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Monday, March 28, 2011

Le régime d’opinion

Par Alain Garrigou
pour http://blog.mondediplo.net

« Démocratie d’opinion », entend-on répéter dans les médias ou les dîners en ville. Sorte de sésame des Bouvard et Pécuchet d’aujourd’hui. On n’est pas sûr de bien saisir s’il s’agit d’un pas en avant de la démocratie ou si cela en désigne une forme abâtardie. C’est probablement ce qui fait la valeur du propos. On ne fâche personne, ni les optimistes ni les pessimistes : on a dit l’inverse, mais entre gens de bonne compagnie, l’important est de montrer qu’on est en bonne compagnie. L’ascension vers les hauteurs de la théorie fait l’affaire. Après tout, on se saurait être trop exigeant sur la qualité des propos tenus entre le fromage et la poire. Qui n’a jamais fauté ? Cela est plus ennuyeux quand ce sont des commentateurs à prétention scientifique qui lancent sur les plateaux et sur le papier les idées reçues. Que veulent-ils dire alors ? Pour le savoir, car on chercherait vainement une définition de l’expression, il faut remarquer qu’ils en parlent à propos des sondages ou d’Internet. En somme, ils ne font que recycler la vieille idée de George Gallup de sondages qui court-circuiteraient les corps intermédiaires et institueraient les mécanismes de la démocratie directe. Internet est venu à point pour réactiver les passions tristes des petits prophètes médiatiques.

Démocratie d’opinion, donc. Il faut refuser l’évidence pour assurer en effet que l’opinion publique bénéficie aujourd’hui d’une ubiquité nouvelle. Ce n’est pas simplement un fétiche qu’on invoquait quand on prétendait avoir une certaine lucidité sur le monde, à l’exemple des salons du XVIIIe siècle, mais des informations chiffrées, celles des sondages, sans cesse invoqués pour justifier les prises de position politique. Il faudrait être un esprit chagrin pour s’en plaindre.

L’opinion peut-être… La démocratie non. Ce n’est pas une humeur en effet que d’observer que cette omniprésence de l’opinion ne favorise pas forcément la démocratie et même qu’elle la pervertit. Quelle est cette opinion qu’on nous inflige à longueur de sondages ? Plutôt que de la formuler en termes abstraits selon les récurrents débats de philosophie médiatique de comptoir, observons la chose et non l’idée. En somme, comment les sondages objectivent-ils l’opinion ?

A partir de ce qu’il appelait un « rebut » des sondages, les non-réponses, Pierre Bourdieu avait élaboré des analyses classiques de la compétence politique statutaire, constatant d’abord que la probabilité de réponse était inégalement distribuée selon le genre (les hommes plus que les femmes) et la catégorie sociale (les classes élevées plus que les classes populaires). L’opinion n’était donc pas une propriété personnelle, naturelle et universelle, mais une capacité socialement distribuée. Les haussements d’épaule moquant aujourd’hui cette évidence font sourire, car voilà trente ans, les mêmes hurlaient d’indignation devant le « sociologisme ». Il s’agit ici de remarquer qu’un sociologue aurait bien du mal à réfléchir sur de telles données. Les sondages n’en donnent plus. Quels étaient les pourcentages sur lesquels travaillait Pierre Bourdieu ? Dans un sondage Sofres sur les relations de la France, de l’Algérie et du tiers-monde de 1971, pas moins de 16 %, autant de femmes que d’hommes, ne répondent pas à une question sur l’effort de la France pour loger les travailleurs étrangers. A une autre question sur les relations avec les pays sous-développés, la proposition selon laquelle la France devrait s’intéresser aux pays qui ont un régime démocratique « obtient », si l’on peut dire, 26 % de non-réponse chez les hommes mais 41 % chez les femmes (La Distinction, p. 471). Dans les sondages d’aujourd’hui, les NR sont réduites à des chiffres négligeables. Elles le sont d’ailleurs si bien que des sondages oublient de les signaler.

Les Français auraient-ils gagné en compétence ou en confiance pour répondre à toutes les questions ? Il suffit de se pencher sur le dispositif de production des chiffres pour savoir que les sondages n’enregistrent pas passivement les chiffres comme une photo instantanée, selon un autre cliché, faux mais répété en dépit de toutes les démonstrations.

La surévaluation de la généralité de l’opinion est d’abord le produit de la relation d’enquête. Comment sont interrogés les sondés ? La plupart des sondages sont effectués par téléphone, et de plus en plus en ligne, à la suite de la difficulté croissante à trouver des sondés. Trouver des gens qui acceptent conduit forcément à surévaluer la capacité ou la disposition à dire son opinion. Pour accepter de répondre à un enquêteur, plus souvent une enquêtrice, il faut supposer avoir quelque chose à dire. Le sondé n’aurait-il rien à dire, il s’est placé lui-même dans la situation d’obligation de répondre, de ce qu’on pourrait appeler le devoir d’opinion – assez proche d’une relation pédagogique, sauf qu’il met en œuvre un risque de honte ou de perdre la face faute d’avoir réponse à tout.

Si le sondé avoue ne pas avoir d’opinion, les consignes de l’enquêteur lui intiment de pousser à la réponse en répétant, en encourageant son interlocuteur. Autre mécanisme d’incitation à forcer les réponses, cette condition pour être rémunéré de ne pas recourir plus de trois fois à la non-réponse. Une sorte de joker que les enquêteurs essaient de repousser à la fin des questionnaires pour ne pas échouer. Si un sondé déclare ne pas avoir d’opinion sur le sujet, l’enquêteur prétend alors ne pas avoir cette case sur son écran d’ordinateur.
A l’opposé de cet alibi technique, la relation d’enquête entre un travailleur précaire et un enquêté bienveillant conduit à jouer de ressorts affectifs. L’enquêteur joue souvent du sentiment pour obtenir une réponse, allant jusqu’à supplier en évoquant explicitement le fait d’être payé ou pas selon la bonne volonté du sondé : petit chantage affectif de l’enquête. Les sondés sont généralement compatissants, une fois la relation établie. Enfin, il faut bien évoquer la pratique banale du bidonnage, puisque c’est le seul moyen, pour des travailleurs précaires sous-payés, de gagner modestement leur vie. On est bien loin de la légende d’enquêteurs heureux de contacter des sondés qui leur disent tout leur bonheur d’être enfin interrogés. Un propos de sondeurs qui avait d’autant moins de chances d’être démenti que l’on n’invitait guère dans les médias les critiques et les enquêteurs. Les premiers étaient accusés de mentir quand ils évoquaient une hausse des refus de répondre aux enquêtes d’opinion, et les seconds n’avaient pas travaillé dans une bonne entreprise, comme l’était forcément celle du sondeur invité à s’exprimer.

Quant à l’enquête en ligne, il suffit de dire que le questionnaire est auto-administré, selon le terme consacré. L’internaute volontaire se doute qu’il n’a aucune chance d’obtenir les gratifications promises s’il multiplie les non-réponses… Comment pourrait-il ne pas comprendre qu’on le sollicite pour qu’il donne des opinions ? On sait qu’il se comporte d’ailleurs largement en stratège pour maximiser ses chances de gagner. Et il n’y a effectivement pas, ou très peu de non-réponses dans ces questionnaires en ligne. Le résultat manifestement erroné sur tous les sujets, mais dont l’erreur apparaît manifestement sur des questions électorales : il n’y a pas d’abstentions.

Il est juste d’affirmer que les sondages fabriquent de plus en plus l’opinion. Depuis l’article de Pierre Bourdieu « L’opinion publique n’existe pas », on savait que les sondages agrégeaient des opinions inégalement constituées allant de l’opinion mobilisée jusqu’au simple artefact. Les prudences d’antan on été oubliées. Aujourd’hui, il s’agit seulement de donner des chiffres. Peu importe leur valeur. On ne peut assimiler la prolifération de mesures aussi falsifiées avec une « démocratie d’opinion » sans une immense crédulité. On ne s’intéresse que depuis peu à la réalité du travail d’enquête [1]. Il faut vouloir croire pour ne pas perdre sa foi dans les sondages. En même temps, on comprend mieux l’effort des sondeurs pour contrôler les médias. Dans cette lutte, politique s’il en est, il s’agit d’empêcher les critiques de s’exprimer, de les déconsidérer, de les encadrer, de les circonvenir.

Il faut un présupposé d’universalité de l’opinion : tout le monde en aurait une sur tous les sujets. Tant pis si c’est manifestement faux. C’est un dogme auquel il est difficile de s’attaquer, sauf à être taxé d’hostilité à la démocratie, de même que discuter les dogmes religieux dans un temps passé exposait aux bûchers de l’Inquisition. On risque aujourd’hui beaucoup moins. Le dogme de l’universalité conduit aux interrogations les plus surprenantes pour peu que l’on rompe avec l’évidence de la banalité. Ainsi, en pleine affaire du Mediator, ce médicament du laboratoire Servier accusé d’avoir tué plusieurs centaines de personnes, on interrogeait des sondés sur les responsabilités quelques jours avant que l’IGAS rende son rapport. On objectera qu’il ne s’agissait pas de substituer un rapport d’opinion à une enquête d’experts : il n’empêche. En voulant évaluer le sentiment public, pour vendre du papier, pour les conseils en communication politique, on fait comme si les registres vulgaires et experts étaient homologues. D’ailleurs, des sondages peuvent se permettre de soumettre le jugement des experts à la non-expertise des sondés. On peut continuer à interroger sur le Mediator des gens qui n’ont pas lu le rapport de l’IGAS, comme on peut interroger sur le réchauffement climatique des sondés qui ne savent pas ce qu’est le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC).

Il ne s’agit pas d’opposer un principe de compétence scientifique à un principe démocratique, mais de marquer combien le principe d’opinion s’immisce dans des sujets qui relèvent d’autres registres. Les scandales offrent un autre exemple de la confusion. Dans l’affaire Woerth-Bettencourt, les sondeurs ont demandé à leurs échantillons représentatifs si le ministre Eric Woerth devait démissionner ; question reproduite pour les vacances en Tunisie de Michèle Alliot-Marie. On pourrait penser que c’est une affaire de droit et de responsabilité politique. En faire une affaire d’opinion est sans doute intéressant pour les politiques et les commentateurs, mais tend à objectiver un droit d’opinion équivalent à tout autre autorité.


On ne s’étonnera pas alors de l’invocation généralisée de l’opinion dans les commentaires journalistiques. Le point de vue se fonde alors sur la souveraineté de l’opinion collective. Chacun peut en tirer une conséquence pour soi, avec la souveraineté de l’opinion personnelle qui se déploie à longueur de forums Internet où tant de réactions ne s’encombrent ni de justification ni de démonstration : c’est ainsi parce que je le pense. Dans d’autres arènes, même savantes, des interventions commencent facilement par des formules qui indiquent moins la prudence que la légitimité du jugement. « Moi, je crois », « moi, je pense », amorcent les points de vue les plus catégoriques. Ils n’ont pas besoin de se fonder en raison. Le régime d’opinion est une expression non pas démocratique mais plutôt narcissique, qu’un slogan publicitaire avait décliné par cette formule : « Parce que je le vaux bien ». Ce régime est une nouvelle forme d’obscurantisme, puisqu’il suffit de croire pour s’opposer à toutes les démarches de la raison.

