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Sunday, June 3, 2012

Agent Orange Viêt Nam : Okinawa, les preuves s’accumulent


Par André Bouny
 Le 20 mai 2012
pour  http://www.mondialisation.ca

De la vérité engloutie, des pièces manquantes au puzzle remontent en surface. Désormais, les volumes communément acceptés d’Agent Orange déversés sur le Viêt Nam semblent réellement obsolètes.



Okinawa*


Depuis la fin de la Guerre américaine au Viêt Nam (Laos et Cambodge), selon différentes recherches scientifiques au fil du temps, les estimations portant sur le volume d’ « Agent Orange » utilisé lors de cette guerre chimique ne cessèrent d’aller crescendo. Ces études avancèrent 42 millions de litres, ensuite 54, ultérieurement 72, puis 84, avant d’évoquer plus ou moins 100…**

En mai 1990, le rapport déposé par l’amiral Zumwalt confirme que de nombreuses utilisations d’herbicides n’étaient pas enregistrées dans l’opération Ranch Hand. L’amiral Zumwalt écrit que des unités combattantes, telle Brown Water Navy, ont souvent procédé à des épandages de façon officieuse : « En tant que commandant des forces navales US au Vietnam, j’étais au courant que l’Agent Orange délivré aux forces alliées était fréquemment utilisé dans des missions non enregistrées ».

En 2003, à partir d’archives de l’armée étasunienne, le rapport Stellman situe le pic d’utilisation d’Agent Orange durant l’année 1967, tandis que le rapport Zumwalt (rédigé d’après la situation réelle par ce haut responsable intègre) l’établit en 1969.

Entre ces deux rapports, aux Philippines, la fermeture des bases militaires américaines ne releva pas de la volonté des États-Unis, mais d’un refus du Sénat philippin de reconduire le bail en 1992. La décision fut facilitée par l’éruption du Pinatubo qui, un an plus tôt, avait détruit à moitié la base aérienne de Clark et celle de la marine à Subic Bay situées de part et d’autre du volcan. De fait, sans être abandonnées, elles restèrent en l’état, contaminées. La base de Subic Bay comptait 6 000 marins et employait 27 000 Philippins. Les autorités philippines exigèrent des anciens occupants une enquête de qualité environnementale (EQE), pour ce qui allait devenir la zone franche du port de Subic Bay : un vaste projet à destination industrielle et commerciale, financière et touristique comprenant un parc à thèmes pour enfants et générant plus du double d’emplois que la base de l’US Navy. Les résultats de cette étude menée par Clearwater Revival Company furent complètement remis en cause par Subic Bay Metropolitan Authority, et Environment Baseline Study qui démontrèrent qu’elle n’avait pas été réalisée dans les normes. Elle n’avait pas respecté le quadrillage des aires ni même les profondeurs de prélèvements et les échantillons ne provenaient pas des endroits les plus susceptibles d’être pollués. Elle fournissait des déclarations inexactes et des omissions nuisibles à la crédibilité des résultats. Aucune information sur l’historique des activités menées sur les sites sensibles ne fut livrée. Malgré cela, dans les 47 sites examinés, on retrouva de nombreux poisons se distillant dans les sols, la rivière, le port, la nappe phréatique, et donc dans la chaîne alimentaire. Le site N°24 révélait, entre autres, des composés chimiques accompagnant habituellement les dioxines, ce fantôme de l’Agent Orange. L’Agent Orange était aussi là, nous allons le voir plus loin.

L’année suivante, en 2004, éclatait un scandale en Nouvelle Zélande. Dans la ville de New Plymouth, et son quartier de Paritutu très précisément. Le gouvernement états-unien fit pression sur l’usine Ivon Watkins Dow (IWD) pour obtenir rapidement de grandes quantités de 2,4-D et de 2,4,5-T afin de pourvoir aux gigantesques besoins d’Agent Orange que les grandes compagnies chimiques US ne parvenaient plus à satisfaire. Car à la guerre s’ajoutait la forte demande intérieure de l’agriculture industrielle qui, si elle n’était pas satisfaite, risquait de remettre en cause la production de denrées alimentaires, menaçant du même coup de stimuler l’inflation, donc d’augmenter le mécontentement et la contestation du peuple américain. Mue par la même avidité que ses consœurs états-uniennes, IWD obtint l’exclusivité de la licence en Nouvelle-Zélande et demanda à ses responsables d’observer un mutisme absolu sur cette fabrication aussi soudaine qu’effrénée. Par souci de discrétion, IWD expédiait sa production au Mexique. De là, elle était acheminée vers les Philippines et livrée à la base navale de Subic Bay, pour ensuite rejoindre le Viêt Nam. Quand la pression des scientifiques et de l’opinion publique internationale obligea les USA à stopper l’utilisation de l’Agent Orange au Viêt Nam, IWD se retrouva avec un stock considérable sur les bras : des dizaines de milliers de gallons. L’entreprise acheta alors une ferme de 100 ha jouxtant son usine (qui en faisait 29), et y enfouit clandestinement ces surplus, son personnel étant plus que jamais tenu au secret. Plus tard, les habitants trouvèrent régulièrement des poissons morts, (surtout l’anguille qui vit sur les fonds), jusqu’à ce qu’il soit nécessaire d’organiser leur ramassage en grande quantité. En septembre 2004, le ministère de la Santé révéla des taux élevés de dioxine dans le sang des habitants de Paritutu. Le 11 janvier 2005, le New Zealand Herald publia un communiqué du ministère de la Défense confirmant les craintes de la population, avant qu’un ancien haut responsable d’IWD ne confesse ces enfouissements massifs d’Agent Orange. L’étendue de la contamination souterraine de la ville par la dioxine s’avéra considérable. Ainsi, les vétérans néo-zélandais du Viêt Nam, eux aussi victimes, subiront une mystification supplémentaire de la part de leur gouvernement.

Puis, en 2011, c’est au tour de la Corée du Sud. Un ancien combattant US a déclaré avoir participé en 1963-64 à l’enfouissement de « produits chimiques » à Camp Mercer, situé à Bucheron, près de la capitale sud-coréenne. Au mois de mai, deux vétérans états-uniens révélèrent que l’US Army avait enterré, en 1978, un reliquat d’Agent Orange (environ 50 000 litres) dans la base militaire US de Camp Carroll, à Chilgok, situé à 300 km au sud-est de Séoul. Malade, le vétéran Phil Steward fait une demande auprès du département des Anciens Combattants (VA) en 2005. Puis il entre en contact avec d’autres soldats américains ayant servi en Corée au cours des années 1960 et 70, tous ayant une expérience de l’utilisation de l'Agent Orange. "L’Agent Orange n’a pas seulement été utilisé sur la DMZ, il a été pulvérisé à travers un large éventail de zones de Corée du Sud. On nous a dit que c’était tout à fait sécuritaire et que cela était nullement nocif. Vous pouvez le boire, vous pouvez vous brosser les dents avec, vous pouvez vous baigner dedans qu’il ne se passera rien. C’étaient des mensonges", dit Steward. Il était en Corée avec Steve House, un autre vétéran américain qui a été le premier à révéler que l'Agent Orange avait fait l'objet de stockage à Camp Carroll, puis d’enfouissement : « À compter de Février 1978, nous avons reçu l'ordre de creuser des tranchées dans la zone D du camp Carroll et d'enterrer des centaines de barils d'Agent Orange. Plus tard, tous les légumes cultivés le long des crêtes avoisinantes se consumaient, il y avait des dizaines de lapins et d’oiseaux morts… » House indique : « les barils portaient l’étiquette « composé Orange, Vietnam ». Rouillés, les barils fuyaient et me provoquèrent, comme et mes compagnons, des éruptions cutanées douloureuses et une grosse toux. » House, qui a servi comme opérateur d’engins de travaux à Camp Carroll pendant un an, a ajouté que s’il pouvait se rendre sur place : « probablement je localiserais les lieux exacts…" Comme preuve, il a présenté une photo d’une des tranchées creusée à l'arrière de la base militaire américaine en 1978. House et Steward souffrent de diabète, de neuropathie périphérique, de glaucome, de chloracné et autres maladies connues pour être causées par l'Agent Orange : "Je n’ai plus beaucoup de temps...  C'est à vous de prendre la relève, afin que nous puissions obtenir des réponses pour les peuples coréen et américain qui ont été exposés à ce genre de chose », dit House devant la Chambre en essuyant ses larmes. « Déni, déni… jusqu’à ce qu’on soit tous morts » est un slogan des vétérans. Au printemps 2011, une enquête épidémiologique menée auprès des habitants de Chilgok montre une mortalité due aux cancers et maladies neurologiques élevée.

