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Friday, February 15, 2013

La CIA, procureur, juge et bourreau

Par Philippe Leymarie
Source : http://blog.mondediplo.net
14/02/2013
english  CIA, prosecutor, judge and executioner

Il est le vrai « seigneur des drones », l’homme qui a la haute main sur la « kill list », et sur les assassinats ciblés : John Brennan, conseiller à la Maison Blanche pour le contre-terrorisme — que le président américain Barack Obama veut nommer nouveau chef de la Central Intelligence Agency (CIA), en remplacement du général David Petraeus — devait s’expliquer à nouveau, ce mardi 12 février, devant la commission du renseignement du Sénat, mais à huis clos, sur les engagements en cours en Tunisie, Libye et au Mali. La ratification de sa nomination par le Sénat reviendra à re-légitimer l’usage des drones et des assassinats ciblés, une procédure utilisée dans le secret, sur un mode souvent préventif qui néglige les dégâts humains et politiques. Pourtant, cette nomination signera sans doute également la fin du processus de militarisation de la CIA...
Même si la nomination de John Brennan devrait finalement être entérinée, sa première audition, jeudi 7 février, a été houleuse. Vétéran de la CIA (il y a passé vingt-cinq ans) avant de devenir le « M. drone » de la Maison Blanche ces quatre dernières années, Brennan a subi un feu roulant de critiques :
  • Dans une rare manifestation d’unité politique, les membres démocrates et républicains de la commission du renseignement ont exprimé leur colère envers le manque de transparence de la politique du renseignement menée depuis des années par les présidents des deux bords.
  • Le sénateur indépendant Angus King, par exemple, a estimé que — dans les assassinats ciblés — la CIA joue à la fois le « rôle de procureur, de juge et de bourreau » et a proposé une instance externe de contrôle pour valider les opérations de ce genre.
  • A la veille de la première audition au Sénat de John Brennan, NBC News a révélé la teneur d’une note controversée du ministère de la justice permettant au gouvernement des Etats-Unis de tuer en toute légalité l’un de ses ressortissants lorsqu’il représente « une menace imminente d’attaque violente » de type terroriste. Ce document a notamment essuyé le refus du président Barack Obama de le rendre public.
  • Selon certains sénateurs républicains, il avait soutenu la torture en son temps, et dirigé — après avoir quitté la CIA — l’entreprise Analysis Corporation, soupconnée d’avoir trempé dans des interrogatoires menés dans les prisons secrètes de la CIA, où la torture était pratiquée.

En dernier ressort 

 

John Brennan a fait front durant son audition, ayant recours à une série d’arguments :
  • « Les Etats-Unis sont toujours en guerre contre Al-Qaida et les forces qui lui sont associées » (la mention faite à Al-Qaida, responsable notamment des grands attentats anti-américains de 2011, induit que « la fin justifie les moyens »).
  • A propos du rôle multiforme de la CIA, dans la désignation comme le « traitement » des cibles, Brennan a fait valoir que les conditions de la lutte antiterroriste sont « spécifiques » [1].
  • « Sénateurs, je vis tout ceci nuit et jour, je me couche le soir inquiet en pensant que je n’en ai pas fait assez ce jour-là pour être sûr d’avoir suffisamment protégé le peuple américain. »
  • Les forces américaines font « extraordinairement attention » à préserver les civils, les victimes « collatérales » de ces frappes de drones sont « bien plus rares que la plupart ne l’imaginent ».
  • Les assassinats ciblés ne sont « menés qu’en dernier ressort, pour sauver des vies ».
  • Il ne « s’agit pas de punir des terroristes pour des actes passés ».
  • Brennan défend la nécessité du secret pour la protection de la défense nationale, même s’il affirme « comprendre les désaccords » avec ce programme d’éliminations ciblées par des drones, cette opposition étant « saine, et une composante nécessaire à la vie démocratique ».
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Un pilote et un opérateur de charge dans une « salle contrôle et récupération » de drones
Image de General Atomics Aeronautical
 
La commission du renseignement, au Sénat, n’a d’ailleurs pas été virulente, selon le correspondant du Monde à New-York, Sylvain Cypel [2] : pas question de communiquer au public tout ou partie des 6 000 pages de « mémos » communiquées au dernier moment aux sénateurs-enquêteurs ; aucune mention faite à la notion « d’imminence » d’une menace, invoquée pour justifier une frappe préventive contre un individu ou un groupe, ni sur le nombre de « signature strikes » (assassinats décidés sur la seule foi « d’indices concordants »), ni sur le nombre des « victimes collatérales », ni sur les conséquences politiques des frappes.

Valeurs américaines 

 

Pour emporter la décision de la commission, John Brennan a cependant été contraint de reculer sur plusieurs points :
  • La question de la transparence : il admet que la CIA a été « trop refermée sur elle-même » et reconnaît que le grand public n’a pas assez été mis au courant de la mise en place de ses programmes secrets.
  • La torture : s’il a refusé de qualifier ainsi le waterboarding (interrogatoire avec simulacre de noyade), prétextant qu’il n’est « pas juriste », Brennan a affirmé que la méthode était illégitime, infructueuse et « non conforme aux valeurs américaines ».
  • La mise en œuvre des drones par la CIA : s’il est désigné à la tête de la centrale de renseignement, Brennan mettrait fin aux missions d’assassinats ciblés « qui peuvent être menées par les militaires » (la CIA ne serait plus en pointe dans ce domaine, mais conserverait néanmoins cette capacité, si on comprend bien l’agent spécial Brennan).
D’ailleurs, la militarisation de la CIA — engagée sous le général Michael Hayden (2006-2009), puis poursuivie par Leon Panetta (2009-2011) et le général David Petraeus (2011-2012) — pourrait connaître un coup d’arrêt avec la nomination de John Brennan, comme le souligne l’édition du 13 février de la lettre confidentielle Intelligence Online.

Bouchées doubles 

 

Pour l’heure, l’utilisation des drones sur la zone Afghanistan-Pakistan semble plus fréquente que jamais : selon le bilan diffusé par l’U.S. Air Forces Central Command, cinq cent six missiles ont été tirés par des drones en Afghanistan au cours de l’année écoulée. Soit quarante-deux par mois, avec un pic lors du dernier trimestre, où cent soixante-treize missiles ont été tirés (soit cinquante-quatre par mois). « On dirait que le président Obama, désormais réélu, est décidé à mettre les bouchées doubles pour éliminer tous les cadres identifiés des groupes terroristes », souligne Philippe Chapleau sur Lignes de défense.

Sur les quatre mille quatre-vingt-deux armes délivrées au titre d’Enduring freedom et de l’ISAF (opération de l’OTAN), entre janvier et fin novembre, mille trois cent trente-six l’avaient été par des drones. A quoi s’ajoute une quarantaine de frappes de drones au Pakistan voisin. « Va-t-il ajouter à son tableau de chasse des responsables africains de groupes islamistes ? », se demande notre confrère, pour qui ce n’est pas impossible : « Les cibles ne semblent pas manquer au Sahel. En outre, le Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujoa) est désormais considéré comme un groupe terroriste et donc une cible légitime des drones et opérateurs US [3] ».

En janvier 2012, vingt-six Warrior, cinquante-quatre Reaper et cent soixante et un Predator armés figuraient dans le parc américain. Depuis plusieurs années, l’US Air Force forme plus de pilotes ou opérateurs de drones que de pilotes de chasse [4]. Le parc est également en cours de renforcement, puisqu’une nouvelle génération de drones « Avenger » est en cours d’acquisition : ces machines, les plus lourdes mais aussi les plus furtives des « sans pilotes », d’une valeur de 15 millions de dollars l’unité, pourront voler pendant vingt heures à vingt mille mètres d’altitude, et transporter jusqu’à 1,3 tonne de munitions.

Armes sans risques ?


La problématique des drones n’est pas simple. Exemple, avec ce qu’écrit cette semaine la lettre confidentielle TTU (n° 878) : « Face aux nombreuses réactions des Eglises, des associations pacifistes et des partis dʼopposition à lʼannonce que le ministère de la défense avait la ferme intention dʼéquiper la Bundeswehr avec des drones de combat, le ministre allemand de la défense, Thomas de Maizière, très remonté, a vivement répondu à ceux qui estiment que ces systèmes dʼarmement font baisser le niveau dʼinhibition dʼengagement dans un conflit.
« Ceux qui critiquent les drones de combat nʼont quʼun seul type dʼengagement en tête, cʼest-à-dire des tirs en régions étrangères dans des guerres qui ne disent pas leur nom », a-t-il affirmé, en rappelant que ce type dʼengagement était exclu par le gouvernement fédéral et que tout engagement armé était précisément encadré par la Constitution et soumis à lʼapprobation parlementaire.
Le ministre allemand a aussi rappelé quʼ« un pilote dʼavion qui tire un missile ne voit pas plus sa cible que sur un écran ». Il a enfin rejeté lʼargument que des armes « sans risques » conduisent à abaisser lʼinhibition de lʼengagement :
« Je ne comprends pas lʼargument selon lequel il serait préférable dʼutiliser une arme qui mette en danger ses propres troupes, plutôt quʼune qui protège la vie de ses soldats », a-t-il asséné, en ajoutant que lʼarc et la flèche avaient précisément été inventés pour toucher lʼadversaire tout en se protégeant. »

Pour aller plus loin : 

 

- David E. Sanger, Obama – Guerres et secrets, Belin, Paris, 2012.
- Océane Zubeldia, Histoire des drones, Perrin, Paris, 2012.
- Nick Turse, Tom Engelhardt, Terminator planet, Dispatch Books, Lexington, 2012.