Notes

[1] Il faut signaler l’excellent livre de Rémy Caveng, Un laboratoire du « salariat libéral ». Les instituts de sondage, Editions du Croquant, Bellecombe-en-Bauges, 2011, 262 pages.

Le régime d’opinion

Par Alain Garrigou
pour http://blog.mondediplo.net

« Démocratie d’opinion », entend-on répéter dans les médias ou les dîners en ville. Sorte de sésame des Bouvard et Pécuchet d’aujourd’hui. On n’est pas sûr de bien saisir s’il s’agit d’un pas en avant de la démocratie ou si cela en désigne une forme abâtardie. C’est probablement ce qui fait la valeur du propos. On ne fâche personne, ni les optimistes ni les pessimistes : on a dit l’inverse, mais entre gens de bonne compagnie, l’important est de montrer qu’on est en bonne compagnie. L’ascension vers les hauteurs de la théorie fait l’affaire. Après tout, on se saurait être trop exigeant sur la qualité des propos tenus entre le fromage et la poire. Qui n’a jamais fauté ? Cela est plus ennuyeux quand ce sont des commentateurs à prétention scientifique qui lancent sur les plateaux et sur le papier les idées reçues. Que veulent-ils dire alors ? Pour le savoir, car on chercherait vainement une définition de l’expression, il faut remarquer qu’ils en parlent à propos des sondages ou d’Internet. En somme, ils ne font que recycler la vieille idée de George Gallup de sondages qui court-circuiteraient les corps intermédiaires et institueraient les mécanismes de la démocratie directe. Internet est venu à point pour réactiver les passions tristes des petits prophètes médiatiques.

Démocratie d’opinion, donc. Il faut refuser l’évidence pour assurer en effet que l’opinion publique bénéficie aujourd’hui d’une ubiquité nouvelle. Ce n’est pas simplement un fétiche qu’on invoquait quand on prétendait avoir une certaine lucidité sur le monde, à l’exemple des salons du XVIIIe siècle, mais des informations chiffrées, celles des sondages, sans cesse invoqués pour justifier les prises de position politique. Il faudrait être un esprit chagrin pour s’en plaindre.

L’opinion peut-être… La démocratie non. Ce n’est pas une humeur en effet que d’observer que cette omniprésence de l’opinion ne favorise pas forcément la démocratie et même qu’elle la pervertit. Quelle est cette opinion qu’on nous inflige à longueur de sondages ? Plutôt que de la formuler en termes abstraits selon les récurrents débats de philosophie médiatique de comptoir, observons la chose et non l’idée. En somme, comment les sondages objectivent-ils l’opinion ?

A partir de ce qu’il appelait un « rebut » des sondages, les non-réponses, Pierre Bourdieu avait élaboré des analyses classiques de la compétence politique statutaire, constatant d’abord que la probabilité de réponse était inégalement distribuée selon le genre (les hommes plus que les femmes) et la catégorie sociale (les classes élevées plus que les classes populaires). L’opinion n’était donc pas une propriété personnelle, naturelle et universelle, mais une capacité socialement distribuée. Les haussements d’épaule moquant aujourd’hui cette évidence font sourire, car voilà trente ans, les mêmes hurlaient d’indignation devant le « sociologisme ». Il s’agit ici de remarquer qu’un sociologue aurait bien du mal à réfléchir sur de telles données. Les sondages n’en donnent plus. Quels étaient les pourcentages sur lesquels travaillait Pierre Bourdieu ? Dans un sondage Sofres sur les relations de la France, de l’Algérie et du tiers-monde de 1971, pas moins de 16 %, autant de femmes que d’hommes, ne répondent pas à une question sur l’effort de la France pour loger les travailleurs étrangers. A une autre question sur les relations avec les pays sous-développés, la proposition selon laquelle la France devrait s’intéresser aux pays qui ont un régime démocratique « obtient », si l’on peut dire, 26 % de non-réponse chez les hommes mais 41 % chez les femmes (La Distinction, p. 471). Dans les sondages d’aujourd’hui, les NR sont réduites à des chiffres négligeables. Elles le sont d’ailleurs si bien que des sondages oublient de les signaler.

Les Français auraient-ils gagné en compétence ou en confiance pour répondre à toutes les questions ? Il suffit de se pencher sur le dispositif de production des chiffres pour savoir que les sondages n’enregistrent pas passivement les chiffres comme une photo instantanée, selon un autre cliché, faux mais répété en dépit de toutes les démonstrations.

La surévaluation de la généralité de l’opinion est d’abord le produit de la relation d’enquête. Comment sont interrogés les sondés ? La plupart des sondages sont effectués par téléphone, et de plus en plus en ligne, à la suite de la difficulté croissante à trouver des sondés. Trouver des gens qui acceptent conduit forcément à surévaluer la capacité ou la disposition à dire son opinion. Pour accepter de répondre à un enquêteur, plus souvent une enquêtrice, il faut supposer avoir quelque chose à dire. Le sondé n’aurait-il rien à dire, il s’est placé lui-même dans la situation d’obligation de répondre, de ce qu’on pourrait appeler le devoir d’opinion – assez proche d’une relation pédagogique, sauf qu’il met en œuvre un risque de honte ou de perdre la face faute d’avoir réponse à tout.

Si le sondé avoue ne pas avoir d’opinion, les consignes de l’enquêteur lui intiment de pousser à la réponse en répétant, en encourageant son interlocuteur. Autre mécanisme d’incitation à forcer les réponses, cette condition pour être rémunéré de ne pas recourir plus de trois fois à la non-réponse. Une sorte de joker que les enquêteurs essaient de repousser à la fin des questionnaires pour ne pas échouer. Si un sondé déclare ne pas avoir d’opinion sur le sujet, l’enquêteur prétend alors ne pas avoir cette case sur son écran d’ordinateur.
A l’opposé de cet alibi technique, la relation d’enquête entre un travailleur précaire et un enquêté bienveillant conduit à jouer de ressorts affectifs. L’enquêteur joue souvent du sentiment pour obtenir une réponse, allant jusqu’à supplier en évoquant explicitement le fait d’être payé ou pas selon la bonne volonté du sondé : petit chantage affectif de l’enquête. Les sondés sont généralement compatissants, une fois la relation établie. Enfin, il faut bien évoquer la pratique banale du bidonnage, puisque c’est le seul moyen, pour des travailleurs précaires sous-payés, de gagner modestement leur vie. On est bien loin de la légende d’enquêteurs heureux de contacter des sondés qui leur disent tout leur bonheur d’être enfin interrogés. Un propos de sondeurs qui avait d’autant moins de chances d’être démenti que l’on n’invitait guère dans les médias les critiques et les enquêteurs. Les premiers étaient accusés de mentir quand ils évoquaient une hausse des refus de répondre aux enquêtes d’opinion, et les seconds n’avaient pas travaillé dans une bonne entreprise, comme l’était forcément celle du sondeur invité à s’exprimer.

Quant à l’enquête en ligne, il suffit de dire que le questionnaire est auto-administré, selon le terme consacré. L’internaute volontaire se doute qu’il n’a aucune chance d’obtenir les gratifications promises s’il multiplie les non-réponses… Comment pourrait-il ne pas comprendre qu’on le sollicite pour qu’il donne des opinions ? On sait qu’il se comporte d’ailleurs largement en stratège pour maximiser ses chances de gagner. Et il n’y a effectivement pas, ou très peu de non-réponses dans ces questionnaires en ligne. Le résultat manifestement erroné sur tous les sujets, mais dont l’erreur apparaît manifestement sur des questions électorales : il n’y a pas d’abstentions.

Il est juste d’affirmer que les sondages fabriquent de plus en plus l’opinion. Depuis l’article de Pierre Bourdieu « L’opinion publique n’existe pas », on savait que les sondages agrégeaient des opinions inégalement constituées allant de l’opinion mobilisée jusqu’au simple artefact. Les prudences d’antan on été oubliées. Aujourd’hui, il s’agit seulement de donner des chiffres. Peu importe leur valeur. On ne peut assimiler la prolifération de mesures aussi falsifiées avec une « démocratie d’opinion » sans une immense crédulité. On ne s’intéresse que depuis peu à la réalité du travail d’enquête [1]. Il faut vouloir croire pour ne pas perdre sa foi dans les sondages. En même temps, on comprend mieux l’effort des sondeurs pour contrôler les médias. Dans cette lutte, politique s’il en est, il s’agit d’empêcher les critiques de s’exprimer, de les déconsidérer, de les encadrer, de les circonvenir.

Il faut un présupposé d’universalité de l’opinion : tout le monde en aurait une sur tous les sujets. Tant pis si c’est manifestement faux. C’est un dogme auquel il est difficile de s’attaquer, sauf à être taxé d’hostilité à la démocratie, de même que discuter les dogmes religieux dans un temps passé exposait aux bûchers de l’Inquisition. On risque aujourd’hui beaucoup moins. Le dogme de l’universalité conduit aux interrogations les plus surprenantes pour peu que l’on rompe avec l’évidence de la banalité. Ainsi, en pleine affaire du Mediator, ce médicament du laboratoire Servier accusé d’avoir tué plusieurs centaines de personnes, on interrogeait des sondés sur les responsabilités quelques jours avant que l’IGAS rende son rapport. On objectera qu’il ne s’agissait pas de substituer un rapport d’opinion à une enquête d’experts : il n’empêche. En voulant évaluer le sentiment public, pour vendre du papier, pour les conseils en communication politique, on fait comme si les registres vulgaires et experts étaient homologues. D’ailleurs, des sondages peuvent se permettre de soumettre le jugement des experts à la non-expertise des sondés. On peut continuer à interroger sur le Mediator des gens qui n’ont pas lu le rapport de l’IGAS, comme on peut interroger sur le réchauffement climatique des sondés qui ne savent pas ce qu’est le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC).

Il ne s’agit pas d’opposer un principe de compétence scientifique à un principe démocratique, mais de marquer combien le principe d’opinion s’immisce dans des sujets qui relèvent d’autres registres. Les scandales offrent un autre exemple de la confusion. Dans l’affaire Woerth-Bettencourt, les sondeurs ont demandé à leurs échantillons représentatifs si le ministre Eric Woerth devait démissionner ; question reproduite pour les vacances en Tunisie de Michèle Alliot-Marie. On pourrait penser que c’est une affaire de droit et de responsabilité politique. En faire une affaire d’opinion est sans doute intéressant pour les politiques et les commentateurs, mais tend à objectiver un droit d’opinion équivalent à tout autre autorité.


On ne s’étonnera pas alors de l’invocation généralisée de l’opinion dans les commentaires journalistiques. Le point de vue se fonde alors sur la souveraineté de l’opinion collective. Chacun peut en tirer une conséquence pour soi, avec la souveraineté de l’opinion personnelle qui se déploie à longueur de forums Internet où tant de réactions ne s’encombrent ni de justification ni de démonstration : c’est ainsi parce que je le pense. Dans d’autres arènes, même savantes, des interventions commencent facilement par des formules qui indiquent moins la prudence que la légitimité du jugement. « Moi, je crois », « moi, je pense », amorcent les points de vue les plus catégoriques. Ils n’ont pas besoin de se fonder en raison. Le régime d’opinion est une expression non pas démocratique mais plutôt narcissique, qu’un slogan publicitaire avait décliné par cette formule : « Parce que je le vaux bien ». Ce régime est une nouvelle forme d’obscurantisme, puisqu’il suffit de croire pour s’opposer à toutes les démarches de la raison.