Aujourd’hui, c’est l’île d’Okinawa, située au sud du Japon, qui est visée. En réalité, cette île sous contrôle US depuis le traité de San Francisco, en 1952, fut le refuge de bases militaires étasuniennes ayant servi au stockage d’armes non conventionnelles, avant que son contrôle revienne au japonais en 1972. Dix ans plus tôt, l’US Air Force y effectua des essais d’armes biologiques sur des cultures de riz. En 1963, les navires étasuniens livrèrent 12 000 tonnes d’armes biochimiques. Mais, 6 ans plus tard, sur la base de Kadena Air Force, une fuite de gaz neurotoxique oblige l’hospitalisation de 23 membres des forces armées étasuniennes. En 1971, l’opération Red Hat transfère ces stocks sur l’île Johnston, perdue au beau milieu de l’océan Pacifique. 1998, des vétérans étasuniens d’Okinawa souffrant de pathologies liées à l’exposition de l’Agent Orange demanderont la prise en charge de leurs soins et des compensations au département des Anciens combattants (VA). Demandes rejetées : le gouvernement des États-Unis disant qu’il n’y a jamais eu d’Agent Orange à Okinawa. En juillet 2004, le général Richard Myers, chef d’état-major, déclare qu’ « aucun dossier contient la moindre information reliant l’utilisation ou le stockage de l’Agent Orange ou autre herbicide à Okinawa ». Cependant, en 2009, preuve est apportée à VA que l’opération Red Hat a bien transféré depuis Okinawa de l’Agent Orange vers l’île Johnston. The Japan Times révèlera les témoignages précis d’une trentaine de vétérans étasuniens ayant déchargé des containers cerclé d’une bande orange dans les années 60 jusqu’au début des années 70, comme de ceux qui ont assisté aux pulvérisations sur les côtes et le long des routes d’Okinawa. Récemment, un employé des services VA montre des documents prouvant que les États-Unis ont menés des tests ultrasecrets d’Agent Orange sur cette île en 1962, ceci dans le cadre du programme « Agile » développant des techniques de guerre non conventionnelles, faits confirmés plus tard par un ancien haut fonctionnaire étasunien. Une employée de VA, Michelle Gatz, est parvenue (dans le cadre du Freedom of Information Act, FOIA) à mettre la main sur des documents (comprenant entre autre le journal de bord d’un navire), ordres de déploiement de l’armée et dossiers gouvernementaux. Le journal de bord du navire révèle des bons de transports « classifiés ». Ce navire de la marine marchande est le « SS Schuyler Bland Otis ».


 
Navire marchand SS Schuyler Bland Otis

Le journal de bord stipule qu’il effectuait le transport de marchandises classifiées entre les USA et Okinawa, et qu’il y était déchargé sous le contrôle de gardes armés à White Beach (port de l’US Navy sur la côte Est de l’île), notamment le 25 avril 1962. Ce navire de propriété civile, régulièrement employé par l’US Navy pour le transport de défoliants incognito, était en mesure de contourner les contrôles douaniers des navires militaires dans les ports étrangers. Avant d’arriver à Okinawa, le cargo avait navigué au Viêt Nam du Sud pour une des premières livraisons de défoliants par le Pentagone. Gatz découvrira que le 267ème peloton de service chimique, jusque-là stationné en Alaska, à été réactivé en 1962 et transféré à Okinawa de façon inexpliquée. En septembre 2011, un haut responsable américain en retraite (souhaitant garder l’anonymat) brise l’omerta et affirme à The Times que le Pentagone avait testé des défoliants dans les jungles du Nord de l’île d’Okinawa, à proximité des villages de Kunigami et Higashi. Ce fonctionnaire déclare qu’Okinawa avait été choisi pour ces expériences en raison des similitudes de sa végétation avec celle du Viêt Nam et l’absence de règles de sécurité strictes qui avaient entravé ces essais potentiellement dangereux ailleurs. Maintenant il semble difficile à VA de repousser les 132 demandes récentes (qui ne sont que la pointe de l’iceberg) de vétérans d’Okinawa atteints de pathologies gravissimes, tout comme leur progéniture, en lien avec l’Agent Orange. L’utilisation expérimentale de l’Agent Orange à Okinawa et son stockage clandestin pour la guerre du Viêt Nam ne fait plus guère de doute. Okinawa viendra s’ajouter à la centaine de lieux répertoriés dans le monde où furent fabriqués, expérimentés, stockés, et utilisés les défoliants de la guerre du Viêt Nam.            

Pour approvisionner la guerre chimique au Viêt Nam, une véritable ceinture d’entrepôts clandestins d’Agent Orange se dessine sur le Pacifique, du sud au nord, sites de production et de stockages n’apparaissant nulle part dans les archives.

André Bouny

 
  *Livre : « The U.S. Forces in Okinawa as Grasped by FOIA » de Hiromichi UMEBAYASHI (membre japonais du CIS), février 1994.

 **Dans mon ouvrage « Agent Orange – Apocalypse Viêt Nam », je l’estime à 350 millions de litres.

André Bouny, constitue et conduit le Comité International de Soutien aux victimes vietnamiennes de l’Agent Orange (CIS); fondateur de D.E.F.I. Viêt Nam ; auteur de Agent Orange – Apocalypse Viêt Nam, Éditions Demi-Lune, Paris 2010. 

Agent Orange Viêt Nam : Okinawa, les preuves s’accumulent


Par André Bouny
 Le 20 mai 2012
pour  http://www.mondialisation.ca

De la vérité engloutie, des pièces manquantes au puzzle remontent en surface. Désormais, les volumes communément acceptés d’Agent Orange déversés sur le Viêt Nam semblent réellement obsolètes.



Okinawa*


Depuis la fin de la Guerre américaine au Viêt Nam (Laos et Cambodge), selon différentes recherches scientifiques au fil du temps, les estimations portant sur le volume d’ « Agent Orange » utilisé lors de cette guerre chimique ne cessèrent d’aller crescendo. Ces études avancèrent 42 millions de litres, ensuite 54, ultérieurement 72, puis 84, avant d’évoquer plus ou moins 100…**

En mai 1990, le rapport déposé par l’amiral Zumwalt confirme que de nombreuses utilisations d’herbicides n’étaient pas enregistrées dans l’opération Ranch Hand. L’amiral Zumwalt écrit que des unités combattantes, telle Brown Water Navy, ont souvent procédé à des épandages de façon officieuse : « En tant que commandant des forces navales US au Vietnam, j’étais au courant que l’Agent Orange délivré aux forces alliées était fréquemment utilisé dans des missions non enregistrées ».

En 2003, à partir d’archives de l’armée étasunienne, le rapport Stellman situe le pic d’utilisation d’Agent Orange durant l’année 1967, tandis que le rapport Zumwalt (rédigé d’après la situation réelle par ce haut responsable intègre) l’établit en 1969.

Entre ces deux rapports, aux Philippines, la fermeture des bases militaires américaines ne releva pas de la volonté des États-Unis, mais d’un refus du Sénat philippin de reconduire le bail en 1992. La décision fut facilitée par l’éruption du Pinatubo qui, un an plus tôt, avait détruit à moitié la base aérienne de Clark et celle de la marine à Subic Bay situées de part et d’autre du volcan. De fait, sans être abandonnées, elles restèrent en l’état, contaminées. La base de Subic Bay comptait 6 000 marins et employait 27 000 Philippins. Les autorités philippines exigèrent des anciens occupants une enquête de qualité environnementale (EQE), pour ce qui allait devenir la zone franche du port de Subic Bay : un vaste projet à destination industrielle et commerciale, financière et touristique comprenant un parc à thèmes pour enfants et générant plus du double d’emplois que la base de l’US Navy. Les résultats de cette étude menée par Clearwater Revival Company furent complètement remis en cause par Subic Bay Metropolitan Authority, et Environment Baseline Study qui démontrèrent qu’elle n’avait pas été réalisée dans les normes. Elle n’avait pas respecté le quadrillage des aires ni même les profondeurs de prélèvements et les échantillons ne provenaient pas des endroits les plus susceptibles d’être pollués. Elle fournissait des déclarations inexactes et des omissions nuisibles à la crédibilité des résultats. Aucune information sur l’historique des activités menées sur les sites sensibles ne fut livrée. Malgré cela, dans les 47 sites examinés, on retrouva de nombreux poisons se distillant dans les sols, la rivière, le port, la nappe phréatique, et donc dans la chaîne alimentaire. Le site N°24 révélait, entre autres, des composés chimiques accompagnant habituellement les dioxines, ce fantôme de l’Agent Orange. L’Agent Orange était aussi là, nous allons le voir plus loin.

L’année suivante, en 2004, éclatait un scandale en Nouvelle Zélande. Dans la ville de New Plymouth, et son quartier de Paritutu très précisément. Le gouvernement états-unien fit pression sur l’usine Ivon Watkins Dow (IWD) pour obtenir rapidement de grandes quantités de 2,4-D et de 2,4,5-T afin de pourvoir aux gigantesques besoins d’Agent Orange que les grandes compagnies chimiques US ne parvenaient plus à satisfaire. Car à la guerre s’ajoutait la forte demande intérieure de l’agriculture industrielle qui, si elle n’était pas satisfaite, risquait de remettre en cause la production de denrées alimentaires, menaçant du même coup de stimuler l’inflation, donc d’augmenter le mécontentement et la contestation du peuple américain. Mue par la même avidité que ses consœurs états-uniennes, IWD obtint l’exclusivité de la licence en Nouvelle-Zélande et demanda à ses responsables d’observer un mutisme absolu sur cette fabrication aussi soudaine qu’effrénée. Par souci de discrétion, IWD expédiait sa production au Mexique. De là, elle était acheminée vers les Philippines et livrée à la base navale de Subic Bay, pour ensuite rejoindre le Viêt Nam. Quand la pression des scientifiques et de l’opinion publique internationale obligea les USA à stopper l’utilisation de l’Agent Orange au Viêt Nam, IWD se retrouva avec un stock considérable sur les bras : des dizaines de milliers de gallons. L’entreprise acheta alors une ferme de 100 ha jouxtant son usine (qui en faisait 29), et y enfouit clandestinement ces surplus, son personnel étant plus que jamais tenu au secret. Plus tard, les habitants trouvèrent régulièrement des poissons morts, (surtout l’anguille qui vit sur les fonds), jusqu’à ce qu’il soit nécessaire d’organiser leur ramassage en grande quantité. En septembre 2004, le ministère de la Santé révéla des taux élevés de dioxine dans le sang des habitants de Paritutu. Le 11 janvier 2005, le New Zealand Herald publia un communiqué du ministère de la Défense confirmant les craintes de la population, avant qu’un ancien haut responsable d’IWD ne confesse ces enfouissements massifs d’Agent Orange. L’étendue de la contamination souterraine de la ville par la dioxine s’avéra considérable. Ainsi, les vétérans néo-zélandais du Viêt Nam, eux aussi victimes, subiront une mystification supplémentaire de la part de leur gouvernement.

