtenus récemment. L’opération serait faisable, mais ne serait pas facile.
À ce moment de la réflexion stratégique, l’opération serait conduite depuis les bases de l’Otan à Chypre. Mais une telle campagne n’était alors pas encore entièrement d’actualité. “[Les représentants des services de renseignement] ne pensent pas qu’une intervention aérienne aurait lieu tant qu’aucun massacre, comme celui par Kadhafi à Benghazi [en Libye, NDLR], ne retiendra l’attention des médias. Ils pensent que les États-Unis auront une forte tolérance aux meurtres tant qu’ils n’atteindront pas l’opinion publique.”

Des troupes égyptiennes au sol en Libye

 

Parmi les centaines de milliers d’emails consacrés au Moyen-Orient, un grand nombre porte sur la guerre en Libye, sur la base de correspondance avec des militaires de haut rang. Ainsi, dans un message daté du 18 mars 2011, soit la veille du début des bombardements de la Libye par les forces de l’Otan, l’analyste Reva Bhalla partage avec force de détails un “rendez-vous privé” avec “quelques colonels américains de l’US Air Force, un homologue français et un Britannique”. Le ton est donné d’entrée :
Ils sautent pratiquement de joie à l’idée de faire cette opération [le bombardement de la Libye, NDLR] — une opération de rêve comme ils l’appellent – terrain plat, proche des côtes, cibles faciles. Aucun prob.
Les militaires gradés réunis affirment alors que “les Égyptiens sont déjà positionnés au sol, qu’ils arment et entraînent les rebelles.” Un sujet pour le moins tabou. A cette date, le 18 mars, deux résolutions ont été votées par le Conseil de sécurité des Nations Unies. La première à l’unanimité le 26 février, prévoit la mise en place de sanctions économiques et financières contre le régime libyen, doublées d’un embargo sur les armes.
Le 17 mars, un jour avant le “rendez-vous privé” relaté, le Conseil de sécurité adopte la résolution 1973 qui met en place une zone d’exclusion aérienne. Le texte est adopté à l’arraché : l’Allemagne, la Chine, la Russie, le Brésil et l’Inde s’abstiennent. Selon les participants, la résolution a été “presque entièrement rédigée par les Brits [les Britanniques, NDLR]“. A ce stade, il n’est nullement question de troupes présentes au sol, ni d’en envoyer dans le futur. Des enquêtes ultérieures démontrent que des forces spéciales occidentales ont bien participé aux opérations, sur le sol libyen.

Le pétrole de la gloire

 

Au lendemain du blanc-seing du Conseil de sécurité, les militaires analysent les motivations de chaque participant. “De leur point de vue, l’opération entière est menée par le tandem franco-britannique. Par bien des aspects, les États-Unis ont été forcés de les suivre” écrit l’analyste de Stratfor. Côté britannique, les motifs de l’entrée en guerre sont assez prosaïques et plutôt éloignés des raisons humanitaires officiellement invoquées :
Le gars britannique dit que la Grande-Bretagne est guidée par des intérêts énergétiques dans cette campagne. Depuis la marée noire [dans le Golfe du Mexique, NDLR], BP souffre aux États-Unis . Les autres options sont d’aller vers la Sibérie (problèmes avec la Russie), le Vietnam et… la Libye. Selon eux, le renversement de Kadhafi est le meilleur moyen de remplir ces objectifs énergétiques.
Côté français, la situation est moins claire pour les intervenants de l’armée et pour les analystes de Stratfor. Le gradé français affirme que “la France a entendu parler de menaces d’AQMI [Al-Qaïda au Maghreb islamique, NDLR], soutenues par Kadhafi, contre des cibles françaises. Ça les a soûlés. Sarkozy s’est mis dans une impasse” conclut-il. Surtout, la France voulait prouver qu’elle “pouvait très bien” conduire ce genre d’opérations, “prouver sa pertinence.”
Entre Français et Britanniques, la coordination est d’abord passée par le Pentagone, rapporte la même analyste de Stratfor dans un message daté du 19 mai 2011. La veille, elle a assisté à un“briefing avec le groupe stratégique de l’US Air Force [pour] aider à préparer le séjour du chef d’État major de l’USAF en Turquie la première semaine de juin”. À cette réunion assistent deux colonels des services de renseignement américain et français, un capitaine britannique et un représentant du Département d’État. Reva Bhalla écrit :
Au début de la campagne en Libye, la France se coordonnait encore avec la Grande-Bretagne par l’intermédiaire du colonel des services de renseignement de liaison au sein du Pentagon, et non pas directement avec la Grande-Bretagne. Maintenant, les Britanniques ont enfin installé un bureau de commandement à Paris pour la coordination.
Lors de la même réunion, les participants estiment le coût de la guerre à 1,3 million “par mois”, ce qu’un expert de Stratfor corrige dans un mail en réponse : “1,3 million par jour”. “Un coût, mais pas une opération coûteuse” estiment-ils de concert.

Thursday, March 8, 2012

Espions des sables

Par
6 Mars 2012
pour http://owni.fr

Fin 2011, des unités d'élite occidentales, comptant des Français, auraient été déployées en Syrie. En partenariat avec OWNI, l'organisation WikiLeaks poursuit la publication des cinq millions d'emails de Stratfor, la société de renseignement privé proche des états-majors américains. Avec aujourd'hui des centaines de messages sur le Moyen-Orient.

WikiLeaks avait entamé, le 27 février, la publication progressive de cinq millions de messages internes de l’entreprise de renseignement privée américaine Stratfor. Aujourd’hui, le site dévoile des emails indiquant la présence de forces spéciales occidentales en Syrie, notamment françaises, ainsi que des emails détaillant des aspects opérationnels, jusque-là ignorés, de la guerre en Libye. Créée en 1996 à Austin, au Texas, l’agence passait jusqu’ici pour une “CIA privée”, une réputation quelque peu exagérée.
En réalité, Stratfor développe ses analyses depuis des bureaux aux États-Unis, qu’elle vend aux entreprises, en entretenant des contacts avec quantité d’officiers supérieurs et d’agents de renseignement, en particulier américains.

Forces spéciales en Syrie

 

En Syrie, sujet abondamment traité par Stratfor, le compte-rendu d’une réunion, daté du 6 décembre 2011 laisse entendre que des forces spéciales occidentales auraient été présentes sur le terrain dès la fin de l’année 2011. Le message évoque quatre “gars, niveau lieutenant colonel dont un représentant français et un britannique” :
Après deux heures de discussion environ, ils ont dit sans le dire que des équipes de SOF [Special Operation Forces ou forces spéciales, NDLR] (sans doute des Etats-Unis, de Grande-Bretagne, de France, de Jordanie et de Turquie) étaient déjà sur le terrain, travaillant principalement à des missions de reconnaissance et à l’entraînement des forces de l’opposition.
Les participants rejettent l’hypothèse d’une opération aérienne sur le modèle libyen, affirmant que “l’idée ‘hypothétiquement’ serait de commettre des attaques de guérilla, des campagnes d’assassinats, d’essayer de venir à bout des forces des Alaouites [le groupe confessionnel, minoritaire en Syrie, auquel appartient le président syrien Bachar al-Assad, NDLR], de provoquer un effondrement de l’intérieur.”
La situation syrienne est jugée beaucoup plus complexe que la Libye. “Les informations connues sur l’OrBat syrien [l'ordre de bataille, soit la composition des armées, NDLR] sont les meilleures qu’elles ne l’ont jamais été depuis 2001″ détaille un membre des services de renseignement de l’US Air Force, selon l’analyste de Stratfor. Les membres présents à cette réunion insistent sur les difficultés militaires d’une intervention directe :
Les défense aériennes syriennes sont bien plus robustes et denses, particulièrement autour de Damas et le long des frontières israélienne et turque. [Les participants] s’inquiètent des systèmes de défense aériens mobiles, en particulier les SA-17 [missiles sol-air, NDLR] qu’ils ont obtenus récemment. L’opération serait faisable, mais ne serait pas facile.
À ce moment de la réflexion stratégique, l’opération serait conduite depuis les bases de l’Otan à Chypre. Mais une telle campagne n’était alors pas encore entièrement d’actualité. “[Les représentants des services de renseignement] ne pensent pas qu’une intervention aérienne aurait lieu tant qu’aucun massacre, comme celui par Kadhafi à Benghazi [en Libye, NDLR], ne retiendra l’attention des médias. Ils pensent que les États-Unis auront une forte tolérance aux meurtres tant qu’ils n’atteindront pas l’opinion publique.”

Des troupes égyptiennes au sol en Libye

 

Parmi les centaines de milliers d’emails consacrés au Moyen-Orient, un grand nombre porte sur la guerre en Libye, sur la base de correspondance avec des militaires de haut rang. Ainsi, dans un message daté du 18 mars 2011, soit la veille du début des bombardements de la Libye par les forces de l’Otan, l’analyste Reva Bhalla partage avec force de détails un “rendez-vous privé” avec “quelques colonels américains de l’US Air Force, un homologue français et un Britannique”. Le ton est donné d’entrée :
Ils sautent pratiquement de joie à l’idée de faire cette opération [le bombardement de la Libye, NDLR] — une opération de rêve comme ils l’appellent – terrain plat, proche des côtes, cibles faciles. Aucun prob.
Les militaires gradés réunis affirment alors que “les Égyptiens sont déjà positionnés au sol, qu’ils arment et entraînent les rebelles.” Un sujet pour le moins tabou. A cette date, le 18 mars, deux résolutions ont été votées par le Conseil de sécurité des Nations Unies. La première à l’unanimité le 26 février, prévoit la mise en place de sanctions économiques et financières contre le régime libyen, doublées d’un embargo sur les armes.
Le 17 mars, un jour avant le “rendez-vous privé” relaté, le Conseil de sécurité adopte la résolution 1973 qui met en place une zone d’exclusion aérienne. Le texte est adopté à l’arraché : l’Allemagne, la Chine, la Russie, le Brésil et l’Inde s’abstiennent. Selon les participants, la résolution a été “presque entièrement rédigée par les Brits [les Britanniques, NDLR]“. A ce stade, il n’est nullement question de troupes présentes au sol, ni d’en envoyer dans le futur. Des enquêtes ultérieures démontrent que des forces spéciales occidentales ont bien participé aux opérations, sur le sol libyen.

Le pétrole de la gloire

 

Au lendemain du blanc-seing du Conseil de sécurité, les militaires analysent les motivations de chaque participant. “De leur point de vue, l’opération entière est menée par le tandem franco-britannique. Par bien des aspects, les États-Unis ont été forcés de les suivre” écrit l’analyste de Stratfor. Côté britannique, les motifs de l’entrée en guerre sont assez prosaïques et plutôt éloignés des raisons humanitaires officiellement invoquées :
Le gars britannique dit que la Grande-Bretagne est guidée par des intérêts énergétiques dans cette campagne. Depuis la marée noire [dans le Golfe du Mexique, NDLR], BP souffre aux États-Unis . Les autres options sont d’aller vers la Sibérie (problèmes avec la Russie), le Vietnam et… la Libye. Selon eux, le renversement de Kadhafi est le meilleur moyen de remplir ces objectifs énergétiques.
Côté français, la situation est moins claire pour les intervenants de l’armée et pour les analystes de Stratfor. Le gradé français affirme que “la France a entendu parler de menaces d’AQMI [Al-Qaïda au Maghreb islamique, NDLR], soutenues par Kadhafi, contre des cibles françaises. Ça les a soûlés. Sarkozy s’est mis dans une impasse” conclut-il. Surtout, la France voulait prouver qu’elle “pouvait très bien” conduire ce genre d’opérations, “prouver sa pertinence.”
Entre Français et Britanniques, la coordination est d’abord passée par le Pentagone, rapporte la même analyste de Stratfor dans un message daté du 19 mai 2011. La veille, elle a assisté à un“briefing avec le groupe stratégique de l’US Air Force [pour] aider à préparer le séjour du chef d’État major de l’USAF en Turquie la première semaine de juin”. À cette réunion assistent deux colonels des services de renseignement américain et français, un capitaine britannique et un représentant du Département d’État. Reva Bhalla écrit :
Au début de la campagne en Libye, la France se coordonnait encore avec la Grande-Bretagne par l’intermédiaire du colonel des services de renseignement de liaison au sein du Pentagon, et non pas directement avec la Grande-Bretagne. Maintenant, les Britanniques ont enfin installé un bureau de commandement à Paris pour la coordination.
Lors de la même réunion, les participants estiment le coût de la guerre à 1,3 million “par mois”, ce qu’un expert de Stratfor corrige dans un mail en réponse : “1,3 million par jour”. “Un coût, mais pas une opération coûteuse” estiment-ils de concert.