Notes

[1] Il faut signaler l’excellent livre de Rémy Caveng, Un laboratoire du « salariat libéral ». Les instituts de sondage, Editions du Croquant, Bellecombe-en-Bauges, 2011, 262 pages.

Friday, March 18, 2011

Nucléaire militaire : à quand le débat ? (III)

par Philippe Leymarie
pour http://blog.mondediplo.net

Sur la lancée des catastrophes au Japon, on se fait peur avec le nucléaire civil. Mais quid du militaire ? La « dissuasion » – qui absorbe un cinquième du budget des armées – reste l’alpha et l’oméga de la défense française, même si elle paraît en mal d’ennemi identifié. Mais, comme au sujet de l’Afghanistan ou de l’abandon de la défense européenne au profit d’un retour dans le giron américain de l’OTAN, pas de débat, ou presque, en France. Pas plus que sur le « bouclier » antimissile concocté par Washington, autour duquel les Européens vont bien devoir se positionner...
Le nucléaire français, civil comme militaire, est toujours resté mystérieux et opaque, apanage de l’Etat, maintenu sous le manteau du secret défense. C’est d’autant plus le cas pour les réacteurs des sous-marins nucléaires lanceurs d’engins (SNLE), des sous-marins nucléaires d’attaque (SNA) ou des obus nucléaires de la composante aérienne de la dissuasion (Rafale et Mirage 2000), même si, tout au long de la chaîne industrielle et militaire qui y concourt, on assure que toutes les précautions sont prises, les matériels renouvelés à temps, les délais de maintenance respectés, les procédures de contrôle et de décision rodées, recoupées, multipliées, etc.
En Grande-Bretagne, grâce à la déclassification récente d’un rapport de novembre 2009 sur le renouvellement des sous-marins nucléaires, on sait que les machines actuelles – 7 SNA et 4 SNLE – sont dangereuses, ou en tout cas « potentiellement vulnérables », comme l’écrivent ses experts du ministère de la défense de Londres (MOD). Le site Zone militaire signale que le rapport, initialement réservé aux « UK eyes only », a été sérieusement expurgé, avant d’être divulgué (PDF).
Le contre-amiral Andrew McFarlane, responsable de la sécurité nucléaire au ministère de la défense, y estime que « les pratiques britanniques actuelles sont très loin des bonnes pratiques couramment admises » ailleurs. Les réacteurs à eau pressurisée pourraient être sujets à « une défaillance structurelle du circuit primaire » : en cas de « libération de produits de fission hautement radioactifs » (c’est-à-dire, de fuite), il existerait « un risque significatif pour la vie de ceux qui sont à proximité et un danger pour la sécurité du public dans un rayon de 1,5 km autour » du submersible. Ces problèmes de réacteur pourraient aussi causer « la perte du contrôle de l’immersion », avec risque d’être envoyé par le fond !

Posture blairiste

Lors d’un colloque organisé fin janvier à Paris par la sénatrice communiste Michelle Demessine, il a été rappelé, par exemple, que la batterie d’accords signés en novembre dernier entre Paris et Londres – laquelle comporte pour la première fois un volet sur la dissuasion – revient pour la France à prendre en charge une partie des coûts de recherche britanniques dans le domaine nucléaire.
On comprend mieux, à la lecture de ce qui précède, pourquoi les Britanniques ont été intéressés par cette joint venture [1] Cette « entente frugale » a l’avantage, pour les Britanniques, de mettre de fait l’Europe hors jeu – ce qui est une constante de la diplomatie de Londres. L’accord permet à la Grande-Bretagne de renvoyer à plus tard une décision sur un démantèlement de son dispositif nucléaire, pour lequel plaidaient d’anciens responsables de la défense de ce pays, une opinion réticente, et… un budget militaire en baisse de 8 % cette année, avant d’autres révisions déchirantes.
Côté français, on peut se satisfaire d’avoir découplé, même en très petite partie, le dispositif britannique, jusqu’ici entièrement dépendant du parrain américain (qui fournit à son allié « caniche » les missiles Polaris, les plans, brevets, etc.). Et d’avoir, en s’alliant avec la seule autre puissance nucléaire européenne, mis à l’abri – si l’on peut dire – son propre dispositif de dissuasion, Paris remettant ainsi à plus tard un débat sur la dénucléarisation française. Et évitant donc de faire un geste supplémentaire en matière de désarmement (au risque d’un isolement diplomatique croissant, qui peut lui coûter cher).
Paris, bien que réintégré au commandement militaire de l’OTAN, ne participe pas à son comité des plans nucléaires, très largement dominé là encore par les Américains qui en sont le bras armé quasi unique. L’organisation transatlantique a entrepris à son tour une « revue des enjeux nucléaires », qui devrait déboucher à la fin de cette année. Entre-temps, une réunion à Paris des cinq puissances nucléaires traditionnelles est annoncée pour septembre prochain.
Ultra-suiviste, l’OTAN avait réaffirmé, lors de son sommet de novembre dernier à Lisbonne, que « tant qu’il y aurait des armes nucléaires, elle resterait une alliance nucléaire » : une mention exigée, et obtenue par la partie française. Dans le contexte européen, la posture très « blairiste » de Nicolas Sarkozy, le président français, a détonné, au moment où les quatre pays accueillant des armes nucléaires tactiques américaines en demandent au contraire le retrait.

Assurance tous risques ?

Ce n’est pas la tendance lourde du moment, considère le chercheur Bruno Tertrais [2], pour qui le « global zero » défendu par Barack Obama « a fait un flop ». Selon lui, « le vrai but d’Obama n’est pas le désarmement nucléaire, mais la lutte contre le terrorisme nucléaire ». L’affaiblissement de sa majorité au sénat interdira désormais au numéro un américain ce type de rhétorique. En outre, ses partenaires européens sont divisés sur le nucléaire : entre pays, et parfois même à l’intérieur des pays (comme en Allemagne).
Faute de débat sur un éventuel désarmement nucléaire français, partiel ou total, on ne pose pas non plus la question du transfert éventuel des crédits nucléaires sur le secteur conventionnel. L’engagement en Afghanistan a montré que les besoins peuvent être pressants : faute des matériels adéquats, il a fallu équiper les forces françaises en urgence (« crash programs »), en procédant à de coûteux achats sur étagères, pour les mettre à l’abri des mines posées par les talibans et leur fournir quelques drones d’observation.
Les partisans de la dissuasion rappellent qu’il n’y a pas eu de guerre entre grandes puissances depuis soixante-cinq ans : l’arme nucléaire, une sorte d’assurance tous risques, conçue pour ne pas avoir à être utilisée, y a largement contribué. Ils font remarquer que l’arsenal français actuel – qui a été réduit par étapes depuis vingt ans, au point d’être ramené à ce que les spécialistes appellent une « stricte suffisance » – n’est pas surdimensionné : un SNLE en moins, par exemple, et il n’y aura plus la possibilité d’assurer en permanence une patrouille à la mer. Ou que les 3 milliards d’euros annuels qui seraient libérés par une sortie du nucléaire militaire iraient sans doute au remboursement de la dette publique, et non à l’équipement des armées…

Maître du feu

Pour Alain Joxe [3], cette arme nucléaire ne sert à rien dans les conflits réels. « On ne peut s’en servir : une petite salve est déjà effrayante ! » Face aux soulèvements, on recourt aux kalachnikov, aux drones, pas aux bombes atomiques. Il ne sert à rien de donner l’illusion que la France a la même taille que de vraies grandes puissances comme l’Inde, alors que les Etats-Unis eux-mêmes perdent de l’influence, que la souveraineté bancaire paraît aussi forte ou supérieure à celle des Etats (et « on ne peut leur balancer une arme nucléaire ! »). Le chercheur conclut : « Comment se débarrasser de ce mythe », qui n’est plus adapté aux réalités du monde ?
« En dehors des cercles spécialisés, on ne sait plus très bien à quoi sert la dissuasion », renchérit Paul Quilès, ancien ministre socialiste de la défense : « Une assurance contre quoi exactement ? » Mais il invite à la prudence : « Opposer le monde réel du nucléaire au virtuel du désarmement, c’est porter le discrédit à la posture de type Obama, qui change tout de même du style Bush ». En France, « le président est maître du feu nucléaire, mais un parlement, des députés, pour quoi faire ? ».
L’Iran, pour Jacques Fath, responsable des relations internationales au PCF, a droit au développement du nucléaire civil ; il doit appliquer le Traité de non-prolifération (TNP), mais cela ne vaut que si son respect est exigé de tous, alors que certains pays se moquent des résolutions internationales depuis des dizaines d’années. Il faut remettre l’ONU au centre, refonder le système des Nations unies, « acquis décisif du XXe siècle », menacé aujourd’hui par les G8, G20, Davos, OTAN, etc., estime Jacques Fath.

Bouclier virtuel

« Le nucléaire militaire, arme de puissance, structure toute la géopolitique internationale. Le remettre en question, c’est s’en prendre à l’ordre du monde », fait valoir Arielle Denis, co-présidente du Mouvement de la Paix. Le TNP, soi-disant universel, est inégalitaire, violé par un de ses signataires (Iran), foulé aux pieds par les Etats nucléaires qui n’y ont jamais adhéré (Israël, Inde, Pakistan). Pourtant, d’anciens responsables de la nucléarisation du monde (les Henry Kissinger et d’autres) en sont venus à la prise de conscience que conserver ces arsenaux, aujourd’hui, est devenu dangereux...
A quoi s’ajoutent des interrogations sur le programme antimissile adopté également au sommet de l’OTAN de novembre à Lisbonne : selon le Mouvement de la Paix, il va « coûter cher, relancer la course aux armements, et porter un coup final à l’indépendance européenne ». On ne comprend d’ailleurs toujours pas très bien, au stade actuel, comment, pourquoi, et avec qui sera mené ce projet, même si on voit bien les profits qu’en attend le lobby militaro-industriel du nucléaire, élément moteur de l’économie américaine. Certes, il sert de message à l’Iran : « Vos missiles ne serviront à rien, on pourra les arrêter. » Mais on ne sait toujours pas si cette garantie de dissuasion sera valable pour toute l’Europe.
Pour l’heure, le bouclier antimissile est virtuel. Les 200 millions de dollars de budget annoncés par l’OTAN ne représentent que le coût de la liaison entre le système préparé par les Américains, avec les moyens antimissiles des Européens. Mais cela en vaut-il la peine, alors qu’existe déjà un dispositif de dissuasion nucléaire ? Est-ce, là aussi, une alternative adaptée et crédible, face aux types de menaces qui se profilent ? Beaucoup plus de questions que de réponses...

Notes

[1] Dans un entretien accordé au quotidien Le Télégramme, le chef d’état-major de la marine française a précisé qu’un sous-marin français est passé récemment « sous commandement britannique dans le grand Nord pour surveiller de plus près les Russes » – une démarche qui « témoigne d’un niveau de confiance élevé entre les pays concernés ».
[2] Membre de la Fondation pour la recherche stratégique, auteur de La Menace nucléaire, Armand Colin, Paris, 2011, 160 pages, 14,90 euros.
[3] Directeur d’études à l’Ecole des hautes études en sciences sociales (EHESS) et président du Centre interdisciplinaire de recherches sur la paix et d’études stratégiques (CIRPES).