Notes

 

[1] Ainsi, le membre du commando des Seals qui avait tiré sur Oussama Ben Laden, lors de l’assaut mené contre sa demeure en 2011, vient de révéler au magazine Esquire que lui et ses camarades avaient l’ordre implicite de tuer immédiatement le chef du mouvement terroriste.
[2] « CIA : John Brennan défend les assassinats ciblés par drones », Le Monde, 8 février 2013.
[3] Les deux drones Predator en voie d’installation à Agadès, au nord du Niger, après accord en janvier dernier avec les autorités de ce pays, ne semblent cependant pas armés, au moins pour le moment.
[4] Lire laurent Checola et Edouard Pflimlin, « Danse avec les drones », Manière de voir n° 126, « L’armée dans tous ses états », décembre 2012.

Saturday, January 26, 2013

La face cachée d Hiroshima

Source : http://programmes.france3.fr
Un documentaire réalisé par Kenichi Watanabe
Une production Artline Films, Kami Productions, avec la participation de France Télévisions
Narrateur : Robin Renucci


La face cachée de Hiroshima
Sous un angle inédit, ce documentaire revient sur les faits qui ont entouré les premières explosions atomiques de l’histoire de l’humanité.

L’alliance inédite des militaires, politiques, scientifiques et médecins qui ont fabriqué, dans le plus grand secret, LA bombe.

La catastrophe de Fukushima marquera-t-elle un coup d’arrêt pour le nucléaire et sa course à la conquête du monde ? C’est au Japon qu’elle avait commencé 66 ans plus tôt. Le peuple japonais est le seul à avoir été par deux fois victime de l’atome.

Le 6 août 1945, la première bombe atomique de l’histoire détruit une ville de 100.000 habitants en quelques secondes. Jusqu’à ce jour, Hiroshima et Nagasaki sont les deux seules villes où des armes nucléaires ont été dirigées contre des êtres humains.

Le nom d’Hiroshima est devenu le symbole de l’entrée de l’humanité dans l’ère nucléaire. L’histoire officielle, écrite après-guerre par les architectes de la bombe, se résume au " mal nécessaire " : il fallait utiliser cette arme nouvelle et terrifiante pour terminer la guerre. Mais derrière la version des manuels scolaires et des films de propagande se cache une toute autre histoire.

" La face cachée de Hiroshima " revient sous un angle inédit sur les faits qui ont entouré les premières explosions atomiques de l’histoire de l’humanité. Depuis les coulisses du Projet Manhattan jusqu’aux recherches secrètes menées au Japon des décennies durant, le film dévoile l’histoire fascinante des scientifiques qui ont conçu et expérimenté la bombe nucléaire. Dans le plus grand secret, en concluant un pacte avec les militaires et les industriels, une relation triangulaire va mener le monde au feu atomique. Hiroshima et Nagasaki marquent le véritable coup d’envoi de l’industrie nucléaire civile, et de son essor prodigieux dans l’après-guerre.

Sunday, January 13, 2013

Les guerres intelligentes du XXie siècle : Mercenaires et drones Predator

Par Chems Eddine Chitour
08/01/2013

Source : http://www.mondialisation.ca
english 

drone 
 «La guerre, c’est la guerre des hommes; la paix, c’est la guerre des idées.»

Victor Hugo

Un article du journal Le Monde a attiré mon attention, il raconte un cas de conscience d’un militaire américain qui, du fin fond d’une salle climatisée de l’Amérique profonde a décidé de voler la vie d’un enfant à 10.000 km de là en le ciblant «grâce» à un drone prédateur. Naturellement, il n’y eut pas de réaction ou si peu des médias d’habitude si prompts à diaboliser quand il s’agit de jeter l’anathème sur les damnés de la Terre, surtout s’ils sont musulmans. Comme rapporte Théophraste R. dans un billet du site alternatif «Le Grandsoir»: Quelqu’un disait (…):

«Les médias ne vous disent pas seulement ce que vous devez penser, mais SUR QUOI vous devez penser. Pensez chaque jour aux petites victimes du tueur fou de Newtown et pas à celles de l’aviateur normal qui bombarde par erreur un village afghan. Jean-Paul Sartre a écrit dans «Qu’est-ce que la littérature?»: «Le silence est un moment du langage; se taire ce n’est pas être muet, c’est refuser de parler, donc parler encore. Si donc un écrivain a choisi de se taire sur un aspect quelconque du monde, ou, selon une locution qui dit bien ce qu’elle veut dire de le passer sous silence, on est en droit de lui poser une [...] question: pourquoi as-tu parlé de ceci plutôt que de cela et – puisque tu parles pour changer – pourquoi veux-tu changer ceci plutôt que cela?».(1)

J’ai donc voulu savoir comment faisait-on la guerre actuellement par esprit de déconstruction en décortiquant l’information, et en regardant derrière les plis pour voir la «vraie vérité» comme le dit si bien Jacques Prévert. La façon de faire la guerre a changé totalement depuis que les puissances occidentales ne se font plus la guerre entre elles. La doctrine est celle de «zéro mort» chez le puissant et le maximum de morts chez l’adversaire. Pour cela pratiquement un quart de siècle, après la chute de l’empire soviétique, l’hyper-puissance américaine n’ayant plus «l’empire du mal» comme adversaire s’est trouvé un nouveau Satan de rechange, l’Islam. Cela s’est fait concomitamment, avec le tarissement des puits de pétrole et les avancées technologiques. Il y avait donc un triple gain, démolir l’Islam, en démolissant le pays musulman, s’emparer des puits de pétrole et expérimenter au réel les nouvelles armes létales pour voir «leur performance».

Donner la mort par procuration

Dans cet ordre d’idée , Georges Stanechy écrit:

«Il était une fois…un pays, qui avait à sa tête un dictateur: l’Irak. Ni pire ni meilleur que les pires autocrates féodaux et corrompus des pétromonarchies du coin, reçus en permanence avec tapis rouge et accolades dans nos «vertueuses démocraties». Mais, il avait eu le tort d’entrer en conflit avec ses protecteurs qui l’avaient installé au pouvoir. Alors, comme dans les films de gangsters, ils ont décidé de le remplacer par des marionnettes interchangeables et plus dociles. Pétrole oblige… «Apporter la Liberté et la Démocratie», affirmaient-ils, la main sur le coeur. Ils avaient une obsession, toutefois: «Renvoyer le pays à l’âge de pierre», disaient-ils. On ne comprenait pas bien: pourquoi chasser un dictateur imposait-il de réduire l’Irak en cendres?… Ils ont tout rasé. Méthodiquement. Tout ce qui est interdit par les Conventions de Genève et leurs Protocoles additionnels, ces «Traités internationaux qui contiennent les règles essentielles fixant des limites à la barbarie de la guerre.» Tout: centrales électriques, stations d’épuration d’eau, ponts, ports et aéroports civils, hôpitaux, universités, écoles, usines d’automobiles ou de tracteurs, ateliers mécaniques ou conditionnements de lait et yaourt, fermes d’élevage. Tous les ministères, sauf celui du Pétrole! «Retour à l’âge de pierre»: mission accomplie. Jusqu’aux musées et sites archéologiques, pillés à l’exemple du sac du palais d’été des empereurs en Chine, en 1860, par les troupes françaises et les britanniques… Détruire, massacrer, piller… Le plus curieux: ils se sont acharnés sur les femmes et les enfants (…) ».(2)

Les sociétés militaires privées

Autres innovations que nous avons déjà rapportées: les sociétés militaires privées. Le vrai mercenariat est du côté de la coalition qui fait la guerre aux peuples irakien et afghan en faisant appel à des mercenaires. Il est né dans le sillage de la «guerre de l’information» et de la doctrine du «zéro mort» suite aux guerres perdues du Vietnam et du Cambodge, expérimenté notamment au Kosovo. Les Etats-Unis sont aujourd’hui déployés dans plus de 50 pays. Les raisons du recours à des sociétés militaires privées sont multiples: politiques: contourner le Parlement américain et éviter la critique populaire. Contourner le contrôle administratif: ne pas irriter l’opinion publique (doctrine de zéro mort). Les morts BW ne sont pas décomptés comme des soldats. A partir des années 2000, parallèlement à la disparition progressive du mercenariat traditionnel, se sont développées les Sociétés militaires privées (SMP) anglo-saxonnes, parfois en renfort d’une milice.

Afghanistan et surtout en Irak (Military Professionnal Ressources Inc, Blackwater, Erinys, Aegis) depuis 2003 (…) Blackwater est une multinationale rentable.. ». (3)

« 1 milliard de dollars de contrats avec l’Etat américain. En 2006, le nombre de soldats de Blackwater déployés dans le monde était estimé à 23.000. Le chiffre d’affaires de Blackwater a augmenté de 80,000% entre 2001 et 2006. Entre 2005 et octobre 2007 on a dénombré plus de 195 incidents impliquant Blackwater. Les guerres que mène l’Occident ne sont pas justes et partant, pas morales. Cette guerre dissymétrique de 1 pour 1000 est encore plus amorale quand on utilise les satellites, les drones et les robots. On tue son adversaire sans le connaître à des milliers de kilomètres, à partir d’une salle climatisée du fin fond des Etats-Unis…(3)

Les guerres de l’avenir

Les médias ne tarissent pas d’éloges en décrivant, par le menu, les prouesses des nouvelles armes qui donnent la mort. Cela se fait d’ailleurs dans des kermesses telles que le salon du Bourget, où les marchands de mort viennent fourguer à des roitelets arabes ventripotents les dernières armes toujours en décalage avec l’état de l’art. Il n’est pas question de donner ce qu’il y a de récent. Souvenons-nous du contrat saoudien de plusieurs dizaines de milliards de dollars avec les Etats-Unis. Que va faire l’Arabie Saoudite avec ses armes si ce n’est les retourner contre son peuple ou contre les Bahreinis?
Avec un rare cynisme les médias occidentaux faisant la promotion des armes écrivent:

