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Friday, August 31, 2012

Le Parti communiste aux prises avec le mécontentement social

Par Martine Bulard
Septembre 2012
pour http://www.monde-diplomatique.fr

english version

Si, à quelques semaines du congrès du Parti communiste, on connaît les numéros un et deux de la future direction du pays, on ignore tout de leur programme. Les Chinois aussi. On devine seulement que les questions de la réforme politique et du rôle de l’Etat donnent lieu à de puissants débats internes.

Pour certains commentateurs, la destitution de M. Bo Xilai, dirigeant de la ville-province de Chongqing, ne serait qu’un fait divers. « C’est un peu comme l’affaire Strauss-Kahn en France, explique un ami chinois. Cela faisait des années que Bo se préparait à devenir un dirigeant national, et il est tombé à cause d’une sombre histoire de mœurs. » Sa femme est condamnée pour avoir assassiné un affairiste anglais, tandis que son fils mène grand train aux Etats-Unis.

Au-delà de cette sordide affaire, l’éviction spectaculaire de M. Bo témoigne aussi de la vigueur de la lutte pour le pouvoir et de l’affrontement idéologique au sein du Parti communiste, qui porte essentiellement sur le rôle de l’Etat (et du parti) ainsi que sur l’ampleur des réformes sociales et politiques.

Fort opportunément, vient d’être publié un rapport « China 2030 » qui porte l’estampille de la Banque mondiale, mais aussi celle du think-tank gouvernemental, le Centre de recherche sur le développement (CRD) (1). Si, sur les deux cent trente pages, quelques-unes invitent à une extension rapide du système de protection sociale (une urgence, effectivement), l’essentiel constitue un vaste plaidoyer en faveur des privatisations. Avec un argumentaire dont on peut apprécier la finesse : le « “monopole public” dispose d’un pouvoir artificiel sur le marché, qui entrave la concurrence (...). Il diffère du monopole naturel, où le pouvoir de marché découle de facteurs structurels [permettant] une meilleure allocation des ressources » et des revenus. Beaucoup y voient le programme de la prochaine direction, même si la crise a calmé les ardeurs libérales.

Certes, on ne peut pas ignorer qu’ici les groupes publics — des secteurs industriel, bancaire ou des services — sont des mastodontes entre les mains d’un petit groupe où règne la corruption, sans que l’efficacité soit toujours au rendez-vous, et encore moins l’innovation sociale. Mais, outre le risque de voir les « fils de prince » qui dirigent actuellement ces sociétés se transformer en oligarques à la russe en cas de privatisation, il est difficile de prétendre que « les marchés » à l’occidentale assurent une « meilleure allocation des ressources »... si ce n’est pour leurs actionnaires. Qui peut croire que les privatisations permettront de tourner l’économie chinoise vers le marché intérieur — la priorité des priorités — en favorisant la hausse des salaires ? Ce serait une grande première mondiale. Les grandes banques chinoises, publiques, sont accusées, à juste titre, de ne pas financer les petites et moyennes entreprises. Mais les grandes banques françaises, privées, ne font guère mieux. La grande question pour le pouvoir est de désétatiser tout en gardant une maîtrise publique, afin de concilier essor économique et ascension sociale. Il ne semble pas que ce défi soit au cœur des discussions du XVIIIe Congrès.

Dans le domaine des rapports sociaux, l’affrontement idéologique a été marqué par l’opposition entre ce que l’on appelle le « modèle de Chongqing », à la fois étatique, social et autoritaire, hier symbolisé par M. Bo, et le « modèle du Guangdong », libéral économiquement et ouvert politiquement, incarné par le dirigeant de Canton, M. Wang Yang. Tous deux tentent de répondre à une interrogation qui traverse tout le Parti communiste chinois (PCC) : comment faire face au mécontentement croissant de la population ? Cent quatre-vingt mille « incidents de masse » officiellement recensés en 2011, soit deux fois et demie plus qu’en 2008... Le budget de la sécurité s’est hissé au niveau des dépenses militaires, comme si l’« ennemi intérieur » était jugé aussi menaçant que celui de l’extérieur. Mais la répression a ses limites.

Désormais, les blogs et certains journaux servent de caisses de résonance : « On peut donner la parole à la population, faire des reportages sur les motifs du mécontentement, à condition de ne pas s’en prendre aux très hauts dirigeants. On a beaucoup plus d’espace qu’avant, témoigne Yan Lieshan, ex-rédacteur en chef de Nanfang Zhoumo, quotidien de Canton réputé pour ses enquêtes sans complaisance. Cela ne veut pas dire que la volonté de contrôle a disparu. » Du reste, le directeur du journal a été limogé, il y a quelques mois, sur ordre du département de la propagande de Pékin. Weibo, le « Twitter chinois », est sous étroite surveillance. Certes les abus de pouvoir, les luttes pour la défense des droits sociaux ou de l’environnement, contre la corruption, occupent une très grande place sur les réseaux sociaux, mais, à tout moment, les autorités locales (ou nationales) peuvent interrompre le flux. C’est le règne de l’arbitraire.

Un syndicat plus si unique

 

Les mouvements sociaux mettent plus souvent en cause les dirigeants locaux que les gouvernants centraux, et pratiquement jamais le régime lui-même. Mais, dans les grandes concentrations ouvrières où vivent les migrants (mingong), la confiance dans les communistes s’effiloche, et certains responsables se sentent assis sur une cocotte-minute. D’autant que le syndicat unique, la Fédération des syndicats de toute la Chine (FSTC), simple émanation du parti, ne peut jouer les pompiers, tant il est discrédité.

Comme la nature a horreur du vide, des associations indépendantes de salariés et des réseaux d’avocats ont fait leur apparition, notamment dans le Guangdong, le poumon industriel et exportateur de la Chine. Ils sont réclamés par certains travailleurs en lutte, utilisés par les directions pour négocier en cas de grève, plus ou moins tolérés par le parti. C’est le cas du cabinet Laowei Law Firm (LLF), dirigé par un avocat de Shenzhen, à une heure et demie en train de Canton. Avec onze collègues, M. Duan Yui forme les mingong de la nouvelle génération, les aide à connaître leurs droits, les défend individuellement quand c’est nécessaire et sert d’intermédiaire quand il faut négocier lors d’une grève — toujours pas reconnue comme un droit constitutionnel. Dans la banlieue de Canton, c’est une organisation de travailleurs, Guangdong Panyu Migrant Workers, qui joue ce rôle. Dans la province, il y en aurait plusieurs dizaines.

