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Monday, December 5, 2011

Internet massivement surveillé

Par http://owni.fr

[PDF] Version



WikiLeaks rend public aujourd’hui près de 1 100 documents internes, plaquettes commerciales et modes d’emploi des produits commercialisés par les industriels des systèmes de surveillance et d’interception des télécommunications.
Ces nouvelles fuites montrent un marché de la surveillance de masse représentant désormais cinq milliards de dollars, avec des technologies capables d’espionner la totalité des flux Internet et téléphoniques à l’échelle d’une nation. Les fleurons de ce marché s’appellent Nokia-Siemens, Qosmos, Nice, Verint, Hacking Team, Bluecoat ou Amesys. Les documents détaillant leurs capacités d’interception, contenant une multitude de détails technologiques, seront progressivement mis en ligne par WikiLeaks.

OWNI, partenaire de cette opération baptisée SpyFiles avec le Washington Post, The Hindu, L’Espresso, la chaîne allemande ARD et l’ONG britannique The Bureau of Investigative Journalism a tenté de visualiser cette industrie d’un genre nouveau, en créant une cartographie interactive sur un site dédié, SpyFiles.org. Et Andy Mueller-Maguhn, ancien porte-parole du Chaos Computer Club allemand (le plus influent des groupes de hackers au monde), également associé à cette enquête, y consacre un site, BuggedPlanet.info – traduisez “planète sur écoute”.

Marchand d’armes de surveillance

À ce jour, nous avons répertorié 124 de ces marchands d’armes de surveillance, utilisant des technologies d’interception, dont 32 aux États-Unis, 17 au Royaume-Uni, 15 en Allemagne, dix en Israël, huit en France et sept en Italie… À l’instar des marchands d’armes “traditionnels“, la majeure partie d’entre eux sont situés dans des pays riches, et démocratiques. 12 des 26 pays recensés font ainsi partie de l’Union européenne qui, au total, totalise 62 de ces entreprises.
87 vendent des outils, systèmes et logiciels de surveillance de l’Internet, 62 de surveillance du téléphone, 20 des SMS, 23 font de la reconnaissance vocale, et 14 de la géolocalisation GPS. Sept d’entre elles font également dans la “lutte informatique offensive“, et commercialisent donc des chevaux de Troie,rootkits et autres backdoors (portes dérobées) permettant de prendre le contrôle d’ordinateurs, à distance, et à l’insu de leurs utilisateurs. Ces systèmes espions ont ceci de particulier par rapport à ceux utilisés par les pirates informatiques qu’ils ne seraient pas repérés par la “majeure partie” des éditeurs d’antivirus et autres solutions de sécurité informatique.

Dans nos démocraties, la commercialisation, et l’utilisation, de ces systèmes de surveillance et d’interception des télécommunications est strictement encadrée. Mais rien n’interdit, en revanche, de les vendre à des pays moins regardants, même et y compris à des dictatures : bien que conçus à des fins d’espionnage, ils ne font pas partie de ces armes dont l’exportation est encadrée par les lois nationales, européennes ou internationales. Ce n’est donc peut-être pas moral, mais tout à fait légal, en l’état.
Et les marchands d’armes se font fort d’exploiter ce vide juridique, comme le reconnaissait récemment Jerry Lucas, l’organisateur d’ISS1, le salon international qui rassemble tous les deux ou trois mois les professionnels de l’interception des communications :
Les systèmes de surveillance que nous exposons dans nos conférences sont disponibles dans le monde entier. Certains pays les utilisent-ils pour supprimer certaines déclarations politiques ? Oui, probablement. Mais ce n’est pas mon job de faire le tri entre les bons et les mauvais pays. Ce n’est pas notre métier, nous ne sommes pas des hommes politiques.
Notre business est de mettre en relation ceux qui veulent acheter ces technologies avec ceux qui les vendent. Vous pouvez bien vendre des voitures aux rebelles libyens, et ces voitures sont utilisées comme armes. General Motors et Nissan devraient-ils se demander comment leurs véhicules seront utilisés ? Pourquoi n’allez-vous pas également interroger les vendeurs de voiture ? C’est un marché ouvert. Vous ne pouvez pas enrayer la circulation de matériels de surveillance.


Interrogé par le Wall Street Journal, Klaus Mochalski, co-fondateur d’Ipoque, une société leader dans ce secteur, répondait de son côté que “c’est un dilemme, moral et éthique, auquel nous sommes constamment confrontés : c’est comme un couteau. Vous pouvez vous en servir pour trancher des légumes, mais vous pouvez également tuer votre voisin“… à ceci près que ces outils ne sont pas en vente libre dans n’importe quel magasin, et que les sociétés qui les commercialisent n’en font pas la promotion dans des foires commerciales ou marchés du coin, mais uniquement dans les salons réunissant marchands d’armes, et clients habilités à en acheter.

Silence radio

ISS interdit ainsi aux journalistes d’assister à ses conférences, et même d’entrer dans son salon. Et il était étonnant de constater, à visiter les nombreux stands spécialisés dans les technologies de surveillance présents au récent salon Milipol, qui s’est tenu à Paris en octobre dernier, que les représentants de ces derniers étaient bien plus frileux que les marchands d’armes traditionnels pour ce qui est de répondre aux questions des journalistes…
Contactée par OWNI, Amesys, la société française qui a vendu un système d’interception massive de l’Internet à la Libye de Kadhafi, se défausse ainsi auprès de son “client” :

Amesys est un industriel, fabricant de matériel. L’utilisation du matériel vendu (sic) est assurée exclusivement par ses clients.
A contrario, Thibaut Bechetoille, le PDG de Qosmos, une autre société française qui, à l’instar d’Ipoque, équipait ce même Big Brother libyen, et qui équipe également celui utilisé, actuellement, par les Syriens, a piteusement expliqué à l’agence Bloomberg que son conseil d’administration avait bien décidé de cesser ses activités en Syrie, mais que c’était “techniquement et contractuellement” compliqué…
A ce jour, quatre autres entreprises occidentales ont été identifiées comme prestataires de services des “grandes oreilles” syriennes : Area, une entreprise italienne qui a dépêché, en urgence, des équipes afin d’aider les services de renseignements syriens à identifier les (cyber) dissidents, Utimaco, filiale allemande de l’éditeur d’antivirus britannique Sophos – qui n’était pas au courant qu’Area utilisait ces systèmes en Syrie -, l’allemand Nokia Siemens, dont les équipements de surveillance de l’Internet auraient été transmis à la Syrie par son voisin iranien, et Bluecoat, une société américaine auquel le site reflets.info a consacré de nombreux articles.

On savait, depuis quelques années, que ces armes de surveillance étaient utilisées en Chine ou en Iran notamment, mais il a fallu attendre le printemps arabe, et les traces ou preuves laissées par ces marchands de surveillance (essentiellement occidentaux) en Tunisie, en Egypte, en Libye, à Bahrein ou en Syrie, pour en prendre toute la mesure.
La quasi-totalité de ces marchands d’armes de surveillance se targuent certes d’oeuvrer en matière de “lawful interception” (interceptions légales en français) et se vantent de travailler avec des ministères de la défense, de l’intérieur ou des services de renseignement. L’allemand Elaman, lui, va jusqu’à écrire, noir sur blanc, que cela permet aussi d’identifier les “opposants politiques” :
En matière de télécommunications, la notion de “rétention des données” porte généralement sur le stockage de toute information (numéros, date, heure, position, etc.) en matière de trafic téléphonique ou Internet. Les données stockées sont généralement les appels téléphoniques émis ou reçus, les e-mails envoyés ou reçus, les sites web visités et les données de géolocalisation.
Le premier objectif de la rétention des données est l’analyse de trafic et la surveillance de masse. En analysant les données, les gouvernements peuvent identifier la position d’un individu, de ses relations et des membres d’un groupe, tels que des opposants politiques.

Initialement développés afin de permettre aux services de renseignements d’espionner en toute illégalité, ces systèmes, outils, logiciels et autres “gadgets” conçus pour écouter, surveiller, espionner, traçabiliser ou géolocaliser quelqu’un “à l’insu de son plein gré“, sont aujourd’hui devenus un véritable marché. Interrogé par le WSJ, Jerry Lucas, l’organisateur d’ISS, expliquait ainsi que, parti de quasiment zéro en 2001, il avoisinerait aujourd’hui les 5 milliards de dollars de chiffre d’affaires, par an.

Les Spy Files sont publiés par WikiLeaks à cette adresse.


Retrouvez notre dossier sur les Spy Files :
- Mouchard sans frontière

- La carte d’un monde espionné
Retrouvez nos articles sur Amesys.
Retrouvez tous nos articles sur WikiLeaks et La véritable histoire de WikiLeaks, un ebook d’Olivier Tesquet paru chez OWNI Editions.

@manhack (sur Twitter), jean.marc.manach (sur Facebook & Google+ aussi) .

Vous pouvez également me contacter de façon sécurisée via ma clef GPG/PGP (ce qui, pour les non-initiés, n’est pas très compliqué). A défaut, et pour me contacter, de façon anonyme, et en toute confidentialité, vous pouvez aussi passer par privacybox.de (n’oubliez pas de me laisser une adresse email valide -mais anonyme- pour que je puisse vous répondre).