Puis, en 2011, c’est au tour de la Corée du Sud. Un ancien combattant US a déclaré avoir participé en 1963-64 à l’enfouissement de « produits chimiques » à Camp Mercer, situé à Bucheron, près de la capitale sud-coréenne. Au mois de mai, deux vétérans états-uniens révélèrent que l’US Army avait enterré, en 1978, un reliquat d’Agent Orange (environ 50 000 litres) dans la base militaire US de Camp Carroll, à Chilgok, situé à 300 km au sud-est de Séoul. Malade, le vétéran Phil Steward fait une demande auprès du département des Anciens Combattants (VA) en 2005. Puis il entre en contact avec d’autres soldats américains ayant servi en Corée au cours des années 1960 et 70, tous ayant une expérience de l’utilisation de l'Agent Orange. "L’Agent Orange n’a pas seulement été utilisé sur la DMZ, il a été pulvérisé à travers un large éventail de zones de Corée du Sud. On nous a dit que c’était tout à fait sécuritaire et que cela était nullement nocif. Vous pouvez le boire, vous pouvez vous brosser les dents avec, vous pouvez vous baigner dedans qu’il ne se passera rien. C’étaient des mensonges", dit Steward. Il était en Corée avec Steve House, un autre vétéran américain qui a été le premier à révéler que l'Agent Orange avait fait l'objet de stockage à Camp Carroll, puis d’enfouissement : « À compter de Février 1978, nous avons reçu l'ordre de creuser des tranchées dans la zone D du camp Carroll et d'enterrer des centaines de barils d'Agent Orange. Plus tard, tous les légumes cultivés le long des crêtes avoisinantes se consumaient, il y avait des dizaines de lapins et d’oiseaux morts… » House indique : « les barils portaient l’étiquette « composé Orange, Vietnam ». Rouillés, les barils fuyaient et me provoquèrent, comme et mes compagnons, des éruptions cutanées douloureuses et une grosse toux. » House, qui a servi comme opérateur d’engins de travaux à Camp Carroll pendant un an, a ajouté que s’il pouvait se rendre sur place : « probablement je localiserais les lieux exacts…" Comme preuve, il a présenté une photo d’une des tranchées creusée à l'arrière de la base militaire américaine en 1978. House et Steward souffrent de diabète, de neuropathie périphérique, de glaucome, de chloracné et autres maladies connues pour être causées par l'Agent Orange : "Je n’ai plus beaucoup de temps...  C'est à vous de prendre la relève, afin que nous puissions obtenir des réponses pour les peuples coréen et américain qui ont été exposés à ce genre de chose », dit House devant la Chambre en essuyant ses larmes. « Déni, déni… jusqu’à ce qu’on soit tous morts » est un slogan des vétérans. Au printemps 2011, une enquête épidémiologique menée auprès des habitants de Chilgok montre une mortalité due aux cancers et maladies neurologiques élevée.

Aujourd’hui, c’est l’île d’Okinawa, située au sud du Japon, qui est visée. En réalité, cette île sous contrôle US depuis le traité de San Francisco, en 1952, fut le refuge de bases militaires étasuniennes ayant servi au stockage d’armes non conventionnelles, avant que son contrôle revienne au japonais en 1972. Dix ans plus tôt, l’US Air Force y effectua des essais d’armes biologiques sur des cultures de riz. En 1963, les navires étasuniens livrèrent 12 000 tonnes d’armes biochimiques. Mais, 6 ans plus tard, sur la base de Kadena Air Force, une fuite de gaz neurotoxique oblige l’hospitalisation de 23 membres des forces armées étasuniennes. En 1971, l’opération Red Hat transfère ces stocks sur l’île Johnston, perdue au beau milieu de l’océan Pacifique. 1998, des vétérans étasuniens d’Okinawa souffrant de pathologies liées à l’exposition de l’Agent Orange demanderont la prise en charge de leurs soins et des compensations au département des Anciens combattants (VA). Demandes rejetées : le gouvernement des États-Unis disant qu’il n’y a jamais eu d’Agent Orange à Okinawa. En juillet 2004, le général Richard Myers, chef d’état-major, déclare qu’ « aucun dossier contient la moindre information reliant l’utilisation ou le stockage de l’Agent Orange ou autre herbicide à Okinawa ». Cependant, en 2009, preuve est apportée à VA que l’opération Red Hat a bien transféré depuis Okinawa de l’Agent Orange vers l’île Johnston. The Japan Times révèlera les témoignages précis d’une trentaine de vétérans étasuniens ayant déchargé des containers cerclé d’une bande orange dans les années 60 jusqu’au début des années 70, comme de ceux qui ont assisté aux pulvérisations sur les côtes et le long des routes d’Okinawa. Récemment, un employé des services VA montre des documents prouvant que les États-Unis ont menés des tests ultrasecrets d’Agent Orange sur cette île en 1962, ceci dans le cadre du programme « Agile » développant des techniques de guerre non conventionnelles, faits confirmés plus tard par un ancien haut fonctionnaire étasunien. Une employée de VA, Michelle Gatz, est parvenue (dans le cadre du Freedom of Information Act, FOIA) à mettre la main sur des documents (comprenant entre autre le journal de bord d’un navire), ordres de déploiement de l’armée et dossiers gouvernementaux. Le journal de bord du navire révèle des bons de transports « classifiés ». Ce navire de la marine marchande est le « SS Schuyler Bland Otis ».


 
Navire marchand SS Schuyler Bland Otis

Le journal de bord stipule qu’il effectuait le transport de marchandises classifiées entre les USA et Okinawa, et qu’il y était déchargé sous le contrôle de gardes armés à White Beach (port de l’US Navy sur la côte Est de l’île), notamment le 25 avril 1962. Ce navire de propriété civile, régulièrement employé par l’US Navy pour le transport de défoliants incognito, était en mesure de contourner les contrôles douaniers des navires militaires dans les ports étrangers. Avant d’arriver à Okinawa, le cargo avait navigué au Viêt Nam du Sud pour une des premières livraisons de défoliants par le Pentagone. Gatz découvrira que le 267ème peloton de service chimique, jusque-là stationné en Alaska, à été réactivé en 1962 et transféré à Okinawa de façon inexpliquée. En septembre 2011, un haut responsable américain en retraite (souhaitant garder l’anonymat) brise l’omerta et affirme à The Times que le Pentagone avait testé des défoliants dans les jungles du Nord de l’île d’Okinawa, à proximité des villages de Kunigami et Higashi. Ce fonctionnaire déclare qu’Okinawa avait été choisi pour ces expériences en raison des similitudes de sa végétation avec celle du Viêt Nam et l’absence de règles de sécurité strictes qui avaient entravé ces essais potentiellement dangereux ailleurs. Maintenant il semble difficile à VA de repousser les 132 demandes récentes (qui ne sont que la pointe de l’iceberg) de vétérans d’Okinawa atteints de pathologies gravissimes, tout comme leur progéniture, en lien avec l’Agent Orange. L’utilisation expérimentale de l’Agent Orange à Okinawa et son stockage clandestin pour la guerre du Viêt Nam ne fait plus guère de doute. Okinawa viendra s’ajouter à la centaine de lieux répertoriés dans le monde où furent fabriqués, expérimentés, stockés, et utilisés les défoliants de la guerre du Viêt Nam.            

Pour approvisionner la guerre chimique au Viêt Nam, une véritable ceinture d’entrepôts clandestins d’Agent Orange se dessine sur le Pacifique, du sud au nord, sites de production et de stockages n’apparaissant nulle part dans les archives.

André Bouny

 
  *Livre : « The U.S. Forces in Okinawa as Grasped by FOIA » de Hiromichi UMEBAYASHI (membre japonais du CIS), février 1994.

 **Dans mon ouvrage « Agent Orange – Apocalypse Viêt Nam », je l’estime à 350 millions de litres.

André Bouny, constitue et conduit le Comité International de Soutien aux victimes vietnamiennes de l’Agent Orange (CIS); fondateur de D.E.F.I. Viêt Nam ; auteur de Agent Orange – Apocalypse Viêt Nam, Éditions Demi-Lune, Paris 2010. 

Sunday, September 11, 2011

Cinquante ans après, l’« agent orange » empoisonne le Vietnam

Par Marie-Hélène Lavallard
pour http://blog.mondediplo.net

Le 18 juin dernier, une cérémonie a marqué le coup d’envoi de la décontamination de l’aéroport de Da Nang, proche du grand port en eau profonde du Vietnam. Selon le programme publié un an auparavant, 300 millions de dollars seront nécessaires pour remédier en dix ans dans l’ensemble du pays  [1] aux épandages de défoliants.