Saturday, October 22, 2011

Vers un grand schisme de l’internet ?

Par Hubert Guillaud
le 26/01/10
pour http://www.internetactu.net

Depuis le 1er septembre 2006, le nouveau DNS chinois ne passe plus par les serveurs de noms de domaines (DNS) de l’Icann, l’organisme qui gère les noms de domaines de l’internet, rappelait récemment la Société européenne de l’internet : “Depuis le 1er mars 2006, la Chine applique une réforme de son système de gestion des DNS. L’objectif officiel déclaré est de permettre aux Chinois d’accéder à Internet en composant les adresses en idéogrammes, une solution confortable pour les internautes de l’Empire du Milieu… [Tout donne à penser] que la Chine a décidé de lancer un nouveau suffixe national, pour s’affranchir définitivement de la gestion des noms de domaine Internet par l’ICANN et plus avant de l’emprise du gouvernement américain. Ce schisme fut accompagné par un passage massif à la version IPv6 d’internet et ce dans un temps record de 6 mois.”
 
La Chine a donc mis en place un nouveau système de gestion de noms de domaines ou plutôt un deuxième étage, comme l’explique l’informaticien Laurent Bloch :
“un premier niveau accepte les noms de domaines en idéogrammes mais les tronque pour ne donner accès qu’aux sites installés sur le territoire chinois : “ainsi pour les noms se terminant en “.com.cn”, “.net.cn”, le suffixe “.cn” n’apparaît plus à la fin dans la fenêtre du navigateur. Le résultat est que tout internaute chinois utilisant les idéogrammes est cantonné sur ce sous-réseau, déconnecté de la Toile, et directement contrôlé par Pékin. En tapant son adresse, l’internaute chinois arrive donc en réalité sur une version chinoise du site en question, préalablement aspiré, vérifié et remis en ligne par les autorités.” Quant à la navigation sur les sites étrangers justiciables du DNS en caractères latins (plus précisément LDH, letters, digits, hyphen), elle est réservée aux personnels autorisés, accrédités, … et surveillés.”
“Le système de censure fonctionne aussi en sens inverse : un site chinois qui veut être atteignable de l’étranger doit en obtenir l’autorisation, afin que son nom soit publié dans le DNS (en caractères latins) visible de l’extérieur, « chaque page marquée d’un lien menant au site du Ministère de l’Intérieur où l’on peut télécharger un certificat ».
L’ensemble du dispositif répond au beau nom de Bouclier doré.”
Ce n’est pas seulement d’un Grand pare-feu chinois permettant la censure et le contrôle de l’internet dont l’actualité s’est souvent fait l’écho dont il est question ici, mais de la mise en place d’un nouveau système de noms de domaines. Le DNS chinois ne passe plus par les serveurs racine ondoyés par l’ICANN et la nouvelle structure leur a permis de créer autant d’extensions qu’ils le souhaitaient. L’objectif est le même – isoler la Chine – mais la méthode est radicalement différente et à des conséquences sur l’architecture de l’internet. Jusqu’à présent, il s’agissait de mettre un Firewall entre la Chine et le reste du monde pour bloquer les sites non acceptés. Mais avec cette nouvelle architecture, il s’agit de faire en sorte que ceux qui utilisent un navigateur en chinois ne puissent utiliser qu’une partie du DNS et que ceux qui utilisent un navigateur classique ne puissent pas accéder à l’autre partie. On a donc l’équivalent de deux DNS dont une large partie est inacessible à l’autre. L’internet chinois n’est plus une espèce d’intranet protégé de l’internet (comme on a en a pour plein de sociétés), mais de deux internet distincts, du moins lorsqu’on y accède via un même nom de domaine.

Reste à savoir, comme nous l’explique Jean-Michel Cornu, directeur scientifique de la Fing, si les sites chinois restent accessibles par leurs adresses IPv6 (plutôt que par leur DNS) – pour ceux qui ne sont pas bloqués par le parefeu chinois. Et si les sites internationaux sont accessibles par leur numéro IPv4 ou IPv6 pour certains – pour ceux qui n’ont pas été aspirés et modifiés par les autorités chinoises. “Ce qui semble sûr c’est que cette création d’un DNS alternatif ouvre la porte à beaucoup d’autres DNS alternatifs, qui ne seront contrôlés ni par les Américains, ni par les Chinois”. Reste à savoir si on a un réel schisme de l’internet – une complète incompatibilité, même en passant par les adresses IP, ce qui semble probable – ou pas.

Comme le dit encore Laurent Bloch : “Politiquement, la signification de cette sécession peut se comparer à celle des schismes qui ont rythmé l’histoire du christianisme. Nul doute que la technologie chinoise, qui aux parfums enivrants de l’indépendance associe les avantages pratiques de la censure et de la surveillance, aura des succès auprès de la Russie, de l’Iran et d’autres pays qui utilisent une écriture différente de l’alphabet latin.

Mais cette situation, et ses développements prévisibles, posent un problème grave : l’unité actuelle de l’internet est l’axe autour duquel s’est réorganisée l’économie mondiale, et aussi en partie la culture mondiale ; quelles seront les conséquences de sa partition ? La décision chinoise montre que si tout le monde se félicitait de cette unité tant que l’on en restait aux aspects commerciaux, son aspect culturel n’était pas considéré comme supportable par certains acteurs.”

En tout cas, cet éclairage donne une autre tournure à l’affaire qui oppose Google et la Chine depuis quelques semaines (voir les analyses de Fabrice Epelboin pour le ReadWriteWeb, Brice Pedroletti pour LeMonde.fr, Camille Gévaudan sur Ecrans.fr…). Contrairement à ce qu’avancent quelques commentateurs respectés comme Ethan Zuckerman ou Rebecca MacKinnon, le subit revirement de Google et du gouvernement américain en faveur de la liberté d’accès à l’internet (voir le compte-rendu d’Ecrans.fr) – qui devient brusquement une politique étrangère prioritaire -, pourrait bien masquer un bras de fer plus subtil pour éviter la possible dislocation du réseau des réseaux en une multitude de réseaux incompatibles entre eux… Et cette perspective là gênerait à la fois l’offre commerciale comme les grandes oreilles de Google et des Etats-Unis.

Vers un grand schisme de l’internet ?

Par Hubert Guillaud
le 26/01/10
pour http://www.internetactu.net

Depuis le 1er septembre 2006, le nouveau DNS chinois ne passe plus par les serveurs de noms de domaines (DNS) de l’Icann, l’organisme qui gère les noms de domaines de l’internet, rappelait récemment la Société européenne de l’internet : “Depuis le 1er mars 2006, la Chine applique une réforme de son système de gestion des DNS. L’objectif officiel déclaré est de permettre aux Chinois d’accéder à Internet en composant les adresses en idéogrammes, une solution confortable pour les internautes de l’Empire du Milieu… [Tout donne à penser] que la Chine a décidé de lancer un nouveau suffixe national, pour s’affranchir définitivement de la gestion des noms de domaine Internet par l’ICANN et plus avant de l’emprise du gouvernement américain. Ce schisme fut accompagné par un passage massif à la version IPv6 d’internet et ce dans un temps record de 6 mois.”
 
La Chine a donc mis en place un nouveau système de gestion de noms de domaines ou plutôt un deuxième étage, comme l’explique l’informaticien Laurent Bloch :
“un premier niveau accepte les noms de domaines en idéogrammes mais les tronque pour ne donner accès qu’aux sites installés sur le territoire chinois : “ainsi pour les noms se terminant en “.com.cn”, “.net.cn”, le suffixe “.cn” n’apparaît plus à la fin dans la fenêtre du navigateur. Le résultat est que tout internaute chinois utilisant les idéogrammes est cantonné sur ce sous-réseau, déconnecté de la Toile, et directement contrôlé par Pékin. En tapant son adresse, l’internaute chinois arrive donc en réalité sur une version chinoise du site en question, préalablement aspiré, vérifié et remis en ligne par les autorités.” Quant à la navigation sur les sites étrangers justiciables du DNS en caractères latins (plus précisément LDH, letters, digits, hyphen), elle est réservée aux personnels autorisés, accrédités, … et surveillés.”
“Le système de censure fonctionne aussi en sens inverse : un site chinois qui veut être atteignable de l’étranger doit en obtenir l’autorisation, afin que son nom soit publié dans le DNS (en caractères latins) visible de l’extérieur, « chaque page marquée d’un lien menant au site du Ministère de l’Intérieur où l’on peut télécharger un certificat ».
L’ensemble du dispositif répond au beau nom de Bouclier doré.”
Ce n’est pas seulement d’un Grand pare-feu chinois permettant la censure et le contrôle de l’internet dont l’actualité s’est souvent fait l’écho dont il est question ici, mais de la mise en place d’un nouveau système de noms de domaines. Le DNS chinois ne passe plus par les serveurs racine ondoyés par l’ICANN et la nouvelle structure leur a permis de créer autant d’extensions qu’ils le souhaitaient. L’objectif est le même – isoler la Chine – mais la méthode est radicalement différente et à des conséquences sur l’architecture de l’internet. Jusqu’à présent, il s’agissait de mettre un Firewall entre la Chine et le reste du monde pour bloquer les sites non acceptés. Mais avec cette nouvelle architecture, il s’agit de faire en sorte que ceux qui utilisent un navigateur en chinois ne puissent utiliser qu’une partie du DNS et que ceux qui utilisent un navigateur classique ne puissent pas accéder à l’autre partie. On a donc l’équivalent de deux DNS dont une large partie est inacessible à l’autre. L’internet chinois n’est plus une espèce d’intranet protégé de l’internet (comme on a en a pour plein de sociétés), mais de deux internet distincts, du moins lorsqu’on y accède via un même nom de domaine.

Reste à savoir, comme nous l’explique Jean-Michel Cornu, directeur scientifique de la Fing, si les sites chinois restent accessibles par leurs adresses IPv6 (plutôt que par leur DNS) – pour ceux qui ne sont pas bloqués par le parefeu chinois. Et si les sites internationaux sont accessibles par leur numéro IPv4 ou IPv6 pour certains – pour ceux qui n’ont pas été aspirés et modifiés par les autorités chinoises. “Ce qui semble sûr c’est que cette création d’un DNS alternatif ouvre la porte à beaucoup d’autres DNS alternatifs, qui ne seront contrôlés ni par les Américains, ni par les Chinois”. Reste à savoir si on a un réel schisme de l’internet – une complète incompatibilité, même en passant par les adresses IP, ce qui semble probable – ou pas.

Comme le dit encore Laurent Bloch : “Politiquement, la signification de cette sécession peut se comparer à celle des schismes qui ont rythmé l’histoire du christianisme. Nul doute que la technologie chinoise, qui aux parfums enivrants de l’indépendance associe les avantages pratiques de la censure et de la surveillance, aura des succès auprès de la Russie, de l’Iran et d’autres pays qui utilisent une écriture différente de l’alphabet latin.