Pour plus d’explications sur ces questions de confidentialité et donc de sécurité informatique, voir notamment « Gorge profonde: le mode d’emploi » et « Petit manuel de contre-espionnage informatique ».
  1. pour Intelligence Support Systems for Lawful Interception, Criminal Investigations and Intelligence Gathering, à savoir, et en français, systèmes de soutien au renseignement en matière d’interceptions légales, d’enquêtes criminelles et de collecte de renseignement. []
---

La carte d’un monde d’espions

PERMALINK




Par http://owni.fr

Depuis le mois de septembre dernier, OWNI, en partenariat avec WikiLeaks et cinq autres médias, a mis à jour les activités et les technologies des sociétés – souvent proches des services de renseignement et des institutions militaires – à l’origine de ce nouveau marché de l’interception massive. Pour une part très significative, ces industriels discrets sont implantés dans des démocraties occidentales. Ils fournissent en matériels d’écoutes et d’interception de masse leur propre gouvernement mais aussi de nombreuses dictatures.
Ces matériels appartiennent à cinq grandes catégories :
  • les systèmes de surveillance d’Internet (Internet monitoring),
  • les outils de pénétration ou chevaux de Troie (Trojan),
  • les systèmes d’écoutes téléphoniques (Phone monitoring),
  • les outils de captation et d’analyse de la voix (Speech analysis),
  • les systèmes d’interception des SMS (SMS monitoring),
  • et les outils de géolocalisation (GPS Tracking).
Les Spy Files sont diffusés par WikiLeaks à cette adresse.
Application pensée par Paule d’Atha, réalisée par Abdelilah el Mansouri au développement et Marion Boucharlat au graphisme /-)

Retrouvez notre dossier sur les Spy Files :
- La surveillance massive d’Internet révélée
- La surveillance massive d’Internet révélée
Retrouvez nos articles sur Amesys.
Retrouvez tous nos articles sur WikiLeaks et La véritable histoire de WikiLeaks, un ebook d’Olivier Tesquet paru chez OWNI Editions.

La carte d’un monde d’espions

PERMALINK




Par http://owni.fr

Depuis le mois de septembre dernier, OWNI, en partenariat avec WikiLeaks et cinq autres médias, a mis à jour les activités et les technologies des sociétés – souvent proches des services de renseignement et des institutions militaires – à l’origine de ce nouveau marché de l’interception massive. Pour une part très significative, ces industriels discrets sont implantés dans des démocraties occidentales. Ils fournissent en matériels d’écoutes et d’interception de masse leur propre gouvernement mais aussi de nombreuses dictatures.
Ces matériels appartiennent à cinq grandes catégories :
  • les systèmes de surveillance d’Internet (Internet monitoring),
  • les outils de pénétration ou chevaux de Troie (Trojan),
  • les systèmes d’écoutes téléphoniques (Phone monitoring),
  • les outils de captation et d’analyse de la voix (Speech analysis),
  • les systèmes d’interception des SMS (SMS monitoring),
  • et les outils de géolocalisation (GPS Tracking).
Les Spy Files sont diffusés par WikiLeaks à cette adresse.
Application pensée par Paule d’Atha, réalisée par Abdelilah el Mansouri au développement et Marion Boucharlat au graphisme /-)

Retrouvez notre dossier sur les Spy Files :
- La surveillance massive d’Internet révélée
- La surveillance massive d’Internet révélée
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Internet massivement surveillé

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WikiLeaks rend public aujourd’hui près de 1 100 documents internes, plaquettes commerciales et modes d’emploi des produits commercialisés par les industriels des systèmes de surveillance et d’interception des télécommunications.
Ces nouvelles fuites montrent un marché de la surveillance de masse représentant désormais cinq milliards de dollars, avec des technologies capables d’espionner la totalité des flux Internet et téléphoniques à l’échelle d’une nation. Les fleurons de ce marché s’appellent Nokia-Siemens, Qosmos, Nice, Verint, Hacking Team, Bluecoat ou Amesys. Les documents détaillant leurs capacités d’interception, contenant une multitude de détails technologiques, seront progressivement mis en ligne par WikiLeaks.

OWNI, partenaire de cette opération baptisée SpyFiles avec le Washington Post, The Hindu, L’Espresso, la chaîne allemande ARD et l’ONG britannique The Bureau of Investigative Journalism a tenté de visualiser cette industrie d’un genre nouveau, en créant une cartographie interactive sur un site dédié, SpyFiles.org. Et Andy Mueller-Maguhn, ancien porte-parole du Chaos Computer Club allemand (le plus influent des groupes de hackers au monde), également associé à cette enquête, y consacre un site, BuggedPlanet.info – traduisez “planète sur écoute”.

Marchand d’armes de surveillance

À ce jour, nous avons répertorié 124 de ces marchands d’armes de surveillance, utilisant des technologies d’interception, dont 32 aux États-Unis, 17 au Royaume-Uni, 15 en Allemagne, dix en Israël, huit en France et sept en Italie… À l’instar des marchands d’armes “traditionnels“, la majeure partie d’entre eux sont situés dans des pays riches, et démocratiques. 12 des 26 pays recensés font ainsi partie de l’Union européenne qui, au total, totalise 62 de ces entreprises.
87 vendent des outils, systèmes et logiciels de surveillance de l’Internet, 62 de surveillance du téléphone, 20 des SMS, 23 font de la reconnaissance vocale, et 14 de la géolocalisation GPS. Sept d’entre elles font également dans la “lutte informatique offensive“, et commercialisent donc des chevaux de Troie,rootkits et autres backdoors (portes dérobées) permettant de prendre le contrôle d’ordinateurs, à distance, et à l’insu de leurs utilisateurs. Ces systèmes espions ont ceci de particulier par rapport à ceux utilisés par les pirates informatiques qu’ils ne seraient pas repérés par la “majeure partie” des éditeurs d’antivirus et autres solutions de sécurité informatique.

Dans nos démocraties, la commercialisation, et l’utilisation, de ces systèmes de surveillance et d’interception des télécommunications est strictement encadrée. Mais rien n’interdit, en revanche, de les vendre à des pays moins regardants, même et y compris à des dictatures : bien que conçus à des fins d’espionnage, ils ne font pas partie de ces armes dont l’exportation est encadrée par les lois nationales, européennes ou internationales. Ce n’est donc peut-être pas moral, mais tout à fait légal, en l’état.
Et les marchands d’armes se font fort d’exploiter ce vide juridique, comme le reconnaissait récemment Jerry Lucas, l’organisateur d’ISS1, le salon international qui rassemble tous les deux ou trois mois les professionnels de l’interception des communications :
Les systèmes de surveillance que nous exposons dans nos conférences sont disponibles dans le monde entier. Certains pays les utilisent-ils pour supprimer certaines déclarations politiques ? Oui, probablement. Mais ce n’est pas mon job de faire le tri entre les bons et les mauvais pays. Ce n’est pas notre métier, nous ne sommes pas des hommes politiques.
Notre business est de mettre en relation ceux qui veulent acheter ces technologies avec ceux qui les vendent. Vous pouvez bien vendre des voitures aux rebelles libyens, et ces voitures sont utilisées comme armes. General Motors et Nissan devraient-ils se demander comment leurs véhicules seront utilisés ? Pourquoi n’allez-vous pas également interroger les vendeurs de voiture ? C’est un marché ouvert. Vous ne pouvez pas enrayer la circulation de matériels de surveillance.


Interrogé par le Wall Street Journal, Klaus Mochalski, co-fondateur d’Ipoque, une société leader dans ce secteur, répondait de son côté que “c’est un dilemme, moral et éthique, auquel nous sommes constamment confrontés : c’est comme un couteau. Vous pouvez vous en servir pour trancher des légumes, mais vous pouvez également tuer votre voisin“… à ceci près que ces outils ne sont pas en vente libre dans n’importe quel magasin, et que les sociétés qui les commercialisent n’en font pas la promotion dans des foires commerciales ou marchés du coin, mais uniquement dans les salons réunissant marchands d’armes, et clients habilités à en acheter.

Silence radio

ISS interdit ainsi aux journalistes d’assister à ses conférences, et même d’entrer dans son salon. Et il était étonnant de constater, à visiter les nombreux stands spécialisés dans les technologies de surveillance présents au récent salon Milipol, qui s’est tenu à Paris en octobre dernier, que les représentants de ces derniers étaient bien plus frileux que les marchands d’armes traditionnels pour ce qui est de répondre aux questions des journalistes…
Contactée par OWNI, Amesys, la société française qui a vendu un système d’interception massive de l’Internet à la Libye de Kadhafi, se défausse ainsi auprès de son “client” :

Amesys est un industriel, fabricant de matériel. L’utilisation du matériel vendu (sic) est assurée exclusivement par ses clients.
A contrario, Thibaut Bechetoille, le PDG de Qosmos, une autre société française qui, à l’instar d’Ipoque, équipait ce même Big Brother libyen, et qui équipe également celui utilisé, actuellement, par les Syriens, a piteusement expliqué à l’agence Bloomberg que son conseil d’administration avait bien décidé de cesser ses activités en Syrie, mais que c’était “techniquement et contractuellement” compliqué…
A ce jour, quatre autres entreprises occidentales ont été identifiées comme prestataires de services des “grandes oreilles” syriennes : Area, une entreprise italienne qui a dépêché, en urgence, des équipes afin d’aider les services de renseignements syriens à identifier les (cyber) dissidents, Utimaco, filiale allemande de l’éditeur d’antivirus britannique Sophos – qui n’était pas au courant qu’Area utilisait ces systèmes en Syrie -, l’allemand Nokia Siemens, dont les équipements de surveillance de l’Internet auraient été transmis à la Syrie par son voisin iranien, et Bluecoat, une société américaine auquel le site reflets.info a consacré de nombreux articles.