Pendant la guerre du Vietnam, d’août 1961 jusqu’en 1971, l’aviation américaine a arrosé le Sud afin de chasser de la jungle les combattants qui s’y abritaient et de stériliser les rizières, forçant les villageois à se regrouper dans les « hameaux stratégiques » et privant ainsi les maquisards de nourriture et d’aide [2]. Plus de 77 millions de litres de défoliants ont été déversés par avion (95 %), par hélicoptère, par bateau, par camion-citerne et par des pulvérisateurs portés à dos d’homme. Plus de 2,5 millions d’hectares ont été contaminés par ces défoliants, dont le plus connu est l’« agent orange ». Il contient de la dioxine, le poison le plus violent et le plus indestructible que l’on connaisse. C’est un désastre environnemental immense et une catastrophe humaine multiforme qui atteint aujourd’hui la quatrième génération de Vietnamiens, sur les plans sanitaire, économique et socioculturel. Le gouvernement américain et les firmes impliquées éludent leurs responsabilités. Une conspiration du silence a caché pendant des années la toxicité des défoliants employés.

Le Dialogue Group a été fondé en 2007 sous l’égide de l’Institut Aspen, grâce à un financement de la Fondation Ford. Il réunit des citoyens, des hommes politiques et des scientifiques des deux pays pour se pencher sur les conséquences des épandages d’« agent orange ». Son objectif explicite – démontrer qu’au-delà des clivages politiques une action humanitaire peut trouver place – indique la voie suivie et en marque les bornes.

En fait, les trois premiers rapports portant respectivement sur l’existence des « points chauds [3] », sur les dégâts causés à l’environnement et sur les atteintes sanitaires n’apportaient guère d’éléments nouveaux par rapport aux études antérieures. Il n’en va pas de même du rapport rendu public le 16 juin 2010, qui comprend une déclaration et un plan d’action [4]. Le ton de la première rompt avec les précautions de langage habituelles. Les chiffres avancés par la Croix-Rouge vietnamienne pour le nombre des victimes sont repris comme étant « la meilleure estimation disponible », et les efforts déployés par le Vietnam depuis 1980 pour faire face par lui-même aux conséquences des épandages sont salués. Le plan d’action mobiliserait 300 millions de dollars, à raison de 30 millions par an. Le Dialogue Group n’a ni argent ni pouvoir de décision ; il s’adresse directement au gouvernement américain pour financer la majeure partie du budget prévu – ce qui est nouveau. D’ailleurs, M. Walter Isaacson, son coprésident (il est également président d’Aspen), précise que l’effort serait modéré : « Le nettoyage de notre gâchis de la guerre du Vietnam sera beaucoup moins coûteux que la fuite de pétrole dans le Golfe que British Petroleum (BP) va devoir nettoyer  [5].  »

Dès mai 2009, le Congrès américain a publié un rapport sur « les victimes vietnamiennes de l’“agent orange” et les relations Etats-Unis-Vietnam [6] ». L’auteur, M. Michael M. Martin, y soulignait la nécessité d’établir de bons rapports avec le Vietnam dans la situation géopolitique actuelle et combien la question de l’« agent orange », dernière survivance de la guerre, y faisait obstacle alors qu’il serait possible de la traiter de manière humanitaire sans reconnaître – le rapport y insiste – aucune responsabilité à cet égard. Des grands journaux américains ont relayé le débat, posant la même question : le Vietnam est-il assez important pour que les Etats-Unis s’attellent sérieusement au problème de l’« agent orange » ? La réponse va de soi, et les récents incidents en mer de Chine méridionale la justifient encore davantage. Dans ses conclusions, le rapport Martin suggérait l’adoption d’un plan pluriannuel d’aide au Vietnam comme l’une des mesures susceptibles de favoriser la « puissance douce » (soft power) des Etats-Unis en Asie. Le Dialogue Group s’est rallié à cette option.

Alors que le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) dévoilait le 28 juin 2010 un projet de 5 millions de dollars pour le traitement de l’aéroport de Bien Hoa, près de Ho Chi Minh-Ville, sous l’égide d’une organisation indépendante, la Global Environment Facility, les Etats-Unis ont décidé de consacrer 32 millions de dollars à la réhabilitation de la zone de Da Nang. Le 19 novembre, l’Agence des Etats-Unis pour le développement international (Usaid) a fait part de son plan, sur deux ans, à partir de juillet 2011, au comité populaire de la ville, et un accord a été signé avec le ministère vietnamien des ressources naturelles et de l’environnement. Les couches contaminées du sol seraient enlevées et stockées dans une zone confinée étanche en attendant que soit découverte une méthode de destruction de la dioxine, à moins qu’elles ne soient brûlées à plus de 350 °C dans des tubes.

La « realpolitik » de l’administration Obama a donc un effet collatéral positif. L’exigence de justice demeure. Les Etats-Unis s’honoreraient en reconnaissant leur responsabilité à l’égard du Vietnam et des Vietnamiens. Il en va de même des compagnies (Monsanto, Dow Chemical, etc.) qui ont fabriqué les défoliants, en ont caché la toxicité en falsifiant des résultats de recherches, ont accumulé par leur vente des bénéfices gigantesques et financé leur reconversion dans l’agroalimentaire. Il est par ailleurs évident que 300 millions de dollars ne suffiront pas. Le Vietnam a besoin d’une aide massive  [7]. Les victimes ne peuvent pas attendre. Il faut qu’elles reçoivent un soulagement immédiat. La déclaration du Dialogue Group s’adresse à tous les gouvernements. C’est au niveau des Etats que doivent s’organiser le soutien au Vietnam et l’exigence de justes réparations.
Marie-Hélène Lavallard est agrégée de philosophie

Notes

 

[1] Lire Francis Gendreau, « Au Vietnam l’“agent orange” tue encore », Le Monde diplomatique, janvier 2006.
[2] W. A. Buckingham Jr, « Operation Ranch Hand : The Air Force and Herbicides in Southern Asia 1961-1971 », Office of United States Air Force History, Washington, DC, 1982.
[3] Anciens lieux de stockage où la concentration de dioxine dans le sol atteint jusqu’à trois cents fois le niveau toléré. Outre les bases de Da Nang, Bien Hoa et Phu Cat, on en dénombre vingt-cinq autres.
[4] « Agent orange in Vietnam program », The Aspen Institute, 26 juillet 2011.
[5] Faut-il rappeler la ferme déclaration du président Barack Obama à ce sujet ? « C’est eux qui ont causé le désastre, c’est eux qui doivent en assumer les conséquences. »
[6] Michael M. Martin, « Vietnamese victims of Agent Orange and U.S.-Vietnam relations » (PDF), Congressional Research Service, 28 mai2009.
[7] Cf. Association d’amitié franco-vietnamienne.

Cinquante ans après, l’« agent orange » empoisonne le Vietnam

Par Marie-Hélène Lavallard
pour http://blog.mondediplo.net

Le 18 juin dernier, une cérémonie a marqué le coup d’envoi de la décontamination de l’aéroport de Da Nang, proche du grand port en eau profonde du Vietnam. Selon le programme publié un an auparavant, 300 millions de dollars seront nécessaires pour remédier en dix ans dans l’ensemble du pays  [1] aux épandages de défoliants.

Pendant la guerre du Vietnam, d’août 1961 jusqu’en 1971, l’aviation américaine a arrosé le Sud afin de chasser de la jungle les combattants qui s’y abritaient et de stériliser les rizières, forçant les villageois à se regrouper dans les « hameaux stratégiques » et privant ainsi les maquisards de nourriture et d’aide [2]. Plus de 77 millions de litres de défoliants ont été déversés par avion (95 %), par hélicoptère, par bateau, par camion-citerne et par des pulvérisateurs portés à dos d’homme. Plus de 2,5 millions d’hectares ont été contaminés par ces défoliants, dont le plus connu est l’« agent orange ». Il contient de la dioxine, le poison le plus violent et le plus indestructible que l’on connaisse. C’est un désastre environnemental immense et une catastrophe humaine multiforme qui atteint aujourd’hui la quatrième génération de Vietnamiens, sur les plans sanitaire, économique et socioculturel. Le gouvernement américain et les firmes impliquées éludent leurs responsabilités. Une conspiration du silence a caché pendant des années la toxicité des défoliants employés.

Le Dialogue Group a été fondé en 2007 sous l’égide de l’Institut Aspen, grâce à un financement de la Fondation Ford. Il réunit des citoyens, des hommes politiques et des scientifiques des deux pays pour se pencher sur les conséquences des épandages d’« agent orange ». Son objectif explicite – démontrer qu’au-delà des clivages politiques une action humanitaire peut trouver place – indique la voie suivie et en marque les bornes.