«Pour protéger sa vie, le matériel coûteux et éviter l’enlisement, notamment lors de combats en milieu urbain, le fantassin du futur sera bardé d’électronique et relié en réseau avec l’ensemble des blindés et aéronefs. Il ne s’agit plus de science-fiction, mais d’une réalité. Des fantassins en débarquent à couvert. Ils sont équipés d’un gilet bourré d’accessoires électroniques. Grâce à cet équipement, ils sont tous connectés à un réseau informatisé. Chaque combattant dispose d’un écran lui permettant de connaître sa position et celle de ses camarades via GPS. Ils peuvent s’organiser et communiquer entre eux avec un ostéophone, un système qui capte la voix via la résonance des os (…). C’est la poignée avant du fusil mitrailleur (Famas) qui permet de commander la radio. Ainsi, pas besoin d’arrêter un tir pour actionner un interrupteur. Ces mêmes commandes permettent de régler un tir sans se mettre à découvert (…) Ce même dispositif est doté d’options infrarouges, ou de vision de nuit. Le futur, c’est maintenant. Le combattant porte un équipement électronique qui le connecte en réseau avec la troupe, les aéronefs et les véhicules blindés.(…) Le LOCC, Logiciel opérationnel de conduite du combat, est l’outil de suivi des opérations du chef. C’est une sorte de gros iPad façon militaire, qui peut afficher en temps réel l’intégralité des combattants, véhicules et unités sur le terrain. Les positions des ennemis y sont affichées ainsi que les champs de vision et les directions de déplacement des uns et des autres. Dans un blindé, il est présenté sous la forme d’un double écran tactile. Sur le terrain, les chefs de sections sont, quant à eux, équipés d’une tablette tactique de plus petite taille (..)(4)

On le voit ce qui est important, c’est qu’il y ait zéro mort du côté de l’attaquant, que le matériel soit protégé, au besoin en tuant et aussi que le conflit ne s’enlise pas, car c’est de l’argent perdu…

La mort en joystick

Une autre technologique infernale concernant la mort est le drone avec des noms qui font froid dans le dos: drone predator, drones furtifs, drones reapers (faucheuses). Outils favoris des militaires depuis les années 1990, les drones sont de plus en plus utilisés. Ils sont expérimentés sur les faibles qui pensent échapper en vain à l’attaque sans pitié. Nous l’avons vu avec les éliminations des dirigeants palestiniens. Les drones ont, d’ores et déjà, changé la nature de la guerre.

Dans cet ordre, l’histoire que nous allons rapporter est celle d’une bavure parmi des dizaines: «Brandon Bryant était pilote de drone au sein d’une unité spéciale de l’armée de l’air américaine. Depuis l’Etat du Nouveau-Mexique, il a tué des dizaines de personnes. Jusqu’au jour où il a déclaré forfait. Pendant plus de cinq ans, Brandon Bryant a travaillé dans un container allongé de la taille d’une caravane, sans fenêtres, à température constante de 17 °C, et dont la porte était condamnée par mesure de sécurité. Devant les yeux de Brandon et de ses collègues scintillaient quatorze écrans. Sous leurs doigts, quatre claviers. Il suffisait que Brandon presse un bouton au Nouveau-Mexique pour qu’un homme meure à l’autre bout de la planète. A l’intérieur du container, des ordinateurs ronronnent. C’est le cerveau d’un drone. Dans l’US Air Force, on appelle cette pièce un «cockpit». A cette différence près que les pilotes du container ne volent pas – ils se contentent de piloter. Brandon était l’un d’entre eux. Il se souvient très précisément des huit que décrivait le Predator dans le ciel afghan, à plus de 10.000 kilomètres de l’endroit où il se trouvait. Dans le réticule du drone, une maison aplatie en terre, avec une étable pour les chèvres, se rappelle-t-il. Lorsque l’ordre de faire feu tombe, Brandon presse un bouton de la main gauche, «marque» le toit au laser, et le pilote assis à côté de lui déclenche le tir à l’aide d’un joystick. Le drone lance un missile de type Hellfire. Il reste alors seize secondes avant l’impact. «Les secondes s’écoulent au ralenti», se souvient Brandon aujourd’hui. Enregistrées au moyen d’une caméra infrarouge orientée vers le sol, les images sont transmises par satellite et apparaissent sur son moniteur avec un décalage de deux à cinq secondes».(5)

«Plus que sept secondes, pas l’ombre d’un humain. A cet instant, Brandon aurait encore pu détourner le missile roquette. Trois secondes. Brandon scrute le moindre pixel sur l’écran. Soudain, un enfant qui court à l’angle de la maison. Au moment de l’impact, le monde virtuel de Brandon et le monde réel d’un village situé entre Baghlan et Mazar-e Charif se télescopent. Brandon voit une lueur sur l’écran- l’explosion. Des pans du bâtiment s’écroulent. L’enfant a disparu. Brandon a l’estomac noué. «On vient de tuer le gamin?» demande-t-il à son collègue assis à côté.

«Je crois que c’était un gamin», lui répond le pilote. «C’était un gamin?» continuent-ils de s’interroger dans la fenêtre de messagerie instantanée qui s’affiche sur leur écran. C’est alors que quelqu’un qu’ils ne connaissent pas intervient, quelqu’un qui se trouve quelque part dans un poste de commandement de l’armée et qui a suivi leur attaque: «Non, c’était un chien.» (…) Brandon se souvient de son premier tir de missile: deux hommes meurent sur le coup et il assiste à l’agonie du troisième. L’homme a perdu une jambe, il se tient le moignon, son sang chaud ruisselle sur l’asphalte. La scène dure deux minutes. Un beau jour, Brandon Bryant n’a plus eu qu’une seule envie, partir, faire autre chose. L’espoir d’une guerre confortable, sans séquelles psychologiques, a fait long feu».(5)

La nouvelle guerre par les «ponctuelles»

La guerre moderne est devenue  en théorie d’après les stratèges vendeurs de mort, un tel raffinement que les médias main stream qui nous  font la promotion de ces nouvelles formes de suppression de  vie, utilisent un langage neutre souvenons nous des « ponctuelles » terminologie utilisée  par les commandos deltas qui  éliminaient pour le compte de l’OAS, tout ce qui dérangeaient aussi bien les bougnoules, que les pieds noirs « tièdes ».  En vendant ces informations ces médias   se pâment devant les frappes dites chirurgicales tout en sachant que la chirurgie contrairement  à  son sens morbide dans ces guerres du XXie siècle,  est en principe utilisée pour sauver les vies humaines.

Dans cet ordre, Joe Becker du New York Times démonte la mécanique de mise à mort par les drones.

« Au fil de son premier mandat écrit-il  c’est devenu la spécialité du président américain: Sélectionner les terroristes à abattre et donner son aval à chaque frappe de drones à l’étranger. Une méthode expéditive qui suscite la polémique. (…) En août 2009, le patron de la CIA, Leon Panetta, a fait savoir à John Brennan que l’agence avait Mehsud dans sa ligne de mire. Toutefois, a prévenu Leon Panetta, la liquidation du chef des taliban au Pakistan ne satisfaisait pas aux exigences d’Obama, pour lequel il faut avoir la «quasi-certitude» qu’aucun innocent ne sera tué. De fait, il était certain qu’une opération causerait la mort d’innocents, puisque Mehsud se trouvait en compagnie de son épouse chez sa belle-famille. (…) Mais pas cette fois. Obama a donné son feu vert à la CIA et Mehsud a été tué ainsi que son épouse et, selon certaines informations, d’autres membres de sa famille. (…) Ce n’était pas vraiment le type de frappe chirurgicale que souhaitait Barack Obama. (…) A juste titre ou non, les drones sont devenus le symbole provocateur de la puissance américaine, foulant aux pieds les souverainetés nationales et causant la mort d’innocents. (…) Le bilan d’Obama a fait reculer l’idée selon laquelle les démocrates sont peu performants en matière de sécurité nationale. Depuis son arrivée à la Maison-Blanche, Obama s’est révélé plus prompt à dégainer que Bush. Au Pakistan, depuis 2009, Il y eut 261 attaques avec 1819 taliban morts et 87 civils morts pour Obama contre 38 attaques avec 481 morts dont 94 civils avec Bush. Au Yémen, il y eut 48 attaques par les drones contre deux avec Bush. (6)

Conclusion : Qu’est ce qu’une guerre juste ?

Dans une contribution précédente j’avais décortiqué le vocable de guerre juste selon l’Eglise et la charité chrétienne dont se prévalent les semeurs de mort. J’écrivais : « Si l’on croit la théologie catholique “une guerre juste” doit obéir à trois conditions, (…) La première des trois conditions énoncées par saint Thomas est que la guerre ne peut être légitimement décidée que par l’autorité politique souveraine qui a pour fin principale de connaître et de promouvoir le bien commun de la cité ou société politique parfaite. (…) La deuxième condition de la guerre juste est que la guerre soit entreprise pour une cause juste (..°) La troisième condition de la guerre juste est ainsi la rectitude de l’intention de celui qui fait la guerre. L’autorité politique suprême peut entreprendre une guerre pour une cause juste mais en étant mue principalement par une intention mauvaise. (…) On pourrait ajouter une condition que saint Thomas n’affirme pas explicitement : il faut que le belligérant use de moyens militaires légitimes. Il n’est donc pas permis d’user de n’importe quel moyen militaire pour vaincre son ennemi. Il y a des actes qui sont toujours mauvais en eux-mêmes et il n’est jamais permis de les poser. L’intervention des armées américaines et anglaises en Irak, décidée sans l’assentiment du Conseil de sécurité de l’Organisation des Nations unies » (3) (7)