On savait, depuis quelques années, que ces armes de surveillance étaient utilisées en Chine ou en Iran notamment, mais il a fallu attendre le printemps arabe, et les traces ou preuves laissées par ces marchands de surveillance (essentiellement occidentaux) en Tunisie, en Egypte, en Libye, à Bahrein ou en Syrie, pour en prendre toute la mesure.
La quasi-totalité de ces marchands d’armes de surveillance se targuent certes d’oeuvrer en matière de “lawful interception” (interceptions légales en français) et se vantent de travailler avec des ministères de la défense, de l’intérieur ou des services de renseignement. L’allemand Elaman, lui, va jusqu’à écrire, noir sur blanc, que cela permet aussi d’identifier les “opposants politiques” :
En matière de télécommunications, la notion de “rétention des données” porte généralement sur le stockage de toute information (numéros, date, heure, position, etc.) en matière de trafic téléphonique ou Internet. Les données stockées sont généralement les appels téléphoniques émis ou reçus, les e-mails envoyés ou reçus, les sites web visités et les données de géolocalisation.
Le premier objectif de la rétention des données est l’analyse de trafic et la surveillance de masse. En analysant les données, les gouvernements peuvent identifier la position d’un individu, de ses relations et des membres d’un groupe, tels que des opposants politiques.

Initialement développés afin de permettre aux services de renseignements d’espionner en toute illégalité, ces systèmes, outils, logiciels et autres “gadgets” conçus pour écouter, surveiller, espionner, traçabiliser ou géolocaliser quelqu’un “à l’insu de son plein gré“, sont aujourd’hui devenus un véritable marché. Interrogé par le WSJ, Jerry Lucas, l’organisateur d’ISS, expliquait ainsi que, parti de quasiment zéro en 2001, il avoisinerait aujourd’hui les 5 milliards de dollars de chiffre d’affaires, par an.

Les Spy Files sont publiés par WikiLeaks à cette adresse.


Retrouvez notre dossier sur les Spy Files :
- Mouchard sans frontière

- La carte d’un monde espionné
Retrouvez nos articles sur Amesys.
Retrouvez tous nos articles sur WikiLeaks et La véritable histoire de WikiLeaks, un ebook d’Olivier Tesquet paru chez OWNI Editions.

@manhack (sur Twitter), jean.marc.manach (sur Facebook & Google+ aussi) .

Vous pouvez également me contacter de façon sécurisée via ma clef GPG/PGP (ce qui, pour les non-initiés, n’est pas très compliqué). A défaut, et pour me contacter, de façon anonyme, et en toute confidentialité, vous pouvez aussi passer par privacybox.de (n’oubliez pas de me laisser une adresse email valide -mais anonyme- pour que je puisse vous répondre).





Pour plus d’explications sur ces questions de confidentialité et donc de sécurité informatique, voir notamment « Gorge profonde: le mode d’emploi » et « Petit manuel de contre-espionnage informatique ».
  1. pour Intelligence Support Systems for Lawful Interception, Criminal Investigations and Intelligence Gathering, à savoir, et en français, systèmes de soutien au renseignement en matière d’interceptions légales, d’enquêtes criminelles et de collecte de renseignement. []
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Saturday, June 11, 2011

Kazakhstan, naissance d'une nation

Réalisateur : Guillaume Reynard, Christian Barani
(France, 2008, 65mn)
ARTE F

par http://videos.arte.tv


En 1998, sept ans après l'indépendance du pays, le dictateur président kazakh Noursoultan Nazarbaiev décide de déplacer la capitale d'Almaty à Akmola, rebaptisée Astana, dans les steppes du Nord. De vertigineuses tours de verre sortent de terre, financées par les exportations de pétrole. Christian Barani et Guillaume Reynard y regardent vivre la nouvelle oligarchie, dans les oripeaux standardisés et clinquants de la richesse. Un discours présidentiel de 1997 sur l'avenir du Kazakhstan ouvre le film, vantant aux "trois couches sociales, les riches, les classes moyennes et les pauvres", les infinies promesses du marché.

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Kazakhstan, naissance d'une nation

Réalisateur : Guillaume Reynard, Christian Barani
(France, 2008, 65mn)
ARTE F

par http://videos.arte.tv


En 1998, sept ans après l'indépendance du pays, le dictateur président kazakh Noursoultan Nazarbaiev décide de déplacer la capitale d'Almaty à Akmola, rebaptisée Astana, dans les steppes du Nord. De vertigineuses tours de verre sortent de terre, financées par les exportations de pétrole. Christian Barani et Guillaume Reynard y regardent vivre la nouvelle oligarchie, dans les oripeaux standardisés et clinquants de la richesse. Un discours présidentiel de 1997 sur l'avenir du Kazakhstan ouvre le film, vantant aux "trois couches sociales, les riches, les classes moyennes et les pauvres", les infinies promesses du marché.

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Sunday, April 17, 2011

Silence sur Bahreïn

Par Alain Gresh
pour  http://blog.mondediplo.net

Les images sur Al-Jazira se répètent et le monde arabe semble en suspens, hésitant entre révolution et contre-révolution. Des dizaines de milliers de manifestants et de manifestantes au Yémen, dont de nombreuses portant la burqa, réclament le départ du président et la démocratie. En Syrie, le feu éclate ici et là, et le régime semble incapable de répondre par autre chose qu’une répression brutale. En Egypte, le président et ses deux fils ont été arrêtés et interrogés par la police et le premier hospitalisé après une crise cardiaque ; l’enquête prouve au moins que le mouvement n’a pas été stoppé et, pas à pas, arrive à imposer des changements. En Libye, une sorte d’équilibre s’est établie entre les forces du colonel Kadhafi et celles des rebelles. Ces incertitudes ne doivent pas masquer l’essentiel : le mouvement déclenché par les Tunisiens a atteint tous les pays arabes – des blogueurs ont même été arrêtés aux Emirats arabes unis – et la région en sera profondément modifiée, même si les puissances occidentales n’arrivent pas à mesurer ce qui s’est passé (lire Marwan Bishara, « It’s Arab and it’s personal », Al Jazeera English, 12 avril). Nous non plus, sans doute, tellement ce tremblement de terre ébranle tous les paradigmes à travers lesquels on comprenait la région.

Il peut paraître étrange, dans ces conditions, et surtout à partir de Ramallah, d’écrire quelques lignes sur un petit émirat qui ne fait pas la Une, et au sujet duquel les dirigeants occidentaux, si prompts à dénoncer les répressions, semblent privés de parole. Pourtant, c’est là que la contre-révolution se déploie avec brutalité, menant une guerre confessionnelle. Les autorités de Bahreïn ont confirmé que Karim Fakhrawi était mort en détention : c’était un homme d’affaires, membre de l’organisation Al-Wefaq, qui disposait de 18 sièges sur 40 au Parlement élu (« Bahrain opposition figure ’dies in custody’ », Al Jazeera English, 12 avril). Il est difficile de se faire une idée de qui se passe, les autorités maintenant un grand silence et les arrestations arbitraires se multipliant : on évalue à plusieurs centaines de personnes, voire à un millier, le nombre de personnes incarcérées et au moins quatre sont mortes, sans doute sous la torture — pratique courante dans l’émirat depuis les années 1970, quand des conseillers britanniques encadraient la police locale. Les rapports de Human Rights Watch ou des articles de presse, comme celui paru dans The New York Times du 12 avril, jettent pourtant une lumière inquiétante sur ce qui se passe : Clifford Krauss (« Hospital Is Drawn Into Bahrain Strife ») : on y voit les autorités arrêter des médecins, entrer dans un hôpital, confisquer des dossiers médicaux de gens qui ont été soignés à la suite de la répression... En revanche, on peut noter le profil bas d’Al-Jazira, prise dans les relations complexes entre Qatar et l’Arabie saoudite.

Rappelons que le royaume est dirigé par une dynastie sunnite tandis que la majorité de la population est chiite.
La campagne de répression et l’intervention des troupes saoudiennes et du Golfe ont mis fin à toute idée de dialogue national. Pour les autorités, la majorité de la population chiite est désormais suspecte et accusée de collaborer avec Téhéran. Dans un entretien donné au quotidien Al-Sharq Al-Awsat le 20 mars, cheikh Abdalatif Al-Mahmoud, le leader du Rassemblement de l’unité nationale (dont le nom est bien trompeur, il ne représente qu’une partie des sunnites), affirme que les chiites avaient un plan pour s’emparer du pouvoir et organiser un coup d’Etat. Il divise les chiites bahreinis en trois catégories : ceux qui travaillent avec l’Iran, ceux qui attendent le résultat de la confrontation et ceux qui soutiennent le régime. Il affirme que ces derniers représentent 20% des chiites — une manière de reconnaitre que la majorité de la population du royaume s’oppose au régime. Rarement a-t-on vu quelqu’un dénoncer la majorité de son propre peuple comme des agents de l’étranger (je ne sais pas si c’est le caractère scandaleux des propos qui a amené le journal à ne pas traduire cet entretien sur le site en anglais).

La situation au Bahreïn est certes compliquée, et la dimension confessionnelle ne peut être négligée, mais le mouvement qui a débuté en février exigeait une constitution démocratique et la transformation de la monarchie en monarchie constitutionnelle. Bien des sunnites ont participé aux rassemblements. Pour connaître les détails de ce mouvement, et aussi les calculs des uns et des autres, on lira le rapport de l’International Crisis Goup, « The Bahrein Revolt », 6 avril 2011).

Ce sont les éléments les plus réactionnaires dans la famille royale qui ont à la fois utilisé la violence en faisant tuer des manifestants pacifiques et avivé le caractère confessionnel du conflit. La brutalité des forces de l’ordre, toutes sunnites, souvent composées d’étrangers naturalisés pour la seule raison qu’ils étaient sunnites, a pu se déployer encore plus avec l’entrée des troupes saoudiennes sous le drapeau de « Bouclier du désert », l’organisation commune de défense du Conseil de coopération du Golfe (CCG), composé de l’Arabie saoudite, Bahreïn, Qatar, les Emirats arabes unis, le Koweït et Oman. Mais, rien ne prévoit une telle intervention, si ce n’est une menace extérieure, qui n’existait évidemment pas à Bahreïn, même si le CCG dénonce l’Iran.