Nucléaire militaire : à quand le débat ? (III)

par Philippe Leymarie
pour http://blog.mondediplo.net

Sur la lancée des catastrophes au Japon, on se fait peur avec le nucléaire civil. Mais quid du militaire ? La « dissuasion » – qui absorbe un cinquième du budget des armées – reste l’alpha et l’oméga de la défense française, même si elle paraît en mal d’ennemi identifié. Mais, comme au sujet de l’Afghanistan ou de l’abandon de la défense européenne au profit d’un retour dans le giron américain de l’OTAN, pas de débat, ou presque, en France. Pas plus que sur le « bouclier » antimissile concocté par Washington, autour duquel les Européens vont bien devoir se positionner...
Le nucléaire français, civil comme militaire, est toujours resté mystérieux et opaque, apanage de l’Etat, maintenu sous le manteau du secret défense. C’est d’autant plus le cas pour les réacteurs des sous-marins nucléaires lanceurs d’engins (SNLE), des sous-marins nucléaires d’attaque (SNA) ou des obus nucléaires de la composante aérienne de la dissuasion (Rafale et Mirage 2000), même si, tout au long de la chaîne industrielle et militaire qui y concourt, on assure que toutes les précautions sont prises, les matériels renouvelés à temps, les délais de maintenance respectés, les procédures de contrôle et de décision rodées, recoupées, multipliées, etc.
En Grande-Bretagne, grâce à la déclassification récente d’un rapport de novembre 2009 sur le renouvellement des sous-marins nucléaires, on sait que les machines actuelles – 7 SNA et 4 SNLE – sont dangereuses, ou en tout cas « potentiellement vulnérables », comme l’écrivent ses experts du ministère de la défense de Londres (MOD). Le site Zone militaire signale que le rapport, initialement réservé aux « UK eyes only », a été sérieusement expurgé, avant d’être divulgué (PDF).
Le contre-amiral Andrew McFarlane, responsable de la sécurité nucléaire au ministère de la défense, y estime que « les pratiques britanniques actuelles sont très loin des bonnes pratiques couramment admises » ailleurs. Les réacteurs à eau pressurisée pourraient être sujets à « une défaillance structurelle du circuit primaire » : en cas de « libération de produits de fission hautement radioactifs » (c’est-à-dire, de fuite), il existerait « un risque significatif pour la vie de ceux qui sont à proximité et un danger pour la sécurité du public dans un rayon de 1,5 km autour » du submersible. Ces problèmes de réacteur pourraient aussi causer « la perte du contrôle de l’immersion », avec risque d’être envoyé par le fond !

Posture blairiste

Lors d’un colloque organisé fin janvier à Paris par la sénatrice communiste Michelle Demessine, il a été rappelé, par exemple, que la batterie d’accords signés en novembre dernier entre Paris et Londres – laquelle comporte pour la première fois un volet sur la dissuasion – revient pour la France à prendre en charge une partie des coûts de recherche britanniques dans le domaine nucléaire.
On comprend mieux, à la lecture de ce qui précède, pourquoi les Britanniques ont été intéressés par cette joint venture [1] Cette « entente frugale » a l’avantage, pour les Britanniques, de mettre de fait l’Europe hors jeu – ce qui est une constante de la diplomatie de Londres. L’accord permet à la Grande-Bretagne de renvoyer à plus tard une décision sur un démantèlement de son dispositif nucléaire, pour lequel plaidaient d’anciens responsables de la défense de ce pays, une opinion réticente, et… un budget militaire en baisse de 8 % cette année, avant d’autres révisions déchirantes.
Côté français, on peut se satisfaire d’avoir découplé, même en très petite partie, le dispositif britannique, jusqu’ici entièrement dépendant du parrain américain (qui fournit à son allié « caniche » les missiles Polaris, les plans, brevets, etc.). Et d’avoir, en s’alliant avec la seule autre puissance nucléaire européenne, mis à l’abri – si l’on peut dire – son propre dispositif de dissuasion, Paris remettant ainsi à plus tard un débat sur la dénucléarisation française. Et évitant donc de faire un geste supplémentaire en matière de désarmement (au risque d’un isolement diplomatique croissant, qui peut lui coûter cher).
Paris, bien que réintégré au commandement militaire de l’OTAN, ne participe pas à son comité des plans nucléaires, très largement dominé là encore par les Américains qui en sont le bras armé quasi unique. L’organisation transatlantique a entrepris à son tour une « revue des enjeux nucléaires », qui devrait déboucher à la fin de cette année. Entre-temps, une réunion à Paris des cinq puissances nucléaires traditionnelles est annoncée pour septembre prochain.
Ultra-suiviste, l’OTAN avait réaffirmé, lors de son sommet de novembre dernier à Lisbonne, que « tant qu’il y aurait des armes nucléaires, elle resterait une alliance nucléaire » : une mention exigée, et obtenue par la partie française. Dans le contexte européen, la posture très « blairiste » de Nicolas Sarkozy, le président français, a détonné, au moment où les quatre pays accueillant des armes nucléaires tactiques américaines en demandent au contraire le retrait.

Assurance tous risques ?

Ce n’est pas la tendance lourde du moment, considère le chercheur Bruno Tertrais [2], pour qui le « global zero » défendu par Barack Obama « a fait un flop ». Selon lui, « le vrai but d’Obama n’est pas le désarmement nucléaire, mais la lutte contre le terrorisme nucléaire ». L’affaiblissement de sa majorité au sénat interdira désormais au numéro un américain ce type de rhétorique. En outre, ses partenaires européens sont divisés sur le nucléaire : entre pays, et parfois même à l’intérieur des pays (comme en Allemagne).
Faute de débat sur un éventuel désarmement nucléaire français, partiel ou total, on ne pose pas non plus la question du transfert éventuel des crédits nucléaires sur le secteur conventionnel. L’engagement en Afghanistan a montré que les besoins peuvent être pressants : faute des matériels adéquats, il a fallu équiper les forces françaises en urgence (« crash programs »), en procédant à de coûteux achats sur étagères, pour les mettre à l’abri des mines posées par les talibans et leur fournir quelques drones d’observation.
Les partisans de la dissuasion rappellent qu’il n’y a pas eu de guerre entre grandes puissances depuis soixante-cinq ans : l’arme nucléaire, une sorte d’assurance tous risques, conçue pour ne pas avoir à être utilisée, y a largement contribué. Ils font remarquer que l’arsenal français actuel – qui a été réduit par étapes depuis vingt ans, au point d’être ramené à ce que les spécialistes appellent une « stricte suffisance » – n’est pas surdimensionné : un SNLE en moins, par exemple, et il n’y aura plus la possibilité d’assurer en permanence une patrouille à la mer. Ou que les 3 milliards d’euros annuels qui seraient libérés par une sortie du nucléaire militaire iraient sans doute au remboursement de la dette publique, et non à l’équipement des armées…

Maître du feu

Pour Alain Joxe [3], cette arme nucléaire ne sert à rien dans les conflits réels. « On ne peut s’en servir : une petite salve est déjà effrayante ! » Face aux soulèvements, on recourt aux kalachnikov, aux drones, pas aux bombes atomiques. Il ne sert à rien de donner l’illusion que la France a la même taille que de vraies grandes puissances comme l’Inde, alors que les Etats-Unis eux-mêmes perdent de l’influence, que la souveraineté bancaire paraît aussi forte ou supérieure à celle des Etats (et « on ne peut leur balancer une arme nucléaire ! »). Le chercheur conclut : « Comment se débarrasser de ce mythe », qui n’est plus adapté aux réalités du monde ?
« En dehors des cercles spécialisés, on ne sait plus très bien à quoi sert la dissuasion », renchérit Paul Quilès, ancien ministre socialiste de la défense : « Une assurance contre quoi exactement ? » Mais il invite à la prudence : « Opposer le monde réel du nucléaire au virtuel du désarmement, c’est porter le discrédit à la posture de type Obama, qui change tout de même du style Bush ». En France, « le président est maître du feu nucléaire, mais un parlement, des députés, pour quoi faire ? ».
L’Iran, pour Jacques Fath, responsable des relations internationales au PCF, a droit au développement du nucléaire civil ; il doit appliquer le Traité de non-prolifération (TNP), mais cela ne vaut que si son respect est exigé de tous, alors que certains pays se moquent des résolutions internationales depuis des dizaines d’années. Il faut remettre l’ONU au centre, refonder le système des Nations unies, « acquis décisif du XXe siècle », menacé aujourd’hui par les G8, G20, Davos, OTAN, etc., estime Jacques Fath.

Bouclier virtuel

« Le nucléaire militaire, arme de puissance, structure toute la géopolitique internationale. Le remettre en question, c’est s’en prendre à l’ordre du monde », fait valoir Arielle Denis, co-présidente du Mouvement de la Paix. Le TNP, soi-disant universel, est inégalitaire, violé par un de ses signataires (Iran), foulé aux pieds par les Etats nucléaires qui n’y ont jamais adhéré (Israël, Inde, Pakistan). Pourtant, d’anciens responsables de la nucléarisation du monde (les Henry Kissinger et d’autres) en sont venus à la prise de conscience que conserver ces arsenaux, aujourd’hui, est devenu dangereux...
A quoi s’ajoutent des interrogations sur le programme antimissile adopté également au sommet de l’OTAN de novembre à Lisbonne : selon le Mouvement de la Paix, il va « coûter cher, relancer la course aux armements, et porter un coup final à l’indépendance européenne ». On ne comprend d’ailleurs toujours pas très bien, au stade actuel, comment, pourquoi, et avec qui sera mené ce projet, même si on voit bien les profits qu’en attend le lobby militaro-industriel du nucléaire, élément moteur de l’économie américaine. Certes, il sert de message à l’Iran : « Vos missiles ne serviront à rien, on pourra les arrêter. » Mais on ne sait toujours pas si cette garantie de dissuasion sera valable pour toute l’Europe.
Pour l’heure, le bouclier antimissile est virtuel. Les 200 millions de dollars de budget annoncés par l’OTAN ne représentent que le coût de la liaison entre le système préparé par les Américains, avec les moyens antimissiles des Européens. Mais cela en vaut-il la peine, alors qu’existe déjà un dispositif de dissuasion nucléaire ? Est-ce, là aussi, une alternative adaptée et crédible, face aux types de menaces qui se profilent ? Beaucoup plus de questions que de réponses...

Notes

[1] Dans un entretien accordé au quotidien Le Télégramme, le chef d’état-major de la marine française a précisé qu’un sous-marin français est passé récemment « sous commandement britannique dans le grand Nord pour surveiller de plus près les Russes » – une démarche qui « témoigne d’un niveau de confiance élevé entre les pays concernés ».
[2] Membre de la Fondation pour la recherche stratégique, auteur de La Menace nucléaire, Armand Colin, Paris, 2011, 160 pages, 14,90 euros.
[3] Directeur d’études à l’Ecole des hautes études en sciences sociales (EHESS) et président du Centre interdisciplinaire de recherches sur la paix et d’études stratégiques (CIRPES).