Mais cette situation, et ses développements prévisibles, posent un problème grave : l’unité actuelle de l’internet est l’axe autour duquel s’est réorganisée l’économie mondiale, et aussi en partie la culture mondiale ; quelles seront les conséquences de sa partition ? La décision chinoise montre que si tout le monde se félicitait de cette unité tant que l’on en restait aux aspects commerciaux, son aspect culturel n’était pas considéré comme supportable par certains acteurs.”

En tout cas, cet éclairage donne une autre tournure à l’affaire qui oppose Google et la Chine depuis quelques semaines (voir les analyses de Fabrice Epelboin pour le ReadWriteWeb, Brice Pedroletti pour LeMonde.fr, Camille Gévaudan sur Ecrans.fr…). Contrairement à ce qu’avancent quelques commentateurs respectés comme Ethan Zuckerman ou Rebecca MacKinnon, le subit revirement de Google et du gouvernement américain en faveur de la liberté d’accès à l’internet (voir le compte-rendu d’Ecrans.fr) – qui devient brusquement une politique étrangère prioritaire -, pourrait bien masquer un bras de fer plus subtil pour éviter la possible dislocation du réseau des réseaux en une multitude de réseaux incompatibles entre eux… Et cette perspective là gênerait à la fois l’offre commerciale comme les grandes oreilles de Google et des Etats-Unis.

Thursday, May 19, 2011

Formation aux Émirats d’une armée secrète pour le Proche-Orient et l’Afrique

par Manlio Dinucci *
pour http://www.voltairenet.org

Chaque État membre du Conseil de coopération du Golfe est invité à contribuer à la contre-révolution arabe. En ce qui les concernent, les Émirats arabes unis, qui ont déjà fourni un contingent de policiers pour réprimer les manifestations à Bahreïn, vont constituer une armée secrète. Pour cela, ils se sont tournés vers la société de mercenaires Xe (ex-Blackwater).



JPEG - 22 ko
Vue satellitaire de la base d’entraînement en construction de Xe aux Emirats.
 
À Zayed Military City, un camp d’entraînement dans une zone désertique des Émirats arabes unis, est en train de naître une armée secrète qui sera utilisée non seulement à l’intérieur du territoire mais aussi dans d’autres pays du Proche-Orient et de l’Afrique du Nord. C’est Erick Prince qui est en train de la mettre sur pied : un ex commando des Navy Seals qui avait fondé en 1997 la société Blackwater, la plus grande compagnie militaire privée utilisée par le Pentagone en Irak, Afghanistan et autres zones de guerre. La compagnie, qui en 2009 a été renommée Xe Services, (afin, entre autres motifs, d’échapper aux actions juridiques pour les massacres de civils en Irak) dispose aux États-Unis d’un grand camp d’entraînement où elle a formé plus de 50 000 spécialistes de la guerre et de la répression. Et elle est en train d’en ouvrir d’autres.

À Abu Dhabi, Erick Prince a conclu, sans apparaître personnellement mais à travers la joint-venture Reflex Responses, un premier contrat de 529 millions de dollars (l’original, daté du 13 juillet 2010, a été récemment rendu public par le New York Times) [1]. Sur cette base a commencé dans divers pays (Afrique du Sud, Colombie et autres) le recrutement de mercenaires pour constituer un premier bataillon de 800 hommes. Ils sont entraînés aux Émirats par des spécialistes étasuniens, britanniques, français et allemands, provenant de forces spéciales et de services secrets. Ceux-ci sont payés 200 à 300 000 dollars par an, et les recrues 150 dollars par jour. Une fois prouvée l’efficience du bataillon dans une « action réelle », Abu Dhabi financera avec des milliards de dollars la mise sur pied d’une brigade entière de plusieurs milliers de mercenaires. On prévoit de construire aux Émirats un camp d’entraînement analogue à celui en fonction aux États-Unis.

Le principal appui de ce projet est le prince héritier d’Abu Dhabi, Sheik Mohamed bin Zayed al-Nahyan, formé à l’académie militaire britannique Sandhurst et homme de confiance du Pentagone, fauteur d’une action militaire contre l’Iran. Le prince et son ami Erick Prince ne sont cependant que les exécutants du projet, qui a sûrement été décidé dans les hautes sphères de Washington. Son but réel est révélé par les documents cités dans le New York Times : l’armée qui est en train d’être formée aux Émirats conduira « des missions opérationnelles spéciales pour réprimer des révoltes intérieures, du type de celles qui sont en train de secouer le monde arabe cette année ».

L’armée de mercenaires sera donc utilisée pour réprimer les révoltes populaires dans les monarchies du Golfe, avec des interventions comme celle qui a été menée en mars par les troupes des Émirats, du Qatar et de l’Arabie saoudite au Bahrein où on a écrasé dans le sang la demande populaire de démocratie. « Des missions opérationnelles spéciales » seront effectuées par l’armée secrète dans des pays comme l’Égypte et la Tunisie, pour briser les mouvements populaires et faire en sorte que le pouvoir reste entre les mains des gouvernements garants des intérêts des États-Unis et des plus grandes puissances européennes. Et en Libye aussi, où le plan USA/OTAN prévoit sûrement l’envoi de troupes européennes et arabes pour fournir « l’aide humanitaire aux civils libyens ». Quel que soit le scénario —soit une Libye « balkanisée » divisée en deux territoires opposés dirigés par Tripoli et Benghazi, soit une situation de type irako-afghan à la suite du renversement du gouvernement de Tripoli— l’utilisation de l’armée secrète de mercenaires s’annonce : pour protéger les implantations pétrolières qui sont de fait aux mains des compagnies étasuniennes et européennes, pour éliminer des adversaires, pour garder le pays dans un état de faiblesse et de division. Ce sont les « solutions innovantes » que Xe Services (ex Blackwater), dans son auto présentation, se vante de fournir au gouvernement étasunien.



Documents joints

Contrat de Reflex Responses (société écran de Xe) aux Emirats arabes unis.

(PDF - 6 Mo)
 
 Manlio Dinucci
Géographe et géopolitologue. Derniers ouvrages publiés : Geograficamente. Per la Scuola media (3 vol.), Zanichelli (2008) ; Escalation. Anatomia della guerra infinita, DeriveApprodi (2005).
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Traduction Marie-Ange Patrizio
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Source Il Manifesto (Italie)
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Formation aux Émirats d’une armée secrète pour le Proche-Orient et l’Afrique

par Manlio Dinucci *
pour http://www.voltairenet.org

Chaque État membre du Conseil de coopération du Golfe est invité à contribuer à la contre-révolution arabe. En ce qui les concernent, les Émirats arabes unis, qui ont déjà fourni un contingent de policiers pour réprimer les manifestations à Bahreïn, vont constituer une armée secrète. Pour cela, ils se sont tournés vers la société de mercenaires Xe (ex-Blackwater).



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Vue satellitaire de la base d’entraînement en construction de Xe aux Emirats.
 
À Zayed Military City, un camp d’entraînement dans une zone désertique des Émirats arabes unis, est en train de naître une armée secrète qui sera utilisée non seulement à l’intérieur du territoire mais aussi dans d’autres pays du Proche-Orient et de l’Afrique du Nord. C’est Erick Prince qui est en train de la mettre sur pied : un ex commando des Navy Seals qui avait fondé en 1997 la société Blackwater, la plus grande compagnie militaire privée utilisée par le Pentagone en Irak, Afghanistan et autres zones de guerre. La compagnie, qui en 2009 a été renommée Xe Services, (afin, entre autres motifs, d’échapper aux actions juridiques pour les massacres de civils en Irak) dispose aux États-Unis d’un grand camp d’entraînement où elle a formé plus de 50 000 spécialistes de la guerre et de la répression. Et elle est en train d’en ouvrir d’autres.

À Abu Dhabi, Erick Prince a conclu, sans apparaître personnellement mais à travers la joint-venture Reflex Responses, un premier contrat de 529 millions de dollars (l’original, daté du 13 juillet 2010, a été récemment rendu public par le New York Times) [1]. Sur cette base a commencé dans divers pays (Afrique du Sud, Colombie et autres) le recrutement de mercenaires pour constituer un premier bataillon de 800 hommes. Ils sont entraînés aux Émirats par des spécialistes étasuniens, britanniques, français et allemands, provenant de forces spéciales et de services secrets. Ceux-ci sont payés 200 à 300 000 dollars par an, et les recrues 150 dollars par jour. Une fois prouvée l’efficience du bataillon dans une « action réelle », Abu Dhabi financera avec des milliards de dollars la mise sur pied d’une brigade entière de plusieurs milliers de mercenaires. On prévoit de construire aux Émirats un camp d’entraînement analogue à celui en fonction aux États-Unis.

Le principal appui de ce projet est le prince héritier d’Abu Dhabi, Sheik Mohamed bin Zayed al-Nahyan, formé à l’académie militaire britannique Sandhurst et homme de confiance du Pentagone, fauteur d’une action militaire contre l’Iran. Le prince et son ami Erick Prince ne sont cependant que les exécutants du projet, qui a sûrement été décidé dans les hautes sphères de Washington. Son but réel est révélé par les documents cités dans le New York Times : l’armée qui est en train d’être formée aux Émirats conduira « des missions opérationnelles spéciales pour réprimer des révoltes intérieures, du type de celles qui sont en train de secouer le monde arabe cette année ».

L’armée de mercenaires sera donc utilisée pour réprimer les révoltes populaires dans les monarchies du Golfe, avec des interventions comme celle qui a été menée en mars par les troupes des Émirats, du Qatar et de l’Arabie saoudite au Bahrein où on a écrasé dans le sang la demande populaire de démocratie. « Des missions opérationnelles spéciales » seront effectuées par l’armée secrète dans des pays comme l’Égypte et la Tunisie, pour briser les mouvements populaires et faire en sorte que le pouvoir reste entre les mains des gouvernements garants des intérêts des États-Unis et des plus grandes puissances européennes. Et en Libye aussi, où le plan USA/OTAN prévoit sûrement l’envoi de troupes européennes et arabes pour fournir « l’aide humanitaire aux civils libyens ». Quel que soit le scénario —soit une Libye « balkanisée » divisée en deux territoires opposés dirigés par Tripoli et Benghazi, soit une situation de type irako-afghan à la suite du renversement du gouvernement de Tripoli— l’utilisation de l’armée secrète de mercenaires s’annonce : pour protéger les implantations pétrolières qui sont de fait aux mains des compagnies étasuniennes et européennes, pour éliminer des adversaires, pour garder le pays dans un état de faiblesse et de division. Ce sont les « solutions innovantes » que Xe Services (ex Blackwater), dans son auto présentation, se vante de fournir au gouvernement étasunien.



Documents joints

Contrat de Reflex Responses (société écran de Xe) aux Emirats arabes unis.