Les effectifs totaux des forces sous le commandement intégré s’élèvent à 40 000 hommes ; elles disposent d’une base permanente à Hafar Al-Batin (Arabie saoudite). En fait, c’est Riyad qui mène le jeu et des tensions se sont fait sentir au sein du CCG depuis l’intervention, Qatar regrettant que seule soit mise en œuvre la répression, alors qu’il faudrait relancer les tentatives de dialogue national. Pour Riyad, l’installation d’un régime démocratique à ses frontières (l’île est reliée à l’Arabie par un pont de 26 kilomètres) est d’autant plus inacceptable que Bahreïn jouxte la province est du royaume, où sont concentrées les ressources pétrolières et la minorité chiite saoudienne.

On lira une interview du commandant en chef de « Bouclier du désert » dans Al-Sharq Al-Awsat, 27 mars (traduit en anglais le 28 mars sur le site du journal, « A talk with Peninsula Shield force commander Mutlaq Bin Salem al-Azima »). La complaisance des questions est à la mesure de l’alignement du quotidien sur la politique saoudienne (lire Mohammed El-Oifi, « Voyage au cœur des quotidiens panarabes », Le Monde diplomatique, décembre 2006). Le commandant en chef affirme que la force intervenue à Bahreïn représente 10% des effectifs des forces de « Bouclier du désert », soit 4 000 hommes (et non 1 500, comme l’a rapporté la presse).

Bahreïn est le siège de la Ve flotte américaine et du commandement de la composante navale du Centcom et il offre aux avions américains une base (à Issa) ainsi que l’utilisation de l’aéroport international. La base contribue à 1% du PNB du royaume et Washington a décidé d’investir plus d’un demi-milliard de dollars d’ici 2015 pour en doubler les capacités (lire Alexander Cooley et Daniel H. Nexon, « Bahrein’s Base Politics. The Arab Spring and America’s Military Bases », Foreign Affairs, 5 avril.)

Bien que les Etats-Unis aient au départ été réticents face à l’entrée des troupes saoudiennes, ils se sont ralliés depuis à l’idée des ingérences iraniennes qui justifieraient la politique de la famille royale. La visite du secrétaire américain à la défense Robert Gates le 6 avril à Riyad a confirmé cet infléchissement.
S’il est probable qu’il existe des ingérences iraniennes (et aussi saoudiennes, américaines, etc.) et si les autorités de Téhéran ont condamné avec force l’intervention saoudienne, c’est surtout en Irak que les réactions ont été les plus vives, les chiites irakiens et bahreïnis étant très liés – et les relations entre Bagdad et Riyad sont déjà très tendues.

Le résultat sera sans doute l’aggravation des tensions entre chiites et sunnites, un moyen de détourner les révolutions arabes de leur objectif démocratique. La demande des pays du CCG de reporter le sommet arabe qui devait se tenir fin mars à Bagdad en est un signe parmi d’autres.

Silence sur Bahreïn

Par Alain Gresh
pour  http://blog.mondediplo.net

Les images sur Al-Jazira se répètent et le monde arabe semble en suspens, hésitant entre révolution et contre-révolution. Des dizaines de milliers de manifestants et de manifestantes au Yémen, dont de nombreuses portant la burqa, réclament le départ du président et la démocratie. En Syrie, le feu éclate ici et là, et le régime semble incapable de répondre par autre chose qu’une répression brutale. En Egypte, le président et ses deux fils ont été arrêtés et interrogés par la police et le premier hospitalisé après une crise cardiaque ; l’enquête prouve au moins que le mouvement n’a pas été stoppé et, pas à pas, arrive à imposer des changements. En Libye, une sorte d’équilibre s’est établie entre les forces du colonel Kadhafi et celles des rebelles. Ces incertitudes ne doivent pas masquer l’essentiel : le mouvement déclenché par les Tunisiens a atteint tous les pays arabes – des blogueurs ont même été arrêtés aux Emirats arabes unis – et la région en sera profondément modifiée, même si les puissances occidentales n’arrivent pas à mesurer ce qui s’est passé (lire Marwan Bishara, « It’s Arab and it’s personal », Al Jazeera English, 12 avril). Nous non plus, sans doute, tellement ce tremblement de terre ébranle tous les paradigmes à travers lesquels on comprenait la région.

Il peut paraître étrange, dans ces conditions, et surtout à partir de Ramallah, d’écrire quelques lignes sur un petit émirat qui ne fait pas la Une, et au sujet duquel les dirigeants occidentaux, si prompts à dénoncer les répressions, semblent privés de parole. Pourtant, c’est là que la contre-révolution se déploie avec brutalité, menant une guerre confessionnelle. Les autorités de Bahreïn ont confirmé que Karim Fakhrawi était mort en détention : c’était un homme d’affaires, membre de l’organisation Al-Wefaq, qui disposait de 18 sièges sur 40 au Parlement élu (« Bahrain opposition figure ’dies in custody’ », Al Jazeera English, 12 avril). Il est difficile de se faire une idée de qui se passe, les autorités maintenant un grand silence et les arrestations arbitraires se multipliant : on évalue à plusieurs centaines de personnes, voire à un millier, le nombre de personnes incarcérées et au moins quatre sont mortes, sans doute sous la torture — pratique courante dans l’émirat depuis les années 1970, quand des conseillers britanniques encadraient la police locale. Les rapports de Human Rights Watch ou des articles de presse, comme celui paru dans The New York Times du 12 avril, jettent pourtant une lumière inquiétante sur ce qui se passe : Clifford Krauss (« Hospital Is Drawn Into Bahrain Strife ») : on y voit les autorités arrêter des médecins, entrer dans un hôpital, confisquer des dossiers médicaux de gens qui ont été soignés à la suite de la répression... En revanche, on peut noter le profil bas d’Al-Jazira, prise dans les relations complexes entre Qatar et l’Arabie saoudite.

Rappelons que le royaume est dirigé par une dynastie sunnite tandis que la majorité de la population est chiite.
La campagne de répression et l’intervention des troupes saoudiennes et du Golfe ont mis fin à toute idée de dialogue national. Pour les autorités, la majorité de la population chiite est désormais suspecte et accusée de collaborer avec Téhéran. Dans un entretien donné au quotidien Al-Sharq Al-Awsat le 20 mars, cheikh Abdalatif Al-Mahmoud, le leader du Rassemblement de l’unité nationale (dont le nom est bien trompeur, il ne représente qu’une partie des sunnites), affirme que les chiites avaient un plan pour s’emparer du pouvoir et organiser un coup d’Etat. Il divise les chiites bahreinis en trois catégories : ceux qui travaillent avec l’Iran, ceux qui attendent le résultat de la confrontation et ceux qui soutiennent le régime. Il affirme que ces derniers représentent 20% des chiites — une manière de reconnaitre que la majorité de la population du royaume s’oppose au régime. Rarement a-t-on vu quelqu’un dénoncer la majorité de son propre peuple comme des agents de l’étranger (je ne sais pas si c’est le caractère scandaleux des propos qui a amené le journal à ne pas traduire cet entretien sur le site en anglais).

La situation au Bahreïn est certes compliquée, et la dimension confessionnelle ne peut être négligée, mais le mouvement qui a débuté en février exigeait une constitution démocratique et la transformation de la monarchie en monarchie constitutionnelle. Bien des sunnites ont participé aux rassemblements. Pour connaître les détails de ce mouvement, et aussi les calculs des uns et des autres, on lira le rapport de l’International Crisis Goup, « The Bahrein Revolt », 6 avril 2011).

Ce sont les éléments les plus réactionnaires dans la famille royale qui ont à la fois utilisé la violence en faisant tuer des manifestants pacifiques et avivé le caractère confessionnel du conflit. La brutalité des forces de l’ordre, toutes sunnites, souvent composées d’étrangers naturalisés pour la seule raison qu’ils étaient sunnites, a pu se déployer encore plus avec l’entrée des troupes saoudiennes sous le drapeau de « Bouclier du désert », l’organisation commune de défense du Conseil de coopération du Golfe (CCG), composé de l’Arabie saoudite, Bahreïn, Qatar, les Emirats arabes unis, le Koweït et Oman. Mais, rien ne prévoit une telle intervention, si ce n’est une menace extérieure, qui n’existait évidemment pas à Bahreïn, même si le CCG dénonce l’Iran.

Les effectifs totaux des forces sous le commandement intégré s’élèvent à 40 000 hommes ; elles disposent d’une base permanente à Hafar Al-Batin (Arabie saoudite). En fait, c’est Riyad qui mène le jeu et des tensions se sont fait sentir au sein du CCG depuis l’intervention, Qatar regrettant que seule soit mise en œuvre la répression, alors qu’il faudrait relancer les tentatives de dialogue national. Pour Riyad, l’installation d’un régime démocratique à ses frontières (l’île est reliée à l’Arabie par un pont de 26 kilomètres) est d’autant plus inacceptable que Bahreïn jouxte la province est du royaume, où sont concentrées les ressources pétrolières et la minorité chiite saoudienne.

On lira une interview du commandant en chef de « Bouclier du désert » dans Al-Sharq Al-Awsat, 27 mars (traduit en anglais le 28 mars sur le site du journal, « A talk with Peninsula Shield force commander Mutlaq Bin Salem al-Azima »). La complaisance des questions est à la mesure de l’alignement du quotidien sur la politique saoudienne (lire Mohammed El-Oifi, « Voyage au cœur des quotidiens panarabes », Le Monde diplomatique, décembre 2006). Le commandant en chef affirme que la force intervenue à Bahreïn représente 10% des effectifs des forces de « Bouclier du désert », soit 4 000 hommes (et non 1 500, comme l’a rapporté la presse).