Les deux associations rencontrées soulignent surtout le changement de mentalité chez les travailleurs. « Hier, ils étaient seuls face à l’employeur. Aujourd’hui, beaucoup découvrent le poids de l’action collective et l’efficacité de la négociation avec leurs propres représentants, estime M. Duan. C’est historique. » La naissance d’une conscience de classe chez les mingong ? L’apparition de sortes de syndicats autonomes qui ne diraient pas leur nom et que le pouvoir tolérerait ou même utiliserait quand il n’a d’autre issue que de négocier ?

Aussi novatrices soient-elles, ces expériences ne concernent que quelques centaines de milliers de travailleurs, sur près de deux cent cinquante-trois millions de mingong. Elles n’en ébranlent pas moins le système du syndicat unique, piloté par un parti tout-puissant. La Constitution dispose que « la propriété publique socialiste met fin au système de l’exploitation de l’homme par l’homme ». Reste que, pour reprendre l’expression châtiée de M. Duan, « l’opposition entre le capital et le travail devient de plus en plus rude ». La lutte des classes existe. Mais existe-t-il un « parti de classe » ? Selon M. Duan, « le Parti communiste doit changer, sinon les ouvriers vont l’y obliger, ou... le rejeter ». Dans l’entreprise japonaise Ohms Electronics, à Shenzhen, en mars dernier, le candidat du syndicat officiel a été balayé au profit d’un travailleur de 35 ans qui, ayant pu se présenter après une grève des salariés, a été élu à la majorité absolue par ses sept cents collègues.

Certains dirigeants ont pris conscience du défi, même si les réponses qu’ils y apportent divergent. Grand spécialiste des relations de travail, proche du secrétaire communiste du Guangdong, M. He Gaocho résume pour nous les options actuellement expérimentées. Il prend l’exemple de la grève des chauffeurs de taxi de Chongqing, en 2008, rapidement réglée grâce à une intervention du secrétaire du parti (le fameux M. Bo) auprès de la direction de l’entreprise : « Evidemment, dans un cas comme ça, c’est bon pour les salariés — dans le reste du pays, quand le dirigeant du parti téléphone à la direction, c’est rarement en faveur des travailleurs, reconnaît-il au passage. Mais cela confirme que c’est toujours le parti qui décide de tout. » Selon lui, le parti de Guangdong « préfère pousser les travailleurs à négocier. La grève relève des acteurs sociaux : syndicat, travailleurs, direction. Ce n’est pas un fait politique dont doivent s’occuper les dirigeants politiques ».

Dans près de trois cents entreprises, des élections libres vont être organisées au cours des prochains mois, promettent les dirigeants de Canton, afin que les salariés choisissent librement leurs représentants, au lieu d’être contraints de voter pour ceux choisis par les directions du parti et de l’entreprise. Cette expérience, menée par M. Wang, promis à une belle promotion lors du prochain congrès, sera-t-elle étendue ? Le parti accepterait-il ainsi de perdre l’un de ses relais dans la société afin de mieux conserver les autres ? Nul n’est en mesure de répondre.

Martine Bulard


(1) «  China 2030. Building a modern, harmonious and creative high-income society  », Banque mondiale et Centre de recherche sur le développement du Conseil des affaires d’Etat de la République populaire de Chine, Washington, DC, 2012.

Le Parti communiste aux prises avec le mécontentement social

Par Martine Bulard
Septembre 2012
pour http://www.monde-diplomatique.fr

english version

Si, à quelques semaines du congrès du Parti communiste, on connaît les numéros un et deux de la future direction du pays, on ignore tout de leur programme. Les Chinois aussi. On devine seulement que les questions de la réforme politique et du rôle de l’Etat donnent lieu à de puissants débats internes.

Pour certains commentateurs, la destitution de M. Bo Xilai, dirigeant de la ville-province de Chongqing, ne serait qu’un fait divers. « C’est un peu comme l’affaire Strauss-Kahn en France, explique un ami chinois. Cela faisait des années que Bo se préparait à devenir un dirigeant national, et il est tombé à cause d’une sombre histoire de mœurs. » Sa femme est condamnée pour avoir assassiné un affairiste anglais, tandis que son fils mène grand train aux Etats-Unis.

Au-delà de cette sordide affaire, l’éviction spectaculaire de M. Bo témoigne aussi de la vigueur de la lutte pour le pouvoir et de l’affrontement idéologique au sein du Parti communiste, qui porte essentiellement sur le rôle de l’Etat (et du parti) ainsi que sur l’ampleur des réformes sociales et politiques.

Fort opportunément, vient d’être publié un rapport « China 2030 » qui porte l’estampille de la Banque mondiale, mais aussi celle du think-tank gouvernemental, le Centre de recherche sur le développement (CRD) (1). Si, sur les deux cent trente pages, quelques-unes invitent à une extension rapide du système de protection sociale (une urgence, effectivement), l’essentiel constitue un vaste plaidoyer en faveur des privatisations. Avec un argumentaire dont on peut apprécier la finesse : le « “monopole public” dispose d’un pouvoir artificiel sur le marché, qui entrave la concurrence (...). Il diffère du monopole naturel, où le pouvoir de marché découle de facteurs structurels [permettant] une meilleure allocation des ressources » et des revenus. Beaucoup y voient le programme de la prochaine direction, même si la crise a calmé les ardeurs libérales.

Certes, on ne peut pas ignorer qu’ici les groupes publics — des secteurs industriel, bancaire ou des services — sont des mastodontes entre les mains d’un petit groupe où règne la corruption, sans que l’efficacité soit toujours au rendez-vous, et encore moins l’innovation sociale. Mais, outre le risque de voir les « fils de prince » qui dirigent actuellement ces sociétés se transformer en oligarques à la russe en cas de privatisation, il est difficile de prétendre que « les marchés » à l’occidentale assurent une « meilleure allocation des ressources »... si ce n’est pour leurs actionnaires. Qui peut croire que les privatisations permettront de tourner l’économie chinoise vers le marché intérieur — la priorité des priorités — en favorisant la hausse des salaires ? Ce serait une grande première mondiale. Les grandes banques chinoises, publiques, sont accusées, à juste titre, de ne pas financer les petites et moyennes entreprises. Mais les grandes banques françaises, privées, ne font guère mieux. La grande question pour le pouvoir est de désétatiser tout en gardant une maîtrise publique, afin de concilier essor économique et ascension sociale. Il ne semble pas que ce défi soit au cœur des discussions du XVIIIe Congrès.