En fait, les trois premiers rapports portant respectivement sur l’existence des « points chauds [3] », sur les dégâts causés à l’environnement et sur les atteintes sanitaires n’apportaient guère d’éléments nouveaux par rapport aux études antérieures. Il n’en va pas de même du rapport rendu public le 16 juin 2010, qui comprend une déclaration et un plan d’action [4]. Le ton de la première rompt avec les précautions de langage habituelles. Les chiffres avancés par la Croix-Rouge vietnamienne pour le nombre des victimes sont repris comme étant « la meilleure estimation disponible », et les efforts déployés par le Vietnam depuis 1980 pour faire face par lui-même aux conséquences des épandages sont salués. Le plan d’action mobiliserait 300 millions de dollars, à raison de 30 millions par an. Le Dialogue Group n’a ni argent ni pouvoir de décision ; il s’adresse directement au gouvernement américain pour financer la majeure partie du budget prévu – ce qui est nouveau. D’ailleurs, M. Walter Isaacson, son coprésident (il est également président d’Aspen), précise que l’effort serait modéré : « Le nettoyage de notre gâchis de la guerre du Vietnam sera beaucoup moins coûteux que la fuite de pétrole dans le Golfe que British Petroleum (BP) va devoir nettoyer  [5].  »

Dès mai 2009, le Congrès américain a publié un rapport sur « les victimes vietnamiennes de l’“agent orange” et les relations Etats-Unis-Vietnam [6] ». L’auteur, M. Michael M. Martin, y soulignait la nécessité d’établir de bons rapports avec le Vietnam dans la situation géopolitique actuelle et combien la question de l’« agent orange », dernière survivance de la guerre, y faisait obstacle alors qu’il serait possible de la traiter de manière humanitaire sans reconnaître – le rapport y insiste – aucune responsabilité à cet égard. Des grands journaux américains ont relayé le débat, posant la même question : le Vietnam est-il assez important pour que les Etats-Unis s’attellent sérieusement au problème de l’« agent orange » ? La réponse va de soi, et les récents incidents en mer de Chine méridionale la justifient encore davantage. Dans ses conclusions, le rapport Martin suggérait l’adoption d’un plan pluriannuel d’aide au Vietnam comme l’une des mesures susceptibles de favoriser la « puissance douce » (soft power) des Etats-Unis en Asie. Le Dialogue Group s’est rallié à cette option.

Alors que le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) dévoilait le 28 juin 2010 un projet de 5 millions de dollars pour le traitement de l’aéroport de Bien Hoa, près de Ho Chi Minh-Ville, sous l’égide d’une organisation indépendante, la Global Environment Facility, les Etats-Unis ont décidé de consacrer 32 millions de dollars à la réhabilitation de la zone de Da Nang. Le 19 novembre, l’Agence des Etats-Unis pour le développement international (Usaid) a fait part de son plan, sur deux ans, à partir de juillet 2011, au comité populaire de la ville, et un accord a été signé avec le ministère vietnamien des ressources naturelles et de l’environnement. Les couches contaminées du sol seraient enlevées et stockées dans une zone confinée étanche en attendant que soit découverte une méthode de destruction de la dioxine, à moins qu’elles ne soient brûlées à plus de 350 °C dans des tubes.

La « realpolitik » de l’administration Obama a donc un effet collatéral positif. L’exigence de justice demeure. Les Etats-Unis s’honoreraient en reconnaissant leur responsabilité à l’égard du Vietnam et des Vietnamiens. Il en va de même des compagnies (Monsanto, Dow Chemical, etc.) qui ont fabriqué les défoliants, en ont caché la toxicité en falsifiant des résultats de recherches, ont accumulé par leur vente des bénéfices gigantesques et financé leur reconversion dans l’agroalimentaire. Il est par ailleurs évident que 300 millions de dollars ne suffiront pas. Le Vietnam a besoin d’une aide massive  [7]. Les victimes ne peuvent pas attendre. Il faut qu’elles reçoivent un soulagement immédiat. La déclaration du Dialogue Group s’adresse à tous les gouvernements. C’est au niveau des Etats que doivent s’organiser le soutien au Vietnam et l’exigence de justes réparations.
Marie-Hélène Lavallard est agrégée de philosophie

Notes

 

[1] Lire Francis Gendreau, « Au Vietnam l’“agent orange” tue encore », Le Monde diplomatique, janvier 2006.
[2] W. A. Buckingham Jr, « Operation Ranch Hand : The Air Force and Herbicides in Southern Asia 1961-1971 », Office of United States Air Force History, Washington, DC, 1982.
[3] Anciens lieux de stockage où la concentration de dioxine dans le sol atteint jusqu’à trois cents fois le niveau toléré. Outre les bases de Da Nang, Bien Hoa et Phu Cat, on en dénombre vingt-cinq autres.
[4] « Agent orange in Vietnam program », The Aspen Institute, 26 juillet 2011.
[5] Faut-il rappeler la ferme déclaration du président Barack Obama à ce sujet ? « C’est eux qui ont causé le désastre, c’est eux qui doivent en assumer les conséquences. »
[6] Michael M. Martin, « Vietnamese victims of Agent Orange and U.S.-Vietnam relations » (PDF), Congressional Research Service, 28 mai2009.
[7] Cf. Association d’amitié franco-vietnamienne.

Sunday, December 5, 2010

Hanoï, Vientiane, le retour des rois

par Xavier Monthéard

Au Laos, novembre a donné lieu à des réjouissances doubles : le festival annuel de Vientiane – boun that luang – s’est coulé dans la célébration des 450 ans de la capitale. L’anniversaire n’a guère attiré l’attention : petit Etat et petites ressources impliquent petite considération médiatique. L’événement n’est pourtant pas dépourvu de signification ; il est même le premier à inscrire l’ancien protectorat français (1893-1954) dans le « temps long » de l’histoire universelle.
Le Vietnam, pays frère avec lequel le Laos est lié par un accord d’amitié et de coopération signé en juillet 1977, a montré la voie : difficile de ne pas rapprocher les 450 ans de Vientiane des 1 000 ans de Hanoï, célébrés en octobre. On se souvient des temps forts de cet anniversaire, orchestrés dans la classique tradition communiste : une cérémonie d’ouverture tracée au cordeau, le 1er octobre, sur l’esplanade Lý Thái Tô ; le meeting et le défilé militaire rassemblant trente mille participants, le matin du 10, pour la procession vers le mausolée de Hô Chi Minh, suivie du salut au drapeau ainsi que du lâcher de ballons et de colombes ; la cérémonie de clôture, le soir même, au stade My Dình, avec spectacle son et lumière et feux d’artifice grandioses. Des foules énormes, dans le centre-ville, congestionnaient chaque soir un trafic déjà saturé en temps ordinaire. C’est peu dire que l’iconographie et les thèmes de cette manifestation, planifiée de longue date, jurent avec certaines des valeurs du régime.
Il peut paraître étrange, en effet, dans la capitale de la République socialiste du Vietnam, « Etat de droit socialiste du peuple, par le peuple et pour le peuple (...) dont la base est constituée par l’alliance de la classe ouvrière avec le paysannat et l’intelligentsia » (article 2 de la Constitution), de voir partout des portraits stylisés, rouges, de l’empereur Lý Thái Tô, lequel, dit-on, transféra en 1010 la capitale sur son site actuel, et la nomma Thang Long, « ville du dragon qui s’élève ». Imagine-t-on, en République française, Paris envahi d’affiches d’un Louis quelconque, ces Louis dont tout écolier apprend que la préoccupation n’était pas précisément de régner « par le peuple et pour le peuple » ?
Pareille contradiction n’a pas cours dans le Vietnam contemporain. La statue de Lý Thái Tô a été érigée en 2004, en bordure du très populaire lac Hoàn Kiêm. Elle est régulièrement fleurie et encensée, les Hanoïens lui vouant un culte similaire à celui de leurs génies nationaux. A ce fonds de croyances populaires, le Parti n’objecte pas que se greffent des résistants et héros patriotes. Il peut ainsi faire édifier en même temps deux statues, l’une représentant Hô Chi Minh et l’ancien président Tôn Dúc Tháng, et l’autre dédiée à Gióng, une figure légendaire – des bronzes de plusieurs mètres et dizaines de tonnes.

Revisiter l’histoire

Depuis la victoire des communistes en 1975, l’épopée historique du Vietnam ne commençait vraiment qu’avec la critique des errements féodaux au XIXe siècle. Puis elle se concentrait sur la lutte contre les colonisateurs français et les impérialistes américains, au XXe. Elle s’étoffe à présent de plusieurs siècles. Les dynastes des temps jadis sont présentés comme des modèles ayant garanti au pays son indépendance et sa continuité.
Les spécialistes sont quelque peu sceptiques devant les contorsions qu’un tel discours nécessite. Dans un colloque sur l’avenir de la ville tenu début octobre, l’historien Duong Trung Quôc y rappelait que Hanoï ne porte ce nom que depuis 1831. Supplantée comme capitale par Huê au XVIIIe siècle, périclitant au XIXe, elle ne doit qu’aux Français de recouvrer son ancien lustre, à partir de 1888. C’est même l’architecte Ernest Hébrard, ses plans d’urbanisme des années 1920 et son style indochinois qui enfantent le Hanoï contemporain. Olivier Tessier, maître de conférences à l’Ecole française d’Extrême-Orient (EFEO), tout en soulignant que « la réintroduction du passé impérial n’est pas la moindre des figures de style du pouvoir », indique un point de levier dans le renouveau idéologique en cours : « Hanoï fut toujours une capitale essentiellement politique, car il n’y a pas de tradition urbaine vietnamienne : contrairement à la Chine, le pays n’a jamais disposé d’un réseau de villes. De son balcon, l’empereur voit les rizières, en quelque sorte. Du fait de l’absence de structures intermédiaires, l’empereur est censément perçu comme proche du peuple. L’image que le pouvoir vietnamien actuel veut renvoyer, défalquée du dogme communiste, est celle de la proximité : l’oncle Hô, comme jadis l’empereur, sont des gens simples, des hommes ordinaires, des passeurs. Le dirigeant est un individu normal. Selon le canon de la tradition méritocratique confucéenne, n’importe qui peut accéder aux fonctions les plus élevées. Une conception où le mérite produit du mérite, du moins en théorie. »