Bahreïn est le siège de la Ve flotte américaine et du commandement de la composante navale du Centcom et il offre aux avions américains une base (à Issa) ainsi que l’utilisation de l’aéroport international. La base contribue à 1% du PNB du royaume et Washington a décidé d’investir plus d’un demi-milliard de dollars d’ici 2015 pour en doubler les capacités (lire Alexander Cooley et Daniel H. Nexon, « Bahrein’s Base Politics. The Arab Spring and America’s Military Bases », Foreign Affairs, 5 avril.)

Bien que les Etats-Unis aient au départ été réticents face à l’entrée des troupes saoudiennes, ils se sont ralliés depuis à l’idée des ingérences iraniennes qui justifieraient la politique de la famille royale. La visite du secrétaire américain à la défense Robert Gates le 6 avril à Riyad a confirmé cet infléchissement.
S’il est probable qu’il existe des ingérences iraniennes (et aussi saoudiennes, américaines, etc.) et si les autorités de Téhéran ont condamné avec force l’intervention saoudienne, c’est surtout en Irak que les réactions ont été les plus vives, les chiites irakiens et bahreïnis étant très liés – et les relations entre Bagdad et Riyad sont déjà très tendues.

Le résultat sera sans doute l’aggravation des tensions entre chiites et sunnites, un moyen de détourner les révolutions arabes de leur objectif démocratique. La demande des pays du CCG de reporter le sommet arabe qui devait se tenir fin mars à Bagdad en est un signe parmi d’autres.

Tuesday, April 5, 2011

Elections au pays du « Sultan de la lumière »

Par Régis Genté
pour http://blog.mondediplo.net

Dimanche 3 avril, l’ex-république soviétique d’Asie centrale élit son Président. Une farce électorale que Noursoultan Nazarbaïev a imposée deux ans avant le terme de son mandat, sans aucune justification. Le « khan kazakh » (« sultan kazakh »), à la tête du pays depuis 1989, doit faire des envieux au Proche-Orient. Son secret : un peu de redistribution de la manne pétrolière et de bonnes vieilles recettes soviétiques, à commencer par un culte de la personnalité découvert sur le tard.
Fiat lux, et la lumière fut… et les rayons de lumière (« Nour », en kazakh) jaillirent un peu partout au Kazakhstan. Un peu partout dans le nom des institutions et de certains lieux. Entre flagornerie d’affidés et décisions de conseillers, à partir de 2007 l’entourage du Président Noursoultan Nazarbaïev se mit à tout va à emprunter le « Nour » du prénom du chef de l’Etat pour rebaptiser toutes choses. « Les blagues ont alors commencé à fuser sur internet, du genre : Comme cela, on aura de la vitamine D pour nos hivers bien gris ! », raconte Adil Nourmakov, un jeune politologue et blogueur. Fin 2006, le parti présidentiel “Otan” [“Patrie”] était renommé “Nour Otan” [“Les rayons de lumière de la patrie”]. Nous ne le savions pas à l’époque, mais c’était le premier d’une belle série. Aujourd’hui, l’entrée principale du quartier général de “Nour Otan” donne sur la “Nour Zhol” [“Le chemin de la lumière”], récemment encore appelée “Chemin vert”, la perspective centrale de la nouvelle capitale Astana. Vous voyez, à deux pas de la nouvelle mosquée récemment rebaptisée “Nour Astana”. »
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Les nationalités en Asie centrale
Carte : Philippe Rekacewicz, 2000, mise à jour en 2010.
Astana, qui veut simplement dire « Capitale » en kazakh, pourrait être rebaptisée « Noursoultan », quelques députés y travaillent. « Il faut renommer Astana du vivant de M. Nazarbaïev. Pourquoi attendre sa mort ? C’est grâce à lui qu’existe cette ville, avec ses superbes édifices tantôt ultra-modernes à l’occidentale, tantôt au style plus oriental. Il y a quinze ans ici, ce n’était qu’une steppe laissée aux loups », affirme Sat Tokpakbaïev, l’un de ces hommes politiques. Et lorsqu’on lui demande si son initiative n’est pas de nature à classer définitivement son pays dans la catégorie « régimes autoritaires », le député rétorque qu’aux Etats-Unis « la capitale a été baptisée d’après le nom du Président Washington et qu’il y existe une Jacksonville et une Lincolnville ».
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A Karaganda, poster célébrant le grand programme de développement « Kazakhstan 2030 », présenté comme une illustration du génie de M. Nazarbaïev
Photo : Régis Genté, 2008.
L’initiative sera-t-elle récompensée par un « oui » du Président ? On ne saurait l’exclure. En 2003, M. Nazarbaïev déclarait au Wall Street Journal : « Dans les pays Orientaux, ils respectent beaucoup leurs leaders et certaines personnes m’ont approché et m’ont dit qu’ils aimeraient ériger un monument pour moi, comme ils le font au Turkménistan pour Turkmenbachi (Saparmourad Nyazov). J’ai demandé pourquoi ? Ceci [Astana] est le monument. Mes réalisations sont mon monument. » Déjà, l’acte de naissance de la nouvelle capitale du Kazakhstan n’est plus officiellement le 10 décembre 1997, jour où fut signé le décret entérinant une décision d’ordre géopolitique, mais le 6 juillet 1998… Ainsi, les dix ans d’Astana purent être fêtés en même temps que les 70 printemps de son fondateur.
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Astana, Un « monument » à la gloire de M. Nazarbaïev
Photo : Ré. Ge. 2010.
Si ce culte de la personnalité semble avoir pris un coup d’accélérateur ces dernières années, c’est que les semences avait été jetées dans la steppe kazakhe dès les années 1990. Elles tardèrent toutefois à germer apparemment à cause de l’opposition de Sarah Nazarbaïeva, l’épouse du chef de l’Etat. Selon son ex-gendre, Rakhat Aliev, en exil à Vienne depuis 2007 après avoir été trop gourmand politiquement, c’est elle qui a dissuadé son mari de saturer l’horizon de ses portraits géants. Comme au Turkménistan voisin par exemple. Pas de statues en or non plus.

Toutefois, l’or sert le culte de ce khan des temps modernes. Au beau milieu de « Nour Zhol », à Astana, se dresse la tour Bayterek, aux formes inspirées de l’arbre de vie des légendes kazakhes. L’édifice de 97 mètres de haut, structure métallique dominée par un globe de verre doré, est l’attraction touristique de la capitale, même si les Kazakhstanais l’ont rebaptisé « la sucette », avec leur humour hérité de l’époque soviétique. Le samedi, les jeunes mariés, les kazakhs ethniques essentiellement, viennent s’y faire photographier dans des poses romantiques. Mais surtout, ils viennent apposer leurs mains gantées dans le bloc en or marqué de l’empreinte de celle du Président, face à Akorda, sa résidence. C’est l’occasion de faire des vœux.
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Dans la tour Bayterek, les jeunes mariés célèbrent le culte du président
Photo : Ré. Ge. 2011.
Au moment où les mains touchent le bloc en or, retentit l’hymne national, aux paroles retouchées par M. Nazarbaïev lui-même. On peut voir ses annotations en marge du texte vénéré dans une vitrine du « Musée du premier Président de la république du Kazakhstan », à Astana. Les groupes d’écoliers et de collégiens défilent inlassablement dans ce musée dédié à ce président à part, qui s’est lui même octroyé ce titre de « premier Président de la république » avant de devenir, en juin 2010, « leader de la nation ». Distinctions qui lui donnent des droits que n’auront plus ses successeurs et qui lui assurent une large immunité.
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Les jeunes mariés apposent leurs mains dans le bloc en or marqué de l’empreinte de celle du Président
Photo : Ré. Ge. 2011.
Mais parmi tous ses titres, c’est peut-être surtout celui de « grand-père » qui produit le plus d’effets dans l’esprit des 16 millions de ses compatriotes. C’est bien ce qui inquiète Bakhytzhan Toregozhina, qui dirige une ONG de protection de la jeunesse : « Nous avons des enfants qui, le matin, à la crèche, commencent par écouter l’hymne du Kazakhstan. Et on explique à ces petits enfants que l’auteur est Noursoultan Nazarbaïev. On leur demande de l’appeler grand-père. Certains croient vraiment que Noursoultan Nazarbaïev est un homme à qui ils doivent d’être nés. » Plus tard, à l’école ou à l’université, les jeunes Kazakhstanais doivent étudier les adresses à la nation que Grand-papa prononce chaque année devant le parlement, chantant l’avenir radieux de la glorieuse nation du Kazakhstan.

Régis Genté est journaliste. Basé à Tbilissi, il couvre le Caucase et l’Asie centrale.