Pour Louis Delmas, la guerre n’est plus un affrontement de combattants, même éloignés les uns des autres par l’artillerie ou l’aviation, qui se battent en risquant leurs vies, mais un jeu informatique mortel où des opérateurs confortablement installés à des milliers de kilomètres, assassinent des adversaires en manipulant un clavier. Sous prétexte d’abattre un terroriste, les drones télécommandés envoient à un écran lointain les images de la vie d’une famille qu’ils observent pendant des jours avant de recevoir l’ordre de l’éliminer. Des militaires au chaud dans leur bureau, qui ne connaissent rien d’un champ de bataille, regardent des enfants jouer dans la cour, des femmes faire leur lessive, des vieux jouir du soleil. Jour après jour, la routine d’une existence ordinaire. Puis d’un coup, l’exécution est décidée. L’ordre arrive. Ils appuient sur un bouton. Si la cible est bien ajustée, le terroriste est tué. L’explosion fait le vide. Mission accomplie. Les enfants, femmes, vieillards qu’ils reconnaissaient chaque matin ne sont plus que des cadavres. Difficile à supporter. (…) Qu’est-ce qu’une guerre à zéro mort? Le robot (…) celui qui tue votre ennemi sans que vous couriez le moindre risque change la face de la guerre. Zéro mort chez l’agresseur, c’est devenu le slogan des nouveaux traîneurs de sabres. Ils disposent désormais d’un moyen de réaliser leur rêve. C’est un encouragement à déclencher des combats qui font impunément des masses de victimes.(8)

Les guerres que mène l’Occident ne sont pas justes et partant pas morales. Quand Bush avait envahi l’Afghanistan, c’était pour délivrer les Afghanes, maintenant c’est pour combattre le terrorisme. Et demain ? Cette guerre dissymétrique de 1 pour 1000 est encore plus amorale quand on utilise les satellites, les drones et les robots. On tue son adversaire sans le connaître à des milliers de kilomètres, à partir d’une salle climatisée du fin fond des Etats-Unis…  On rentre chez soi avec la satisfaction du devoir bien fait ,d’avoir été un bon patriote, pendant qu’à des milliers de kms de là , c’est la terreur, le sang, les larmes la désolation, des vies  volées et  une haine  des survivants  qui sédimente inexorablement.  Que veut dire alors «une guerre juste»? La question reste posée.

Professeur Chems Eddine Chitour
Ecole Polytechnique enp-edu.dz


Notes/références
1. http://www.legrandsoir.info/+jean-paul-sartre-explique-une-astuce-de-propagande+.html
2. George Stanechy http://stanechy.over-blog.com/article-noel-les-enfants-de-fa
3. http://www.legrandsoir.info/Les-societes-militaires-privees-La-mort-par-procuration.html
4. http://www.futura-sciences.com/fr/news/t/high-tech-4/d/reportage-les-cyberguerriers-de-larmee-francaise_43699/
5. Nicola Abé: Drones:Un ancien pilote américain raconte Der Spiegel 3 janvier 2013
6. Jo Becker The New York Times 7 juin 2012 Jo Becker Comment Obama a appris à tuer avec ses drones The New York Times 7 juin 2012
7. Qu’est-ce qu’une guerre juste ? http://www.etudesfda.com/SPIP/spip.php?article48
8. http://www.mondialisation.ca/la-dangereuse-ere-de-la-telecommande/5314471

Saturday, December 8, 2012

Irak : après les feux de la guerre, les cancers

Par Agnès Stienne
05/12/12
Source :  http://blog.mondediplo.net
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C’est en homme satisfait que l’ancien premier ministre britannique Tony Blair déclarait à l’automne 2012 que « les forces britanniques devaient être fières de leur intervention en Irak, lors de l’invasion américaine, car le pays a connu une forte croissance économique depuis que Saddam Hussein a été chassé du pouvoir en 2003 », et se réjouissait d’« une chute de la mortalité infantile ». Ces déclarations enthousiastes ont indigné les médecins irakiens, qui doivent faire face à une progression alarmantes des cancers et des malformations congénitales des nouveaux-nés dans les villes bombardées par la coalition internationale.
La situation environnementale de l’Irak est calamiteuse. En cause, les industries polluantes et l’absence de règlement pour les contrôler. Les guerres et les insurrections qui ravagent le pays depuis trente ans ont, elles aussi, des conséquences désastreuses sur l’environnement, notamment lorsque pipelines et sites industriels sont bombardés. Mais ce n’est pas tout. Il semble que les munitions utilisées pour soumettre les villes irakiennes pendant la guerre du Golfe (1990-1991) et l’invasion en 2003 par les Etats-Unis et ses alliés (Lire « Une guerre à mille milliards de dollars », Défense en ligne (blog du Monde diplomatique), janvier 2011) soient devenues un agent majeur de pollution environnementale, avec de graves conséquences sur la santé publique.

« Atomisées » dans la nature lors des bombardements, elles continuent de tuer à petit feu les populations civiles plusieurs années après que les combats aient cessé. Les militaires réfutent, la science dénonce.

Constats sanitaires alarmants 

 

En 2005, le programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE), dans un rapport intitulé « Assessment of environmental hot spots in Iraq », estimait à plusieurs milliers le nombre de zones contaminées cumulant — à des degrés divers — pollutions industrielles et contaminations militaires. Plus de trois cents « points chauds » — comprendre hautement toxiques —, ont été identifiés, parmi lesquels quarante-deux sites concentrant des taux considérables de dioxine et d’uranium appauvri, et dont dix avec des taux très élevés de radioactivité.

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Utilisation de munitions à uranium appauvri
Carte : Agnès Stienne, 2012. 
On retrouve une forte accumulation de dioxine aux abords des installations industrielles détruites pendant la guerre du Golfe, alors que la stratégie consistait à pilonner systématiquement les sites industriels civils et militaires, pipelines et raffineries. Dans la région de Bassorah, l’une des plus touchées par les bombardements, c’est un véritable désastre sanitaire. « Business is business » : après 2003, la priorité fut donnée à la remise en service des installations pétrolières et gazières. Hélas, les pluies de pétrodollars — loués par M. Blair — n’ont pas encore réussi à lessiver les zones contaminées.

L’uranium appauvri, interdit par certains pays, provient des munitions utilisées par la coalition en 1991 et 2003 [1]. Ce métal lourd a les faveurs de l’industrie de l’armement en raison de son fort pouvoir de pénétration des matériels blindés. Une fois la charge explosée, ce composant chimique se disperse et s’infiltre dans le sol et dans l’eau, occasionnant des pollutions durables dans les rues, les jardins, les champs ou les aires de jeu pour enfants… Il contamine aussi les soldats sans que le commandement ne s’en émeuve. D’autres métaux lourds, comme le plomb et le mercure, entrent dans la composition des munitions et se retrouvent aussi disséminés en quantités significatives dans l’environnement.

Passé l’orage, le cauchemar se prolonge malgré tout pour les civils. Le ciel ne tonne certes plus, les armes se sont tues, la rue s’anime, on circule et on commerce. La vie reprend, semble-t-il, comme avant. Pas tout à fait, pourtant. Partout le même constat tragique : une hausse alarmante de la mortalité infantile, des leucémies, des cancers, des tumeurs, des malformations congénitales.

La coalition réfute, la science dénonce 

 

En dépit des avertissements successifs lancés par les médecins, aucune étude sérieuse n’a été menée pour déterminer l’origine de ces symptômes. Washington refuse de reconnaître un lien de causalité entre les contaminations militaires et ce très inquiétant problème de santé publique, et semble même déterminé à entraver toute recherche scientifique [2].

En 2009, les médecins de l’hôpital général de Falloujah, effrayés par ce qu’ils constataient au fil des années, adressèrent un courrier commun aux Nations unies pour réclamer des investigations indépendantes : « En septembre 2009, sur 170 nouveaux-nés , 24 % d’entre eux sont morts dans leur première semaine, parmi lesquels 75 % présentaient des malformations importantes. » Des enquêtes partielles seront ensuite menées à Falloujah et à Bassorah quelques mois plus tard et les résultats publiés dans le « Bulletin of environmental contamination and toxicology » de l’université du Michigan [3]. Les auteurs résument leurs observations en une phrase qui veut tout dire : « Le taux de cancers, de leucémies et de mortalité infantile observé à Falloujah est plus élevé qu’il ne le fut à Hiroshima et Nagasaki en 1945. » [4] Il est rappelé que l’exposition aux métaux toxiques (dont les effets morbides sont reconnus) est source de complications sévères pour les femmes enceintes et le développement du fœtus. En conclusion, il est plus que probable que les munitions utilisées pour les bombardements dans ces deux villes soient à l’origine de ces tragédies.

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Géographie des bébés à Falloujah
Carte : Ag. St. 2012. 
A Falloujah, cinquante-six familles se sont mises à la disposition du personnel hospitalier pendant trois mois pour répondre à un questionnaire type et se soumettre à des examens.
Entre 2004 et 2006, le taux de fausses couches s’élève à 45 % du nombre de grossesses et celui de bébés malformés à 30 % du nombre de naissances.
Entre 2007 et 2012, le nombre de fausses couches diminue et tombe à 15 %, tandis que celui de bébés souffrant de malformations augmente sensiblement pour atteindre 54 %.
Plus de la moitié des nouveaux-nés souffrent de malformations congénitales affectant le cœur, le cerveau, la moelle épinière, les poumons et le palais.

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Natalité déréglée
Graphique : Ag. St. 2012.

 

Petit retour en arrière et gros plan sur la ville 

 

Située à soixante-cinq kilomètres à l’ouest de Bagdad, Falloujah est toujours, en cette année 2004, un bastion des fidèles de Saddam Hussein et, pour cette raison, l’objet de fréquentes attaques menées par l’armée américaine. La situation s’embrase lorsque les corps de quatre mercenaires américains tués au combat sont exhibés à travers la ville. En représailles, l’artillerie lourde et l’aviation sont déployées. Un premier assaut meurtrier est lancé pour y déloger les insurgés — sans réel succès —, puis quelques mois plus tard, une seconde offensive, pendant laquelle les bombardements intensifs dureront plusieurs semaines. Le Pentagone reconnaîtra plus tard, dans une brève note, avoir utilisé des bombes au phosphore blanc [5]. Le nombre de morts côté irakien est incertain : plusieurs centaines d’insurgés et plusieurs milliers de civils. Côté américain, 95 soldats...
Sur la base des chiffres fournis par le département de la défense, à Washington, John Pike, le directeur du groupe de recherche GlobalSecurity.org, estime que les soldats américains ont tiré en moyenne entre deux cents cinquante à trois-cents mille munitions de petit calibre par insurgé tué en Irak et en Afghanistan [6].
Voilà des chiffres qui laissent perplexe. Et s’ajoute à cela l’artillerie lourde. C’est au bas mot des milliers de tonnes de munitions éclatées en petites particules toxiques de métaux lourds, notamment du mercure et du plomb, qui contaminent les sols et l’eau. Ce n’est donc pas un hasard, si les analyses de cheveux des enfants de Falloujah souffrant de malformations congénitales révèlent la présence de plomb et de mercure à des taux très supérieurs par rapport au reste de la population.