(PDF - 6 Mo)
 
 Manlio Dinucci
Géographe et géopolitologue. Derniers ouvrages publiés : Geograficamente. Per la Scuola media (3 vol.), Zanichelli (2008) ; Escalation. Anatomia della guerra infinita, DeriveApprodi (2005).
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Traduction Marie-Ange Patrizio
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Source Il Manifesto (Italie)
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Wednesday, May 4, 2011

1950-1990 : Le scandale des armées secrètes de l’OTAN

Réalisation : Emmanuel Amara
Durée : 52mn
Année : 2011

Un documentaire choc sur un sujet ignoré de la Guerre Froide dans l’Europe de l’Ouest. Plusieurs services secrets d’états européens (Italie, Allemagne, Belgique et France principalement), sous la pression des USA, ont commandité des attentats terroristes contre leur propre population pour contraindre les gouvernements démocratiques à renforcer leurs systèmes sécuritaires et/ou empêcher la montée des partis de gauche ou d’extrême gauche au pouvoir.
« « Théorie du complot » est devenu l’équivalent intellectuel d’un mot de cinq lettres. C’est quelque chose que les gens disent quand ils ne veulent pas que vous réfléchissiez à ce qui se passe vraiment. » Noam Chomsky
Alors que l’Europe est progressivement scindée en deux blocs à la fin de la Seconde Guerre mondiale, les Américains et les Britanniques mettent en place des armées secrètes, des réseaux appelés «Stay Behind», destinés à réagir en cas d’invasion soviétique. Mais alors même qu’une attaque russe devient improbable, ces réseaux ne seront jamais démantelés. Ils sont même à l’origine d’actes de terrorisme et responsables de la mort d’innocents civils. A chaque fois que la gauche menaçait d’accéder au pouvoir, ils ont usé de la force et sont intervenus dans les processus démocratiques nationaux. Parfois, ils ont été protégés par les forces de police et les services de sécurité pour préserver leur capacité de combat.
« Craignant une prise de pouvoir par les partis communistes d’Europe Occidentale, l’OTAN a mis en place le réseau « Gladio » pendant la guerre froide. Gladio, dont la branche suisse était la P26, regroupait des militaires de confiance capables d’engager une résistance armée intérieure contre les régimes communistes. Dans la plupart des pays européens, ces armées secrètes ont joué un rôle trouble. Grâce aux recherches d’un historien suisse (ndlr : le professeur d’histoire contemporaine Daniele Ganser, de l’Université de Bâle) qui a travaillé sur des documents ultra-confidentiels, mais aussi le témoignage d’anciens soldats de Gladio, retour sur une page trouble et sombre de l’Europe d’après-guerre.

Par
pour http://www.notre-ecole.net

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1950-1990 : Le scandale des armées secrètes de l’OTAN

Réalisation : Emmanuel Amara
Durée : 52mn
Année : 2011

Un documentaire choc sur un sujet ignoré de la Guerre Froide dans l’Europe de l’Ouest. Plusieurs services secrets d’états européens (Italie, Allemagne, Belgique et France principalement), sous la pression des USA, ont commandité des attentats terroristes contre leur propre population pour contraindre les gouvernements démocratiques à renforcer leurs systèmes sécuritaires et/ou empêcher la montée des partis de gauche ou d’extrême gauche au pouvoir.
« « Théorie du complot » est devenu l’équivalent intellectuel d’un mot de cinq lettres. C’est quelque chose que les gens disent quand ils ne veulent pas que vous réfléchissiez à ce qui se passe vraiment. » Noam Chomsky
Alors que l’Europe est progressivement scindée en deux blocs à la fin de la Seconde Guerre mondiale, les Américains et les Britanniques mettent en place des armées secrètes, des réseaux appelés «Stay Behind», destinés à réagir en cas d’invasion soviétique. Mais alors même qu’une attaque russe devient improbable, ces réseaux ne seront jamais démantelés. Ils sont même à l’origine d’actes de terrorisme et responsables de la mort d’innocents civils. A chaque fois que la gauche menaçait d’accéder au pouvoir, ils ont usé de la force et sont intervenus dans les processus démocratiques nationaux. Parfois, ils ont été protégés par les forces de police et les services de sécurité pour préserver leur capacité de combat.
« Craignant une prise de pouvoir par les partis communistes d’Europe Occidentale, l’OTAN a mis en place le réseau « Gladio » pendant la guerre froide. Gladio, dont la branche suisse était la P26, regroupait des militaires de confiance capables d’engager une résistance armée intérieure contre les régimes communistes. Dans la plupart des pays européens, ces armées secrètes ont joué un rôle trouble. Grâce aux recherches d’un historien suisse (ndlr : le professeur d’histoire contemporaine Daniele Ganser, de l’Université de Bâle) qui a travaillé sur des documents ultra-confidentiels, mais aussi le témoignage d’anciens soldats de Gladio, retour sur une page trouble et sombre de l’Europe d’après-guerre.

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Thursday, March 31, 2011

ARTE Reportage - Japon , Russie , Libye

http://videos.arte.tv
(France, 2011, 42mn)
ARTE


Le Japon malade du nucléaire
Depuis quelques jours, dans un Japon à nouveau meurtri, les survivants d'Hiroshima, font entendre leur voix.
Les "Hibakushas" étaient quasiment les seuls anti-nucléaires du pays, mais aujourd'hui, leur parole entre en résonance avec les inquiétudes des Japonais dans leur ensemble.
Ce reportage, à la rencontre d'un Japon de plus en plus inquiet, débute au centre de traitement contre les radiations de cette ville, qui va recevoir les irradiés de Fukushima... Il se poursuit, à Kaminoseki, où la population se mobilise fortement contre un projet de centrale nucléaire, puis à Kobe, ville martyre du tremblement de terre de 95 et à Hamaoka, où se trouve une centrale nucléaire touchée par le dernier séisme et ses répliques, mais loin d’être détruite comme Fukushima. Cette centrale est la plus controversée du Japon : elle a été construite selon les spécialistes sur l'épicentre du futur « big one »…
Ce périple s'achève au plus près de Fukushima, toujours très instable. L’équipe d’ARTE Reportage tente de comprendre les questions que se posent aujourd'hui les Japonais en matière d'avenir nucléaire. Des Japonais qui, jusqu'à présent, entre pragmatisme et discipline, en avaient accepté la nécessité.

Russie : Ozersk, ville secrète nucléaire
Vingt ans après la dissolution de l'URSS, deux millions de Russes vivent encore au secret, comme à l'époque soviétique, dans 42 villes closes dites "ZATO". Des villes liées à l'industrie militaire ou à la production d'énergie nucléaire.
Reliquat de l'époque soviétique, les habitants, soumis à des règlements particuliers pour tous leurs déplacements, se voient pourtant comme des privilégiés, protégés du monde par de hautes grilles. Mais d'autres se battent contre un système qui maintient le secret autour d'installations nucléaires déficientes, au mépris des populations locales, et de l'environnement.
Ozersk et son complexe Makak forment un bel exemple. La région de Mayak, qui produisait tout le plutonium de la guerre froide, est aujourd'hui une poubelle nucléaire. Protégée par son statut de ZATO.
Le secret est tel qu'il a permis d'occulter, pendant près de 30 ans, le premier accident nucléaire au monde : l'explosion en 1957 d'une cuve de déchets, suite à une panne du circuit de refroidissement. Le nuage radioactif avait alors affecté près de 300 000 personnes, sur 23 000 km²… 22 villages avaient été évacués.
50 ans plus tard, les victimes et les "liquidateurs", obligés à nettoyer la région, attendent toujours de l'aide. D'autres sont irradiés jour après jour par les émanations des usines de retraitement d'uranium de Mayak. Et la population est sans défense.
Nadiejda y a fondé Planète Espoirs, pour défendre les droits à la liberté et à un environnement décent pour les gens de la région. Et elle défend les victimes des restrictions à la circulation comme celles de la radioactivité.

Temps de Pose : Libye : des sandales et des canons
Philip Poupin est né dans l’Ouest de la France en 1982. Il apprend la photographie en autodidacte. Lorsqu’il propose en 2004 à l’Institut de Géopolitique de réaliser un mémoire de maîtrise sur la guerre du Darfour en cours, on le croit fou. Cependant quelques mois plus tard, il revient avec son enquête et son premier reportage photographique sur les jeunes guerriers du Darfour. Reportage qui lui vaudra de recevoir le Grand Prix Paris Match du photoreportage étudiant. En 2005, il part pour la Cisjordanie et Gaza, réalise un photoreportage sur les «Mahadjirines» au Tchad pour le Figaro Magazine, un autre sur l’esclavage au Niger pour Paris Match et un documentaire TV « Darfour, l’enfer oublié » pour ARTE. En 2006, après avoir suivi en France le mouvement anti-CPE, il part pour la Cisjordanie puis l’Afghanistan où il travaille pour le New York Times et le magazine américain US News and World Report. L’année suivante, il franchit l’Atlantique voir ce qui constitue la réalité de l’Amazonie, son trafic de bois illégal et ses mines d’or. Perrine Poupin – février 2008
Distribué par l'agence de presse photographique Cosmos, Philip Poupin vit actuellement à Kaboul où il collabore avec l'ensemble des titres de la presse française et étrangère.

ARTE Reportage - Japon , Russie , Libye

http://videos.arte.tv
(France, 2011, 42mn)
ARTE


Le Japon malade du nucléaire
Depuis quelques jours, dans un Japon à nouveau meurtri, les survivants d'Hiroshima, font entendre leur voix.
Les "Hibakushas" étaient quasiment les seuls anti-nucléaires du pays, mais aujourd'hui, leur parole entre en résonance avec les inquiétudes des Japonais dans leur ensemble.
Ce reportage, à la rencontre d'un Japon de plus en plus inquiet, débute au centre de traitement contre les radiations de cette ville, qui va recevoir les irradiés de Fukushima... Il se poursuit, à Kaminoseki, où la population se mobilise fortement contre un projet de centrale nucléaire, puis à Kobe, ville martyre du tremblement de terre de 95 et à Hamaoka, où se trouve une centrale nucléaire touchée par le dernier séisme et ses répliques, mais loin d’être détruite comme Fukushima. Cette centrale est la plus controversée du Japon : elle a été construite selon les spécialistes sur l'épicentre du futur « big one »…
Ce périple s'achève au plus près de Fukushima, toujours très instable. L’équipe d’ARTE Reportage tente de comprendre les questions que se posent aujourd'hui les Japonais en matière d'avenir nucléaire. Des Japonais qui, jusqu'à présent, entre pragmatisme et discipline, en avaient accepté la nécessité.

Russie : Ozersk, ville secrète nucléaire
Vingt ans après la dissolution de l'URSS, deux millions de Russes vivent encore au secret, comme à l'époque soviétique, dans 42 villes closes dites "ZATO". Des villes liées à l'industrie militaire ou à la production d'énergie nucléaire.
Reliquat de l'époque soviétique, les habitants, soumis à des règlements particuliers pour tous leurs déplacements, se voient pourtant comme des privilégiés, protégés du monde par de hautes grilles. Mais d'autres se battent contre un système qui maintient le secret autour d'installations nucléaires déficientes, au mépris des populations locales, et de l'environnement.
Ozersk et son complexe Makak forment un bel exemple. La région de Mayak, qui produisait tout le plutonium de la guerre froide, est aujourd'hui une poubelle nucléaire. Protégée par son statut de ZATO.
Le secret est tel qu'il a permis d'occulter, pendant près de 30 ans, le premier accident nucléaire au monde : l'explosion en 1957 d'une cuve de déchets, suite à une panne du circuit de refroidissement. Le nuage radioactif avait alors affecté près de 300 000 personnes, sur 23 000 km²… 22 villages avaient été évacués.
50 ans plus tard, les victimes et les "liquidateurs", obligés à nettoyer la région, attendent toujours de l'aide. D'autres sont irradiés jour après jour par les émanations des usines de retraitement d'uranium de Mayak. Et la population est sans défense.
Nadiejda y a fondé Planète Espoirs, pour défendre les droits à la liberté et à un environnement décent pour les gens de la région. Et elle défend les victimes des restrictions à la circulation comme celles de la radioactivité.