Identité au Laos, puissance au Vietnam

Différences de taille, d’histoire et d’ambitions obligent, les voisins frères ne revisitent pas leur passé de la même façon. Pour asseoir l’identité du Laos dans le temps long, il est nécessaire de surmonter une difficulté : la République démocratique populaire lao (RDPL) exalte depuis sa création – là encore, en 1975 – la lutte de libération nationale, qui légitime les anciens combattants-camarades et, par ricochet, le parti unique au pouvoir. Mais c’est le colonisateur français qui a soustrait ce qui deviendra le Laos à l’impérialisme siamois (thaïlandais) : pour des raisons militaires, culturelles et linguistiques, les Siamois considéraient les territoires situés à l’est du Mékong comme une dépendance. Les officiels laotiens d’aujourd’hui semblent donc vouloir démêler les multiples lignages royaux du pays pour retisser le lien ténu qui les attache au royaume du Lan Xang, indépendant des Siamois et puissant jusqu’au XVIIe siècle, et dont ils se présentent comme les héritiers. La manœuvre se heurte à quelques difficultés, que résume le chercheur danois Søren Ivarsson : « En termes de structures étatiques, la perception d’une histoire continue du Laos – s’étendant du royaume du Lan Xang jusqu’à l’Etat moderne – est perturbée par un problème majeur de discontinuité. D’abord, la division du Lan Xang en trois royaumes au début du XVIIIe siècle a marqué la fin d’une structure politique unifiée. Ensuite, de ces trois royaumes, seul celui de Luang Prabang a survécu en tant qu’entité politique avant d’être incorporé dans le Laos français [1].
Dans ces conditions, que les autorités insistent sur l’année 1560 comme date du transfert de la capitale à Vientiane, par le roi Setthatirat, prend tout son sens idéologique : le « problème majeur de discontinuité » est gommé ; à l’histoire récente est surimposée l’histoire ancienne. Pour cet anniversaire des 450 ans, la Banque centrale met en circulation un billet de 100 000 kips – nouvelle plus grosse coupure laotienne (environ 9 euros) – où figure en bonne place le roi Setthatirat. Jusqu’à présent, sur les billets de banque figurait en grand Kaysone Phomvihane, secrétaire général du Parti de 1955 à sa mort en 1992, dans un style iconographique propre aux régimes communistes. Le chercheur allemand Oliver Tappe, du Max Planck Institute for Social Anthropology, peut en conclure que « le nouveau billet de 100 000 kips illustre les tendances récentes des politiques d’identité nationale au Laos : une recherche d’ancêtres (banphabulut) dans le royaume historique du Lan Xang et un usage croissant de la royauté bouddhiste. (...) On y voit d’autres motifs : le dok champa, la « fleur nationale » du Laos, et le naga, divinité protectrice dans la tradition bouddhiste laotienne. Ce billet de banque présente une image allégorique de la nation laotienne, fondée sur le patrimoine culturel et politique d’une civilisation ethniquement lao et bouddhiste ».
Des coups de brosse ont également été donnés à la figure de Chao Anouvong, qui régnait au moment du sac de Vientiane par les Siamois en 1828. Le roi possédait une rue à son nom. Il a maintenant un parc. Le gouvernement lui a érigé une statue, puis a organisé une cérémonie mi-bouddhiste, mi-animiste à l’occasion du moulage de la tête, en présence du président de la République, M. Choummaly Sayasone. Si personne ne s’étonne que le Laos affirme de plus en plus sa bouddhéité (une imposante statue du Maître est en cours d’édification près du That Luang, le monument symbole du pays), le retour des rois s’opère sans que le sort du dernier monarque, Savang Vatthana, mort dans un camp d’internement en 1978, puisse encore être évoqué.
Beaucoup mieux assuré de sa continuité, en dépit des divisions Nord-Sud qui l’ont régulièrement marqué, le Vietnam, on l’a vu, retravaille lui aussi son histoire longue. Le faste des 1 000 ans de Hanoï témoigne d’une assurance nouvelle. Fort de succès diplomatiques récents, et notamment d’une présidence annuelle de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (en anglais, Asean) qui l’a placé au centre de l’attention des experts militaires en juillet et octobre ; encouragé par son dynamisme économique et les investissements étrangers massifs ; soutenu par une démographie favorable (43,3 % des 86 millions d’habitants ont moins de 25 ans), le gouvernement donne de la voix. Il a par exemple obtenu de la Thaïlande, pour la première fois, qu’elle annule la tenue sur son sol d’une conférence sur la violation des droits humains au Vietnam ; ou encore, à l’occasion du millénaire de la capitale, et grâce à un acharné travail de lobbying, il a acquis l’inscription d’une citadelle édifiée en 1805 sur la liste du Patrimoine mondial de l’Unesco, célébrée en grande pompe le matin du 1er octobre. L’édifice peine pourtant à impressionner. Mais il faut se laisser convaincre que les fouilles menées depuis 2002 par l’Institut d’archéologie de l’Académie des sciences sociales du Vietnam ont mis au jour des vestiges d’une importance cruciale... Olivier Tessier les présente ainsi : « Du point de vue vietnamien, ces découvertes représentent, enfin !, si j’ose dire, les témoignages matériels irréfutables de la grandeur de l’histoire précoloniale, d’une histoire nationale produite et maîtrisée par les Vietnamiens eux-mêmes. Plus de mille ans d’histoire compressés dans cinq mètres d’épaisseur de terre. Les preuves matérielles de l’existence de Hanoï comme capitale politique et centre culturel du pays, d’un pays exclusivement rural. »
Ces festivités, voulues, organisées et vantées par le pouvoir, ont connu quelques couacs montant d’en bas. Ainsi à Hanoï, des débats sur les coûts des célébrations – 60 millions de dollars ? –, sur un accident pyrotechnique – vite étouffé – qui a coûté la vie à plusieurs personnes, sur le nombre décevant de visiteurs, en dépit des chiffres officiels constamment réaffirmés... mais peut-être plus encore sur la ségrégation de fait qui s’est opérée entre des officiels escortés et les gens ordinaires, privés d’accès aux endroits symboliques : car, pour le peuple, il y a la télévision. A Vientiane, où les voix critiques s’élèvent pourtant rarement, les travaux de la nouvelle porte d’entrée et l’aménagement d’un parc autour du That Luang ont été suspendus après des protestations de riverains. On ne touche qu’avec des pincettes au monument bouddhiste national.
Mais, si la fête pouvait sembler quelque peu forcée, on ne lui contestera ni l’adhésion populaire, ni les moyens d’imposer son discours : aucune proposition alternative ne concurrence ces affirmations identitaires, effectuées dans un contexte économique porteur. Le produit intérieur brut (PIB) de Hanoï croît de 11% en moyenne depuis dix ans ; le PIB par habitant y est passé de 900 dollars en 2000 à 1 760 dollars en 2010. La ville, dont la superficie a triplé en 2008 et qui compte à présent plus de 6 millions d’habitants, contribue à 18% du PIB national et à 20% du budget. Vientiane, quant à elle, s’enorgueillit d’avoir accueilli en 2009 les Jeux de l’Asie du Sud-Est (SEA Games) et d’être la capitale d’un pays à forte croissance économique, qui planifie 8 % de hausse par an jusqu’en 2015...
N’assiste-t-on pas à la (re)naissance d’entités politiques proprement asiatiques ? Qui s’étonnerait si, bientôt, le poète célébrait la ville aimée, Hanoï, avec les accents du Psalmiste : « Mille ans devant tes yeux sont comme le jour d’hier, qui a passé » ?

Notes

[1] Søren Ivarsson, Creating Laos. The Making of a Lao Space Between Indochina and Siam, 1860-1945, NIAS (Nordic Institute of Asian Studies) Press, Copenhague, 2008.

Hanoï, Vientiane, le retour des rois

par Xavier Monthéard

Au Laos, novembre a donné lieu à des réjouissances doubles : le festival annuel de Vientiane – boun that luang – s’est coulé dans la célébration des 450 ans de la capitale. L’anniversaire n’a guère attiré l’attention : petit Etat et petites ressources impliquent petite considération médiatique. L’événement n’est pourtant pas dépourvu de signification ; il est même le premier à inscrire l’ancien protectorat français (1893-1954) dans le « temps long » de l’histoire universelle.
Le Vietnam, pays frère avec lequel le Laos est lié par un accord d’amitié et de coopération signé en juillet 1977, a montré la voie : difficile de ne pas rapprocher les 450 ans de Vientiane des 1 000 ans de Hanoï, célébrés en octobre. On se souvient des temps forts de cet anniversaire, orchestrés dans la classique tradition communiste : une cérémonie d’ouverture tracée au cordeau, le 1er octobre, sur l’esplanade Lý Thái Tô ; le meeting et le défilé militaire rassemblant trente mille participants, le matin du 10, pour la procession vers le mausolée de Hô Chi Minh, suivie du salut au drapeau ainsi que du lâcher de ballons et de colombes ; la cérémonie de clôture, le soir même, au stade My Dình, avec spectacle son et lumière et feux d’artifice grandioses. Des foules énormes, dans le centre-ville, congestionnaient chaque soir un trafic déjà saturé en temps ordinaire. C’est peu dire que l’iconographie et les thèmes de cette manifestation, planifiée de longue date, jurent avec certaines des valeurs du régime.
Il peut paraître étrange, en effet, dans la capitale de la République socialiste du Vietnam, « Etat de droit socialiste du peuple, par le peuple et pour le peuple (...) dont la base est constituée par l’alliance de la classe ouvrière avec le paysannat et l’intelligentsia » (article 2 de la Constitution), de voir partout des portraits stylisés, rouges, de l’empereur Lý Thái Tô, lequel, dit-on, transféra en 1010 la capitale sur son site actuel, et la nomma Thang Long, « ville du dragon qui s’élève ». Imagine-t-on, en République française, Paris envahi d’affiches d’un Louis quelconque, ces Louis dont tout écolier apprend que la préoccupation n’était pas précisément de régner « par le peuple et pour le peuple » ?
Pareille contradiction n’a pas cours dans le Vietnam contemporain. La statue de Lý Thái Tô a été érigée en 2004, en bordure du très populaire lac Hoàn Kiêm. Elle est régulièrement fleurie et encensée, les Hanoïens lui vouant un culte similaire à celui de leurs génies nationaux. A ce fonds de croyances populaires, le Parti n’objecte pas que se greffent des résistants et héros patriotes. Il peut ainsi faire édifier en même temps deux statues, l’une représentant Hô Chi Minh et l’ancien président Tôn Dúc Tháng, et l’autre dédiée à Gióng, une figure légendaire – des bronzes de plusieurs mètres et dizaines de tonnes.