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Les enfants au plomb
Graphique : Ag. St. 2012. 
À Bassorah, l’étude présente des résultats similaires. Les voix s’élèvent pour que des recherches plus poussées et exhaustives soient entreprises à travers tout le pays, afin que la situation soit enfin reconnue avec précision et des mesures adéquates mises en place. Pour la justice et les réparations, il faudra bien un jour mettre la coalition — principalement les Etats-Unis et le Royaume-Uni — face à ses responsabilités pour qu’elle reconnaisse enfin son rôle dans ce qu’il faut bien appeler un crime. Un crime de plus, puisque les crimes d’hier — Hiroshima, Nagasaki, Vietnam — demeurent, aujourd’hui encore, impunis.

A consulter
Depuis que les munitions à l’uranium appauvri (UA) ont été testées par les Etats-Unis contre l’Irak, décès et maladies inexpliquées se multiplient chez les combattants ayant servi dans le Golfe, mais aussi en Bosnie et au Kosovo. A des degrés divers, les agences des Nations unies ont imposé une chape de silence sur la dangerosité radiologique et chimique de cette arme. N’a-t-il pas fallu attendre janvier 2001 pour que l’Organisation mondiale de la santé « envisage » d’enquêter sur les effets de l’UA sur les populations du Golfe ?

 

Notes

 

[1] Lire Depleted Uranium Radioactive Contamination In Iraq : An Overview
[2] Depleted Uranium Radioactive Contamination In Iraq : An Overview http://www.brussellstribunal.org/DU...
[3] Metal contamination and the epidemic of congenital birth defects in Iraqi cities, septembre 2012, Bulletin of environmental contamination and toxicology
[4] « The moral equivalent of Nuremberg », The Chicago Tribune, 18 octobre 2012
[5] Lire « U.S. Used Phosphorous Munitions In Fallujah », The Washington Post, 16 novembre 2005
[6] « US forced to import bullets from Israel as troops use 250,000 for every rebel killed, The Belfast Telegraph, 10 janvier 2011

Saturday, June 30, 2012

Supprimer la bombe ?

Par Philippe Leymariemercredi 27 juin 2012pour http://blog.mondediplo.net
Tollé et débat aussitôt refermé sur le nucléaire militaire français, après la proposition volontairement provocatrice de l’ancien premier ministre Michel Rocard de « supprimer la force de dissuasion française — 16 milliards d’euros par an qui ne servent absolument à rien ». Il est vrai que le vieux cacique socialiste avait un peu chargé la barque : la « force de frappe », comme on disait au temps du général de Gaulle, engloutit environ 3,4 milliards par an — ce qui est déjà beaucoup trop lourd pour les « abolitionnistes », mais considéré par les défenseurs du statu quo comme raisonnable, pour le prix d’une « assurance-vie ».
En dépit de sa bourde sur les chiffres — il répondait à la volée (sur BFM-TV, le 19 juin 2012) à une question sur les recettes nouvelles pouvant être mobilisées pour ramener le déficit des finances publiques à 3 % du produit intérieur brut (PIB) en 2013 —, Michel Rocard a reçu quelques soutiens : — « Nous ne pouvons plus asseoir notre défense comme dans les années 1960. on n’a pas changé de doctrine depuis lors, et on a une dissuasion nucléaire en réalité faiblement dissuasive » (Jean-Vincent Placé, président du groupe écologiste au Sénat, Le Parisien, 22 juin 2012) ; — « Abandonner la dissuasion nucléaire permettrait d’accélérer la sortie du nucléaire civil qui n’est que le prolongement du nucléaire militaire » (Noël Mamère, député EELV, 20 juin 2012) ; — « La dissuasion nucléaire n’a jamais protégé des groupes terroristes… Ce n’est pas une assurance-vie, mais une assurance-mort… Si la dissuasion nous protège, pourquoi vouloir construire un bouclier ? » (Paul Quilès, ancien ministre de la défense, puis président de la commission de défense à l’Assemblée nationale, sur le site Atlantico, le 22 juin 2012). Le même Paul Quilès dans L’Express, le 4 janvier 2011, avait estimé que « la question de sa pertinence aurait dû se poser dès lors que la confrontation des blocs a pris fin, à partir de la chute du mur de Berlin, en novembre 1989 ».

Destruction ponctuelle 

 

L’ancien premier ministre — fils du physicien Yves Rocard, un des pères de la bombe atomique française — n’en est pas à son coup d’essai à propos de la dissuasion, et ne s’en tient pas aux seuls arguments financiers. En juin 2008, par exemple, il affirmait que « le nucléaire n’est d’aucune utilité devant les menaces d’aujourd’hui : il est clair que la destruction de populations entières n’est pas la bonne réponse », alors qu’il faut plutôt privilégier « la destruction ponctuelle et précise d’installations et d’engins, voire de personnes ».
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« Donner une chance à la paix »
Des écoliers écrivent des prières pour la paix sur des bâtonnets. Mémorial de la paix, Hiroshima, Japan. Photo d’isado
Camille Grand, directeur de la Fondation pour la recherche stratégique, regrette que ces propos (de Michel Rocard) « donnent de la crédibilité à des positions qui sont marginales dans la majorité présidentielle ». Ils ont en tout cas été soumis à un feu nourri, et d’abord venant de la gauche : — La dissuasion est « un élément qui contribue à la paix », confère en outre à la France son statut de grande puissance et justifie son siège de membre permanent du Conseil de sécurité de l’ONU » (le président François Hollande, le 20 juin, depuis le sommet de Rio de Janeiro) ; — « Renoncer à la dissuasion nucléaire pour des raisons d’économie budgétaire n’est pas aujourd’hui la position de la France » (idem) ; — « On ne fait pas d’économies sur son assurance vie » (Jean-Yves Le Drian, ministre de la défense, sur RTL, le 20 juin) ; — « L’abandon de la dissuasion nucléaire serait une fausse piste, dans un monde aussi instable, s’il n’y a pas un renforcement de l’Europe en ce qui concerne la défense » (Claude Bartolone, président de l’Assemblée nationale) ; — la dissuasion « permet de prévenir l’irruption des guerres ou d’éviter que des conflits régionaux ne dégénèrent en conflits mondiaux » (Jean-Claude Mallet, conseiller du ministre de la défense).

Modèle britannique 

 

On trouve des réactions de tonalité comparable du côté de la droite : — « Ce qui fait que la France pèse sur la scène internationale, c’est qu’elle a la force de dissuasion » (Christian Jacob, chef du groupe UMP à l’Assemblée nationale) ; — « Il y a d’autres façons de trouver des milliards », et « ce serait une très grave erreur stratégique que de baisser la garde de la défense française aujourd’hui », (Alain Juppé, Europe 1) ; — « Tant que cette menace subsistera, il n’est pas temps d’aller plus loin dans le démantèlement de notre capacité de dissuasion » (Alain Juppé, alors ministre de la défense, dans la revue Défense-IHEDN, 2010). Les défenseurs de la dissuasion font valoir que son coût (3,4 milliards d’euros en 2012, soit un cinquième du budget d’investissement et d’équipement, ou un dixième du budget global de la défense) n’est pas si élevé. Cette estimation comprend les surcoûts induits par la production, l’entretien et le stockage de 300 têtes nucléaires, des quatre sous-marins lanceurs d’engins (SNLE) de la Force océanique stratégique, et des deux escadrilles des Forces aériennes stratégiques, auxquelles peuvent se joindre les Rafale du porte-avions Charles de Gaulle, quand ce dernier est disponible. Une dissuasion avec 30 % de dépenses en moins serait à la rigueur concevable sur le plan opérationnel, mais la France rejoindrait alors un modèle de dissuasion de type britannique (30 % moins chère) au prix d’une dépendance à l’égard d’un « parrain » extérieur (dans les vecteurs, la recherche).

Culture de la dissuasion 

 

Culturellement, la gauche est traditionnellement plutôt favorable à un allègement du dispositif de défense : ainsi, Martine Aubry, première secrétaire du PS, a évoqué récemment la possibilité de « réduire l’armée avec l’accord de l’armée » (!). De « grandes consciences » comme Michel Rocard ou Stéphane Hessel ont fait campagne contre la dissuasion, mais n’ont pas entraîné de mouvement significatif. La génération des « quadra » post Est-Ouest, qui arrive aux affaires, semble moins sensibilisée aux questions de défense, et ne possède pas la « culture de la dissuasion » de la génération grandie sous De Gaulle, l’Union soviétique, etc. — ce qui, finalement, pourrait renforcer à terme le courant abolitionniste. Bruno Tertrais, un connaisseur et défenseur de la dissuasion, considère comme « dommage » que le débat sur le nucléaire militaire ait toujours été « activement découragé par l’exécutif » (Séminaire-sandwich à l’IFRI, 10 mai 2012). Il estime qu’il n’y a pas de décisions urgentes à prendre dans ce domaine, mais qu’au milieu du quinquennat, l’exécutif devra prendre position sur la future génération de la dissuasion, qui devrait voir le jour à l’échéance 2020-30. A plus court terme, le gouvernement devra cependant décider s’il commande une douzaine d’avions-ravitailleurs de type MRTT, pour remplacer l’actuelle flotte de C-135, à bout de course : la composante aérienne de la dissuasion ne peut se passer de ces « nounous », qui allongent le rayon d’action des appareils. Il reste aussi, côté doctrine, à lever des ambiguïtés sur la nature et le périmètre des « intérêts vitaux » invoqués pour agiter la menace nucléaire (sont-ils étendus aux lignes de ravitaillement, à l’accès aux sources d’énergie, à l’outre-mer, à la base française d’Abou Dhabi, sur le Golfe ?).