Dans le domaine des rapports sociaux, l’affrontement idéologique a été marqué par l’opposition entre ce que l’on appelle le « modèle de Chongqing », à la fois étatique, social et autoritaire, hier symbolisé par M. Bo, et le « modèle du Guangdong », libéral économiquement et ouvert politiquement, incarné par le dirigeant de Canton, M. Wang Yang. Tous deux tentent de répondre à une interrogation qui traverse tout le Parti communiste chinois (PCC) : comment faire face au mécontentement croissant de la population ? Cent quatre-vingt mille « incidents de masse » officiellement recensés en 2011, soit deux fois et demie plus qu’en 2008... Le budget de la sécurité s’est hissé au niveau des dépenses militaires, comme si l’« ennemi intérieur » était jugé aussi menaçant que celui de l’extérieur. Mais la répression a ses limites.

Désormais, les blogs et certains journaux servent de caisses de résonance : « On peut donner la parole à la population, faire des reportages sur les motifs du mécontentement, à condition de ne pas s’en prendre aux très hauts dirigeants. On a beaucoup plus d’espace qu’avant, témoigne Yan Lieshan, ex-rédacteur en chef de Nanfang Zhoumo, quotidien de Canton réputé pour ses enquêtes sans complaisance. Cela ne veut pas dire que la volonté de contrôle a disparu. » Du reste, le directeur du journal a été limogé, il y a quelques mois, sur ordre du département de la propagande de Pékin. Weibo, le « Twitter chinois », est sous étroite surveillance. Certes les abus de pouvoir, les luttes pour la défense des droits sociaux ou de l’environnement, contre la corruption, occupent une très grande place sur les réseaux sociaux, mais, à tout moment, les autorités locales (ou nationales) peuvent interrompre le flux. C’est le règne de l’arbitraire.

Un syndicat plus si unique

 

Les mouvements sociaux mettent plus souvent en cause les dirigeants locaux que les gouvernants centraux, et pratiquement jamais le régime lui-même. Mais, dans les grandes concentrations ouvrières où vivent les migrants (mingong), la confiance dans les communistes s’effiloche, et certains responsables se sentent assis sur une cocotte-minute. D’autant que le syndicat unique, la Fédération des syndicats de toute la Chine (FSTC), simple émanation du parti, ne peut jouer les pompiers, tant il est discrédité.

Comme la nature a horreur du vide, des associations indépendantes de salariés et des réseaux d’avocats ont fait leur apparition, notamment dans le Guangdong, le poumon industriel et exportateur de la Chine. Ils sont réclamés par certains travailleurs en lutte, utilisés par les directions pour négocier en cas de grève, plus ou moins tolérés par le parti. C’est le cas du cabinet Laowei Law Firm (LLF), dirigé par un avocat de Shenzhen, à une heure et demie en train de Canton. Avec onze collègues, M. Duan Yui forme les mingong de la nouvelle génération, les aide à connaître leurs droits, les défend individuellement quand c’est nécessaire et sert d’intermédiaire quand il faut négocier lors d’une grève — toujours pas reconnue comme un droit constitutionnel. Dans la banlieue de Canton, c’est une organisation de travailleurs, Guangdong Panyu Migrant Workers, qui joue ce rôle. Dans la province, il y en aurait plusieurs dizaines.

Les deux associations rencontrées soulignent surtout le changement de mentalité chez les travailleurs. « Hier, ils étaient seuls face à l’employeur. Aujourd’hui, beaucoup découvrent le poids de l’action collective et l’efficacité de la négociation avec leurs propres représentants, estime M. Duan. C’est historique. » La naissance d’une conscience de classe chez les mingong ? L’apparition de sortes de syndicats autonomes qui ne diraient pas leur nom et que le pouvoir tolérerait ou même utiliserait quand il n’a d’autre issue que de négocier ?

Aussi novatrices soient-elles, ces expériences ne concernent que quelques centaines de milliers de travailleurs, sur près de deux cent cinquante-trois millions de mingong. Elles n’en ébranlent pas moins le système du syndicat unique, piloté par un parti tout-puissant. La Constitution dispose que « la propriété publique socialiste met fin au système de l’exploitation de l’homme par l’homme ». Reste que, pour reprendre l’expression châtiée de M. Duan, « l’opposition entre le capital et le travail devient de plus en plus rude ». La lutte des classes existe. Mais existe-t-il un « parti de classe » ? Selon M. Duan, « le Parti communiste doit changer, sinon les ouvriers vont l’y obliger, ou... le rejeter ». Dans l’entreprise japonaise Ohms Electronics, à Shenzhen, en mars dernier, le candidat du syndicat officiel a été balayé au profit d’un travailleur de 35 ans qui, ayant pu se présenter après une grève des salariés, a été élu à la majorité absolue par ses sept cents collègues.

Certains dirigeants ont pris conscience du défi, même si les réponses qu’ils y apportent divergent. Grand spécialiste des relations de travail, proche du secrétaire communiste du Guangdong, M. He Gaocho résume pour nous les options actuellement expérimentées. Il prend l’exemple de la grève des chauffeurs de taxi de Chongqing, en 2008, rapidement réglée grâce à une intervention du secrétaire du parti (le fameux M. Bo) auprès de la direction de l’entreprise : « Evidemment, dans un cas comme ça, c’est bon pour les salariés — dans le reste du pays, quand le dirigeant du parti téléphone à la direction, c’est rarement en faveur des travailleurs, reconnaît-il au passage. Mais cela confirme que c’est toujours le parti qui décide de tout. » Selon lui, le parti de Guangdong « préfère pousser les travailleurs à négocier. La grève relève des acteurs sociaux : syndicat, travailleurs, direction. Ce n’est pas un fait politique dont doivent s’occuper les dirigeants politiques ».

Dans près de trois cents entreprises, des élections libres vont être organisées au cours des prochains mois, promettent les dirigeants de Canton, afin que les salariés choisissent librement leurs représentants, au lieu d’être contraints de voter pour ceux choisis par les directions du parti et de l’entreprise. Cette expérience, menée par M. Wang, promis à une belle promotion lors du prochain congrès, sera-t-elle étendue ? Le parti accepterait-il ainsi de perdre l’un de ses relais dans la société afin de mieux conserver les autres ? Nul n’est en mesure de répondre.