Elections au pays du « Sultan de la lumière »

Par Régis Genté
pour http://blog.mondediplo.net

Dimanche 3 avril, l’ex-république soviétique d’Asie centrale élit son Président. Une farce électorale que Noursoultan Nazarbaïev a imposée deux ans avant le terme de son mandat, sans aucune justification. Le « khan kazakh » (« sultan kazakh »), à la tête du pays depuis 1989, doit faire des envieux au Proche-Orient. Son secret : un peu de redistribution de la manne pétrolière et de bonnes vieilles recettes soviétiques, à commencer par un culte de la personnalité découvert sur le tard.
Fiat lux, et la lumière fut… et les rayons de lumière (« Nour », en kazakh) jaillirent un peu partout au Kazakhstan. Un peu partout dans le nom des institutions et de certains lieux. Entre flagornerie d’affidés et décisions de conseillers, à partir de 2007 l’entourage du Président Noursoultan Nazarbaïev se mit à tout va à emprunter le « Nour » du prénom du chef de l’Etat pour rebaptiser toutes choses. « Les blagues ont alors commencé à fuser sur internet, du genre : Comme cela, on aura de la vitamine D pour nos hivers bien gris ! », raconte Adil Nourmakov, un jeune politologue et blogueur. Fin 2006, le parti présidentiel “Otan” [“Patrie”] était renommé “Nour Otan” [“Les rayons de lumière de la patrie”]. Nous ne le savions pas à l’époque, mais c’était le premier d’une belle série. Aujourd’hui, l’entrée principale du quartier général de “Nour Otan” donne sur la “Nour Zhol” [“Le chemin de la lumière”], récemment encore appelée “Chemin vert”, la perspective centrale de la nouvelle capitale Astana. Vous voyez, à deux pas de la nouvelle mosquée récemment rebaptisée “Nour Astana”. »
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Les nationalités en Asie centrale
Carte : Philippe Rekacewicz, 2000, mise à jour en 2010.
Astana, qui veut simplement dire « Capitale » en kazakh, pourrait être rebaptisée « Noursoultan », quelques députés y travaillent. « Il faut renommer Astana du vivant de M. Nazarbaïev. Pourquoi attendre sa mort ? C’est grâce à lui qu’existe cette ville, avec ses superbes édifices tantôt ultra-modernes à l’occidentale, tantôt au style plus oriental. Il y a quinze ans ici, ce n’était qu’une steppe laissée aux loups », affirme Sat Tokpakbaïev, l’un de ces hommes politiques. Et lorsqu’on lui demande si son initiative n’est pas de nature à classer définitivement son pays dans la catégorie « régimes autoritaires », le député rétorque qu’aux Etats-Unis « la capitale a été baptisée d’après le nom du Président Washington et qu’il y existe une Jacksonville et une Lincolnville ».
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A Karaganda, poster célébrant le grand programme de développement « Kazakhstan 2030 », présenté comme une illustration du génie de M. Nazarbaïev
Photo : Régis Genté, 2008.
L’initiative sera-t-elle récompensée par un « oui » du Président ? On ne saurait l’exclure. En 2003, M. Nazarbaïev déclarait au Wall Street Journal : « Dans les pays Orientaux, ils respectent beaucoup leurs leaders et certaines personnes m’ont approché et m’ont dit qu’ils aimeraient ériger un monument pour moi, comme ils le font au Turkménistan pour Turkmenbachi (Saparmourad Nyazov). J’ai demandé pourquoi ? Ceci [Astana] est le monument. Mes réalisations sont mon monument. » Déjà, l’acte de naissance de la nouvelle capitale du Kazakhstan n’est plus officiellement le 10 décembre 1997, jour où fut signé le décret entérinant une décision d’ordre géopolitique, mais le 6 juillet 1998… Ainsi, les dix ans d’Astana purent être fêtés en même temps que les 70 printemps de son fondateur.
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Astana, Un « monument » à la gloire de M. Nazarbaïev
Photo : Ré. Ge. 2010.
Si ce culte de la personnalité semble avoir pris un coup d’accélérateur ces dernières années, c’est que les semences avait été jetées dans la steppe kazakhe dès les années 1990. Elles tardèrent toutefois à germer apparemment à cause de l’opposition de Sarah Nazarbaïeva, l’épouse du chef de l’Etat. Selon son ex-gendre, Rakhat Aliev, en exil à Vienne depuis 2007 après avoir été trop gourmand politiquement, c’est elle qui a dissuadé son mari de saturer l’horizon de ses portraits géants. Comme au Turkménistan voisin par exemple. Pas de statues en or non plus.

Toutefois, l’or sert le culte de ce khan des temps modernes. Au beau milieu de « Nour Zhol », à Astana, se dresse la tour Bayterek, aux formes inspirées de l’arbre de vie des légendes kazakhes. L’édifice de 97 mètres de haut, structure métallique dominée par un globe de verre doré, est l’attraction touristique de la capitale, même si les Kazakhstanais l’ont rebaptisé « la sucette », avec leur humour hérité de l’époque soviétique. Le samedi, les jeunes mariés, les kazakhs ethniques essentiellement, viennent s’y faire photographier dans des poses romantiques. Mais surtout, ils viennent apposer leurs mains gantées dans le bloc en or marqué de l’empreinte de celle du Président, face à Akorda, sa résidence. C’est l’occasion de faire des vœux.
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Dans la tour Bayterek, les jeunes mariés célèbrent le culte du président
Photo : Ré. Ge. 2011.
Au moment où les mains touchent le bloc en or, retentit l’hymne national, aux paroles retouchées par M. Nazarbaïev lui-même. On peut voir ses annotations en marge du texte vénéré dans une vitrine du « Musée du premier Président de la république du Kazakhstan », à Astana. Les groupes d’écoliers et de collégiens défilent inlassablement dans ce musée dédié à ce président à part, qui s’est lui même octroyé ce titre de « premier Président de la république » avant de devenir, en juin 2010, « leader de la nation ». Distinctions qui lui donnent des droits que n’auront plus ses successeurs et qui lui assurent une large immunité.
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Les jeunes mariés apposent leurs mains dans le bloc en or marqué de l’empreinte de celle du Président
Photo : Ré. Ge. 2011.
Mais parmi tous ses titres, c’est peut-être surtout celui de « grand-père » qui produit le plus d’effets dans l’esprit des 16 millions de ses compatriotes. C’est bien ce qui inquiète Bakhytzhan Toregozhina, qui dirige une ONG de protection de la jeunesse : « Nous avons des enfants qui, le matin, à la crèche, commencent par écouter l’hymne du Kazakhstan. Et on explique à ces petits enfants que l’auteur est Noursoultan Nazarbaïev. On leur demande de l’appeler grand-père. Certains croient vraiment que Noursoultan Nazarbaïev est un homme à qui ils doivent d’être nés. » Plus tard, à l’école ou à l’université, les jeunes Kazakhstanais doivent étudier les adresses à la nation que Grand-papa prononce chaque année devant le parlement, chantant l’avenir radieux de la glorieuse nation du Kazakhstan.

Régis Genté est journaliste. Basé à Tbilissi, il couvre le Caucase et l’Asie centrale.

Monday, March 21, 2011

ARTE Reportage - Libye , Côte d’Ivoire , Risques technologiques

http://videos.arte.tv
(France, 2011, 42mn)
ARTE


Libye : coulisses d’une révolution avortée
C’était il y a moins de deux semaines… Les opposants au régime de Khadafi venaient de prendre le terminal pétrolier de Ras Lanouf. L’heure était à la joie et cette armée en devenir espérait marcher sur Tripoli.
Dans le même temps, à Benghazi, les industriels et hommes d’affaires tentaient de faire tourner l’économie, une façon à eux de participer à l’effort de guerre.
Mais les germes de la défaite étaient déjà perceptibles : des hommes mal armés, peu organisés, un conseil national débordé par la tâche à accomplir, le bruit des armes lourdes de Khadafi qui se rapprochait…
Entre la prise de Ras Lanouf le 5 mars et sa chute 6 jours plus tard, l’équipe d’ARTE Reportage a suivi ces heures où tout bascule, où l’optimisme change de camp. Tout est là, déjà. Même si personne ne parle encore de débâcle, de défaite.

Côte d’Ivoire : Abobo l’insurgée
Avec près de 2 millions d’habitants, le faubourg d’Abobo au nord d’Abidjan est, depuis quelques semaines, à l’avant garde du combat contre Laurent Gbagbo. C’est là que le jeudi 3 mars, une manifestation de femmes ivoiriennes soutenant Alassane Ouattara a été la cible de soldats qui ont ouvert le feu sur la foule depuis leurs véhicules blindés, tuant 7 manifestantes.
Le massacre ne doit rien au hasard. Depuis plusieurs semaines, cette banlieue misérable et surpeuplée, plantée le long des grandes avenues au nord d’Abidjan, est en état d’insurrection larvée. Et depuis le massacre du 3 mars, la police et l’armée fidèle à Laurent Gbagbo ne se risquent plus dans le dédale de ruelles du quartier.
A leur place, ce sont les jeunes du quartier, souvent très excités, armés de bâtons pour la plupart, qui contrôlent les entrées et sorties, échappant à toute autorité. Malheur à ceux qui sont suspectés de faire partie du camp d’en face.
Pour les habitants, la vie est comme suspendue, la plupart les magasins sont fermés, les prix des denrées de base - farine, bananes - ont doublé ou triplé, et le danger rôde partout. La nuit, de mystérieux commandos dits « invisibles », des rebelles supposés proches d’Alassane Ouattara, animent une guérilla contre les quelques loyalistes, soldats, miliciens, civils pro-Gbagbo, qui sont encore implantés dans le quartier. Face à cette situation de jour en jour plus instable, des milliers d’habitants ont décidé de fuir et errent dans Abidjan.
Malgré des conditions de tournage difficiles, plongée dans une banlieue insurgée, désormais en rébellion ouverte.

Nos sociétés face aux risques technologiques : le point de vue de Patrick Lagadec
Patrick Lagadec est directeur de recherche à l'Ecole Polytechnique (Département d'Economie, Laboratoire d'Économétrie).
Initiateur du concept de “Risque Technologique Majeur” dès les années 1970-80, il fut à l’origine de travaux spécifiquement consacrés à l’étude et au traitement des crises, que ces crises aient pour origine des problèmes de défaillance technique, de santé publique, de société.
Il analyse aujourd’hui, pour ARTE Reportage, la situation du Japon confronté à une catastrophe nucléaire.
Plus d’infos

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ARTE Reportage - Libye , Côte d’Ivoire , Risques technologiques

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(France, 2011, 42mn)
ARTE


Libye : coulisses d’une révolution avortée
C’était il y a moins de deux semaines… Les opposants au régime de Khadafi venaient de prendre le terminal pétrolier de Ras Lanouf. L’heure était à la joie et cette armée en devenir espérait marcher sur Tripoli.
Dans le même temps, à Benghazi, les industriels et hommes d’affaires tentaient de faire tourner l’économie, une façon à eux de participer à l’effort de guerre.
Mais les germes de la défaite étaient déjà perceptibles : des hommes mal armés, peu organisés, un conseil national débordé par la tâche à accomplir, le bruit des armes lourdes de Khadafi qui se rapprochait…
Entre la prise de Ras Lanouf le 5 mars et sa chute 6 jours plus tard, l’équipe d’ARTE Reportage a suivi ces heures où tout bascule, où l’optimisme change de camp. Tout est là, déjà. Même si personne ne parle encore de débâcle, de défaite.