Dégâts incommensurables 

 

Le désarmement nucléaire n’en est pas moins un horizon théorique pris en compte par les politiques des deux bords. François Hollande, en marge du sommet Rio+20, a rappelé qu’il s’est « engagé devant les Français pour préserver la dissuasion nucléaire parce que c’est un élément qui contribue à la paix. Il y a des négociations et une discussion sur le désarmement nucléaire, la France doit y prendre toute sa part et nous le ferons ». Quant à Michel Rocard, il avait cosigné avec Alain Juppé (avec qui il a présidé la commission du Grand emprunt), Alain Richard et le général Norlain, une tribune publiée à l’automne 2009 par le quotidien Le Monde, où il plaidait pour un désarmement nucléaire mondial, en engageant « un processus conduisant de manière planifiée au désarmement complet », en y associant « pleinement les trois puissances nucléaires de fait » [Israël, Inde et Pakistan], en écartant « tout projet de développement d’arme nouvelle », et en prenant « plus d’initiatives et de risques politiques pour surmonter les crises régionales majeures ».Paul Quilès, dans une note à sa tribune du 4 janvier 2011 dans L’Express, rappelait que la force principale de la dissuasion française consiste en quatre SNLE (sous-marins nucléaires lanceur d’engins). Cette composante océanique permet à la France de frapper en premier un adversaire étatique comme de répondre avec certitude à son attaque. Ces SNLE, en cours de modernisation, seront dotés chacun à l’horizon 2015 de seize nouveaux missiles M51 (d’une portée de 9 000 km) et de nouvelles ogives nucléaires (TNO) d’une puissance de 100 kt. De quoi dissuader tout adversaire situé sur n’importe quel point du globe. Une frappe d’un seul missile (avec 6 ogives au maximum) provoquerait des dégâts incommensurables, si l’on se souvient des 200 000 morts d’Hiroshima consécutifs à l’explosion d’une bombe... de 15 kt. Dans le même tribune, Quilès conteste l’utilité de la composante aérienne de la dissuasion.

Stricte suffisance ? 

 

Sur ce blog, en mars 2011, nous demandions « A quand le débat sur le nucléaire ? ». Les partisans de la dissuasion rappellent qu’il n’y a pas eu de guerre entre grandes puissances depuis soixante-cinq ans : l’arme nucléaire, une sorte d’assurance tous risques, conçue pour ne pas avoir à être utilisée, y a, selon eux, largement contribué. Ils font remarquer que l’arsenal français actuel — qui a été réduit par étapes depuis vingt ans, au point d’être ramené à ce que les spécialistes appellent une « stricte suffisance » — n’est pas surdimensionné : un SNLE en moins, par exemple, et il n’y aura plus la possibilité d’assurer en permanence une patrouille à la mer. D’autant que les 3,5 milliards d’euros annuels qui seraient libérés par une sortie du nucléaire militaire iraient au remboursement de la dette publique, et non à l’équipement des armées. En janvier dernier, nous rappelions que la France est, avec la Grande-Bretagne (mais cette dernière reste fortement dépendante du cousin américain), le seul pays européen à posséder un arsenal de dissuasion nucléaire. Ce dispositif, qui avait fait ses preuves aux débuts de la Ve République dans un contexte de distance prise avec l’OTAN et de conflit Est-Ouest, donnant à la France les moyens de son autonomie stratégique, doit être réexaminé aujourd’hui, sur : — son efficacité technique (compte tenu de son échelle actuellement très réduite) ; — ses justifications stratégiques (en l’absence de son challenger historique, l’ex-Union soviétique) ; — son coût (qui absorbe en gros un cinquième des crédits d’équipement de la défense). Les Etats et les opinions européennes ont considéré ce parapluie nucléaire français à la fois comme un fait imposé et comme une prestation gratuite — qui s’ajoute au dispositif de dissuasion de l’OTAN, dans le cadre du grand parrainage américain. Mais son positionnement n’a jamais fait l’objet de concertation internationale.

Thursday, June 28, 2012

Supprimer la bombe ?

Par Philippe Leymarie
mercredi 27 juin 2012
pour http://blog.mondediplo.net

Tollé et débat aussitôt refermé sur le nucléaire militaire français, après la proposition volontairement provocatrice de l’ancien premier ministre Michel Rocard de « supprimer la force de dissuasion française — 16 milliards d’euros par an qui ne servent absolument à rien ». Il est vrai que le vieux cacique socialiste avait un peu chargé la barque : la « force de frappe », comme on disait au temps du général de Gaulle, engloutit environ 3,4 milliards par an — ce qui est déjà beaucoup trop lourd pour les « abolitionnistes », mais considéré par les défenseurs du statu quo comme raisonnable, pour le prix d’une « assurance-vie ».
En dépit de sa bourde sur les chiffres — il répondait à la volée (sur BFM-TV, le 19 juin 2012) à une question sur les recettes nouvelles pouvant être mobilisées pour ramener le déficit des finances publiques à 3 % du produit intérieur brut (PIB) en 2013 —, Michel Rocard a reçu quelques soutiens :

— « Nous ne pouvons plus asseoir notre défense comme dans les années 1960. on n’a pas changé de doctrine depuis lors, et on a une dissuasion nucléaire en réalité faiblement dissuasive » (Jean-Vincent Placé, président du groupe écologiste au Sénat, Le Parisien, 22 juin 2012) ;
— « Abandonner la dissuasion nucléaire permettrait d’accélérer la sortie du nucléaire civil qui n’est que le prolongement du nucléaire militaire » (Noël Mamère, député EELV, 20 juin 2012) ;
— « La dissuasion nucléaire n’a jamais protégé des groupes terroristes… Ce n’est pas une assurance-vie, mais une assurance-mort… Si la dissuasion nous protège, pourquoi vouloir construire un bouclier ? » (Paul Quilès, ancien ministre de la défense, puis président de la commission de défense à l’Assemblée nationale, sur le site Atlantico, le 22 juin 2012). Le même Paul Quilès dans L’Express, le 4 janvier 2011, avait estimé que « la question de sa pertinence aurait dû se poser dès lors que la confrontation des blocs a pris fin, à partir de la chute du mur de Berlin, en novembre 1989 ».

Destruction ponctuelle 

 

L’ancien premier ministre — fils du physicien Yves Rocard, un des pères de la bombe atomique française — n’en est pas à son coup d’essai à propos de la dissuasion, et ne s’en tient pas aux seuls arguments financiers. En juin 2008, par exemple, il affirmait que « le nucléaire n’est d’aucune utilité devant les menaces d’aujourd’hui : il est clair que la destruction de populations entières n’est pas la bonne réponse », alors qu’il faut plutôt privilégier « la destruction ponctuelle et précise d’installations et d’engins, voire de personnes ».

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« Donner une chance à la paix »
Des écoliers écrivent des prières pour la paix sur des bâtonnets. Mémorial de la paix, Hiroshima, Japan. Photo d’isado
 
Camille Grand, directeur de la Fondation pour la recherche stratégique, regrette que ces propos (de Michel Rocard) « donnent de la crédibilité à des positions qui sont marginales dans la majorité présidentielle ». Ils ont en tout cas été soumis à un feu nourri, et d’abord venant de la gauche :
— La dissuasion est « un élément qui contribue à la paix », confère en outre à la France son statut de grande puissance et justifie son siège de membre permanent du Conseil de sécurité de l’ONU » (le président François Hollande, le 20 juin, depuis le sommet de Rio de Janeiro) ;

— « Renoncer à la dissuasion nucléaire pour des raisons d’économie budgétaire n’est pas aujourd’hui la position de la France » (idem) ;
— « On ne fait pas d’économies sur son assurance vie » (Jean-Yves Le Drian, ministre de la défense, sur RTL, le 20 juin) ;
— « L’abandon de la dissuasion nucléaire serait une fausse piste, dans un monde aussi instable, s’il n’y a pas un renforcement de l’Europe en ce qui concerne la défense » (Claude Bartolone, président de l’Assemblée nationale) ;
— la dissuasion « permet de prévenir l’irruption des guerres ou d’éviter que des conflits régionaux ne dégénèrent en conflits mondiaux » (Jean-Claude Mallet, conseiller du ministre de la défense).

Modèle britannique 

 

On trouve des réactions de tonalité comparable du côté de la droite :
— « Ce qui fait que la France pèse sur la scène internationale, c’est qu’elle a la force de dissuasion » (Christian Jacob, chef du groupe UMP à l’Assemblée nationale) ;
— « Il y a d’autres façons de trouver des milliards », et « ce serait une très grave erreur stratégique que de baisser la garde de la défense française aujourd’hui », (Alain Juppé, Europe 1) ;
— « Tant que cette menace subsistera, il n’est pas temps d’aller plus loin dans le démantèlement de notre capacité de dissuasion » (Alain Juppé, alors ministre de la défense, dans la revue Défense-IHEDN, 2010).

Les défenseurs de la dissuasion font valoir que son coût (3,4 milliards d’euros en 2012, soit un cinquième du budget d’investissement et d’équipement, ou un dixième du budget global de la défense) n’est pas si élevé. Cette estimation comprend les surcoûts induits par la production, l’entretien et le stockage de 300 têtes nucléaires, des quatre sous-marins lanceurs d’engins (SNLE) de la Force océanique stratégique, et des deux escadrilles des Forces aériennes stratégiques, auxquelles peuvent se joindre les Rafale du porte-avions Charles de Gaulle, quand ce dernier est disponible.