Martine Bulard


(1) «  China 2030. Building a modern, harmonious and creative high-income society  », Banque mondiale et Centre de recherche sur le développement du Conseil des affaires d’Etat de la République populaire de Chine, Washington, DC, 2012.

Tuesday, August 14, 2012

Comment la propriété intellectuelle a transformé les Jeux olympiques en cauchemar cyberpunk

Par Calimaqle 27 Juillet 2012pour https://scinfolex.wordpress.comCreative Commons License English Version A première vue, il y a assez peu de rapports entre les Jeux olympiques de Londres et les univers dystopiques du cyberpunk, tel qu’ils ont été imaginés à partir des années 80 dans les romans de William Gibson ou de Bruce Sterling, à partir des premières intuitions de Philip K. Dick ou de John Brunner.
A bien y réfléchir cependant, le dopage – dont le spectre rôde sans surprise toujours sur ces jeux 2012 – est déjà un élément qui fait penser au cyberpunk, où les humains cherchent à s’améliorer artificiellement par le biais d’implants bioniques ou l’absorption de substances chimiques.
Mais c’est plutôt à travers la gestion des droits de propriété intellectuelle par le CIO que l’analogie avec le cyberpunk me semble la plus pertinente et à mesure que se dévoile l’arsenal effrayant mis en place pour protéger les copyrights et les marques liés à ces jeux olympiques, on commence à entrevoir jusqu’où pourrait nous entraîner les dérives les plus graves de la propriété intellectuelle.
Une des caractéristiques moins connues des univers cyberpunk est en effet la place que prennent les grandes corporations privées dans la vie des individus. L’article de Wikipédia explicite ainsi ce trait particulier :
Multinationales devenues plus puissantes que des États, elles ont leurs propres lois, possèdent des territoires, et contrôlent la vie de leurs employés de la naissance à la mort. Leurs dirigeants sont le plus souvent dénués de tout sens moral. La compétition pour s’élever dans la hiérarchie est un jeu mortel. Les personnages des romans cyberpunk sont insignifiants comparativement au pouvoir quasi-divin que possèdent les méga-corporations : ils sont face à elles les grains de sable dans l’engrenage.
Dans les univers cyberpunk, les firmes privées les plus puissantes ont fini par absorber certaines des prérogatives qui dans notre monde sont encore l’apanage des Etats, comme le maintien de l’ordre par la police ou les armées. Les corporations cyberpunk contrôlent des territoires et les employés qui travaillent pour elles deviennent en quelque sorte l’équivalent de “citoyens” de ces firmes, dont les droits sont liés au fait d’appartenir à une société puissante ou non.
Pour les JO de Londres, le CIO est parvenu à se faire transférer certains droits régaliens par l’Etat anglais, mais les romanciers de la vague cyberpunk n’avaient pas prévu que c’est par le biais de la propriété intellectuelle que s’opérerait ce transfert de puissance publique.
Des opposants aux Jeux qui détournent le logo officiel de l’évènement. Vous allez voir que ce n’est pas sans risque sur le plan juridique…
Pour défendre ses marques et ses droits d’auteur, mais aussi être en mesure de garantir de réelles exclusivités à ses généreux sponsors comme Coca-Cola, Mac Donald’s, Adidas, BP Oil ou Samsung, le CIO a obtenu du Parlement anglais le vote en 2006 d’un Olympics Game Act, qui lui confère des pouvoirs exorbitants. L’Olympics Delivery Authority dispose ainsi d’une armada de 280 agents pour faire appliquer la réglementation en matière de commerce autour des 28 sites où se dérouleront les épreuves et le LOCOG (London Organizing Committee) dispose de son côté d’une escouade de protection des marques, qui arpentera les rues de Londres revêtue de casquettes violettes pour s’assurer du respect de l’Olympics Brand Policy. Ils auront le pouvoir d’entrer dans les commerces, mais aussi dans les “locaux privés”, et de saisir la justice par le biais de procédures d’exception accélérées pour faire appliquer des amendes allant jusqu’à 31 000 livres…
L’Olympics Game Act met en place une véritable police du langage, qui va peser de tout son poids sur la liberté d’expression pendant la durée des jeux. Il est par exemple interdit d’employer dans une même phrase deux des mots “jeux”, “2012″, Twenty Twelve”, “gold”, “bronze” ou “medal”. Pas question également d’utiliser, modifier, détourner, connoter ou créer un néologisme à partir des termes appartenant au champ lexical des Jeux. Plusieurs commerces comme l’Olympic Kebab, l’Olymic Bar ou le London Olympus Hotel ont été sommés de changer de noms sous peine d’amendes.
L’usage des symboles des jeux, comme les anneaux olympiques, est strictement réglementé. Un boulanger a été obligé d’enlever de sa vitrine des pains qu’il avait réalisés en forme d’anneaux ; une fleuriste a subi la même mésaventure pour des bouquets reprenant ce symbole et une grand-mère a même été inquiétée parce qu’elle avait tricoté pour une poupée un pull aux couleurs olympiques, destiné à être vendu pour une action de charité !
Cette règle s’applique aussi strictement aux médias, qui doivent avoir acheté les droits pour pouvoir employer les symboles et les termes liées aux Jeux. N’ayant pas versé cette obole, la chaîne BFM en a été ainsi réduite à devoir parler de “jeux d’été” pour ne pas dire “olympiques”. Une dérogation légale existe cependant au nom du droit à l’information pour que les journalistes puissent rendre compte de ces évènements publics. Mais l’application de cette exception est délicate à manier et le magazine The Spectator a été inquiété pour avoir détourné les anneaux olympiques sur une couverture afin d’évoquer les risques de censure découlant de cet usage du droit des marques. Cet article effrayant indique de son côté que plusieurs firmes anglaises préfèrent à titre préventif s’autocensurer et dire “The O-word” plutôt que de se risquer à employer le terme “Olympics“. On n’est pas loin de Lord Voldemort dans Harry Potter, Celui-Dont-On-Ne-Doit-Pas-Dire-Le-Nom !
Des affiches protestant contre les restrictions imposées par le CIO sur le fondement du droit des marques.
Le dérapage vers la censure, le CIO l’a sans doute déjà allègrement franchi. Le blog anglais Free Speech rapporte que les comptes Twitter d’activistes protestant contre la tenue des jeux à Londres ont été suspendus suite à des demandes adressées à Twiter, parce qu’ils contenaient dans leur nom les termes JO 2012. Des moyens exceptionnels de police ont aussi été mis en place pour disperser les manifestations et patrouiller dans plus de 90 zones d’exclusion. Plus caricatural encore, il n’est permis de faire un lien hypertexte vers le site des JO 2012 que si l’on dit des choses positives à leurs propos ! Même Barack Obama et Mitt Romney ont été affectés par la police du langage du CIO, qui a exigé pour violation du copyright que des vidéos de campagne faisant allusion aux JO soient retirées…
Pour les spectateurs qui se rendront dans les stades, le contrôle sera plus drastique encore et ils seront liés par des clauses contractuelles extrêmement précises, détaillées sur les billets d’entrée. Ces mesures interdisent par exemple de rediffuser des vidéos ou des photos sur les réseaux sociaux, afin de protéger les exclusivités accordées aux médias et là encore, des cellules de surveillance ont été mises en place pour épier des sites comme Twitter, Facebook, Youtube, Facebook ou Instagram.
No photography, please. We are british.
Les règles des jeux dicteront également aux spectateurs jusqu’à ce qu’ils doivent manger. Impossible par exemple d’échapper aux frites de Mac Donald’s dans les lieux où se dérouleront les épreuves, ce dernier ayant obtenu une exclusivité sur ce plat, sauf comme accompagnement du plat national des fish’n chips pour lequel une exception a été accordée ! La propriété intellectuelle dictera également la manière de s’habiller, les autorités olympiques ayant indiqué qu’on pouvait tolérer que les spectateurs portent des Nikes alors qu’Adidas est sponsor officiel, mais pas qu’ils revêtent des T-Shirts Pepsi, dans la mesure où c’est Coca-Cola qui a payé pour être à l’affiche ! Pas le droit non plus d’apporter des routeurs 3G ou wifi sous peine de confiscation : British Telecom a décroché une exclusivité sur l’accès wifi et les spectateurs devront payer (mais uniquement par carte Visa, sponsor oblige !).