Temps de Pose : Libye : des sandales et des canons
Philip Poupin est né dans l’Ouest de la France en 1982. Il apprend la photographie en autodidacte. Lorsqu’il propose en 2004 à l’Institut de Géopolitique de réaliser un mémoire de maîtrise sur la guerre du Darfour en cours, on le croit fou. Cependant quelques mois plus tard, il revient avec son enquête et son premier reportage photographique sur les jeunes guerriers du Darfour. Reportage qui lui vaudra de recevoir le Grand Prix Paris Match du photoreportage étudiant. En 2005, il part pour la Cisjordanie et Gaza, réalise un photoreportage sur les «Mahadjirines» au Tchad pour le Figaro Magazine, un autre sur l’esclavage au Niger pour Paris Match et un documentaire TV « Darfour, l’enfer oublié » pour ARTE. En 2006, après avoir suivi en France le mouvement anti-CPE, il part pour la Cisjordanie puis l’Afghanistan où il travaille pour le New York Times et le magazine américain US News and World Report. L’année suivante, il franchit l’Atlantique voir ce qui constitue la réalité de l’Amazonie, son trafic de bois illégal et ses mines d’or. Perrine Poupin – février 2008
Distribué par l'agence de presse photographique Cosmos, Philip Poupin vit actuellement à Kaboul où il collabore avec l'ensemble des titres de la presse française et étrangère.

Monday, March 28, 2011

Les projets secrets pour le Yémen

Par F. William Engdahl*
pour http://www.voltairenet.org

Le 25 décembre 2009 les autorités états-uniennes arrêtaient un Nigérian, Abdulmutallab, à bord du vol de la Northwest Airlines reliant Amsterdam à Detroit ; il était accusé d’avoir tenté de faire exploser l’avion avec une bombe qu’il avait dissimulée à l’embarquement. Les jours suivants, de nombreuses dépêches se succédaient sur CNN, dans le New York Times et dans d’autres medias selon lesquelles il était « soupçonné » d’avoir suivi un entraînement au Yémen pour cette mission terroriste. C’est ainsi que le monde a vu émerger une nouvelle cible de la Guerre contre le terrorisme états-unienne, un État isolé et démuni de la péninsule arabique : le Yémen. En observant de plus près le contexte d’apparition de cette supposée menace, l’agenda secret du Pentagone et des services secrets états-uniens pour le Yémen apparait plus clairement.



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Le détroit de Bab el-Mandab, qui se partage entre le Yémen, l’Érythrée et Djibouti, vu de l’espace
Depuis quelques mois, le monde assiste à l’intensification soutenue des opérations militaires états-uniennes au Yémen, un pays désespérément pauvre, voisin de l’Arabie Saoudite par sa frontière septentrionale, de la mer Rouge à l’ouest, et du golfe d’Aden au sud qui donne accès à la mer d’Arabie, bordant un autre pays désolé ayant également fait la une des médias récemment : la Somalie. Les preuves collectées portent à croire que le Pentagone et les services secrets états-uniens positionnent des unités militarisées autour de l’un des goulots d’étranglement stratégiques du trafic mondial de pétrole, Bab el-Mandab. Profitant des actes de piraterie en Somalie et des annonces faites à propos de la réémergence de la menace d’Al-Qaïda depuis le Yémen, les États-Unis visent à militariser l’une des voies d’acheminement de pétrole les plus vitales. Plus encore, les réserves de pétrole non-exploitées au Yémen et en Arabie Saoudite seraient les plus importantes au monde.
Le Nigérian âgé de 30 ans, accusé de la tentative d’attentat ratée, Abdulmutallab, aurait avoué que cette mission lui avait été confiée par Al-Qaïda pour la péninsule arabique (AQAP), basée au Yémen. Cette déclaration opportune permet de tourner l’attention de l’opinion publique sur le Yémen en le faisant apparaitre comme le nouveau centre névralgique de ce que l’on désigne comme l’organisation terroriste Al-Qaïda.
C’est précisément ce que soutient sur son blog Bruce Riedel (un ancien agent de la CIA durant trente ans, qui a conseillé le président Obama pour élaborer la politique du surge en Afghanistan) en évoquant les liens supposés entre le terroriste présumé et le Yémen : « La tentative de destruction du vol 253 de la Northwest Airlines entre Amsterdam et Détroit le jour de Noël démontre l’ambition grandissante de la branche d’Al-Qaïda au Yémen, qui, partie d’un programme d’action auparavant centré sur le Yémen, joue depuis un an un rôle dans le jihad islamique mondial. Le gouvernement affaibli du président yéménite Ali Abdallah Saleh, qui n’est jamais parvenu à contrôler entièrement le pays et qui fait à présent face à d’innombrables problèmes, aura besoin d’un fort soutien des États-Unis pour contrer l’AQAP. » [1]

Éléments introductifs à la géopolitique du Yémen

Avant de poursuivre notre propos au sujet de cet incident, il faut regarder de plus près la situation actuelle du Yémen. Plusieurs éléments s’avèrent déconcertants dès lors qu’ils sont mis en parallèle avec les annonces répétées de Washington quant à la résurgence de la menace d’Al-Qaïda dans la péninsule arabique.
Dès le début de l’année 2009, les pièces se sont mises en mouvement sur l’échiquier yéménite. Tariq al-Fadhli, un ancien chef de guerre jihadiste, originaire du Sud-Yémen, brisait l’alliance qu’il avait passée quinze ans auparavant avec le gouvernement yéménite du président Ali Abdallah Saleh. Tariq al-Fadhli annonçait alors qu’il rejoignait la large coalition d’opposition réunie dans le Mouvement du Sud. À la fin des années 1980, Tariq al-Fadhli participait au mouvement des Moudjahidine en Afghanistan. Sa rupture avec le gouvernement de Saleh fut annoncée dans les médias yéménites et arabes en avril 2009. La prise de distance de Tariq al-Fadhli avec la dictature yéménite donna un nouveau souffle au Mouvement du Sud. Al-Fadhli est d’ailleurs devenu l’une des figures majeures de la coalition.
Le Yémen est un agrégat artificiel, créé après la dislocation de l’URSS en 1990, alors le principal soutien de la République démocratique populaire du Yémen (Sud-Yémen). L’unification de la République arabe du Yémen (Nord-Yémen) et du Sud-Yémen généra un optimisme rapidement étouffé par la courte guerre civile de 1994. Les factions de l’armée du Sud-Yémen avaient alors organisé une révolte dénonçant la corruption et le caractère oligarchique du pouvoir du président Ali Abdallah Saleh. Celui-ci dirige seul le pays depuis 1978, d’abord au titre de président de la République arabe du Yémen, puis en tant que président du Yémen unifié depuis 1990. La rébellion menée par l’armée du Sud-Yémen échoua après l’alliance du président Saleh avec Tariq al-Fadhli, avec d’autres leaders salafistes yéménites, partisans d’une interprétation conservatrice de l’Islam, et avec des jihadistes. Cette manœuvre fut exécutée pour peser face à l’héritage marxiste du Parti socialiste du Sud-Yémen.
Avant 1990, Washington et le Royaume d’Arabie Saoudite soutenaient et apportaient leur aide à Saleh dans sa politique d’islamisation ; ils faisaient alors le pari de contenir les ambitions communistes du Sud-Yémen [2]. Depuis lors, Saleh s’est appuyé sur les puissantes mouvances salafistes jihadistes pour affermir son pouvoir despotique. La rupture d’al-Fadhli avec le pouvoir et son ralliement au groupe d’opposition du sud aux côtés de ses anciens ennemis socialistes portèrent un sérieux revers au président Saleh.
Le 28 avril 2009, immédiatement après l’annonce du ralliement d’al-Fadhli à la coalition du Mouvement du Sud, les mouvements de protestation se sont intensifiés dans les provinces de Lahij, Ad Dali et Hadramaout. Des dizaines de milliers de personnes, exerçant dans le civil ou dans l’armée, s’estimant abandonnées, manifestèrent pour réclamer de meilleurs salaires et davantage de protection sociale. Ces manifestations ne cessent de se multiplier depuis 2006. Pour la première fois, al-Fadhli fit une apparition publique lors des manifestations d’avril 2009. Sa présence a transformé le mouvement socialiste du Sud-Yémen, alors moribond, en une puissante vague nationaliste. Elle a également poussé le président Saleh à l’action, et celui-ci, inquiet des conséquences possibles du mouvement dans toute la péninsule arabique, demanda l’aide de l’Arabie Saoudite et des autres États du Conseil de coopération du Golfe.
Dans le nord du Yémen, Saleh fait face à une rébellion chiite d’obédience zaydite menée par al-Houthi, ce qui complique encore un peu plus la situation de ce pays manqué, comme le qualifient certains. Le 11 septembre 2009, lors d’une interview pour Al-Jazeera, Saleh accusait le leader de l’opposition chiite d’Irak, Moqtada al-Sadr, ainsi que l’Iran, d’apporter leur soutien aux rebelles du Nord-Yémen appartenant à la mouvance chiite ralliée à al-Houthi. Le président Saleh déclarait : « Nous ne pouvons pas accuser l’administration officielle iranienne, mais des Iraniens nous ont confié qu’ils étaient préparés à établir une médiation. Ceci signifie que l’Iran a des contacts avec [les partisans d’al-Houthi], étant donné que les Iraniens veulent intervenir entre le gouvernement yéménite et ces rebelles. De même, Moqtada al-Sadr, depuis Nadjaf en Irak, demande à être choisi comme médiateur. Cela montre qu’ils sont tous en contact les uns avec les autres. » [3]
Les autorités yéménites ont annoncé la découverte de caches d’armes obtenues via l’Iran. De leur côté, les partisans d’al-Houthi affirment avoir mis la main sur des équipements de l’armée du Yémen portant la marque d’une fabrication en Arabie Saoudite ; ils donnent ainsi un fondement à l’accusation qu’ils prononcent contre le gouvernement de Sanaa (la capitale du Yémen et le siège de l’ambassade des États-Unis) d’être aux ordres de l’Arabie Saoudite. L’Iran a démenti la découverte d’armes iraniennes dans le Nord-Yémen, qualifiant d’infondées les accusations qui font de l’Iran un soutien aux rebelles. [4]

Que dire d’Al-Qaïda ?