Côte d’Ivoire : Abobo l’insurgée
Avec près de 2 millions d’habitants, le faubourg d’Abobo au nord d’Abidjan est, depuis quelques semaines, à l’avant garde du combat contre Laurent Gbagbo. C’est là que le jeudi 3 mars, une manifestation de femmes ivoiriennes soutenant Alassane Ouattara a été la cible de soldats qui ont ouvert le feu sur la foule depuis leurs véhicules blindés, tuant 7 manifestantes.
Le massacre ne doit rien au hasard. Depuis plusieurs semaines, cette banlieue misérable et surpeuplée, plantée le long des grandes avenues au nord d’Abidjan, est en état d’insurrection larvée. Et depuis le massacre du 3 mars, la police et l’armée fidèle à Laurent Gbagbo ne se risquent plus dans le dédale de ruelles du quartier.
A leur place, ce sont les jeunes du quartier, souvent très excités, armés de bâtons pour la plupart, qui contrôlent les entrées et sorties, échappant à toute autorité. Malheur à ceux qui sont suspectés de faire partie du camp d’en face.
Pour les habitants, la vie est comme suspendue, la plupart les magasins sont fermés, les prix des denrées de base - farine, bananes - ont doublé ou triplé, et le danger rôde partout. La nuit, de mystérieux commandos dits « invisibles », des rebelles supposés proches d’Alassane Ouattara, animent une guérilla contre les quelques loyalistes, soldats, miliciens, civils pro-Gbagbo, qui sont encore implantés dans le quartier. Face à cette situation de jour en jour plus instable, des milliers d’habitants ont décidé de fuir et errent dans Abidjan.
Malgré des conditions de tournage difficiles, plongée dans une banlieue insurgée, désormais en rébellion ouverte.

Nos sociétés face aux risques technologiques : le point de vue de Patrick Lagadec
Patrick Lagadec est directeur de recherche à l'Ecole Polytechnique (Département d'Economie, Laboratoire d'Économétrie).
Initiateur du concept de “Risque Technologique Majeur” dès les années 1970-80, il fut à l’origine de travaux spécifiquement consacrés à l’étude et au traitement des crises, que ces crises aient pour origine des problèmes de défaillance technique, de santé publique, de société.
Il analyse aujourd’hui, pour ARTE Reportage, la situation du Japon confronté à une catastrophe nucléaire.
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Sunday, March 13, 2011

Le rêve brisé de la jeunesse biélorusse

par Benjamin Vautrin
pour http://blog.mondediplo.net

Finalement, la révolution n’a pas eu lieu en Biélorussie. Les quelques concessions accordées à l’opposition – dont l’accès aux médias est limité – lors de la période électorale de décembre 2010 avaient pourtant fait naître quelques espoirs. Ils furent très vite brisés par une brutale reprise en main. Réécrite, canalisée, censurée, l’information ne sert qu’une cause, celle du pouvoir en place. L’opposition reste isolée et peine à se structurer.

Loukachenko, seul contre la jeunesse ?

Le 21 janvier 2011, Alexandre Gregorevitch Loukachenko a officiellement pris — pour la quatrième fois consécutive — ses fonctions de président de la République de Biélorussie, un mois après avoir remporté les élections dès le premier tour avec 79,65 % des voix (selon les sources officielles, pour une participation de 90% ; les études indépendantes l’avaient crédité de 35 % des voix au premier tour). Comme les deux derniers scrutins, ces élections ont été entachées de fraudes massives et de pressions sur les votants, et donc une nouvelle fois invalidées par les observateurs de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE). La campagne présidentielle a pourtant présenté une configuration inédite où, en partie grâce aux pressions de l’Union européenne et la Russie, les membres de l’opposition ont pu avoir accès aux médias nationaux, et des observateurs étrangers assister au déroulement du scrutin.
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Toujours dans le giron russe, mais tentée par l’Europe
Esquisse : Philippe Rekacewicz
En septembre, M. Loukachenko annonce que les élections présidentielles seront avancées au 19 décembre, anticipant ainsi de plus de quatre mois l’échéance électorale et prenant de court l’opposition. Il a quelques raisons d’être pressé. Fort de son expérience passée, il sait qu’il est plus facile de gérer des manifestants par -15°C plutôt qu’au début du printemps. Par ailleurs, les lignes de crédit s’épuisent, et il risque de ne plus pouvoir payer pensions et salaires, ce qui en pleine période électorale alimenterait l’instabilité sociale. Enfin, il est plus facile de renégocier les prêts avec la Russie en qualité de nouveau président.
Soufflant le chaud et le froid, feignant de se rapprocher de l’Europe, puis se retournant finalement vers le « grand frère russe », M. Loukachenko règle le curseur de ses relations en fonction de ses besoins de crédit auprès de l’Europe, de l’application incertaine des accords douaniers sur le lait ou le gaz avec la Russie, et de la nécessité de flatter la fibre nationaliste en jouant la carte de l’indépendance et du « seul contre tous », entretenant le mythe d’une Biélorussie indépendante et économiquement stable.
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Un pays enclavé
La faiblesse de son commerce extérieur met effectivement la Biélorussie à l’abri des crises systémiques. Mais son indépendance est toute relative : sans ressources énergétiques propres, sans accès à la mer, son budget dépend en grande partie des ristournes accordées par la Russie sur le prix du gaz et pétrole (42 milliards de dollars sur les dix dernières années). A titre de comparaison, le budget du pays pour 2010 était de 10 milliards de dollars, et sa dette dépassait 25 milliards de dollars.
Bien que Moscou ait durci le ton, sa politique à l’égard de M. Loukachenko n’a pas réellement changé. Il reste un allié stratégique de la Russie pour le transit du gaz vers l’Europe, du moins tant que les gazoducs Nordstream et South Stream ne seront pas mis en service. Malgré cela, en septembre 2010, Moscou tire un gros coup de semonce : sur la chaîne de télévision NTV sont diffusés une série de quatre reportages présentant Loukachenko comme « le Parrain » biélorusse, décrivant dans le détail son réseau d’influence et surtout le nommant explicitement comme responsable des assassinats d’opposants, dont celui d’Oleg Bebenin [1] quelques jours plus tôt. Le même type de reportage ayant été utilisé par le Kremlin pour préparer l’opinion publique au limogeage de Youri Lujkov, les biélorusses ont secrètement espéré que la Russie se préparait aussi à « limoger » Loukachenko, deux mois avant les élections !
Le président biélorusse se tourne alors vers l’Europe — démarche déjà amorcée en 2008 quand il avait refusé de reconnaître l’Abkhazie et l’Ossétie du Sud pour marquer son indépendance face à la Russie — et le 2 novembre, l’Union européenne, par le biais de l’émissaire polonais Radoslav Sikorskiy, fait une promesse d’aide financière de 3 milliards d’euros, à la condition que soient organisées des élections démocratiques.
Contraint, M. Loukachenko fait semblant de jouer l’ouverture. Il autorise, pour tous les candidats, deux passages à la radio, deux fois trente minutes d’antenne sur BTCanal1 et un débat d’une heure (auquel lui-même refusera de participer) ainsi que la publication de leur profession de foi dans la presse contrôlée par l’état. Ce service minimum est dénoncé par les neuf candidats concernés, mais néanmoins mis à profit pour aborder des sujets jamais évoqués par les médias biélorusses : le scandale de Tchernobyl et du million de biélorusses qui vivent toujours en zone contaminée, les disparitions d’opposants, l’endettement du pays, ce mystérieux « fond présidentiel » de 900 millions de dollars qui n’apparaît dans aucune comptabilité officielle, et bien sûr, les falsifications massives des élections.
Cette configuration joue contre les candidats. La toute petite « fenêtre d’expression » ne leur permet pas de s’exprimer harmonieusement, leur discours apparaît agressif, décalé, par rapport à l’image édulcorée que les médias nationaux donnent du pays. Ces candidats présentent bien un front solidaire entre eux, mais ne font preuve de combativité que contre Loukachenko, oubliant presque de mettre en valeur ce qui fait leur singularité. Beaucoup de votants indécis leur ont reproché de ne pas avoir de réel programme à présenter. Enfin, leur intervention télévisuelle ayant eu lieu quinze jours avant le scrutin, le président avait amplement le temps de démentir, contredire, diffamer, sans permettre aux candidats le moindre droit de réponse.
L’OSCE (dont les bureaux à Minsk ont depuis été fermés) a mesuré le temps de parole de chaque candidat entre le 25 novembre et le 5 décembre 2010 : 90 % du temps d’antenne pour M. Loukachenko contre 10 % répartis entre les neufs autres candidats… Les plus cyniques noteront tout de même une amélioration, puisque le temps de parole du président est normalement de 100 %.
Il existe deux chaines hertziennes biélorusses (Belarus TVCanal1, et STV) et deux chaînes d’origine Russe (ONT et NTV Belarus), très étroitement surveillées par le pouvoir qui censure régulièrement les programmes. Les très populaires programmes d’humour russe « Comedy Club » et « Projet Paris Hilton » se voient amputés, parfois au dernier moment, des sketchs mettant en scène Loukachenko. Il n’est pas rare de voir diffusé, sans explications, un clip musical avant la reprise du programme.
Pour les journaux télévisés, le traitement de l’information des chaînes russes est assuré par la rédaction locale à Minsk, qui n’a pas changé de ligne éditoriale depuis 1994 : la Biélorussie est un état indépendant et stable grâce à son président, le reste du monde est corrompu et instable. Seuls les Etats amis — Venezuela, Chine, Iran et Libye — ont les faveurs de l’actualité internationale.
Plus inquiétant encore que la censure, c’est la réécriture de l’Histoire. En mars 2006 lors des précédentes élections, des revues pornographiques et des seringues ont été placées dans les tentes des manifestants qui occupaient la place d’Octobre. Le même procédé a été utilisé au lendemain de la manifestation démocratique du 19 décembre 2010 : des barres de fer et des bouteilles de vodka ont été disposées sur les lieux de la manifestation, puis filmées par la télévision biélorusse. Les 30 000 à 40 000 manifestants pacifiques sont devenus « environ 3 000 marginaux alcooliques ». Il ne saurait être question d’un élan populaire mais bien, selon la thèse officielle, d’une contestation « marginale ». La ficelle peut paraître bien grosse, mais ici, le reportage diffamatoire est un exercice qui se pratique sans nuance et de manière très décomplexée. Le message passe assez bien auprès de la majorité des Biélorusses, pour qui Canal1 est la principale source d’information.
Depuis juillet 2010, un décret présidentiel [2]impose aux cafés Internet de noter le numéro de passeport de tous leurs clients et de conserver l’historique de navigation correspondant, supprimant du coup un des derniers espaces de liberté. Par ailleurs, l’Internet à domicile est centralisé par BelTelecom ce qui empêche tout anonymat. La presse indépendante (Nasha Niva, Narodnaja Volya) est soumise à une pression gouvernementale constante : contrôles fiscaux, remise en cause des licences de diffusion, ou numéros interdits lorsqu’ils contiennent un article « contre-présidentiel ».
Avec le plein contrôle des télécommunications, des médias, d’Internet, des syndicats [3] et des universités, Loukachenko a pu, en seize ans de pouvoir absolu, tisser un efficace réseau de propagande. La répression des opposants prend de multiples formes : licenciements, exclusion, sanctions financières...
« Sania, reste avec nous ! »
En octobre 2010, le groupe biélorusse RockerJoker a lancé sur YouTube une chanson intitulée « Sania, reste avec nous », Sania étant un diminutif pour « Alexandre ». L’ironie est à peine voilée :
« Sania reste avec nous,
Tout sera OK,
Des rues propres,
Le soleil cligne des yeux,
Une pluie comme une petite douche nous caresse l’âme,
[…]
Grâce à toi nous vivons dans l’endroit le plus propre au monde »
(Allusion au souhait du président d’avoir un pays propre « sur tous les aspects ».)
Reprise sur BTCanal1, la chanson est devenue très populaire parmi les jeunes du BRSM (mouvement des jeunes biélorusses, héritier idéologique affiché des jeunesses communistes de l’ère soviétique). Début décembre, le ministère de l’information impose aux radios nationales de diffuser cette chanson « au moins sept fois par jour ». Elle a été présentée par le groupe comme un « gag musical » lors de sa sortie, et malgré cela, est devenue le tube de campagne du président… Naïveté d’une censure ne comprenant pas le second degré ou habile retournement ? Depuis, pris à son propre piège, le groupe se terre dans un mutisme total…
Voici la version originale mise à la disposition du public par le groupe lui-même :
Une version plus « commerciale » a été réalisée plus tard, avec une mise en scène un peu plus élaborée et quelques danseuses en costume traditionnel pour faire couleur locale :
Le même groupe a aussi enregistré un clip absolument étonnant, « Goodbye America », en soi une performance puisque qu’il a été réalisé en une seule prise avec comme acteur principal le courageux chanteur du groupe biélorusse « Cassiopée ».
Puisque l’espace de parole est inexistant, les opposants biélorusses en reviennent aux bonnes vieilles méthodes de partisans : tracts imprimés à la maison et lancés dans la rue, disques gravés de reportages censurés distribués aux arrêts de bus, montages vidéo mis en ligne sur Internet, collage d’affiches présentant les portraits des opposants disparus. Mais ces initiatives citoyennes spontanées restent sporadiques et isolées. Les partis d’opposition ne se risquent à rien d’illégal, sachant que le moindre écart sera disproportionnellement sanctionné, comme l’ont d’ailleurs montré les événements de la soirée du 19 décembre 2010.
Toute manifestation publique est soumise à une autorisation, qui bien sûr n’est jamais accordée. Tout participant à une manifestation est de fait hors-la-loi, et tout organisateur passible de prison. C’est ce qui est arrivé à six des neuf candidats, arrêtés et passés à tabac le soir des élections, ainsi qu’à plus de 600 manifestants et à des journalistes étrangers. A ce jour, les candidats Andrey Sannikov, Vladimir Niklaev [4], Nikolai Statkevitch, et Alexei Mikhalevitch, qui avaient ouvertement appelé à manifester, sont toujours emprisonnés et n’ont pu voir leurs avocats respectifs qu’une seule fois, le 29 décembre.
Le soir des élections, la plupart des sites Internet d’information, les réseaux sociaux, ainsi que l’accès à toutes les serveurs de courrier électronique étaient bloqués. Les antennes relais situées sur le lieu de la manifestation ont capté les signaux émis par les téléphones portables des manifestants, et M. Loukachenko a promis que tous les participants seraient identifiés et sanctionnés. Depuis le début du mois de janvier, les convocations et interrogatoires individuels se succèdent. Les personnes identifiées se voient offrir l’abandon des poursuites en échange d’un témoignage contre les candidats, afin d’alimenter le procès des figures de l’opposition qui a débuté mi-février. Alexandre Otroshenkov, le secrétaire du candidat Sannikov, premier à être jugé, a d’ores et déjà écopé de quatre ans d’enfermement en colonie pénitentiaire.
Tout comme Alexandre Kazulin, candidat aux élections de 2006 condamné à cinq ans de prison pour avoir appelé à manifester, et libéré au bout de deux ans et demi contre un crédit européen et des promesses allemandes d’investissement, les candidats actuellement emprisonnés sont la monnaie d’échange pour le rachat d’une respectabilité européenne et la négociation d’un éventuel nouveau crédit.
Les possibilités de frapper économiquement une Biélorussie endettée et en manque de liquidités [5] n’ont jamais été aussi grandes. Pourtant, l’Europe, toujours aussi frileuse, se limite à des sanctions diplomatiques symboliques et la Russie, même si elle se dit inquiète, reste très discrète, surtout depuis la réconciliation affichée des deux présidents lors des négociations douanières de décembre 2010. Que l’Europe cède à un prévisible chantage ne fera que renforcer la position de ce dictateur aux méthodes de voyou.