Thursday, March 3, 2011

La menace iranienne

Par Noam Chomsky
Chomsky.info, 2 juillet 2010
Traduction et notes par Jc Mourrat, 11 février 2011 
 
 
La terrible menace iranienne est largement reconnue comme le problème de politique internationale le plus important pour le gouvernement d'Obama. Le général Petraeus a informé le Comité sénatorial des forces armées en mars 2010 que "le régime iranien est la principale menace étatique pour la stabilité" dans la sphère d'influence du US Central Command [1], le Moyen-Orient et l'Asie centrale, la principale région du monde intéressant les Etats-Unis. Le terme "stabilité" a ici son sens technique usuel : fermement sous contrôle étasunien. En juin 2010, le Congrès des Etats-Unis a renforcé les sanctions contre l'Iran, avec des peines encore plus sévères contre les entreprises étrangères [2]. Le gouvernement Obama augmente rapidement sa capacité d'attaque sur l'île africaine de Diego Garcia, revendiquée par le Royaume-Uni, qui avait expulsé la population pour permettre aux Etats-Unis de construire une base militaire pour les attaques dans la zone d'action du Central Command. L'US Navy rapporte avoir envoyé un navire ravitailleur de sous-marins vers l'île, pour des sous-marins à propulsion nucléaire équipés de missiles guidés Tomahawk pouvant porter des têtes nucléaires. Chaque sous-marin a la force de frappe d'un groupe de combat aéronaval typique. Selon un rapport de cargaison de la US Navy obtenu par le Sunday Herald de Glasgow [3], l'équipement militaire expédié par Obama comprend 387 "bunker busters" [4], servant à détruire les structures souterraines renforcées. Le projet de développement de ces bombes, les plus puissantes de l'arsenal après les bombes nucléaires, avait été inité sous l'administration Bush, mais languissait. A sa prise de pouvoir, Obama a immédiatement accéléré le projet, et ces bombes sont sur le point d'être déployées plusieurs années en avance sur les prévisions, visant spécifiquement l'Iran.
"Ils se préparent totalement pour la destruction de l'Iran", selon Dan Plesch, directeur du Centre d'études internationales et de diplomatie de l'université de Londres [5]. "Les bombardiers et missiles de longue portée étasuniens sont prêts pour détruire 10 000 cibles en Iran en quelques heures", dit-il. "La force de frappe des Etats-Unis a quadruplé depuis 2003", accélérant sous Obama.
La presse arabe raporte qu'une flotte étasunienne (avec un navire israëlien) est passée par le canal de Suez en route pour le golfe persique [6], où sa mission est de "mettre en oeuvre les sanctions contre l'Iran et superviser les bateaux en provenance ou à destination de l'Iran." Des medias britanniques et israëliens rapportent que l'Arabie Saoudite garantit à Israël un couloir de passage pour bombarder l'Iran (démenti par l'Arabie Saoudite) [7]. De retour d'Afghanistan pour assurer aux pays de l'OTAN que les Etat-Unis maintiendraient leur engagement après le remplacement du général McChrystal par son supérieur, le général Petraeus, le président du Comité des chefs d’États-majors interarmées [8] Michael Mullen s'est rendu en Israël pour rencontrer le chef des forces armées israëliennes Gabi Ashkenazi, les hauts responsables militaires ainsi que les services de renseignement, poursuivant la coopération stratégique entre Israël et les Etats-Unis. La rencontre a porté sur "la préparation, par Israël et les Etats-Unis, à la possibilité d'un Iran nucléarisé", selon Haaretz, Mullen insistant sur le fait qu'il "cherche toujours à voir les problèmes sous la perspective israëlienne." Mullen et Ashkenazi maintiennent un contact régulier par une ligne téléphonique sécurisée.
Les menaces grandissantes d'action militaire contre l'Iran sont bien sûr en violation de la Charte des Nations unies, et en violation spécifique de la résolution 1887 du Conseil de sécurité de septembre 2009, qui réaffirme l'appel à tous les Etats à résoudre pacifiquement les différends liés au nucléaire, en accord avec la Charte, qui bannit l'usage ou la menace de la force.
Certains analystes qui semblent être pris au sérieux décrivent la menace iranienne en termes apocalyptiques. Amitai Etzioni prévient que "les Etats-Unis devront affronter l'Iran ou abandonner le Moyen-Orient", rien de moins. Si le programme nucléaire iranien se poursuit, affirme-t-il, la Turquie, l'Arabie Saoudite et d'autres Etats vont "se déplacer vers" la nouvelle "superpuissance" iranienne. Dans une rhétorique moins fiévreuse, une alliance régionale indépendante des Etats-Unis pourrait prendre forme. Dans le journal militaire étasunien Military review, Etzioni exhorte à une attaque étasunienne qui ciblerait non seulement les équipements nucléaires iraniens, mais aussi les équipements militaires non nucléaires, y compris l'infrastructure — c'est-à-dire la société civile. "Cette sorte d'action militaire est semblable aux sanctions : faire "mal" pour faire changer de comportement, mais par des moyens beaucoup plus puissants."
Mettant de côté ces discours enflammés, qu'est-ce exactement que la menace iranienne ? Une réponse qui fait autorité est donnée par le rapport de l'armée et des services de renseignement pour le Congrès d'avril 2010 [9].
Le régime clérical brutal iranien est assurément une menace pour son propre peuple, bien qu'il ne soit pas très haut placé dans la liste sur ce point en comparaison des alliés des Etats-Unis de la région. Mais ce n'est pas ce qui préoccupe l'armée et le renseignement. Ils sont plutôt préoccupés par la menace que l'Iran représente pour la région et le monde.
Le rapport exprime clairement que la menace iranienne n'est pas d'ordre militaire. Les dépenses militaires de l'Iran sont "relativement basses comparées au reste de la région", et bien sûr minuscules comparées à celles des Etats-Unis. La doctrine militaire iranienne est strictement "défensive, conçue pour ralentir une invasion et forcer une solution diplomatique à des hostilités." L'Iran a seulement "une capacité de projection de forces limitée hors de ses frontières". Concernant l'option nucléaire, "le programme nucléaire de l'Iran, et sa volonté de laisser ouverte la possibilité de développer des armes nucléaires, sont un élément central de sa stratégie de dissuasion."
Même si la menace iranienne n'est pas une agression militaire, cela ne veut pas dire qu'elle pourrait être tolérable pour Washington. La capacité de dissuasion iranienne est considérée comme un exercice illégitime de souveraineté, interférant avec les grands desseins étasuniens. Spécifiquement, elle menace le contrôle des ressources énergétiques du Moyen-Orient par les Etats-Unis, une haute priorité depuis la seconde guerre mondiale. Comme l'a fait remarquer une personalité influente, exprimant ainsi un point de vue courant, le contrôle de ces ressources donne "un contrôle considérable sur le monde" (A.A. Berle).
Mais la menace de l'Iran va au delà de la dissuasion. L'Iran cherche aussi a étendre son influence. Son "plan quinquennal actuel cherche a étendre les relations bilatérales, régionales et internationales, à renforcer les liens de l'Iran avec les Etats amis, et augmenter ses capacités de défense et de dissuasion. Dans la lignée de ce plan, l'Iran cherche à gagner en importance, en contrant l'influence étasunienne et développant des liens avec les acteurs régionaux, tout en défendant la solidarité islamique." En bref, l'Iran cherche à "déstabiliser" la région, dans le sens technique du terme utilisé par le général Petraeus. L'invasion et l'occupation militaire des pays voisins de l'Iran par les Etats-Unis est la "stabilisation". Les efforts de l'Iran pour étendre son influence aux pays voisins est la "déstabilisation", donc clairement illégitime. Il faut remarquer qu'une utilisation aussi révélatrice des termes est banale. Ainsi, l'expert en relations étrangères renommé James Chace, ancien éditeur du journal Foreign Affairs [10], utilisait également le terme "stabilité" dans son sens technique quand il expliquait que pour retrouver la "stabilité" au Chili, il était nécessaire de "déstabiliser" le pays (en renversant le gouvernement élu d'Allende pour y installer la dictature de Pinochet).
Au-delà de ces crimes, l'Iran participe et soutient le terrorisme, poursuit le rapport. Les Gardiens de la révolution "sont derrière certaines des attaques terroristes les plus meurtrières des trois décennies", notamment des attaques contre des installations militaires étasuniennes, et "beaucoup d'attaques insurgées contre les forces de sécurité iraquiennes et de la Coalition en Iraq depuis 2003." De plus, l'Iran soutient le Hezbollah et le Hamas, les forces politiques majeures an Liban et en Palestine — si les élections ont une quelconque importance. La coalition formée autour du Hezbollah a rassemblé le vote populaire lors des dernières élections libanaises, en 2009. Le Hamas a gagné les élections palestiniennes de 2006, forçant les Etats-Unis et Israël à mettre en place le blocus brutal de la bande de Gaza, pour punir les mécréants d'avoir mal voté lors d'élections libres. Ce sont les seules élections relativement libres du monde arabe. Il est normal pour l'élite de redouter la menace démocratique et d'agir pour la contenir, mais le cas est ici frappant, particulièrement en comparaison avec le fort soutien étasunien pour les dictatures de la région, mis en avant par Obama et ses éloges pour le brutal dictateur égyptien Mubarak, alors qu'il se rendait au Caire pour donner son célèbre discours adressé au monde musulman.
Les actes terroristes du Hamas et du Hezbollah font pâle figure en comparaison du terrorisme israëlo-étasunien dans la région, mais méritent tout de même notre attention.
Le 25 mai, le Liban a fêté le jour de la Libération, commémorant le retrait des troupes israëliennes du sud du Liban après 22 ans d'occupation, par suite de la résistance du Hezbollah — décrite par les autorités israëliennes commes une "agression iranienne" contre Israël dans le Liban sous occupation israëlienne (Ephraim Sneh). Voilà un autre exemple de rhétorique impériale courante. Ainsi, le président John F. Kennedy condamnait "l'assaut de l'intérieur" au Sud Vietnam, "qui est orchestré depuis le Nord". Cet assaut criminel par la résistance sud-vietnamienne contre les bombardiers, les armes chimiques, les programmes pour ammener les paysans dans ce qui s'apparentait à des camps de concentration, et d'autres mesures aussi insignifiantes prises par Kennedy furent dénoncées comme une "aggression interne" par l'ambassadeur étasunien aux Nations unies, le héros libéral Adlai Stevenson. Le soutien nord-vietnamien pour leurs compatriotes du Sud occupé par les Etats-Unis est une aggression, une interférence intolérable avec la vertueuse mission de Washington. Les conseillers de Kennedy Arthur Schlesinger et Theodore Sorenson, considérés comme des opposants à la guerre, faisaient l'éloge de l'intervention étasunienne visant à renverser l'"aggression" au Sud Vietnam — par la résistance locale, comme ils le savaient, au moins s'ils lisaient les rapports des services de renseignement. En 1955, le Comité des chefs d’États-majors interarmées des Etats-Unis avait défini plusieurs types d'"aggression", y compris "aggression autre qu'armée, c'est-à-dire, guerre politique, ou subversion." Par exemple, un soulèvement intérieur contre un Etat policier imposé par les Etats-Unis, ou des élections donnant le mauvais résultat. Une telle utilisation des termes est aussi courante dans les commentaires académiques ou politiques, et ont un sens sous l'hypothèse en vigueur que "Le monde nous appartient".