Une dissuasion avec 30 % de dépenses en moins serait à la rigueur concevable sur le plan opérationnel, mais la France rejoindrait alors un modèle de dissuasion de type britannique (30 % moins chère) au prix d’une dépendance à l’égard d’un « parrain » extérieur (dans les vecteurs, la recherche).

Culture de la dissuasion 

 

Culturellement, la gauche est traditionnellement plutôt favorable à un allègement du dispositif de défense : ainsi, Martine Aubry, première secrétaire du PS, a évoqué récemment la possibilité de « réduire l’armée avec l’accord de l’armée » (!). De « grandes consciences » comme Michel Rocard ou Stéphane Hessel ont fait campagne contre la dissuasion, mais n’ont pas entraîné de mouvement significatif. La génération des « quadra » post Est-Ouest, qui arrive aux affaires, semble moins sensibilisée aux questions de défense, et ne possède pas la « culture de la dissuasion » de la génération grandie sous De Gaulle, l’Union soviétique, etc. — ce qui, finalement, pourrait renforcer à terme le courant abolitionniste.

Bruno Tertrais, un connaisseur et défenseur de la dissuasion, considère comme « dommage » que le débat sur le nucléaire militaire ait toujours été « activement découragé par l’exécutif » (Séminaire-sandwich à l’IFRI, 10 mai 2012). Il estime qu’il n’y a pas de décisions urgentes à prendre dans ce domaine, mais qu’au milieu du quinquennat, l’exécutif devra prendre position sur la future génération de la dissuasion, qui devrait voir le jour à l’échéance 2020-30.

A plus court terme, le gouvernement devra cependant décider s’il commande une douzaine d’avions-ravitailleurs de type MRTT, pour remplacer l’actuelle flotte de C-135, à bout de course : la composante aérienne de la dissuasion ne peut se passer de ces « nounous », qui allongent le rayon d’action des appareils. Il reste aussi, côté doctrine, à lever des ambiguïtés sur la nature et le périmètre des « intérêts vitaux » invoqués pour agiter la menace nucléaire (sont-ils étendus aux lignes de ravitaillement, à l’accès aux sources d’énergie, à l’outre-mer, à la base française d’Abou Dhabi, sur le Golfe ?).

Dégâts incommensurables 

 

Le désarmement nucléaire n’en est pas moins un horizon théorique pris en compte par les politiques des deux bords. François Hollande, en marge du sommet Rio+20, a rappelé qu’il s’est « engagé devant les Français pour préserver la dissuasion nucléaire parce que c’est un élément qui contribue à la paix. Il y a des négociations et une discussion sur le désarmement nucléaire, la France doit y prendre toute sa part et nous le ferons ».

Quant à Michel Rocard, il avait cosigné avec Alain Juppé (avec qui il a présidé la commission du Grand emprunt), Alain Richard et le général Norlain, une tribune publiée à l’automne 2009 par le quotidien Le Monde, où il plaidait pour un désarmement nucléaire mondial, en engageant « un processus conduisant de manière planifiée au désarmement complet », en y associant « pleinement les trois puissances nucléaires de fait » [Israël, Inde et Pakistan], en écartant « tout projet de développement d’arme nouvelle », et en prenant « plus d’initiatives et de risques politiques pour surmonter les crises régionales majeures ».
Paul Quilès, dans une note à sa tribune du 4 janvier 2011 dans L’Express, rappelait que la force principale de la dissuasion française consiste en quatre SNLE (sous-marins nucléaires lanceur d’engins). Cette composante océanique permet à la France de frapper en premier un adversaire étatique comme de répondre avec certitude à son attaque. Ces SNLE, en cours de modernisation, seront dotés chacun à l’horizon 2015 de seize nouveaux missiles M51 (d’une portée de 9 000 km) et de nouvelles ogives nucléaires (TNO) d’une puissance de 100 kt. De quoi dissuader tout adversaire situé sur n’importe quel point du globe. Une frappe d’un seul missile (avec 6 ogives au maximum) provoquerait des dégâts incommensurables, si l’on se souvient des 200 000 morts d’Hiroshima consécutifs à l’explosion d’une bombe... de 15 kt. Dans le même tribune, Quilès conteste l’utilité de la composante aérienne de la dissuasion.

Stricte suffisance ? 

 

Sur ce blog, en mars 2011, nous demandions « A quand le débat sur le nucléaire ? ». Les partisans de la dissuasion rappellent qu’il n’y a pas eu de guerre entre grandes puissances depuis soixante-cinq ans : l’arme nucléaire, une sorte d’assurance tous risques, conçue pour ne pas avoir à être utilisée, y a, selon eux, largement contribué. Ils font remarquer que l’arsenal français actuel — qui a été réduit par étapes depuis vingt ans, au point d’être ramené à ce que les spécialistes appellent une « stricte suffisance » — n’est pas surdimensionné : un SNLE en moins, par exemple, et il n’y aura plus la possibilité d’assurer en permanence une patrouille à la mer. D’autant que les 3,5 milliards d’euros annuels qui seraient libérés par une sortie du nucléaire militaire iraient au remboursement de la dette publique, et non à l’équipement des armées.
En janvier dernier, nous rappelions que la France est, avec la Grande-Bretagne (mais cette dernière reste fortement dépendante du cousin américain), le seul pays européen à posséder un arsenal de dissuasion nucléaire. Ce dispositif, qui avait fait ses preuves aux débuts de la Ve République dans un contexte de distance prise avec l’OTAN et de conflit Est-Ouest, donnant à la France les moyens de son autonomie stratégique, doit être réexaminé aujourd’hui, sur :
— son efficacité technique (compte tenu de son échelle actuellement très réduite) ;
— ses justifications stratégiques (en l’absence de son challenger historique, l’ex-Union soviétique) ;
— son coût (qui absorbe en gros un cinquième des crédits d’équipement de la défense).
Les Etats et les opinions européennes ont considéré ce parapluie nucléaire français à la fois comme un fait imposé et comme une prestation gratuite — qui s’ajoute au dispositif de dissuasion de l’OTAN, dans le cadre du grand parrainage américain. Mais son positionnement n’a jamais fait l’objet de concertation internationale.

Sunday, June 3, 2012

Agent Orange Viêt Nam : Okinawa, les preuves s’accumulent


Par André Bouny
 Le 20 mai 2012
pour  http://www.mondialisation.ca

De la vérité engloutie, des pièces manquantes au puzzle remontent en surface. Désormais, les volumes communément acceptés d’Agent Orange déversés sur le Viêt Nam semblent réellement obsolètes.



Okinawa*


Depuis la fin de la Guerre américaine au Viêt Nam (Laos et Cambodge), selon différentes recherches scientifiques au fil du temps, les estimations portant sur le volume d’ « Agent Orange » utilisé lors de cette guerre chimique ne cessèrent d’aller crescendo. Ces études avancèrent 42 millions de litres, ensuite 54, ultérieurement 72, puis 84, avant d’évoquer plus ou moins 100…**

En mai 1990, le rapport déposé par l’amiral Zumwalt confirme que de nombreuses utilisations d’herbicides n’étaient pas enregistrées dans l’opération Ranch Hand. L’amiral Zumwalt écrit que des unités combattantes, telle Brown Water Navy, ont souvent procédé à des épandages de façon officieuse : « En tant que commandant des forces navales US au Vietnam, j’étais au courant que l’Agent Orange délivré aux forces alliées était fréquemment utilisé dans des missions non enregistrées ».

En 2003, à partir d’archives de l’armée étasunienne, le rapport Stellman situe le pic d’utilisation d’Agent Orange durant l’année 1967, tandis que le rapport Zumwalt (rédigé d’après la situation réelle par ce haut responsable intègre) l’établit en 1969.

Entre ces deux rapports, aux Philippines, la fermeture des bases militaires américaines ne releva pas de la volonté des États-Unis, mais d’un refus du Sénat philippin de reconduire le bail en 1992. La décision fut facilitée par l’éruption du Pinatubo qui, un an plus tôt, avait détruit à moitié la base aérienne de Clark et celle de la marine à Subic Bay situées de part et d’autre du volcan. De fait, sans être abandonnées, elles restèrent en l’état, contaminées. La base de Subic Bay comptait 6 000 marins et employait 27 000 Philippins. Les autorités philippines exigèrent des anciens occupants une enquête de qualité environnementale (EQE), pour ce qui allait devenir la zone franche du port de Subic Bay : un vaste projet à destination industrielle et commerciale, financière et touristique comprenant un parc à thèmes pour enfants et générant plus du double d’emplois que la base de l’US Navy. Les résultats de cette étude menée par Clearwater Revival Company furent complètement remis en cause par Subic Bay Metropolitan Authority, et Environment Baseline Study qui démontrèrent qu’elle n’avait pas été réalisée dans les normes. Elle n’avait pas respecté le quadrillage des aires ni même les profondeurs de prélèvements et les échantillons ne provenaient pas des endroits les plus susceptibles d’être pollués. Elle fournissait des déclarations inexactes et des omissions nuisibles à la crédibilité des résultats. Aucune information sur l’historique des activités menées sur les sites sensibles ne fut livrée. Malgré cela, dans les 47 sites examinés, on retrouva de nombreux poisons se distillant dans les sols, la rivière, le port, la nappe phréatique, et donc dans la chaîne alimentaire. Le site N°24 révélait, entre autres, des composés chimiques accompagnant habituellement les dioxines, ce fantôme de l’Agent Orange. L’Agent Orange était aussi là, nous allons le voir plus loin.