Revisiter l’histoire

Depuis la victoire des communistes en 1975, l’épopée historique du Vietnam ne commençait vraiment qu’avec la critique des errements féodaux au XIXe siècle. Puis elle se concentrait sur la lutte contre les colonisateurs français et les impérialistes américains, au XXe. Elle s’étoffe à présent de plusieurs siècles. Les dynastes des temps jadis sont présentés comme des modèles ayant garanti au pays son indépendance et sa continuité.
Les spécialistes sont quelque peu sceptiques devant les contorsions qu’un tel discours nécessite. Dans un colloque sur l’avenir de la ville tenu début octobre, l’historien Duong Trung Quôc y rappelait que Hanoï ne porte ce nom que depuis 1831. Supplantée comme capitale par Huê au XVIIIe siècle, périclitant au XIXe, elle ne doit qu’aux Français de recouvrer son ancien lustre, à partir de 1888. C’est même l’architecte Ernest Hébrard, ses plans d’urbanisme des années 1920 et son style indochinois qui enfantent le Hanoï contemporain. Olivier Tessier, maître de conférences à l’Ecole française d’Extrême-Orient (EFEO), tout en soulignant que « la réintroduction du passé impérial n’est pas la moindre des figures de style du pouvoir », indique un point de levier dans le renouveau idéologique en cours : « Hanoï fut toujours une capitale essentiellement politique, car il n’y a pas de tradition urbaine vietnamienne : contrairement à la Chine, le pays n’a jamais disposé d’un réseau de villes. De son balcon, l’empereur voit les rizières, en quelque sorte. Du fait de l’absence de structures intermédiaires, l’empereur est censément perçu comme proche du peuple. L’image que le pouvoir vietnamien actuel veut renvoyer, défalquée du dogme communiste, est celle de la proximité : l’oncle Hô, comme jadis l’empereur, sont des gens simples, des hommes ordinaires, des passeurs. Le dirigeant est un individu normal. Selon le canon de la tradition méritocratique confucéenne, n’importe qui peut accéder aux fonctions les plus élevées. Une conception où le mérite produit du mérite, du moins en théorie. »

Identité au Laos, puissance au Vietnam

Différences de taille, d’histoire et d’ambitions obligent, les voisins frères ne revisitent pas leur passé de la même façon. Pour asseoir l’identité du Laos dans le temps long, il est nécessaire de surmonter une difficulté : la République démocratique populaire lao (RDPL) exalte depuis sa création – là encore, en 1975 – la lutte de libération nationale, qui légitime les anciens combattants-camarades et, par ricochet, le parti unique au pouvoir. Mais c’est le colonisateur français qui a soustrait ce qui deviendra le Laos à l’impérialisme siamois (thaïlandais) : pour des raisons militaires, culturelles et linguistiques, les Siamois considéraient les territoires situés à l’est du Mékong comme une dépendance. Les officiels laotiens d’aujourd’hui semblent donc vouloir démêler les multiples lignages royaux du pays pour retisser le lien ténu qui les attache au royaume du Lan Xang, indépendant des Siamois et puissant jusqu’au XVIIe siècle, et dont ils se présentent comme les héritiers. La manœuvre se heurte à quelques difficultés, que résume le chercheur danois Søren Ivarsson : « En termes de structures étatiques, la perception d’une histoire continue du Laos – s’étendant du royaume du Lan Xang jusqu’à l’Etat moderne – est perturbée par un problème majeur de discontinuité. D’abord, la division du Lan Xang en trois royaumes au début du XVIIIe siècle a marqué la fin d’une structure politique unifiée. Ensuite, de ces trois royaumes, seul celui de Luang Prabang a survécu en tant qu’entité politique avant d’être incorporé dans le Laos français [1].
Dans ces conditions, que les autorités insistent sur l’année 1560 comme date du transfert de la capitale à Vientiane, par le roi Setthatirat, prend tout son sens idéologique : le « problème majeur de discontinuité » est gommé ; à l’histoire récente est surimposée l’histoire ancienne. Pour cet anniversaire des 450 ans, la Banque centrale met en circulation un billet de 100 000 kips – nouvelle plus grosse coupure laotienne (environ 9 euros) – où figure en bonne place le roi Setthatirat. Jusqu’à présent, sur les billets de banque figurait en grand Kaysone Phomvihane, secrétaire général du Parti de 1955 à sa mort en 1992, dans un style iconographique propre aux régimes communistes. Le chercheur allemand Oliver Tappe, du Max Planck Institute for Social Anthropology, peut en conclure que « le nouveau billet de 100 000 kips illustre les tendances récentes des politiques d’identité nationale au Laos : une recherche d’ancêtres (banphabulut) dans le royaume historique du Lan Xang et un usage croissant de la royauté bouddhiste. (...) On y voit d’autres motifs : le dok champa, la « fleur nationale » du Laos, et le naga, divinité protectrice dans la tradition bouddhiste laotienne. Ce billet de banque présente une image allégorique de la nation laotienne, fondée sur le patrimoine culturel et politique d’une civilisation ethniquement lao et bouddhiste ».
Des coups de brosse ont également été donnés à la figure de Chao Anouvong, qui régnait au moment du sac de Vientiane par les Siamois en 1828. Le roi possédait une rue à son nom. Il a maintenant un parc. Le gouvernement lui a érigé une statue, puis a organisé une cérémonie mi-bouddhiste, mi-animiste à l’occasion du moulage de la tête, en présence du président de la République, M. Choummaly Sayasone. Si personne ne s’étonne que le Laos affirme de plus en plus sa bouddhéité (une imposante statue du Maître est en cours d’édification près du That Luang, le monument symbole du pays), le retour des rois s’opère sans que le sort du dernier monarque, Savang Vatthana, mort dans un camp d’internement en 1978, puisse encore être évoqué.
Beaucoup mieux assuré de sa continuité, en dépit des divisions Nord-Sud qui l’ont régulièrement marqué, le Vietnam, on l’a vu, retravaille lui aussi son histoire longue. Le faste des 1 000 ans de Hanoï témoigne d’une assurance nouvelle. Fort de succès diplomatiques récents, et notamment d’une présidence annuelle de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (en anglais, Asean) qui l’a placé au centre de l’attention des experts militaires en juillet et octobre ; encouragé par son dynamisme économique et les investissements étrangers massifs ; soutenu par une démographie favorable (43,3 % des 86 millions d’habitants ont moins de 25 ans), le gouvernement donne de la voix. Il a par exemple obtenu de la Thaïlande, pour la première fois, qu’elle annule la tenue sur son sol d’une conférence sur la violation des droits humains au Vietnam ; ou encore, à l’occasion du millénaire de la capitale, et grâce à un acharné travail de lobbying, il a acquis l’inscription d’une citadelle édifiée en 1805 sur la liste du Patrimoine mondial de l’Unesco, célébrée en grande pompe le matin du 1er octobre. L’édifice peine pourtant à impressionner. Mais il faut se laisser convaincre que les fouilles menées depuis 2002 par l’Institut d’archéologie de l’Académie des sciences sociales du Vietnam ont mis au jour des vestiges d’une importance cruciale... Olivier Tessier les présente ainsi : « Du point de vue vietnamien, ces découvertes représentent, enfin !, si j’ose dire, les témoignages matériels irréfutables de la grandeur de l’histoire précoloniale, d’une histoire nationale produite et maîtrisée par les Vietnamiens eux-mêmes. Plus de mille ans d’histoire compressés dans cinq mètres d’épaisseur de terre. Les preuves matérielles de l’existence de Hanoï comme capitale politique et centre culturel du pays, d’un pays exclusivement rural. »
Ces festivités, voulues, organisées et vantées par le pouvoir, ont connu quelques couacs montant d’en bas. Ainsi à Hanoï, des débats sur les coûts des célébrations – 60 millions de dollars ? –, sur un accident pyrotechnique – vite étouffé – qui a coûté la vie à plusieurs personnes, sur le nombre décevant de visiteurs, en dépit des chiffres officiels constamment réaffirmés... mais peut-être plus encore sur la ségrégation de fait qui s’est opérée entre des officiels escortés et les gens ordinaires, privés d’accès aux endroits symboliques : car, pour le peuple, il y a la télévision. A Vientiane, où les voix critiques s’élèvent pourtant rarement, les travaux de la nouvelle porte d’entrée et l’aménagement d’un parc autour du That Luang ont été suspendus après des protestations de riverains. On ne touche qu’avec des pincettes au monument bouddhiste national.
Mais, si la fête pouvait sembler quelque peu forcée, on ne lui contestera ni l’adhésion populaire, ni les moyens d’imposer son discours : aucune proposition alternative ne concurrence ces affirmations identitaires, effectuées dans un contexte économique porteur. Le produit intérieur brut (PIB) de Hanoï croît de 11% en moyenne depuis dix ans ; le PIB par habitant y est passé de 900 dollars en 2000 à 1 760 dollars en 2010. La ville, dont la superficie a triplé en 2008 et qui compte à présent plus de 6 millions d’habitants, contribue à 18% du PIB national et à 20% du budget. Vientiane, quant à elle, s’enorgueillit d’avoir accueilli en 2009 les Jeux de l’Asie du Sud-Est (SEA Games) et d’être la capitale d’un pays à forte croissance économique, qui planifie 8 % de hausse par an jusqu’en 2015...
N’assiste-t-on pas à la (re)naissance d’entités politiques proprement asiatiques ? Qui s’étonnerait si, bientôt, le poète célébrait la ville aimée, Hanoï, avec les accents du Psalmiste : « Mille ans devant tes yeux sont comme le jour d’hier, qui a passé » ?