Des oreillers pour un peu de liberté

La jeunesse biélorusse ne manque pas d’imagination. Elle s’est embarquée, à sa manière, dans le grand mouvement très international du « Pillow fight » dont le slogan est « faites des plumes, pas la guerre ! »...
Le 8 septembre 2009, quatre cents jeunes Biélorusses se sont réunis pour commémorer de manière festive le 495e anniversaire de la bataille de Vorsha (1514), au cours de laquelle 30 000 soldats du duché de Litva réussirent à défaire une solide armée russe de 80 000 combattants.
Armés d’oreillers, de duvets et de jouets en peluche, les jeunes répartis en deux camps se sont affrontés jusqu’au coucher du soleil dans une atmosphère joyeuse, ne laissant comme trace de la guerre qu’un soyeux tapis de plumes blanches.
Devenues de véritables cartes de visites culturelles pour Minsk, accueillies avec un enthousiaste retentissement dans les médias des pays voisins, ces batailles ont été interdites par le gouvernement en 2010. « Cet événement est stupide. Je ne le comprends pas, c’est pourquoi j’ai décidé de l’interdire » a déclaré Mikhail Titenkov, membre du comité exécutif de la ville de Minsk.
La dernière bataille, celle qui commémorait la victoire « de Grunwald » a eu lieu en juillet 2010, et soixante-dix personnes y ont été arrêtées.
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Bataille d’oreillers à Minsk en commémoration de la victoire de Vorsha (1514)
Photos : © Yahor Shumsky, 2009. Reproduites avec l’aimable autorisation de l’auteur.
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Benjamin Vautrin est journaliste.
A consulter
- « Loukachenko, “notre” impitoyable dictateur », traduction française parue sur Presseurope le 8 mars 2011 d’un article de The Independent (« In Europe’s last dictatorship, all opposition is mercilessly crushed ») le même jour.
- Le site de la charte 97 qui est une déclaration inspirée de la Charte 77 en Tchécoslovaquie pour la démocratie et la liberté. Le fondateur de la charte 97, Oleg Bebenin, a été retrouvé mort chez lui à Minsk en septembre 2010. La thèse officielle prétend qu’il s’est suicidé par pendaison, ce que réfutent catégoriquement ses amis et sa famille.
- « Belarus : Survey Shows Massive Abuses of Protesters » (en anglais), Human rights watch (HRW), 9 février 2011.

Notes

[1] Journaliste, soutien de campagne du candidat Sannikov, fondateur du site http://charter97.org, il enquêtait justement sur les enlèvements d’opposants survenus à la fin des années 1990.
[2] Décret présidentiel n°60 entré en vigueur le 1er juillet 2010 nommé « mesure de sécurité nationale sur le segment internet » accompagné d’une liste d’une vingtaine de sites internet rendus inaccessibles.
[3] Un peu moins de 80% des entreprises sont gérées par l’Etat, et un scrutin anticipé est organisé dans les usines et universités, permettant de surveiller et au besoin, corriger, les suffrages exprimés.
[4] Vladimir Niklaev, retenu dans les locaux du KGB dès le soir des élections malgré un traumatisme crânien est en résidence surveillée à son domicile depuis le 29 janvier 2011
[5] En février, l’Etat a annoncé son intention de supprimer 15% des postes de fonctionnaires. Le pays a un déficit de liquidités de plus d’un milliard de dollars pour le premier semestre 2011.

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