Le Hamas résiste à l'occupation militaire d'Israël et à ses actions violentes et illégales dans les territoires occupés. Il est accusé de refuser de reconnaître Israël (les partis politiques ne reconnaissent pas les Etats). En comparaison, les Etats-Unis et Israël non seulement ne reconnaissent pas la Palestine, mais ont toujours agit avec fermeté pour s'assurer que la Palestine ne pourra jamais exister sous une forme significative. Le parti au pouvoir en Israël, dans son programme de campagne de 1999, interdit l'existence de tout Etat palestinien — un pas supplémentaire vers le compromis, depuis la position officielle des Etats-Unis et Israël une décennie auparavant, assurant qu'il ne pouvait pas y avoir "un Etat palestinien supplémentaire" entre Israël et la Jordanie, ce dernier étant décrété "Etat palestinien", quoi qu'en pensent les ignorants habitant ou gouvernant ce pays.
Le Hamas est accusé de lancer des roquettes sur les implantations israëliennes, sans conteste des actes criminels, mais qui font pâle figure devant la violence d'Israël à Gaza, sans parler d'ailleurs. Sur ce point, il faut garder en mémoire que les Etats-Unis et Israël savent exactement comment mettre fin à la terreur qu'ils déplorent avec tant de passion. Israël reconnaît officiellement qu'il n'y avait pas de tirs de roquettes du Hamas tant qu'Israël respectait partiellement la trêve avec le Hamas de 2008 [11]. Israël a rejeté l'offre du Hamas de renouveler la trêve, préférant lancer l'"opération plomb durci" contre Gaza en décembre 2008, avec total soutien étasunien, une aggression meurtrière exceptionnelle sans le moindre prétexte moral ou légal crédible.
Le modèle de démocratie dans le monde musulman, malgré certains problèmes sérieux, est la Turquie, qui a des élections relativement libres, et a été l'objet de critiques sévères de la part des Etats-Unis. Le cas le plus extrême a été lorsque le gouvernement a suivi l'avis de 95% de la population en refusant de participer à l'invasion de l'Iraq, provoquant la condamnation sévère de Washington pour son incapacité à comprendre comment un gouvernement démocratique doit se comporter : selon notre idée de la démocratie, la voix du Maître détermine les choix politiques, pas l'opinion presque unanime de la population.
Le gouvernement Obama était également furieux lorsque la Turquie s'est jointe au Brésil pour trouver un accord avec l'Iran visant à restreindre sa capacité à enrichir de l'uranium. Obama avait loué l'initiative dans une lettre au président brésilien Lula da Silva, supposant apparemment qu'elle allait échouer et donnerait ainsi une arme de propagande contre l'Iran. Lorsque l'initiative a abouti, les Etats-Unis étaient furieux, et l'ont rapidement sapée en lançant une résolution du Conseil de sécurité comportant de nouvelles sanctions contre l'Iran, des sanctions si dépourvues de sens que la Chine a joyeusement soutenu la résolution — reconnaissant que les sanctions pourraient seulement empêcher les intérêts occidentaux d'être en compétition avec la Chine pour les ressources iraniennes. Une nouvelle fois, Washington a agi sans détours pour s'assurer que personne ne pourrait gêner le contrôle de la région par les Etats-Unis.
Sans surprise, la Turquie (comme le Brésil) a voté contre la motion étasunienne de sanctions au Conseil de sécurité. L'autre pays membre de la région, le Liban, s'est abstenu. Ces actions ont causé davantage de consternation à Washington. Philip Gordon, responsable sous l'administration Obama des relations diplomatiques avec l'Europe, a prévenu la Turquie que les Etats-Unis ne comprenaient pas ses actions, et que la Turquie devait "démontrer son implication dans le partenariat avec l'Occident", rapporte Associated Press, "un rappel à l'ordre rare pour un allié crucial de l'OTAN" [12].
La classe politique comprend très bien. Steven A. Cook, un universitaire du Conseil des relations étrangères, a observé que la question centrale est : "comment garde-t-on les Turcs à leur place ?" — à suivre les ordres comme de bons démocrates. Un gros titre du New York Times captura le sentiment général : "l'accord iranien, point noir de l'héritage du leader brésilien". En résumé, faites ce qu'on vous dit, sinon...
Rien n'indique que d'autres pays de la région soutiennent les sanctions étasuniennes davantage que la Turquie. Par exemple, le Pakistan et l'Iran se sont rencontrés en Turquie pour signer un accord concernant un nouveau gazoduc [13]. Encore plus préoccupant pour les Etats-Unis, le gazoduc pourrait être étendu jusqu'en Inde. L'accord des Etats-Unis avec l'Inde soutenant son programme nucléaire — et indirectement, son programme d'armes nucléaires — avait pour but d'empêcher l'Inde d'être reliée à ce gazoduc, selon Moeed Yusuf, un conseiller sur l'Asie du Sud auprès de l'Institut des Etats-Unis pour la paix, exprimant un point de vue courant. L'Inde et le Pakistan sont deux des trois puissances nucléaires ayant refusé de signer le Traité de non-prolifération (TNP), le troisième étant Israël. Tous ont développé des armes nucléaires avec le soutien des Etats-Unis, et continuent de le faire.
Aucune personne saine d'esprit ne souhaite que l'Iran développe des armes nucléaires; ou qui que ce soit. Une façon simple d'atténuer ou d'éliminer cette menace est d'établir une Zone exempte d'armes nucléaires (ZEAN) au Moyen-Orient. La question a été soulevée (une nouvelle fois) à la conférence du TNP au siège des Nations unies en mai 2010. L'Egypte, qui menait les 118 pays du Mouvement des non-alignés, proposa que la conférence soutienne un appel à négociations en 2011 concernant une ZEAN au Moyen-Orient, comme convenu par l'Occident, y compris les Etats-Unis, lors de conférence de révision du TNP de 1995.
Washington est toujours formellement d'accord, mais insiste pour qu'Israël en soit exemptée. L'heure n'est pas encore venue de créer la zone, a déclaré la Secrétaire d'Etat Hillary Clinton lors de la conférence du TNP, tandis que Washington soutenait qu'aucune proposition ne pourrait être acceptée si elle exigeait de placer le programme nucléaire israëlien sous le contrôle de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), ou si elle obligeait des signataires du TNP, en particulier Washington, à divulguer les informations concernant "les activités et équipements nucléaires israëliens, incluant les informations concernant de précédents transferts nucléaires vers Israël" [14]. La méthode d'Obama pour esquiver le problème est d'adopter la position d'Israël, selon laquelle toute proposition doit être conditionnée à un vaste accord de paix, que les Etats-Unis peuvent repousser indéfiniment, comme ils l'ont fait ces 35 dernières années à de rares et passagères exceptions près.
Au même moment, Yukiya Amano, directeur général de l'AIEA, demandait aux ministres des affaires étrangères des 151 pays membres de faire savoir leur point de vue sur comment mettre en application une résolution demandant à Israël d'adhérer au TNP et de permettre l'inspection de ses installations nucléaires par l'AIEA, selon Associated Press.
Il est rarement noté que les Etats-Unis et le Royaume-Uni ont une responsabilité particulière pour travailler à l'établissement d'une ZEAN au Moyen-Orient. A la recherche d'une maigre couverture légale pour leur invasion de l'Iraq de 2003, ils firent appel à la résolution 687 du Conseil de sécurité (1991), qui appelait l'Iraq à mettre un terme au développement d'armes de destruction massive. Les Etats-Unis et le Royaume-Uni prétendirent que l'Iraq n'avait pas respecté la résolution. Il n'est pas nécessaire de s'attarder sur cette excuse, mais cette résolution engage ses signataires vers l'établissement d'une ZEAN au Moyen-Orient.
Entre parenthèses, ajoutons que l'insistance des Etats-Unis de maintenir ses installations nucléaires à Diego Garcia sape la ZEAN mise en place par l'Union africaine, et de même, Washington bloque une ZEAN du Pacifique en excluant ses territoires de la région.
La rhétorique engagée d'Obama vis-à-vis de la non-prolifération a reçu beaucoup d'éloges, y compris un prix Nobel. Une action concrète dans ce sens est l'établissement de ZEAN. Une autre est de ne plus soutenir les programmes nucléaires des trois pays non signataires du TNP. Comme souvent, la rhétorique et l'action sont en désaccord, en fait en contradition directe dans ce cas, des faits auxquels on porte peu d'attention, comme la plupart de ce qui vient d'être rappelé ici.
Au lieu de prendre des mesures concrètes visant à réduire la vraiment terrible menace de prolifération des armes nucléaires, les Etats-Unis entreprennent des actions majeures visant à renforcer le contrôle étasunien sur le Moyen-Orient, région vitale de production de pétrole, par la violence si d'autres moyens ne suffisent pas. C'est compréhensible et même raisonnable, sous la doctrine impériale en vigueur, quelles qu'en soient les conséquences. Voilà une nouvelle illustration de "l'injustice sauvage des Européens" que déplorait Adam Smith en 1776, le centre de commandement ayant depuis traversé l'océan vers leur ancienne colonie.
  1. Le US Central Command est l'un des dix Commandements interarmées de combat ("Unified Combattant Command") du département de la défense étasunien. Six d'entre eux ont une zone géographique d'action spécifique ("area of responsibility"), dont le US Central Command.
  2. Il s'agit du Comprehensive Iran Sanctions, Accountability, and Divestment Act of 2010. [lien]
  3. Rob Edward. Final destination, Iran ? The Herald, 14 mars 2010. [lien]
  4. En anglais "Massive ordnance penetrator", il s'agit d'une bombe anti-bunker de 13 600kg, beaucoup plus grosse que la bombe anti-bunker qui pénètre le plus profondément actuellement, faisant "seulement" 2 270 kg. [lien]
  5. Voir la référence [3].
  6. Jack Khoury. Report: U.S., Israeli warships cross Suez Canal toward Red Sea. Haaretz.com, 19 juin 2010. [lien]
  7. Hugh Tomlinson. Saudi Arabia gives Israel clear skies to attack Iranian nuclear sites. The Times, 12 juin 2010. [lien]
  8. En anglais "Joint Chiefs of Staff", ce comité est formé de haut gradés des forces armées des Etats-Unis, chargés de conseiller le gouvernement.
  9. Lieutenant General Ronald L. Burgess, Director, Defense Intelligence Agency. Statement before the Committee on Armed Services, US Senate, 14 Avril 2010. Unclassified Report on Military Power of Iran, Avril 2010. John J. Kruzel, American Forces Press Service, "Report to Congress Outlines Iranian Threats," Avril 2010, (note dans la version originale). [lien]
  10. Foreign Affairs est un bimestriel influent traitant de politique étrangère et de relations internationales, qualifié par Chomsky de "main establishment journal".
  11. Voir le rapport du Israeli Intelligence and Terrorism Centre [lien] ou l'interview de Mark Regev, porte-parole du premier ministre israëlien [lien].
  12. Associated Press. U.S.: Turkey must prove its commitment to the West. Haaretz.com, 26 juin 2010. [lien]
  13. Zeeshan Haider. Pakistan, Iran sign deal on natural gas pipeline. Reuters, 17 mars 2010. [lien]
  14. Eli Lake. Clinton in struggle for Israel’s nuke secret. The Washington Times, 3 mai 2010. [lien]