On pourrait encore multiplier ce genre d’exemples digne de Kafka, mais la démonstration me semble suffisamment éloquente. Ces Jeux de Londres nous font pleinement entrer dans l’âge cyberpunk. Un formidable transfert de puissance publique vers des firmes privées a été réalisé, en utilisant comme levier des droits de propriété intellectuelle. On mesure alors toute la force des “droits exclusifs” attachés aux marques et au copyright, dès lors qu’ils s’exercent ainsi de manière débridée, dans un environnement saturé de signes et de logos. Le Tumblr OpenOlymPICS documente la manière dont la ville de Londres s’est transformée avec l’évènement et comment les lieux se sont couverts d’allusion aux JO : ce sont autant de “marques” qui donne prise au pouvoir du CIO sur l’espace.
Cette propriété privé aboutit en fait bien à “priver” les citoyens de leurs libertés publiques pour les soumettre à la loi des corporations. Grâce à ces droits, ce sont des biens publics essentiels comme les mots du langage, l’information, l’espace urbain, les transports en commun, la gastronomie, les codes vestimentaires qui sont “privatisés”.
Le déclic qui m’a le plus fortement fait penser à l’univers cyberpunk, je l’ai eu lorsque nous avons appris qu’un athlète avait décidé de louer son épaule pour faire de la publicité sauvage pour des marques n’ayant pas versé de droits aux CIO par le biais d’un tatouage. Ce coureur a mis son propre bras aux enchères sur eBay et il s’est ainsi offert à une agence de pub’ pour 11 100 dollars. On est bien ici dans la soumission d’un individu à une corporation et elle passe comme dans les romans cyberpunk par des modifications corporelles qui inscrivent cette vassalité dans la chair !
Tatouage cyberpunk, mais l’athlète avec la marque d’une firme sur le bras n’est pas encore plus représentatif de ce courant de la Science Fiction ?
Ces dérives sont extrêmement graves et elles dessinent sans doute les contours d’un avenir noir pour nos sociétés. Au cours de la lutte contre ACTA, SOPA ou PIPA, l’un des points qui a attiré le plus de critiques de la part des collectifs de lutte pour la défense des libertés était précisément le fait que ces textes transféraient à des opérateurs privés (FAI ou titulaires de droits) des pouvoirs de police pour faire appliquer les droits de propriété intellectuelle. C’est exactement ce que la Quadrature du net par exemple reprochait au traité ACTA, dans cette vidéo Robocopyright ACTA, qui détournait d’ailleurs un des films emblématiques de la culture cyberpunk.
Ce que le CIO a obtenu du gouvernement britannique dépasse très largement tout ce qui figurait dans ACTA ou SOPA en termes de délégation de puissance publique. J’ai encore du mal à le croire, mais dans cet article, on apprend même que le Ministre de la défense britannique prévoyait, à la demande des autorités olympiques, d’installer des batteries de missiles sur des toits d’immeubles d’habitation pour protéger des sites olympiques d’éventuelles attaques terroristes. Si ça, c’est pas cyberpunk !
Olympics 2012 London Missile Protest. Par OpenDemocraty. CC-BY-SA. Source : Flickr
Dans un article paru sur le site du Monde, Patrick Clastre, un historien spécialisé dans l’histoire des jeux indique que le degré de contrôle n’a jamais été aussi fort que pour ces jeux à Londres, bien plus en fait qu’il ne le fut à Pékin en 2008. Il ajoute que pour imposer ce type de règles, le CIO a besoin “d’une dictature ou d’un pays ultralibéral“.
Cette phrase est glaçante.
Imaginez un instant qu’un parti politique par exemple ait la possibilité de contrôler les médias, de mettre en oeuvre une censure, de lever une police privée, de faire fermer des commerces, d’imposer à la population des règles concernant la nourriture et l’habillement, etc. Ne crierait-on pas à la dérive fascisante et n’aurait-on pas raison de le faire ? Le niveau de censure et de contrôle exercé en ce moment à Londres est-il si différent de celui qui pesait sur les populations arabes avant leurs révolutions ?
Doit-on faire deux poids, deux mesures parce que des firmes et des marques sont en jeu plutôt qu’un parti ? En ce sens, je vois un certain parallèle entre ces jeux de Londres de 2012 et les funestes jeux de Berlin de 1936. On dira peut-être que je marque un point Godwin, mais en termes d’atteinte aux libertés publiques, est-on vraiment si éloigné de ce qui se passait en Allemagne durant l’entre-deux-guerres ?
La semaine dernière, Jérémie Nestel du collectif Libre Accès a écrit un billet extrêmement fort, intitulé “la disparition des biens communs cognitifs annonce une société totalitaire“. J’étais globalement d’accord avec son propos, même si je trouvais l’emploi du terme “totalitaire” contestable. Mais cet article comporte les passages suivants, qui font directement écho aux dérapages juridiques des Jeux Olympiques :
La volonté des multinationales de privatiser les biens communs cognitifs est une atteinte à la sphère publique. La sphère publique, jusqu’à présent désignée comme un espace ouvert accessible à tous, au sein duquel on peut librement circuler, peut s’étendre aux espaces cognitifs. [...] Empêcher la transformation d’une œuvre, et crèer artificiellement une frontière au sein « des espace communs de la connaissance » est un acte propre à une société totalitaire.
Les règles mises en place par le CIO pour protéger ses droits de propriété intellectuelle portent gravement atteinte à la sphère publique et elles aboutissent à la destruction de biens communs essentiels. Hannah Arendt explique très bien que le totalitarisme opère en détruisant la distinction entre la sphère publique et la sphère privée. Dans le cas des fascismes d’entre-deux-guerres ou du stalinisme, c’est la sphère publique qui a débordé de son lit et qui a englouti la sphère privée jusqu’à la dévorer entièrement.
Les dérives de la propriété intellectuelle que l’on constate lors de ces jeux olympiques fonctionnent en sens inverse. C’est cette fois la sphère privée qui submerge l’espace public et le détruit pour le soumettre à sa logique exclusive. L’effet désastreux sur les libertés individuelles est sensiblement identique et c’est précisément ce processus de corruption qu’avaient anticipé les auteurs du Cyberpunk, avec leurs corporations souveraines.
A la différence près qu’ils n’avaient pas imaginé que ce serait la propriété intellectuelle qui serait la cause de l’avènement de ce cauchemar…
Ne croyons pas en France être à l’abri de telles dérives. Tout est déjà inscrit en filigranne dans nos textes de lois. Le Code du Sport prévoit déjà que les photographies prises lors d’une compétition appartiennent automatiquement aux fédérations sportives, ce qui ouvre la porte à une forme d’appropriation du réel. A l’issue de l’arrivée du Tour de France, des vidéos amateurs ont ainsi été retirées de Youtube à la demande de la société organisatrice du Tour, avec l’accord du CSA, qui dispose en vertu d’une autre loi du pouvoir de fixer les conditions de diffusion de ce type d’images. Et les compétences de cette autorité s’étendent aux manifestations sportives, mais plus largement “aux évènements de toute nature qui présentent un intérêt pour le public“…
Réagissons avant qu’il ne soit trop tard et refusons ces monstruosités juridiques !
PS : une chose qui me fait rire quand même, c’est que visiblement le CIO rencontre quelques problèmes avec le logo des jeux de Londres 2012, qu’un artiste l’accuse d’avoir plagié à partir d’une de ses oeuvres…