Le portrait qui se dégage à présent du président Saleh est celui d’un dictateur aux abois, soutenu par les États-Unis, en perte fulgurante de pouvoir, après deux décennies de despotisme dans le Yémen unifié. L’économie du pays a connu une phase de ralentissement spectaculaire en 2008, lorsque le prix du pétrole s’est effondré. Près de 70% des richesses du Yémen proviennent de l’exploitation du pétrole. Le gouvernement central de Saleh est installé à Sanaa, dans le nord du pays, tandis que le pétrole se trouve dans le sud du Yémen. Pourtant, c’est bien Saleh qui contrôle les flux de capitaux issus du pétrole. Pour Saleh, l’amoindrissement des bénéfices provenant du pétrole a rendu inévitable la redite de l’option à laquelle il a l’habitude de céder : celle de corrompre les groupes d’opposition.
C’est dans ce contexte intérieur chaotique, qu’est intervenue, en janvier 2009, l’annonce, abondamment reprise sur des sites Internet soigneusement sélectionnés, selon laquelle Al-Qaïda, la supposée organisation terroriste créée par le Saoudien, autrefois entraîné par la CIA, Oussama ben Laden, aurait développé une branche importante au Yémen dédiée aux opérations en Arabie Saoudite et au Yémen.
Le 20 janvier 2009, Nasir al-Wahayshi, le chef d’Al-Qaïda au Yémen, annonçait, via les forums jihadistes en ligne, la formation d’un groupe unique à ses ordres pour la péninsule arabique. Selon al-Wahayshi, ce nouveau groupe, Al-Qaïda pour la péninsule arabique, serait composé des membres d’Al-Qaïda au Yémen, rejoints par ceux du réseau démantelé d’Al-Qaïda en Arabie Saoudite. Il est intéressant de constater que la presse a alors affirmé que le Saoudien Abu-Sayyaf al-Shihri, un ancien détenu de Guantanamo (n° 372) officierait en tant qu’adjoint d’al-Wahayshi.
Quelques jours plus tard, une vidéo était mise en ligne par al-Wahayshi, sous le titre alarmant : « Nous partons d’ici, et nous nous retrouverons à Al-Aqsa ». Al-Aqsa fait référence à la mosquée Al-Aqsa à Jérusalem, que les Juifs nomment le Mont du Temple, le site où s’élevait le temple de Salomon, et que les Musulmans appellent Al-Haram Al-Sharif. Dans cette vidéo, des menaces sont d’abord formulées contre les dirigeants musulmans – dont le président du Yémen Saleh, la famille royale saoudienne et le président égyptien Moubarak. La vidéo affirme ensuite la volonté de l’organisation terroriste d’exporter le jihad du Yémen vers Israël afin de « libérer » les sites sacrés de l’Islam et la bande de Gaza, des opérations qui pourraient déclencher un troisième conflit mondial si certains sont assez fous pour aller jusque-là.
Outre les propos de l’ex-détenu de Guantanamo al-Shihri, la vidéo citent ceux d’Abu Hareth Muhammad al-Awfi, présenté comme un chef militaire, et qui aurait été le détenu n°333 à Guantanamo. Étant entendu que la torture échoue à récolter des confessions fiables, certains analystes ont envisagé que l’objectif réel des interrogatoires menés par la CIA et le Pentagone à Guantanamo depuis 2001 était d’utiliser des techniques brutales afin d’entraîner ou de recruter des cellules terroristes dormantes, activées sur ordre des services secrets états-uniens, une accusation aussi difficile à prouver qu’à réfuter. On ne peut que s’interroger sur la présence de ces deux anciens « hauts diplômés » de Guantanamo au sein de la nouvelle cellule d’AQAP.
En apparence, al-Fadhi et le Mouvement du Sud dont le soutien populaire s’est étendu, considèrent Al-Qaïda au Yémen comme infréquentable. Dans une interview, al-Fadhi déclarait : « J’entretiens des relations très proches avec tous les mouvements jihadistes du nord, du sud et d’ailleurs, mais pas avec Al-Qaïda. » [5] Cela n’a pas empêché le président Saleh d’affirmer que le Mouvement du Sud et Al-Qaïda ne faisait qu’un, une position commode pour s’assurer le soutien de Washington.
Selon des rapports des services secrets états-uniens, le sud du Yémen abriterait tout au plus 200 membres d’Al-Qaïda. [6]
En mai 2009, al-Fadhi s’est démarqué d’Al-Qaïda et affirmait dans la presse : « Il y a quinze ans, nous [le Sud-Yémen] avons été envahis et nous subissons une occupation immorale. Nous sommes donc attelés à servir notre cause et nous ne servons aucune autre cause sur la planète. Nous voulons notre indépendance et mettre un terme à cette occupation. » [7]. Le jour même, profitant de l’aubaine, Al Qaïda promouvait son action et affichait son soutien à la cause du Sud-Yémen.
Le 14 mai 2009, dans une bande sonore diffusée sur Internet, al-Wahayshi, le leader d’AQAP, exprimait sa sympathie envers le peuple des provinces méridionales dans sa tentative de défense contre «  l’oppression  » qu’il subit et déclarait : « Ce qui se passe dans les gouvernorats de Lahij, d’Ad Dali, d’Abyan, de Hadramaout et dans les autres provinces du sud est inacceptable. Nous devons soutenir et aider [les sud-yéménites]. » Il promettait également des représailles : « L’oppression que vous subissez ne saurait se passer de punition… le meurtre de Musulmans dans la rue constitue un crime grave et injustifié. » [8]
La prétendue émergence d’Al-Qaïda au Sud-Yémen, une base modeste dont on ne cesse pourtant pas de parler, sur les terres du Mouvement du Sud dans lequel certains observateurs voient un paravent au programme radical d’Al-Qaïda, est opportunément interprétée par le Pentagone comme un casus belli et sert de prétexte à l’intensification des opérations militaires de cette région stratégique.
En effet, après avoir déclaré que le conflit interne au Yémen était l’affaire du seul Yémen, le président Obama a ordonné des frappes aériennes sur le pays. Le Pentagone a déclaré que les attaques des 17 et 24 décembre avaient tué trois membres importants d’Al-Qaïda ; rien n’a cependant pu le prouver. À présent, le conte de Noël du terroriste de Détroit revivifie le programme de la Guerre contre le terrorisme au Yémen. Obama propose désormais un soutien militaire au gouvernement du président Saleh.

Les pirates somaliens de plus en plus actifs

En même temps que les titres de CNN égrainaient les nouvelles menaces terroristes venues du Yémen, sortaient comme d’un chapeau les annonces de l’intensification des attaques, devenues monnaie courante, de pirates somaliens sur la marine commerciale empruntant le golfe d’Aden et la mer d’Arabie depuis le sud du Yémen [9] ; une intensification faisant suite à une réduction des contrôles de patrouilles internationales.
Le 29 décembre 2009, la chaîne de télévision russe RAI Novosti rapportait que des pirates somaliens avaient capturé un cargo grec dans le golfe d’Aden au large de la Somalie. Plus tôt au cours de la même journée, un chimiquier britannique et les vingt-six membres de son équipage étaient également interceptés par des pirates dans le golfe d’Aden. Prouvant sa maitrise de l’utilisation des médias occidentaux, le chef des pirates, Mohamed Shakir, annonçait par téléphone au journal britannique le Times : « Nous avons intercepté un navire battant pavillon britannique dans le golfe d’Aden tard hier soir. » Un compte-rendu des services secrets états-uniens (cité par Stratfor) rapporte que le Times, propriété de Rupert Murdoch, soutien financier des néo-conservateurs, est parfois utilisé par les services secrets israéliens pour faire germer des histoires accommodantes.
Ces deux derniers événements portèrent le nombre des attaques et des détournements de navires à un niveau record. Pour l’année 2009, au 22 décembre, les attaques par des pirates somaliens dans le golfe d’Aden et au large de la côte orientale de la Somalie s’élevaient à 174, et concernaient 35 navires détournés et 587 personnes prises en otage ; cela représente la quasi-totalité des attaques de piraterie réussis dans le monde, selon le Centre de surveillance de la piraterie du Bureau maritime international. Une question se pose à présent : Auprès de qui les “pirates” somaliens obtiennent-ils les armes et la logistique leur permettant d’éviter les patrouilles internationales dépêchées par de nombreux États ?
Ainsi, le 3 janvier 2009, le président Saleh a reçu un appel téléphonique du président de la Somalie Sharif Sheik Ahmed ; ce dernier l’informait des derniers développements de la situation en Somalie. Sharif Ahmed, dont le propre pouvoir à Mogadiscio est si faible qu’il est parfois surnommé le président de l’aéroport de Mogadiscio, déclara à Saleh qu’il partagerait avec lui toutes les informations à sa disposition concernant les activités terroristes initiées en Somalie qui menaceraient la stabilité et la sécurité du Yémen et de la région.
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Le goulot d’étranglement pétrolier et autres affaires pétrolières

L’importance stratégique de la région située entre le Yémen et la Somalie revêt ici une signification géopolitique particulière. C’est en effet là que se trouve le site de Bab el-Mandab, que le gouvernement états-unien classe parmi les sept principaux goulots d’étranglement stratégiques dans le domaine du transport pétrolier. L’Agence de l’information sur l’énergie (EIA) états-unienne précise que « la fermeture de Bab el-Mandab pourrait empêcher les tankers du Golfe Persique d’atteindre le Canal de Suez et le complexe d’oléoducs de Sumed, les déroutant par le sud de l’Afrique. Le détroit de Bab el-Mandab est un goulot d’étranglement entre la corne africaine et le Moyen-Orient, ainsi qu’un pont stratégique entre la Mer Méditerranée et l’Océan Indien. » [10]
Au carrefour du Yémen, de Djibouti et de l’Érythrée, Bab el-Mandab relie la Golfe d’Aden à la Mer d’Arabie. Le pétrole et les autres marchandises en provenance du Golfe Persique doivent franchir Bab el-Mandab avant d’entrer dans le Canal de Suez. En 2006, le Département de l’énergie à Washington rapportait qu’un volume d’environ 3,3 millions de barils de pétrole transitait chaque jour par cette étroite voie navigable vers l’Europe, les États-Unis et l’Asie. L’essentiel du pétrole, soit environ 2,1 millions de barils par jour, prend la direction du nord par Bab el-Mandab vers le complexe de Suez/Sumed qui débouche sur la Méditerranée.
Un prétexte pour une militarisation par les États-Unis et l’OTAN des eaux entourant Bab el-Mandab serait l’occasion pour Washington de prendre un nouvel nouvel avantage dans sa poursuite du contrôle des sept goulots d’étranglement pétrolier les plus essentiels dans le monde, ce qui représente une part importante de toute future stratégie états-unienne destinée à priver de leur approvisionnement en pétrole la Chine, l’Union européenne ou toute autre région ou pays s’opposant à la politique US. Sachant que des volumes importants de pétrole saoudien transitent par Bab el-Mandab, le contrôle miliataire de ce point par les États-Unis servirait à dissuader l’Arabie Saoudite de contracter de futures ventes de pétrole avec la Chine, ou d’autres, dans une monnaie autre que le dollar, comme l’expliquait récemment Robert Fisk, le journaliste du quotidien britannique The Independent.
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Données de la production pétrolière yéménite (en bleu, la production et en rouge, la consommation)
(Source : EIA, gouvernement états-unien)
Les États-Unis seraient en outre en position de menacer le transport pétrolier chinois depuis Port-Soudan sur la Mer Rouge, juste au nord de Bab el-Mandab, un cordon d’approvisionnement vital pour les besoins énergétiques nationaux de la Chine.
Au-delà de sa situation géopolique en tant qu’important goulot d’étranglement du transit pétrolier mondial, le Yémen est en outre doté de réserves de pétroles importantes. Les bassins de Masila et de Shabwa récèlent d’après les compagnies pétrolières internationales de potentielles « découvertes de premier choix » [11]. Le Français Total et plusieurs autres compagnies pétrolières internationales de moindre taille sont engagés dans le développement de la production pétrolière yéménite. Il est possible que les préoccupations récentes de Washington concernant le Yémen aillent bien au-delà d’une simple organisation Al-Qaïda de bric et de brac dont l’exsitence même en tant qu’organisation terroriste globale a été mise en doute par de nombreux experts avisés de l’Islam.



 F. William Engdahl
Journaliste états-unien, il a publié de nombreux ouvrages consacrés aux questions énergétiques et géopolitiques. Derniers livres parus en français : Pétrole, une guerre d’un siècle : L’ordre mondial anglo-américain (Jean-Cyrille Godefroy éd., 2007) et OGM : semences de destruction : L’arme de la faim (Jean-Cyrille Godefroy éd., 2008).
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Traduction Nathalie Krieg
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[1] « The Menace of Yemen », par Bruce Riedel, The Daily Beast, 31 décembre 2009.
[2] « Yemen : Intensifying Problems for the Government », Stratfor, 7 mai 2009.
[3] Cité dans « Yemen President Accuses Iraq’s Sadrists of Backing the Houthi Insurgency », Terrorism Monitor, Jamestown Foundation, Volume : 7 Numéro : 28, 17 septembre 2009.
[4] NewsYemen, 8 septembre 2009 ; Yemen Observer, 10 septembre 2009.
[5] Albaidanew.com, le 14 mai 2009, cité par la Jamestown Foundation, op.cit.
[6] « Despite U.S. Aid, Yemen Faces Growing al-Qaeda Threat » , par Abigail Hauslohner, Time, 22 décembre 2009.
[7] Tariq al Fadhli, dans Al-Sharq al-Awsat, 14 mai 2009, cité par la Jamestown Foundation, op. cit.
[8] Interview d’al-Wahayshi, al Jazeera, 14 mai 2009.
[9] « Pirates, corsaires et flibustiers du XXIe siècle », par Thierry Meyssan, Réseau Voltaire, 25 juin 2010.
[10] Département de l’énergie, Energy Information Administration (gouvernement états-unien), consulté ici
[11] Adelphi Energy, « Yemen Exploration Blocks 7 & 74 » Consulté ici.