La menace iranienne

Par Noam Chomsky
Chomsky.info, 2 juillet 2010
Traduction et notes par Jc Mourrat, 11 février 2011 
 
 
La terrible menace iranienne est largement reconnue comme le problème de politique internationale le plus important pour le gouvernement d'Obama. Le général Petraeus a informé le Comité sénatorial des forces armées en mars 2010 que "le régime iranien est la principale menace étatique pour la stabilité" dans la sphère d'influence du US Central Command [1], le Moyen-Orient et l'Asie centrale, la principale région du monde intéressant les Etats-Unis. Le terme "stabilité" a ici son sens technique usuel : fermement sous contrôle étasunien. En juin 2010, le Congrès des Etats-Unis a renforcé les sanctions contre l'Iran, avec des peines encore plus sévères contre les entreprises étrangères [2]. Le gouvernement Obama augmente rapidement sa capacité d'attaque sur l'île africaine de Diego Garcia, revendiquée par le Royaume-Uni, qui avait expulsé la population pour permettre aux Etats-Unis de construire une base militaire pour les attaques dans la zone d'action du Central Command. L'US Navy rapporte avoir envoyé un navire ravitailleur de sous-marins vers l'île, pour des sous-marins à propulsion nucléaire équipés de missiles guidés Tomahawk pouvant porter des têtes nucléaires. Chaque sous-marin a la force de frappe d'un groupe de combat aéronaval typique. Selon un rapport de cargaison de la US Navy obtenu par le Sunday Herald de Glasgow [3], l'équipement militaire expédié par Obama comprend 387 "bunker busters" [4], servant à détruire les structures souterraines renforcées. Le projet de développement de ces bombes, les plus puissantes de l'arsenal après les bombes nucléaires, avait été inité sous l'administration Bush, mais languissait. A sa prise de pouvoir, Obama a immédiatement accéléré le projet, et ces bombes sont sur le point d'être déployées plusieurs années en avance sur les prévisions, visant spécifiquement l'Iran.
"Ils se préparent totalement pour la destruction de l'Iran", selon Dan Plesch, directeur du Centre d'études internationales et de diplomatie de l'université de Londres [5]. "Les bombardiers et missiles de longue portée étasuniens sont prêts pour détruire 10 000 cibles en Iran en quelques heures", dit-il. "La force de frappe des Etats-Unis a quadruplé depuis 2003", accélérant sous Obama.
La presse arabe raporte qu'une flotte étasunienne (avec un navire israëlien) est passée par le canal de Suez en route pour le golfe persique [6], où sa mission est de "mettre en oeuvre les sanctions contre l'Iran et superviser les bateaux en provenance ou à destination de l'Iran." Des medias britanniques et israëliens rapportent que l'Arabie Saoudite garantit à Israël un couloir de passage pour bombarder l'Iran (démenti par l'Arabie Saoudite) [7]. De retour d'Afghanistan pour assurer aux pays de l'OTAN que les Etat-Unis maintiendraient leur engagement après le remplacement du général McChrystal par son supérieur, le général Petraeus, le président du Comité des chefs d’États-majors interarmées [8] Michael Mullen s'est rendu en Israël pour rencontrer le chef des forces armées israëliennes Gabi Ashkenazi, les hauts responsables militaires ainsi que les services de renseignement, poursuivant la coopération stratégique entre Israël et les Etats-Unis. La rencontre a porté sur "la préparation, par Israël et les Etats-Unis, à la possibilité d'un Iran nucléarisé", selon Haaretz, Mullen insistant sur le fait qu'il "cherche toujours à voir les problèmes sous la perspective israëlienne." Mullen et Ashkenazi maintiennent un contact régulier par une ligne téléphonique sécurisée.
Les menaces grandissantes d'action militaire contre l'Iran sont bien sûr en violation de la Charte des Nations unies, et en violation spécifique de la résolution 1887 du Conseil de sécurité de septembre 2009, qui réaffirme l'appel à tous les Etats à résoudre pacifiquement les différends liés au nucléaire, en accord avec la Charte, qui bannit l'usage ou la menace de la force.
Certains analystes qui semblent être pris au sérieux décrivent la menace iranienne en termes apocalyptiques. Amitai Etzioni prévient que "les Etats-Unis devront affronter l'Iran ou abandonner le Moyen-Orient", rien de moins. Si le programme nucléaire iranien se poursuit, affirme-t-il, la Turquie, l'Arabie Saoudite et d'autres Etats vont "se déplacer vers" la nouvelle "superpuissance" iranienne. Dans une rhétorique moins fiévreuse, une alliance régionale indépendante des Etats-Unis pourrait prendre forme. Dans le journal militaire étasunien Military review, Etzioni exhorte à une attaque étasunienne qui ciblerait non seulement les équipements nucléaires iraniens, mais aussi les équipements militaires non nucléaires, y compris l'infrastructure — c'est-à-dire la société civile. "Cette sorte d'action militaire est semblable aux sanctions : faire "mal" pour faire changer de comportement, mais par des moyens beaucoup plus puissants."
Mettant de côté ces discours enflammés, qu'est-ce exactement que la menace iranienne ? Une réponse qui fait autorité est donnée par le rapport de l'armée et des services de renseignement pour le Congrès d'avril 2010 [9].
Le régime clérical brutal iranien est assurément une menace pour son propre peuple, bien qu'il ne soit pas très haut placé dans la liste sur ce point en comparaison des alliés des Etats-Unis de la région. Mais ce n'est pas ce qui préoccupe l'armée et le renseignement. Ils sont plutôt préoccupés par la menace que l'Iran représente pour la région et le monde.
Le rapport exprime clairement que la menace iranienne n'est pas d'ordre militaire. Les dépenses militaires de l'Iran sont "relativement basses comparées au reste de la région", et bien sûr minuscules comparées à celles des Etats-Unis. La doctrine militaire iranienne est strictement "défensive, conçue pour ralentir une invasion et forcer une solution diplomatique à des hostilités." L'Iran a seulement "une capacité de projection de forces limitée hors de ses frontières". Concernant l'option nucléaire, "le programme nucléaire de l'Iran, et sa volonté de laisser ouverte la possibilité de développer des armes nucléaires, sont un élément central de sa stratégie de dissuasion."
Même si la menace iranienne n'est pas une agression militaire, cela ne veut pas dire qu'elle pourrait être tolérable pour Washington. La capacité de dissuasion iranienne est considérée comme un exercice illégitime de souveraineté, interférant avec les grands desseins étasuniens. Spécifiquement, elle menace le contrôle des ressources énergétiques du Moyen-Orient par les Etats-Unis, une haute priorité depuis la seconde guerre mondiale. Comme l'a fait remarquer une personalité influente, exprimant ainsi un point de vue courant, le contrôle de ces ressources donne "un contrôle considérable sur le monde" (A.A. Berle).
Mais la menace de l'Iran va au delà de la dissuasion. L'Iran cherche aussi a étendre son influence. Son "plan quinquennal actuel cherche a étendre les relations bilatérales, régionales et internationales, à renforcer les liens de l'Iran avec les Etats amis, et augmenter ses capacités de défense et de dissuasion. Dans la lignée de ce plan, l'Iran cherche à gagner en importance, en contrant l'influence étasunienne et développant des liens avec les acteurs régionaux, tout en défendant la solidarité islamique." En bref, l'Iran cherche à "déstabiliser" la région, dans le sens technique du terme utilisé par le général Petraeus. L'invasion et l'occupation militaire des pays voisins de l'Iran par les Etats-Unis est la "stabilisation". Les efforts de l'Iran pour étendre son influence aux pays voisins est la "déstabilisation", donc clairement illégitime. Il faut remarquer qu'une utilisation aussi révélatrice des termes est banale. Ainsi, l'expert en relations étrangères renommé James Chace, ancien éditeur du journal Foreign Affairs [10], utilisait également le terme "stabilité" dans son sens technique quand il expliquait que pour retrouver la "stabilité" au Chili, il était nécessaire de "déstabiliser" le pays (en renversant le gouvernement élu d'Allende pour y installer la dictature de Pinochet).
Au-delà de ces crimes, l'Iran participe et soutient le terrorisme, poursuit le rapport. Les Gardiens de la révolution "sont derrière certaines des attaques terroristes les plus meurtrières des trois décennies", notamment des attaques contre des installations militaires étasuniennes, et "beaucoup d'attaques insurgées contre les forces de sécurité iraquiennes et de la Coalition en Iraq depuis 2003." De plus, l'Iran soutient le Hezbollah et le Hamas, les forces politiques majeures an Liban et en Palestine — si les élections ont une quelconque importance. La coalition formée autour du Hezbollah a rassemblé le vote populaire lors des dernières élections libanaises, en 2009. Le Hamas a gagné les élections palestiniennes de 2006, forçant les Etats-Unis et Israël à mettre en place le blocus brutal de la bande de Gaza, pour punir les mécréants d'avoir mal voté lors d'élections libres. Ce sont les seules élections relativement libres du monde arabe. Il est normal pour l'élite de redouter la menace démocratique et d'agir pour la contenir, mais le cas est ici frappant, particulièrement en comparaison avec le fort soutien étasunien pour les dictatures de la région, mis en avant par Obama et ses éloges pour le brutal dictateur égyptien Mubarak, alors qu'il se rendait au Caire pour donner son célèbre discours adressé au monde musulman.
Les actes terroristes du Hamas et du Hezbollah font pâle figure en comparaison du terrorisme israëlo-étasunien dans la région, mais méritent tout de même notre attention.
Le 25 mai, le Liban a fêté le jour de la Libération, commémorant le retrait des troupes israëliennes du sud du Liban après 22 ans d'occupation, par suite de la résistance du Hezbollah — décrite par les autorités israëliennes commes une "agression iranienne" contre Israël dans le Liban sous occupation israëlienne (Ephraim Sneh). Voilà un autre exemple de rhétorique impériale courante. Ainsi, le président John F. Kennedy condamnait "l'assaut de l'intérieur" au Sud Vietnam, "qui est orchestré depuis le Nord". Cet assaut criminel par la résistance sud-vietnamienne contre les bombardiers, les armes chimiques, les programmes pour ammener les paysans dans ce qui s'apparentait à des camps de concentration, et d'autres mesures aussi insignifiantes prises par Kennedy furent dénoncées comme une "aggression interne" par l'ambassadeur étasunien aux Nations unies, le héros libéral Adlai Stevenson. Le soutien nord-vietnamien pour leurs compatriotes du Sud occupé par les Etats-Unis est une aggression, une interférence intolérable avec la vertueuse mission de Washington. Les conseillers de Kennedy Arthur Schlesinger et Theodore Sorenson, considérés comme des opposants à la guerre, faisaient l'éloge de l'intervention étasunienne visant à renverser l'"aggression" au Sud Vietnam — par la résistance locale, comme ils le savaient, au moins s'ils lisaient les rapports des services de renseignement. En 1955, le Comité des chefs d’États-majors interarmées des Etats-Unis avait défini plusieurs types d'"aggression", y compris "aggression autre qu'armée, c'est-à-dire, guerre politique, ou subversion." Par exemple, un soulèvement intérieur contre un Etat policier imposé par les Etats-Unis, ou des élections donnant le mauvais résultat. Une telle utilisation des termes est aussi courante dans les commentaires académiques ou politiques, et ont un sens sous l'hypothèse en vigueur que "Le monde nous appartient".