Wednesday, August 8, 2012

Comment la propriété intellectuelle a transformé les Jeux olympiques en cauchemar cyberpunk

Par Calimaq
le 27 Juillet 2012
pour https://scinfolex.wordpress.com
Creative Commons License

English Version

A première vue, il y a assez peu de rapports entre les Jeux olympiques de Londres et les univers dystopiques du cyberpunk, tel qu’ils ont été imaginés à partir des années 80 dans les romans de William Gibson ou de Bruce Sterling, à partir des premières intuitions de Philip K. Dick ou de John Brunner.



A bien y réfléchir cependant, le dopage – dont le spectre rôde sans surprise toujours sur ces jeux 2012 – est déjà un élément qui fait penser au cyberpunk, où les humains cherchent à s’améliorer artificiellement par le biais d’implants bioniques ou l’absorption de substances chimiques.


Mais c’est plutôt à travers la gestion des droits de propriété intellectuelle par le CIO que l’analogie avec le cyberpunk me semble la plus pertinente et à mesure que se dévoile l’arsenal effrayant mis en place pour protéger les copyrights et les marques liés à ces jeux olympiques, on commence à entrevoir jusqu’où pourrait nous entraîner les dérives les plus graves de la propriété intellectuelle.

Une des caractéristiques moins connues des univers cyberpunk est en effet la place que prennent les grandes corporations privées dans la vie des individus. L’article de Wikipédia explicite ainsi ce trait particulier :
Multinationales devenues plus puissantes que des États, elles ont leurs propres lois, possèdent des territoires, et contrôlent la vie de leurs employés de la naissance à la mort. Leurs dirigeants sont le plus souvent dénués de tout sens moral. La compétition pour s’élever dans la hiérarchie est un jeu mortel.
Les personnages des romans cyberpunk sont insignifiants comparativement au pouvoir quasi-divin que possèdent les méga-corporations : ils sont face à elles les grains de sable dans l’engrenage.
Dans les univers cyberpunk, les firmes privées les plus puissantes ont fini par absorber certaines des prérogatives qui dans notre monde sont encore l’apanage des Etats, comme le maintien de l’ordre par la police ou les armées. Les corporations cyberpunk contrôlent des territoires et les employés qui travaillent pour elles deviennent en quelque sorte l’équivalent de “citoyens” de ces firmes, dont les droits sont liés au fait d’appartenir à une société puissante ou non.
Pour les JO de Londres, le CIO est parvenu à se faire transférer certains droits régaliens par l’Etat anglais, mais les romanciers de la vague cyberpunk n’avaient pas prévu que c’est par le biais de la propriété intellectuelle que s’opérerait ce transfert de puissance publique.