Les projets secrets pour le Yémen

Par F. William Engdahl*
pour http://www.voltairenet.org

Le 25 décembre 2009 les autorités états-uniennes arrêtaient un Nigérian, Abdulmutallab, à bord du vol de la Northwest Airlines reliant Amsterdam à Detroit ; il était accusé d’avoir tenté de faire exploser l’avion avec une bombe qu’il avait dissimulée à l’embarquement. Les jours suivants, de nombreuses dépêches se succédaient sur CNN, dans le New York Times et dans d’autres medias selon lesquelles il était « soupçonné » d’avoir suivi un entraînement au Yémen pour cette mission terroriste. C’est ainsi que le monde a vu émerger une nouvelle cible de la Guerre contre le terrorisme états-unienne, un État isolé et démuni de la péninsule arabique : le Yémen. En observant de plus près le contexte d’apparition de cette supposée menace, l’agenda secret du Pentagone et des services secrets états-uniens pour le Yémen apparait plus clairement.



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Le détroit de Bab el-Mandab, qui se partage entre le Yémen, l’Érythrée et Djibouti, vu de l’espace
Depuis quelques mois, le monde assiste à l’intensification soutenue des opérations militaires états-uniennes au Yémen, un pays désespérément pauvre, voisin de l’Arabie Saoudite par sa frontière septentrionale, de la mer Rouge à l’ouest, et du golfe d’Aden au sud qui donne accès à la mer d’Arabie, bordant un autre pays désolé ayant également fait la une des médias récemment : la Somalie. Les preuves collectées portent à croire que le Pentagone et les services secrets états-uniens positionnent des unités militarisées autour de l’un des goulots d’étranglement stratégiques du trafic mondial de pétrole, Bab el-Mandab. Profitant des actes de piraterie en Somalie et des annonces faites à propos de la réémergence de la menace d’Al-Qaïda depuis le Yémen, les États-Unis visent à militariser l’une des voies d’acheminement de pétrole les plus vitales. Plus encore, les réserves de pétrole non-exploitées au Yémen et en Arabie Saoudite seraient les plus importantes au monde.
Le Nigérian âgé de 30 ans, accusé de la tentative d’attentat ratée, Abdulmutallab, aurait avoué que cette mission lui avait été confiée par Al-Qaïda pour la péninsule arabique (AQAP), basée au Yémen. Cette déclaration opportune permet de tourner l’attention de l’opinion publique sur le Yémen en le faisant apparaitre comme le nouveau centre névralgique de ce que l’on désigne comme l’organisation terroriste Al-Qaïda.
C’est précisément ce que soutient sur son blog Bruce Riedel (un ancien agent de la CIA durant trente ans, qui a conseillé le président Obama pour élaborer la politique du surge en Afghanistan) en évoquant les liens supposés entre le terroriste présumé et le Yémen : « La tentative de destruction du vol 253 de la Northwest Airlines entre Amsterdam et Détroit le jour de Noël démontre l’ambition grandissante de la branche d’Al-Qaïda au Yémen, qui, partie d’un programme d’action auparavant centré sur le Yémen, joue depuis un an un rôle dans le jihad islamique mondial. Le gouvernement affaibli du président yéménite Ali Abdallah Saleh, qui n’est jamais parvenu à contrôler entièrement le pays et qui fait à présent face à d’innombrables problèmes, aura besoin d’un fort soutien des États-Unis pour contrer l’AQAP. » [1]

Éléments introductifs à la géopolitique du Yémen

Avant de poursuivre notre propos au sujet de cet incident, il faut regarder de plus près la situation actuelle du Yémen. Plusieurs éléments s’avèrent déconcertants dès lors qu’ils sont mis en parallèle avec les annonces répétées de Washington quant à la résurgence de la menace d’Al-Qaïda dans la péninsule arabique.
Dès le début de l’année 2009, les pièces se sont mises en mouvement sur l’échiquier yéménite. Tariq al-Fadhli, un ancien chef de guerre jihadiste, originaire du Sud-Yémen, brisait l’alliance qu’il avait passée quinze ans auparavant avec le gouvernement yéménite du président Ali Abdallah Saleh. Tariq al-Fadhli annonçait alors qu’il rejoignait la large coalition d’opposition réunie dans le Mouvement du Sud. À la fin des années 1980, Tariq al-Fadhli participait au mouvement des Moudjahidine en Afghanistan. Sa rupture avec le gouvernement de Saleh fut annoncée dans les médias yéménites et arabes en avril 2009. La prise de distance de Tariq al-Fadhli avec la dictature yéménite donna un nouveau souffle au Mouvement du Sud. Al-Fadhli est d’ailleurs devenu l’une des figures majeures de la coalition.
Le Yémen est un agrégat artificiel, créé après la dislocation de l’URSS en 1990, alors le principal soutien de la République démocratique populaire du Yémen (Sud-Yémen). L’unification de la République arabe du Yémen (Nord-Yémen) et du Sud-Yémen généra un optimisme rapidement étouffé par la courte guerre civile de 1994. Les factions de l’armée du Sud-Yémen avaient alors organisé une révolte dénonçant la corruption et le caractère oligarchique du pouvoir du président Ali Abdallah Saleh. Celui-ci dirige seul le pays depuis 1978, d’abord au titre de président de la République arabe du Yémen, puis en tant que président du Yémen unifié depuis 1990. La rébellion menée par l’armée du Sud-Yémen échoua après l’alliance du président Saleh avec Tariq al-Fadhli, avec d’autres leaders salafistes yéménites, partisans d’une interprétation conservatrice de l’Islam, et avec des jihadistes. Cette manœuvre fut exécutée pour peser face à l’héritage marxiste du Parti socialiste du Sud-Yémen.
Avant 1990, Washington et le Royaume d’Arabie Saoudite soutenaient et apportaient leur aide à Saleh dans sa politique d’islamisation ; ils faisaient alors le pari de contenir les ambitions communistes du Sud-Yémen [2]. Depuis lors, Saleh s’est appuyé sur les puissantes mouvances salafistes jihadistes pour affermir son pouvoir despotique. La rupture d’al-Fadhli avec le pouvoir et son ralliement au groupe d’opposition du sud aux côtés de ses anciens ennemis socialistes portèrent un sérieux revers au président Saleh.
Le 28 avril 2009, immédiatement après l’annonce du ralliement d’al-Fadhli à la coalition du Mouvement du Sud, les mouvements de protestation se sont intensifiés dans les provinces de Lahij, Ad Dali et Hadramaout. Des dizaines de milliers de personnes, exerçant dans le civil ou dans l’armée, s’estimant abandonnées, manifestèrent pour réclamer de meilleurs salaires et davantage de protection sociale. Ces manifestations ne cessent de se multiplier depuis 2006. Pour la première fois, al-Fadhli fit une apparition publique lors des manifestations d’avril 2009. Sa présence a transformé le mouvement socialiste du Sud-Yémen, alors moribond, en une puissante vague nationaliste. Elle a également poussé le président Saleh à l’action, et celui-ci, inquiet des conséquences possibles du mouvement dans toute la péninsule arabique, demanda l’aide de l’Arabie Saoudite et des autres États du Conseil de coopération du Golfe.
Dans le nord du Yémen, Saleh fait face à une rébellion chiite d’obédience zaydite menée par al-Houthi, ce qui complique encore un peu plus la situation de ce pays manqué, comme le qualifient certains. Le 11 septembre 2009, lors d’une interview pour Al-Jazeera, Saleh accusait le leader de l’opposition chiite d’Irak, Moqtada al-Sadr, ainsi que l’Iran, d’apporter leur soutien aux rebelles du Nord-Yémen appartenant à la mouvance chiite ralliée à al-Houthi. Le président Saleh déclarait : « Nous ne pouvons pas accuser l’administration officielle iranienne, mais des Iraniens nous ont confié qu’ils étaient préparés à établir une médiation. Ceci signifie que l’Iran a des contacts avec [les partisans d’al-Houthi], étant donné que les Iraniens veulent intervenir entre le gouvernement yéménite et ces rebelles. De même, Moqtada al-Sadr, depuis Nadjaf en Irak, demande à être choisi comme médiateur. Cela montre qu’ils sont tous en contact les uns avec les autres. » [3]
Les autorités yéménites ont annoncé la découverte de caches d’armes obtenues via l’Iran. De leur côté, les partisans d’al-Houthi affirment avoir mis la main sur des équipements de l’armée du Yémen portant la marque d’une fabrication en Arabie Saoudite ; ils donnent ainsi un fondement à l’accusation qu’ils prononcent contre le gouvernement de Sanaa (la capitale du Yémen et le siège de l’ambassade des États-Unis) d’être aux ordres de l’Arabie Saoudite. L’Iran a démenti la découverte d’armes iraniennes dans le Nord-Yémen, qualifiant d’infondées les accusations qui font de l’Iran un soutien aux rebelles. [4]

Que dire d’Al-Qaïda ?