Le Hamas résiste à l'occupation militaire d'Israël et à ses actions violentes et illégales dans les territoires occupés. Il est accusé de refuser de reconnaître Israël (les partis politiques ne reconnaissent pas les Etats). En comparaison, les Etats-Unis et Israël non seulement ne reconnaissent pas la Palestine, mais ont toujours agit avec fermeté pour s'assurer que la Palestine ne pourra jamais exister sous une forme significative. Le parti au pouvoir en Israël, dans son programme de campagne de 1999, interdit l'existence de tout Etat palestinien — un pas supplémentaire vers le compromis, depuis la position officielle des Etats-Unis et Israël une décennie auparavant, assurant qu'il ne pouvait pas y avoir "un Etat palestinien supplémentaire" entre Israël et la Jordanie, ce dernier étant décrété "Etat palestinien", quoi qu'en pensent les ignorants habitant ou gouvernant ce pays.
Le Hamas est accusé de lancer des roquettes sur les implantations israëliennes, sans conteste des actes criminels, mais qui font pâle figure devant la violence d'Israël à Gaza, sans parler d'ailleurs. Sur ce point, il faut garder en mémoire que les Etats-Unis et Israël savent exactement comment mettre fin à la terreur qu'ils déplorent avec tant de passion. Israël reconnaît officiellement qu'il n'y avait pas de tirs de roquettes du Hamas tant qu'Israël respectait partiellement la trêve avec le Hamas de 2008 [11]. Israël a rejeté l'offre du Hamas de renouveler la trêve, préférant lancer l'"opération plomb durci" contre Gaza en décembre 2008, avec total soutien étasunien, une aggression meurtrière exceptionnelle sans le moindre prétexte moral ou légal crédible.
Le modèle de démocratie dans le monde musulman, malgré certains problèmes sérieux, est la Turquie, qui a des élections relativement libres, et a été l'objet de critiques sévères de la part des Etats-Unis. Le cas le plus extrême a été lorsque le gouvernement a suivi l'avis de 95% de la population en refusant de participer à l'invasion de l'Iraq, provoquant la condamnation sévère de Washington pour son incapacité à comprendre comment un gouvernement démocratique doit se comporter : selon notre idée de la démocratie, la voix du Maître détermine les choix politiques, pas l'opinion presque unanime de la population.
Le gouvernement Obama était également furieux lorsque la Turquie s'est jointe au Brésil pour trouver un accord avec l'Iran visant à restreindre sa capacité à enrichir de l'uranium. Obama avait loué l'initiative dans une lettre au président brésilien Lula da Silva, supposant apparemment qu'elle allait échouer et donnerait ainsi une arme de propagande contre l'Iran. Lorsque l'initiative a abouti, les Etats-Unis étaient furieux, et l'ont rapidement sapée en lançant une résolution du Conseil de sécurité comportant de nouvelles sanctions contre l'Iran, des sanctions si dépourvues de sens que la Chine a joyeusement soutenu la résolution — reconnaissant que les sanctions pourraient seulement empêcher les intérêts occidentaux d'être en compétition avec la Chine pour les ressources iraniennes. Une nouvelle fois, Washington a agi sans détours pour s'assurer que personne ne pourrait gêner le contrôle de la région par les Etats-Unis.
Sans surprise, la Turquie (comme le Brésil) a voté contre la motion étasunienne de sanctions au Conseil de sécurité. L'autre pays membre de la région, le Liban, s'est abstenu. Ces actions ont causé davantage de consternation à Washington. Philip Gordon, responsable sous l'administration Obama des relations diplomatiques avec l'Europe, a prévenu la Turquie que les Etats-Unis ne comprenaient pas ses actions, et que la Turquie devait "démontrer son implication dans le partenariat avec l'Occident", rapporte Associated Press, "un rappel à l'ordre rare pour un allié crucial de l'OTAN" [12].
La classe politique comprend très bien. Steven A. Cook, un universitaire du Conseil des relations étrangères, a observé que la question centrale est : "comment garde-t-on les Turcs à leur place ?" — à suivre les ordres comme de bons démocrates. Un gros titre du New York Times captura le sentiment général : "l'accord iranien, point noir de l'héritage du leader brésilien". En résumé, faites ce qu'on vous dit, sinon...
Rien n'indique que d'autres pays de la région soutiennent les sanctions étasuniennes davantage que la Turquie. Par exemple, le Pakistan et l'Iran se sont rencontrés en Turquie pour signer un accord concernant un nouveau gazoduc [13]. Encore plus préoccupant pour les Etats-Unis, le gazoduc pourrait être étendu jusqu'en Inde. L'accord des Etats-Unis avec l'Inde soutenant son programme nucléaire — et indirectement, son programme d'armes nucléaires — avait pour but d'empêcher l'Inde d'être reliée à ce gazoduc, selon Moeed Yusuf, un conseiller sur l'Asie du Sud auprès de l'Institut des Etats-Unis pour la paix, exprimant un point de vue courant. L'Inde et le Pakistan sont deux des trois puissances nucléaires ayant refusé de signer le Traité de non-prolifération (TNP), le troisième étant Israël. Tous ont développé des armes nucléaires avec le soutien des Etats-Unis, et continuent de le faire.
Aucune personne saine d'esprit ne souhaite que l'Iran développe des armes nucléaires; ou qui que ce soit. Une façon simple d'atténuer ou d'éliminer cette menace est d'établir une Zone exempte d'armes nucléaires (ZEAN) au Moyen-Orient. La question a été soulevée (une nouvelle fois) à la conférence du TNP au siège des Nations unies en mai 2010. L'Egypte, qui menait les 118 pays du Mouvement des non-alignés, proposa que la conférence soutienne un appel à négociations en 2011 concernant une ZEAN au Moyen-Orient, comme convenu par l'Occident, y compris les Etats-Unis, lors de conférence de révision du TNP de 1995.
Washington est toujours formellement d'accord, mais insiste pour qu'Israël en soit exemptée. L'heure n'est pas encore venue de créer la zone, a déclaré la Secrétaire d'Etat Hillary Clinton lors de la conférence du TNP, tandis que Washington soutenait qu'aucune proposition ne pourrait être acceptée si elle exigeait de placer le programme nucléaire israëlien sous le contrôle de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), ou si elle obligeait des signataires du TNP, en particulier Washington, à divulguer les informations concernant "les activités et équipements nucléaires israëliens, incluant les informations concernant de précédents transferts nucléaires vers Israël" [14]. La méthode d'Obama pour esquiver le problème est d'adopter la position d'Israël, selon laquelle toute proposition doit être conditionnée à un vaste accord de paix, que les Etats-Unis peuvent repousser indéfiniment, comme ils l'ont fait ces 35 dernières années à de rares et passagères exceptions près.
Au même moment, Yukiya Amano, directeur général de l'AIEA, demandait aux ministres des affaires étrangères des 151 pays membres de faire savoir leur point de vue sur comment mettre en application une résolution demandant à Israël d'adhérer au TNP et de permettre l'inspection de ses installations nucléaires par l'AIEA, selon Associated Press.
Il est rarement noté que les Etats-Unis et le Royaume-Uni ont une responsabilité particulière pour travailler à l'établissement d'une ZEAN au Moyen-Orient. A la recherche d'une maigre couverture légale pour leur invasion de l'Iraq de 2003, ils firent appel à la résolution 687 du Conseil de sécurité (1991), qui appelait l'Iraq à mettre un terme au développement d'armes de destruction massive. Les Etats-Unis et le Royaume-Uni prétendirent que l'Iraq n'avait pas respecté la résolution. Il n'est pas nécessaire de s'attarder sur cette excuse, mais cette résolution engage ses signataires vers l'établissement d'une ZEAN au Moyen-Orient.
Entre parenthèses, ajoutons que l'insistance des Etats-Unis de maintenir ses installations nucléaires à Diego Garcia sape la ZEAN mise en place par l'Union africaine, et de même, Washington bloque une ZEAN du Pacifique en excluant ses territoires de la région.
La rhétorique engagée d'Obama vis-à-vis de la non-prolifération a reçu beaucoup d'éloges, y compris un prix Nobel. Une action concrète dans ce sens est l'établissement de ZEAN. Une autre est de ne plus soutenir les programmes nucléaires des trois pays non signataires du TNP. Comme souvent, la rhétorique et l'action sont en désaccord, en fait en contradition directe dans ce cas, des faits auxquels on porte peu d'attention, comme la plupart de ce qui vient d'être rappelé ici.
Au lieu de prendre des mesures concrètes visant à réduire la vraiment terrible menace de prolifération des armes nucléaires, les Etats-Unis entreprennent des actions majeures visant à renforcer le contrôle étasunien sur le Moyen-Orient, région vitale de production de pétrole, par la violence si d'autres moyens ne suffisent pas. C'est compréhensible et même raisonnable, sous la doctrine impériale en vigueur, quelles qu'en soient les conséquences. Voilà une nouvelle illustration de "l'injustice sauvage des Européens" que déplorait Adam Smith en 1776, le centre de commandement ayant depuis traversé l'océan vers leur ancienne colonie.
  1. Le US Central Command est l'un des dix Commandements interarmées de combat ("Unified Combattant Command") du département de la défense étasunien. Six d'entre eux ont une zone géographique d'action spécifique ("area of responsibility"), dont le US Central Command.
  2. Il s'agit du Comprehensive Iran Sanctions, Accountability, and Divestment Act of 2010. [lien]
  3. Rob Edward. Final destination, Iran ? The Herald, 14 mars 2010. [lien]
  4. En anglais "Massive ordnance penetrator", il s'agit d'une bombe anti-bunker de 13 600kg, beaucoup plus grosse que la bombe anti-bunker qui pénètre le plus profondément actuellement, faisant "seulement" 2 270 kg. [lien]
  5. Voir la référence [3].
  6. Jack Khoury. Report: U.S., Israeli warships cross Suez Canal toward Red Sea. Haaretz.com, 19 juin 2010. [lien]
  7. Hugh Tomlinson. Saudi Arabia gives Israel clear skies to attack Iranian nuclear sites. The Times, 12 juin 2010. [lien]
  8. En anglais "Joint Chiefs of Staff", ce comité est formé de haut gradés des forces armées des Etats-Unis, chargés de conseiller le gouvernement.
  9. Lieutenant General Ronald L. Burgess, Director, Defense Intelligence Agency. Statement before the Committee on Armed Services, US Senate, 14 Avril 2010. Unclassified Report on Military Power of Iran, Avril 2010. John J. Kruzel, American Forces Press Service, "Report to Congress Outlines Iranian Threats," Avril 2010, (note dans la version originale). [lien]
  10. Foreign Affairs est un bimestriel influent traitant de politique étrangère et de relations internationales, qualifié par Chomsky de "main establishment journal".
  11. Voir le rapport du Israeli Intelligence and Terrorism Centre [lien] ou l'interview de Mark Regev, porte-parole du premier ministre israëlien [lien].
  12. Associated Press. U.S.: Turkey must prove its commitment to the West. Haaretz.com, 26 juin 2010. [lien]
  13. Zeeshan Haider. Pakistan, Iran sign deal on natural gas pipeline. Reuters, 17 mars 2010. [lien]
  14. Eli Lake. Clinton in struggle for Israel’s nuke secret. The Washington Times, 3 mai 2010. [lien]

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