Des opposants aux Jeux qui détournent le logo officiel de l’évènement. Vous allez voir que ce n’est pas sans risque sur le plan juridique…


Pour défendre ses marques et ses droits d’auteur, mais aussi être en mesure de garantir de réelles exclusivités à ses généreux sponsors comme Coca-Cola, Mac Donald’s, Adidas, BP Oil ou Samsung, le CIO a obtenu du Parlement anglais le vote en 2006 d’un Olympics Game Act, qui lui confère des pouvoirs exorbitants. L’Olympics Delivery Authority dispose ainsi d’une armada de 280 agents pour faire appliquer la réglementation en matière de commerce autour des 28 sites où se dérouleront les épreuves et le LOCOG (London Organizing Committee) dispose de son côté d’une escouade de protection des marques, qui arpentera les rues de Londres revêtue de casquettes violettes pour s’assurer du respect de l’Olympics Brand Policy. Ils auront le pouvoir d’entrer dans les commerces, mais aussi dans les “locaux privés”, et de saisir la justice par le biais de procédures d’exception accélérées pour faire appliquer des amendes allant jusqu’à 31 000 livres…

L’Olympics Game Act met en place une véritable police du langage, qui va peser de tout son poids sur la liberté d’expression pendant la durée des jeux. Il est par exemple interdit d’employer dans une même phrase deux des mots “jeux”, “2012″, Twenty Twelve”, “gold”, “bronze” ou “medal”. Pas question également d’utiliser, modifier, détourner, connoter ou créer un néologisme à partir des termes appartenant au champ lexical des Jeux. Plusieurs commerces comme l’Olympic Kebab, l’Olymic Bar ou le London Olympus Hotel ont été sommés de changer de noms sous peine d’amendes.



L’usage des symboles des jeux, comme les anneaux olympiques, est strictement réglementé. Un boulanger a été obligé d’enlever de sa vitrine des pains qu’il avait réalisés en forme d’anneaux ; une fleuriste a subi la même mésaventure pour des bouquets reprenant ce symbole et une grand-mère a même été inquiétée parce qu’elle avait tricoté pour une poupée un pull aux couleurs olympiques, destiné à être vendu pour une action de charité !

Cette règle s’applique aussi strictement aux médias, qui doivent avoir acheté les droits pour pouvoir employer les symboles et les termes liées aux Jeux. N’ayant pas versé cette obole, la chaîne BFM en a été ainsi réduite à devoir parler de “jeux d’été” pour ne pas dire “olympiques”. Une dérogation légale existe cependant au nom du droit à l’information pour que les journalistes puissent rendre compte de ces évènements publics. Mais l’application de cette exception est délicate à manier et le magazine The Spectator a été inquiété pour avoir détourné les anneaux olympiques sur une couverture afin d’évoquer les risques de censure découlant de cet usage du droit des marques. Cet article effrayant indique de son côté que plusieurs firmes anglaises préfèrent à titre préventif s’autocensurer et dire “The O-word” plutôt que de se risquer à employer le terme “Olympics“. On n’est pas loin de Lord Voldemort dans Harry Potter, Celui-Dont-On-Ne-Doit-Pas-Dire-Le-Nom !


Des affiches protestant contre les restrictions imposées par le CIO sur le fondement du droit des marques.


Le dérapage vers la censure, le CIO l’a sans doute déjà allègrement franchi. Le blog anglais Free Speech rapporte que les comptes Twitter d’activistes protestant contre la tenue des jeux à Londres ont été suspendus suite à des demandes adressées à Twiter, parce qu’ils contenaient dans leur nom les termes JO 2012. Des moyens exceptionnels de police ont aussi été mis en place pour disperser les manifestations et patrouiller dans plus de 90 zones d’exclusion. Plus caricatural encore, il n’est permis de faire un lien hypertexte vers le site des JO 2012 que si l’on dit des choses positives à leurs propos ! Même Barack Obama et Mitt Romney ont été affectés par la police du langage du CIO, qui a exigé pour violation du copyright que des vidéos de campagne faisant allusion aux JO soient retirées…

Pour les spectateurs qui se rendront dans les stades, le contrôle sera plus drastique encore et ils seront liés par des clauses contractuelles extrêmement précises, détaillées sur les billets d’entrée. Ces mesures interdisent par exemple de rediffuser des vidéos ou des photos sur les réseaux sociaux, afin de protéger les exclusivités accordées aux médias et là encore, des cellules de surveillance ont été mises en place pour épier des sites comme Twitter, Facebook, Youtube, Facebook ou Instagram.


No photography, please. We are british.


Les règles des jeux dicteront également aux spectateurs jusqu’à ce qu’ils doivent manger. Impossible par exemple d’échapper aux frites de Mac Donald’s dans les lieux où se dérouleront les épreuves, ce dernier ayant obtenu une exclusivité sur ce plat, sauf comme accompagnement du plat national des fish’n chips pour lequel une exception a été accordée ! La propriété intellectuelle dictera également la manière de s’habiller, les autorités olympiques ayant indiqué qu’on pouvait tolérer que les spectateurs portent des Nikes alors qu’Adidas est sponsor officiel, mais pas qu’ils revêtent des T-Shirts Pepsi, dans la mesure où c’est Coca-Cola qui a payé pour être à l’affiche ! Pas le droit non plus d’apporter des routeurs 3G ou wifi sous peine de confiscation : British Telecom a décroché une exclusivité sur l’accès wifi et les spectateurs devront payer (mais uniquement par carte Visa, sponsor oblige !).

On pourrait encore multiplier ce genre d’exemples digne de Kafka, mais la démonstration me semble suffisamment éloquente. Ces Jeux de Londres nous font pleinement entrer dans l’âge cyberpunk. Un formidable transfert de puissance publique vers des firmes privées a été réalisé, en utilisant comme levier des droits de propriété intellectuelle. On mesure alors toute la force des “droits exclusifs” attachés aux marques et au copyright, dès lors qu’ils s’exercent ainsi de manière débridée, dans un environnement saturé de signes et de logos. Le Tumblr OpenOlymPICS documente la manière dont la ville de Londres s’est transformée avec l’évènement et comment les lieux se sont couverts d’allusion aux JO : ce sont autant de “marques” qui donne prise au pouvoir du CIO sur l’espace.

Cette propriété privé aboutit en fait bien à “priver” les citoyens de leurs libertés publiques pour les soumettre à la loi des corporations. Grâce à ces droits, ce sont des biens publics essentiels comme les mots du langage, l’information, l’espace urbain, les transports en commun, la gastronomie, les codes vestimentaires qui sont “privatisés”.

Le déclic qui m’a le plus fortement fait penser à l’univers cyberpunk, je l’ai eu lorsque nous avons appris qu’un athlète avait décidé de louer son épaule pour faire de la publicité sauvage pour des marques n’ayant pas versé de droits aux CIO par le biais d’un tatouage. Ce coureur a mis son propre bras aux enchères sur eBay et il s’est ainsi offert à une agence de pub’ pour 11 100 dollars. On est bien ici dans la soumission d’un individu à une corporation et elle passe comme dans les romans cyberpunk par des modifications corporelles qui inscrivent cette vassalité dans la chair !