Le portrait qui se dégage à présent du président Saleh est celui d’un dictateur aux abois, soutenu par les États-Unis, en perte fulgurante de pouvoir, après deux décennies de despotisme dans le Yémen unifié. L’économie du pays a connu une phase de ralentissement spectaculaire en 2008, lorsque le prix du pétrole s’est effondré. Près de 70% des richesses du Yémen proviennent de l’exploitation du pétrole. Le gouvernement central de Saleh est installé à Sanaa, dans le nord du pays, tandis que le pétrole se trouve dans le sud du Yémen. Pourtant, c’est bien Saleh qui contrôle les flux de capitaux issus du pétrole. Pour Saleh, l’amoindrissement des bénéfices provenant du pétrole a rendu inévitable la redite de l’option à laquelle il a l’habitude de céder : celle de corrompre les groupes d’opposition.
C’est dans ce contexte intérieur chaotique, qu’est intervenue, en janvier 2009, l’annonce, abondamment reprise sur des sites Internet soigneusement sélectionnés, selon laquelle Al-Qaïda, la supposée organisation terroriste créée par le Saoudien, autrefois entraîné par la CIA, Oussama ben Laden, aurait développé une branche importante au Yémen dédiée aux opérations en Arabie Saoudite et au Yémen.
Le 20 janvier 2009, Nasir al-Wahayshi, le chef d’Al-Qaïda au Yémen, annonçait, via les forums jihadistes en ligne, la formation d’un groupe unique à ses ordres pour la péninsule arabique. Selon al-Wahayshi, ce nouveau groupe, Al-Qaïda pour la péninsule arabique, serait composé des membres d’Al-Qaïda au Yémen, rejoints par ceux du réseau démantelé d’Al-Qaïda en Arabie Saoudite. Il est intéressant de constater que la presse a alors affirmé que le Saoudien Abu-Sayyaf al-Shihri, un ancien détenu de Guantanamo (n° 372) officierait en tant qu’adjoint d’al-Wahayshi.
Quelques jours plus tard, une vidéo était mise en ligne par al-Wahayshi, sous le titre alarmant : « Nous partons d’ici, et nous nous retrouverons à Al-Aqsa ». Al-Aqsa fait référence à la mosquée Al-Aqsa à Jérusalem, que les Juifs nomment le Mont du Temple, le site où s’élevait le temple de Salomon, et que les Musulmans appellent Al-Haram Al-Sharif. Dans cette vidéo, des menaces sont d’abord formulées contre les dirigeants musulmans – dont le président du Yémen Saleh, la famille royale saoudienne et le président égyptien Moubarak. La vidéo affirme ensuite la volonté de l’organisation terroriste d’exporter le jihad du Yémen vers Israël afin de « libérer » les sites sacrés de l’Islam et la bande de Gaza, des opérations qui pourraient déclencher un troisième conflit mondial si certains sont assez fous pour aller jusque-là.
Outre les propos de l’ex-détenu de Guantanamo al-Shihri, la vidéo citent ceux d’Abu Hareth Muhammad al-Awfi, présenté comme un chef militaire, et qui aurait été le détenu n°333 à Guantanamo. Étant entendu que la torture échoue à récolter des confessions fiables, certains analystes ont envisagé que l’objectif réel des interrogatoires menés par la CIA et le Pentagone à Guantanamo depuis 2001 était d’utiliser des techniques brutales afin d’entraîner ou de recruter des cellules terroristes dormantes, activées sur ordre des services secrets états-uniens, une accusation aussi difficile à prouver qu’à réfuter. On ne peut que s’interroger sur la présence de ces deux anciens « hauts diplômés » de Guantanamo au sein de la nouvelle cellule d’AQAP.
En apparence, al-Fadhi et le Mouvement du Sud dont le soutien populaire s’est étendu, considèrent Al-Qaïda au Yémen comme infréquentable. Dans une interview, al-Fadhi déclarait : « J’entretiens des relations très proches avec tous les mouvements jihadistes du nord, du sud et d’ailleurs, mais pas avec Al-Qaïda. » [5] Cela n’a pas empêché le président Saleh d’affirmer que le Mouvement du Sud et Al-Qaïda ne faisait qu’un, une position commode pour s’assurer le soutien de Washington.
Selon des rapports des services secrets états-uniens, le sud du Yémen abriterait tout au plus 200 membres d’Al-Qaïda. [6]
En mai 2009, al-Fadhi s’est démarqué d’Al-Qaïda et affirmait dans la presse : « Il y a quinze ans, nous [le Sud-Yémen] avons été envahis et nous subissons une occupation immorale. Nous sommes donc attelés à servir notre cause et nous ne servons aucune autre cause sur la planète. Nous voulons notre indépendance et mettre un terme à cette occupation. » [7]. Le jour même, profitant de l’aubaine, Al Qaïda promouvait son action et affichait son soutien à la cause du Sud-Yémen.
Le 14 mai 2009, dans une bande sonore diffusée sur Internet, al-Wahayshi, le leader d’AQAP, exprimait sa sympathie envers le peuple des provinces méridionales dans sa tentative de défense contre «  l’oppression  » qu’il subit et déclarait : « Ce qui se passe dans les gouvernorats de Lahij, d’Ad Dali, d’Abyan, de Hadramaout et dans les autres provinces du sud est inacceptable. Nous devons soutenir et aider [les sud-yéménites]. » Il promettait également des représailles : « L’oppression que vous subissez ne saurait se passer de punition… le meurtre de Musulmans dans la rue constitue un crime grave et injustifié. » [8]
La prétendue émergence d’Al-Qaïda au Sud-Yémen, une base modeste dont on ne cesse pourtant pas de parler, sur les terres du Mouvement du Sud dans lequel certains observateurs voient un paravent au programme radical d’Al-Qaïda, est opportunément interprétée par le Pentagone comme un casus belli et sert de prétexte à l’intensification des opérations militaires de cette région stratégique.
En effet, après avoir déclaré que le conflit interne au Yémen était l’affaire du seul Yémen, le président Obama a ordonné des frappes aériennes sur le pays. Le Pentagone a déclaré que les attaques des 17 et 24 décembre avaient tué trois membres importants d’Al-Qaïda ; rien n’a cependant pu le prouver. À présent, le conte de Noël du terroriste de Détroit revivifie le programme de la Guerre contre le terrorisme au Yémen. Obama propose désormais un soutien militaire au gouvernement du président Saleh.

Les pirates somaliens de plus en plus actifs

En même temps que les titres de CNN égrainaient les nouvelles menaces terroristes venues du Yémen, sortaient comme d’un chapeau les annonces de l’intensification des attaques, devenues monnaie courante, de pirates somaliens sur la marine commerciale empruntant le golfe d’Aden et la mer d’Arabie depuis le sud du Yémen [9] ; une intensification faisant suite à une réduction des contrôles de patrouilles internationales.
Le 29 décembre 2009, la chaîne de télévision russe RAI Novosti rapportait que des pirates somaliens avaient capturé un cargo grec dans le golfe d’Aden au large de la Somalie. Plus tôt au cours de la même journée, un chimiquier britannique et les vingt-six membres de son équipage étaient également interceptés par des pirates dans le golfe d’Aden. Prouvant sa maitrise de l’utilisation des médias occidentaux, le chef des pirates, Mohamed Shakir, annonçait par téléphone au journal britannique le Times : « Nous avons intercepté un navire battant pavillon britannique dans le golfe d’Aden tard hier soir. » Un compte-rendu des services secrets états-uniens (cité par Stratfor) rapporte que le Times, propriété de Rupert Murdoch, soutien financier des néo-conservateurs, est parfois utilisé par les services secrets israéliens pour faire germer des histoires accommodantes.
Ces deux derniers événements portèrent le nombre des attaques et des détournements de navires à un niveau record. Pour l’année 2009, au 22 décembre, les attaques par des pirates somaliens dans le golfe d’Aden et au large de la côte orientale de la Somalie s’élevaient à 174, et concernaient 35 navires détournés et 587 personnes prises en otage ; cela représente la quasi-totalité des attaques de piraterie réussis dans le monde, selon le Centre de surveillance de la piraterie du Bureau maritime international. Une question se pose à présent : Auprès de qui les “pirates” somaliens obtiennent-ils les armes et la logistique leur permettant d’éviter les patrouilles internationales dépêchées par de nombreux États ?
Ainsi, le 3 janvier 2009, le président Saleh a reçu un appel téléphonique du président de la Somalie Sharif Sheik Ahmed ; ce dernier l’informait des derniers développements de la situation en Somalie. Sharif Ahmed, dont le propre pouvoir à Mogadiscio est si faible qu’il est parfois surnommé le président de l’aéroport de Mogadiscio, déclara à Saleh qu’il partagerait avec lui toutes les informations à sa disposition concernant les activités terroristes initiées en Somalie qui menaceraient la stabilité et la sécurité du Yémen et de la région.
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Le goulot d’étranglement pétrolier et autres affaires pétrolières

L’importance stratégique de la région située entre le Yémen et la Somalie revêt ici une signification géopolitique particulière. C’est en effet là que se trouve le site de Bab el-Mandab, que le gouvernement états-unien classe parmi les sept principaux goulots d’étranglement stratégiques dans le domaine du transport pétrolier. L’Agence de l’information sur l’énergie (EIA) états-unienne précise que « la fermeture de Bab el-Mandab pourrait empêcher les tankers du Golfe Persique d’atteindre le Canal de Suez et le complexe d’oléoducs de Sumed, les déroutant par le sud de l’Afrique. Le détroit de Bab el-Mandab est un goulot d’étranglement entre la corne africaine et le Moyen-Orient, ainsi qu’un pont stratégique entre la Mer Méditerranée et l’Océan Indien. » [10]
Au carrefour du Yémen, de Djibouti et de l’Érythrée, Bab el-Mandab relie la Golfe d’Aden à la Mer d’Arabie. Le pétrole et les autres marchandises en provenance du Golfe Persique doivent franchir Bab el-Mandab avant d’entrer dans le Canal de Suez. En 2006, le Département de l’énergie à Washington rapportait qu’un volume d’environ 3,3 millions de barils de pétrole transitait chaque jour par cette étroite voie navigable vers l’Europe, les États-Unis et l’Asie. L’essentiel du pétrole, soit environ 2,1 millions de barils par jour, prend la direction du nord par Bab el-Mandab vers le complexe de Suez/Sumed qui débouche sur la Méditerranée.
Un prétexte pour une militarisation par les États-Unis et l’OTAN des eaux entourant Bab el-Mandab serait l’occasion pour Washington de prendre un nouvel nouvel avantage dans sa poursuite du contrôle des sept goulots d’étranglement pétrolier les plus essentiels dans le monde, ce qui représente une part importante de toute future stratégie états-unienne destinée à priver de leur approvisionnement en pétrole la Chine, l’Union européenne ou toute autre région ou pays s’opposant à la politique US. Sachant que des volumes importants de pétrole saoudien transitent par Bab el-Mandab, le contrôle miliataire de ce point par les États-Unis servirait à dissuader l’Arabie Saoudite de contracter de futures ventes de pétrole avec la Chine, ou d’autres, dans une monnaie autre que le dollar, comme l’expliquait récemment Robert Fisk, le journaliste du quotidien britannique The Independent.
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Données de la production pétrolière yéménite (en bleu, la production et en rouge, la consommation)
(Source : EIA, gouvernement états-unien)
Les États-Unis seraient en outre en position de menacer le transport pétrolier chinois depuis Port-Soudan sur la Mer Rouge, juste au nord de Bab el-Mandab, un cordon d’approvisionnement vital pour les besoins énergétiques nationaux de la Chine.
Au-delà de sa situation géopolique en tant qu’important goulot d’étranglement du transit pétrolier mondial, le Yémen est en outre doté de réserves de pétroles importantes. Les bassins de Masila et de Shabwa récèlent d’après les compagnies pétrolières internationales de potentielles « découvertes de premier choix » [11]. Le Français Total et plusieurs autres compagnies pétrolières internationales de moindre taille sont engagés dans le développement de la production pétrolière yéménite. Il est possible que les préoccupations récentes de Washington concernant le Yémen aillent bien au-delà d’une simple organisation Al-Qaïda de bric et de brac dont l’exsitence même en tant qu’organisation terroriste globale a été mise en doute par de nombreux experts avisés de l’Islam.



 F. William Engdahl
Journaliste états-unien, il a publié de nombreux ouvrages consacrés aux questions énergétiques et géopolitiques. Derniers livres parus en français : Pétrole, une guerre d’un siècle : L’ordre mondial anglo-américain (Jean-Cyrille Godefroy éd., 2007) et OGM : semences de destruction : L’arme de la faim (Jean-Cyrille Godefroy éd., 2008).
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Traduction Nathalie Krieg
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[1] « The Menace of Yemen », par Bruce Riedel, The Daily Beast, 31 décembre 2009.
[2] « Yemen : Intensifying Problems for the Government », Stratfor, 7 mai 2009.
[3] Cité dans « Yemen President Accuses Iraq’s Sadrists of Backing the Houthi Insurgency », Terrorism Monitor, Jamestown Foundation, Volume : 7 Numéro : 28, 17 septembre 2009.
[4] NewsYemen, 8 septembre 2009 ; Yemen Observer, 10 septembre 2009.
[5] Albaidanew.com, le 14 mai 2009, cité par la Jamestown Foundation, op.cit.
[6] « Despite U.S. Aid, Yemen Faces Growing al-Qaeda Threat » , par Abigail Hauslohner, Time, 22 décembre 2009.
[7] Tariq al Fadhli, dans Al-Sharq al-Awsat, 14 mai 2009, cité par la Jamestown Foundation, op. cit.
[8] Interview d’al-Wahayshi, al Jazeera, 14 mai 2009.
[9] « Pirates, corsaires et flibustiers du XXIe siècle », par Thierry Meyssan, Réseau Voltaire, 25 juin 2010.
[10] Département de l’énergie, Energy Information Administration (gouvernement états-unien), consulté ici
[11] Adelphi Energy, « Yemen Exploration Blocks 7 & 74 » Consulté ici.

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