Notes

[1] Søren Ivarsson, Creating Laos. The Making of a Lao Space Between Indochina and Siam, 1860-1945, NIAS (Nordic Institute of Asian Studies) Press, Copenhague, 2008.

Saturday, July 24, 2010

Vers un nettoyage de l’agent orange au Vietnam

Par Lidia Falcucci

300 millions de dollars : c’est le coût estimé du nettoyage des nombreux sites encore contaminés par l’agent orange, cet herbicide hautement toxique déversé sur le Vietnam par l’armée américaine au plus fort de la guerre (1953-1975). Dans un rapport rendu public le 16 juin (1), le groupe bilatéral vietnamo-américain (2) créé pour trouver un arrangement sur le sujet, dans le cadre d’une normalisation des relations entre les deux pays rappelle que, de 1961 à 1971 l’armée américaine a répandu 75 millions de litres du produit chimique sur un quart de la surface du Sud-Vietnam, affectant 400 000 hectares de terrain agricole . Près de trois millions de Vietnamiens en subissent encore les séquelles, et, depuis trente-cinq ans, n’ont reçu aucun dédommagement.
En 1984, les vétérans américains touchés par l’agent orange avaient déjà conclu un accord, dans le cadre d’un procès contre les fabricants de ce produit : en échange de l’arrêt des poursuites, Monsanto et six autres entreprises — Dow Chemical, Thompson, Diamond, Hercules, T-H Agricultural & Nutrition Company et Uniroyal — avaient versé la somme de 180 millions de dollars à un fond de compensation.
Washington a longtemps traîné des pieds, prétextant que les données scientifiques impliquant l’agent orange dans l’explosion des malformations congénitales étaient insuffisantes. Responsables de cette guerre chimique, les Etats-Unis s’exemptent de toutes poursuites internationales concernant des actes commis en temps de guerre.
Défoliant composé d’agents nocifs et puissants tels que la dioxine, son composant principal, l’agent orange trouble les fonctions immunitaires, hormonales et reproductives. Il est responsable de cancers (poumons et prostate), de maladies de la peau, du cerveau et du système nerveux, de problèmes respiratoires et circulatoires, de cécité et de diverses anomalies survenant à la naissance. Molécule très stable, la dioxine reste présente dans l’environnement, et continue à empoisonner l’agriculture et les générations de vietnamiens nés après la guerre.
Lidia Falcucci
(1) « Declaration and Plan of Action », Aspen Institute, juin 2010.
(2) Le US-Vietnam Dialogue Group on Agent Orange/Dioxin a été créé en 2007 par la Fondation Ford, une organisation privée basée à New York, et coordonnée par l’Aspen Institute, association privée de recherche basée à Washington.

Dans « Le Monde diplomatique »

  • « Au Vietnam, l’“agent orange” tue encore »
    par Francis Gendreau, janvier 2006.
    Entre 1961 et 1971, l’armée américaine a procédé à des épandages massifs de défoliants sur le Vietnam. Méthode ayant causé des dégâts allant, à long terme, bien au-delà des effets recherchés dans l’immédiat. En témoigne la situation du Vietnam, victime d’épandages d’agent orange il y a plus de trente ans.
  • « Les Etats-Unis sont-ils une menace pour l’Europe ? »
    par Pierre Conesa, avril 2008.
    Les Etats-Unis pourraient-ils constituer un risque grave pour la sécurité internationale dans les vingt prochaines années ? Loin d’être illégitime, l’interrogation dépasse l’administration Bush.
  • « L’ultime trahison »
    par Howard Zinn, avril 2004.
    Si le gouvernement consacre des centaines de milliards de dollars à la guerre, il ne trouve pas d’argent pour venir en aide aux anciens combattants américains du Vietnam.
  • « Le mensonge des “guerres propres” », par Schofield Coryell, mars 2002.
    Trente ans après, « les conséquences de la guerre chimique menée par les Etats-Unis sont toujours et partout visibles ».
  • « Dommages de guerre à géométrie variable »
    par Monique Chemillier-Gendreau, octobre 2003.
    L’Irak a été contraint de payer, sur les produits de son pétrole contrôlés par les Nations unies, toutes les réparations de la guerre qu’il a menée au Koweït en 1990-1991. En revanche, les Etats-Unis n’ont jamais versé un centime pour celle menée contre le Vietnam de 1964 à 1975. 
     
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Vers un nettoyage de l’agent orange au Vietnam

Par Lidia Falcucci

300 millions de dollars : c’est le coût estimé du nettoyage des nombreux sites encore contaminés par l’agent orange, cet herbicide hautement toxique déversé sur le Vietnam par l’armée américaine au plus fort de la guerre (1953-1975). Dans un rapport rendu public le 16 juin (1), le groupe bilatéral vietnamo-américain (2) créé pour trouver un arrangement sur le sujet, dans le cadre d’une normalisation des relations entre les deux pays rappelle que, de 1961 à 1971 l’armée américaine a répandu 75 millions de litres du produit chimique sur un quart de la surface du Sud-Vietnam, affectant 400 000 hectares de terrain agricole . Près de trois millions de Vietnamiens en subissent encore les séquelles, et, depuis trente-cinq ans, n’ont reçu aucun dédommagement.
En 1984, les vétérans américains touchés par l’agent orange avaient déjà conclu un accord, dans le cadre d’un procès contre les fabricants de ce produit : en échange de l’arrêt des poursuites, Monsanto et six autres entreprises — Dow Chemical, Thompson, Diamond, Hercules, T-H Agricultural & Nutrition Company et Uniroyal — avaient versé la somme de 180 millions de dollars à un fond de compensation.
Washington a longtemps traîné des pieds, prétextant que les données scientifiques impliquant l’agent orange dans l’explosion des malformations congénitales étaient insuffisantes. Responsables de cette guerre chimique, les Etats-Unis s’exemptent de toutes poursuites internationales concernant des actes commis en temps de guerre.
Défoliant composé d’agents nocifs et puissants tels que la dioxine, son composant principal, l’agent orange trouble les fonctions immunitaires, hormonales et reproductives. Il est responsable de cancers (poumons et prostate), de maladies de la peau, du cerveau et du système nerveux, de problèmes respiratoires et circulatoires, de cécité et de diverses anomalies survenant à la naissance. Molécule très stable, la dioxine reste présente dans l’environnement, et continue à empoisonner l’agriculture et les générations de vietnamiens nés après la guerre.
Lidia Falcucci
(1) « Declaration and Plan of Action », Aspen Institute, juin 2010.
(2) Le US-Vietnam Dialogue Group on Agent Orange/Dioxin a été créé en 2007 par la Fondation Ford, une organisation privée basée à New York, et coordonnée par l’Aspen Institute, association privée de recherche basée à Washington.

Dans « Le Monde diplomatique »

  • « Au Vietnam, l’“agent orange” tue encore »
    par Francis Gendreau, janvier 2006.
    Entre 1961 et 1971, l’armée américaine a procédé à des épandages massifs de défoliants sur le Vietnam. Méthode ayant causé des dégâts allant, à long terme, bien au-delà des effets recherchés dans l’immédiat. En témoigne la situation du Vietnam, victime d’épandages d’agent orange il y a plus de trente ans.
  • « Les Etats-Unis sont-ils une menace pour l’Europe ? »
    par Pierre Conesa, avril 2008.
    Les Etats-Unis pourraient-ils constituer un risque grave pour la sécurité internationale dans les vingt prochaines années ? Loin d’être illégitime, l’interrogation dépasse l’administration Bush.
  • « L’ultime trahison »
    par Howard Zinn, avril 2004.
    Si le gouvernement consacre des centaines de milliards de dollars à la guerre, il ne trouve pas d’argent pour venir en aide aux anciens combattants américains du Vietnam.
  • « Le mensonge des “guerres propres” », par Schofield Coryell, mars 2002.
    Trente ans après, « les conséquences de la guerre chimique menée par les Etats-Unis sont toujours et partout visibles ».
  • « Dommages de guerre à géométrie variable »
    par Monique Chemillier-Gendreau, octobre 2003.
    L’Irak a été contraint de payer, sur les produits de son pétrole contrôlés par les Nations unies, toutes les réparations de la guerre qu’il a menée au Koweït en 1990-1991. En revanche, les Etats-Unis n’ont jamais versé un centime pour celle menée contre le Vietnam de 1964 à 1975. 
     
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