L’année suivante, en 2004, éclatait un scandale en Nouvelle Zélande. Dans la ville de New Plymouth, et son quartier de Paritutu très précisément. Le gouvernement états-unien fit pression sur l’usine Ivon Watkins Dow (IWD) pour obtenir rapidement de grandes quantités de 2,4-D et de 2,4,5-T afin de pourvoir aux gigantesques besoins d’Agent Orange que les grandes compagnies chimiques US ne parvenaient plus à satisfaire. Car à la guerre s’ajoutait la forte demande intérieure de l’agriculture industrielle qui, si elle n’était pas satisfaite, risquait de remettre en cause la production de denrées alimentaires, menaçant du même coup de stimuler l’inflation, donc d’augmenter le mécontentement et la contestation du peuple américain. Mue par la même avidité que ses consœurs états-uniennes, IWD obtint l’exclusivité de la licence en Nouvelle-Zélande et demanda à ses responsables d’observer un mutisme absolu sur cette fabrication aussi soudaine qu’effrénée. Par souci de discrétion, IWD expédiait sa production au Mexique. De là, elle était acheminée vers les Philippines et livrée à la base navale de Subic Bay, pour ensuite rejoindre le Viêt Nam. Quand la pression des scientifiques et de l’opinion publique internationale obligea les USA à stopper l’utilisation de l’Agent Orange au Viêt Nam, IWD se retrouva avec un stock considérable sur les bras : des dizaines de milliers de gallons. L’entreprise acheta alors une ferme de 100 ha jouxtant son usine (qui en faisait 29), et y enfouit clandestinement ces surplus, son personnel étant plus que jamais tenu au secret. Plus tard, les habitants trouvèrent régulièrement des poissons morts, (surtout l’anguille qui vit sur les fonds), jusqu’à ce qu’il soit nécessaire d’organiser leur ramassage en grande quantité. En septembre 2004, le ministère de la Santé révéla des taux élevés de dioxine dans le sang des habitants de Paritutu. Le 11 janvier 2005, le New Zealand Herald publia un communiqué du ministère de la Défense confirmant les craintes de la population, avant qu’un ancien haut responsable d’IWD ne confesse ces enfouissements massifs d’Agent Orange. L’étendue de la contamination souterraine de la ville par la dioxine s’avéra considérable. Ainsi, les vétérans néo-zélandais du Viêt Nam, eux aussi victimes, subiront une mystification supplémentaire de la part de leur gouvernement.

Puis, en 2011, c’est au tour de la Corée du Sud. Un ancien combattant US a déclaré avoir participé en 1963-64 à l’enfouissement de « produits chimiques » à Camp Mercer, situé à Bucheron, près de la capitale sud-coréenne. Au mois de mai, deux vétérans états-uniens révélèrent que l’US Army avait enterré, en 1978, un reliquat d’Agent Orange (environ 50 000 litres) dans la base militaire US de Camp Carroll, à Chilgok, situé à 300 km au sud-est de Séoul. Malade, le vétéran Phil Steward fait une demande auprès du département des Anciens Combattants (VA) en 2005. Puis il entre en contact avec d’autres soldats américains ayant servi en Corée au cours des années 1960 et 70, tous ayant une expérience de l’utilisation de l'Agent Orange. "L’Agent Orange n’a pas seulement été utilisé sur la DMZ, il a été pulvérisé à travers un large éventail de zones de Corée du Sud. On nous a dit que c’était tout à fait sécuritaire et que cela était nullement nocif. Vous pouvez le boire, vous pouvez vous brosser les dents avec, vous pouvez vous baigner dedans qu’il ne se passera rien. C’étaient des mensonges", dit Steward. Il était en Corée avec Steve House, un autre vétéran américain qui a été le premier à révéler que l'Agent Orange avait fait l'objet de stockage à Camp Carroll, puis d’enfouissement : « À compter de Février 1978, nous avons reçu l'ordre de creuser des tranchées dans la zone D du camp Carroll et d'enterrer des centaines de barils d'Agent Orange. Plus tard, tous les légumes cultivés le long des crêtes avoisinantes se consumaient, il y avait des dizaines de lapins et d’oiseaux morts… » House indique : « les barils portaient l’étiquette « composé Orange, Vietnam ». Rouillés, les barils fuyaient et me provoquèrent, comme et mes compagnons, des éruptions cutanées douloureuses et une grosse toux. » House, qui a servi comme opérateur d’engins de travaux à Camp Carroll pendant un an, a ajouté que s’il pouvait se rendre sur place : « probablement je localiserais les lieux exacts…" Comme preuve, il a présenté une photo d’une des tranchées creusée à l'arrière de la base militaire américaine en 1978. House et Steward souffrent de diabète, de neuropathie périphérique, de glaucome, de chloracné et autres maladies connues pour être causées par l'Agent Orange : "Je n’ai plus beaucoup de temps...  C'est à vous de prendre la relève, afin que nous puissions obtenir des réponses pour les peuples coréen et américain qui ont été exposés à ce genre de chose », dit House devant la Chambre en essuyant ses larmes. « Déni, déni… jusqu’à ce qu’on soit tous morts » est un slogan des vétérans. Au printemps 2011, une enquête épidémiologique menée auprès des habitants de Chilgok montre une mortalité due aux cancers et maladies neurologiques élevée.

Aujourd’hui, c’est l’île d’Okinawa, située au sud du Japon, qui est visée. En réalité, cette île sous contrôle US depuis le traité de San Francisco, en 1952, fut le refuge de bases militaires étasuniennes ayant servi au stockage d’armes non conventionnelles, avant que son contrôle revienne au japonais en 1972. Dix ans plus tôt, l’US Air Force y effectua des essais d’armes biologiques sur des cultures de riz. En 1963, les navires étasuniens livrèrent 12 000 tonnes d’armes biochimiques. Mais, 6 ans plus tard, sur la base de Kadena Air Force, une fuite de gaz neurotoxique oblige l’hospitalisation de 23 membres des forces armées étasuniennes. En 1971, l’opération Red Hat transfère ces stocks sur l’île Johnston, perdue au beau milieu de l’océan Pacifique. 1998, des vétérans étasuniens d’Okinawa souffrant de pathologies liées à l’exposition de l’Agent Orange demanderont la prise en charge de leurs soins et des compensations au département des Anciens combattants (VA). Demandes rejetées : le gouvernement des États-Unis disant qu’il n’y a jamais eu d’Agent Orange à Okinawa. En juillet 2004, le général Richard Myers, chef d’état-major, déclare qu’ « aucun dossier contient la moindre information reliant l’utilisation ou le stockage de l’Agent Orange ou autre herbicide à Okinawa ». Cependant, en 2009, preuve est apportée à VA que l’opération Red Hat a bien transféré depuis Okinawa de l’Agent Orange vers l’île Johnston. The Japan Times révèlera les témoignages précis d’une trentaine de vétérans étasuniens ayant déchargé des containers cerclé d’une bande orange dans les années 60 jusqu’au début des années 70, comme de ceux qui ont assisté aux pulvérisations sur les côtes et le long des routes d’Okinawa. Récemment, un employé des services VA montre des documents prouvant que les États-Unis ont menés des tests ultrasecrets d’Agent Orange sur cette île en 1962, ceci dans le cadre du programme « Agile » développant des techniques de guerre non conventionnelles, faits confirmés plus tard par un ancien haut fonctionnaire étasunien. Une employée de VA, Michelle Gatz, est parvenue (dans le cadre du Freedom of Information Act, FOIA) à mettre la main sur des documents (comprenant entre autre le journal de bord d’un navire), ordres de déploiement de l’armée et dossiers gouvernementaux. Le journal de bord du navire révèle des bons de transports « classifiés ». Ce navire de la marine marchande est le « SS Schuyler Bland Otis ».


 
Navire marchand SS Schuyler Bland Otis

Le journal de bord stipule qu’il effectuait le transport de marchandises classifiées entre les USA et Okinawa, et qu’il y était déchargé sous le contrôle de gardes armés à White Beach (port de l’US Navy sur la côte Est de l’île), notamment le 25 avril 1962. Ce navire de propriété civile, régulièrement employé par l’US Navy pour le transport de défoliants incognito, était en mesure de contourner les contrôles douaniers des navires militaires dans les ports étrangers. Avant d’arriver à Okinawa, le cargo avait navigué au Viêt Nam du Sud pour une des premières livraisons de défoliants par le Pentagone. Gatz découvrira que le 267ème peloton de service chimique, jusque-là stationné en Alaska, à été réactivé en 1962 et transféré à Okinawa de façon inexpliquée. En septembre 2011, un haut responsable américain en retraite (souhaitant garder l’anonymat) brise l’omerta et affirme à The Times que le Pentagone avait testé des défoliants dans les jungles du Nord de l’île d’Okinawa, à proximité des villages de Kunigami et Higashi. Ce fonctionnaire déclare qu’Okinawa avait été choisi pour ces expériences en raison des similitudes de sa végétation avec celle du Viêt Nam et l’absence de règles de sécurité strictes qui avaient entravé ces essais potentiellement dangereux ailleurs. Maintenant il semble difficile à VA de repousser les 132 demandes récentes (qui ne sont que la pointe de l’iceberg) de vétérans d’Okinawa atteints de pathologies gravissimes, tout comme leur progéniture, en lien avec l’Agent Orange. L’utilisation expérimentale de l’Agent Orange à Okinawa et son stockage clandestin pour la guerre du Viêt Nam ne fait plus guère de doute. Okinawa viendra s’ajouter à la centaine de lieux répertoriés dans le monde où furent fabriqués, expérimentés, stockés, et utilisés les défoliants de la guerre du Viêt Nam.            

Pour approvisionner la guerre chimique au Viêt Nam, une véritable ceinture d’entrepôts clandestins d’Agent Orange se dessine sur le Pacifique, du sud au nord, sites de production et de stockages n’apparaissant nulle part dans les archives.

André Bouny

 
  *Livre : « The U.S. Forces in Okinawa as Grasped by FOIA » de Hiromichi UMEBAYASHI (membre japonais du CIS), février 1994.

 **Dans mon ouvrage « Agent Orange – Apocalypse Viêt Nam », je l’estime à 350 millions de litres.

André Bouny, constitue et conduit le Comité International de Soutien aux victimes vietnamiennes de l’Agent Orange (CIS); fondateur de D.E.F.I. Viêt Nam ; auteur de Agent Orange – Apocalypse Viêt Nam, Éditions Demi-Lune, Paris 2010. 

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