Tatouage cyberpunk, mais l’athlète avec la marque d’une firme sur le bras n’est pas encore plus représentatif de ce courant de la Science Fiction ?


Ces dérives sont extrêmement graves et elles dessinent sans doute les contours d’un avenir noir pour nos sociétés. Au cours de la lutte contre ACTA, SOPA ou PIPA, l’un des points qui a attiré le plus de critiques de la part des collectifs de lutte pour la défense des libertés était précisément le fait que ces textes transféraient à des opérateurs privés (FAI ou titulaires de droits) des pouvoirs de police pour faire appliquer les droits de propriété intellectuelle. C’est exactement ce que la Quadrature du net par exemple reprochait au traité ACTA, dans cette vidéo Robocopyright ACTA, qui détournait d’ailleurs un des films emblématiques de la culture cyberpunk.



Ce que le CIO a obtenu du gouvernement britannique dépasse très largement tout ce qui figurait dans ACTA ou SOPA en termes de délégation de puissance publique. J’ai encore du mal à le croire, mais dans cet article, on apprend même que le Ministre de la défense britannique prévoyait, à la demande des autorités olympiques, d’installer des batteries de missiles sur des toits d’immeubles d’habitation pour protéger des sites olympiques d’éventuelles attaques terroristes. Si ça, c’est pas cyberpunk !


Olympics 2012 London Missile Protest. Par OpenDemocraty. CC-BY-SA. Source : Flickr


Dans un article paru sur le site du Monde, Patrick Clastre, un historien spécialisé dans l’histoire des jeux indique que le degré de contrôle n’a jamais été aussi fort que pour ces jeux à Londres, bien plus en fait qu’il ne le fut à Pékin en 2008. Il ajoute que pour imposer ce type de règles, le CIO a besoin “d’une dictature ou d’un pays ultralibéral“.

Cette phrase est glaçante.

Imaginez un instant qu’un parti politique par exemple ait la possibilité de contrôler les médias, de mettre en oeuvre une censure, de lever une police privée, de faire fermer des commerces, d’imposer à la population des règles concernant la nourriture et l’habillement, etc. Ne crierait-on pas à la dérive fascisante et n’aurait-on pas raison de le faire ? Le niveau de censure et de contrôle exercé en ce moment à Londres est-il si différent de celui qui pesait sur les populations arabes avant leurs révolutions ?
Doit-on faire deux poids, deux mesures parce que des firmes et des marques sont en jeu plutôt qu’un parti ? En ce sens, je vois un certain parallèle entre ces jeux de Londres de 2012 et les funestes jeux de Berlin de 1936. On dira peut-être que je marque un point Godwin, mais en termes d’atteinte aux libertés publiques, est-on vraiment si éloigné de ce qui se passait en Allemagne durant l’entre-deux-guerres ?




La semaine dernière, Jérémie Nestel du collectif Libre Accès a écrit un billet extrêmement fort, intitulé “la disparition des biens communs cognitifs annonce une société totalitaire“. J’étais globalement d’accord avec son propos, même si je trouvais l’emploi du terme “totalitaire” contestable. Mais cet article comporte les passages suivants, qui font directement écho aux dérapages juridiques des Jeux Olympiques :
La volonté des multinationales de privatiser les biens communs cognitifs est une atteinte à la sphère publique. La sphère publique, jusqu’à présent désignée comme un espace ouvert accessible à tous, au sein duquel on peut librement circuler, peut s’étendre aux espaces cognitifs. [...]
Empêcher la transformation d’une œuvre, et crèer artificiellement une frontière au sein « des espace communs de la connaissance » est un acte propre à une société totalitaire.
Les règles mises en place par le CIO pour protéger ses droits de propriété intellectuelle portent gravement atteinte à la sphère publique et elles aboutissent à la destruction de biens communs essentiels. Hannah Arendt explique très bien que le totalitarisme opère en détruisant la distinction entre la sphère publique et la sphère privée. Dans le cas des fascismes d’entre-deux-guerres ou du stalinisme, c’est la sphère publique qui a débordé de son lit et qui a englouti la sphère privée jusqu’à la dévorer entièrement.
Les dérives de la propriété intellectuelle que l’on constate lors de ces jeux olympiques fonctionnent en sens inverse. C’est cette fois la sphère privée qui submerge l’espace public et le détruit pour le soumettre à sa logique exclusive. L’effet désastreux sur les libertés individuelles est sensiblement identique et c’est précisément ce processus de corruption qu’avaient anticipé les auteurs du Cyberpunk, avec leurs corporations souveraines.

A la différence près qu’ils n’avaient pas imaginé que ce serait la propriété intellectuelle qui serait la cause de l’avènement de ce cauchemar…

Ne croyons pas en France être à l’abri de telles dérives. Tout est déjà inscrit en filigranne dans nos textes de lois. Le Code du Sport prévoit déjà que les photographies prises lors d’une compétition appartiennent automatiquement aux fédérations sportives, ce qui ouvre la porte à une forme d’appropriation du réel. A l’issue de l’arrivée du Tour de France, des vidéos amateurs ont ainsi été retirées de Youtube à la demande de la société organisatrice du Tour, avec l’accord du CSA, qui dispose en vertu d’une autre loi du pouvoir de fixer les conditions de diffusion de ce type d’images. Et les compétences de cette autorité s’étendent aux manifestations sportives, mais plus largement “aux évènements de toute nature qui présentent un intérêt pour le public“…

Réagissons avant qu’il ne soit trop tard et refusons ces monstruosités juridiques !

PS : une chose qui me fait rire quand même, c’est que visiblement le CIO rencontre quelques problèmes avec le logo des jeux de Londres 2012, qu’un artiste l’accuse d’avoir plagié à partir d’une de ses oeuvres…

Wednesday, August 1, 2012

RAPPORT DE LA COMMISSION INDEPENDANTE NOMMEE PAR LA DIETE SUR LA CATASTROPHE NUCLEAIRE DE FUKUSHIMA

Pour http://fukushima.over-blog.frle 23 Juillet 2012 English Report
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A la fin de son article, l’auteur suggère que ce remarquable rapport japonais, disponible en anglais, soit traduit dans son intégralité afin de pouvoir le diffuser largement en France. Je me joins à lui pour faire un appel aux lecteurs compétents : si vous souhaitez participer à la traduction anglais > français d’une partie de ce rapport, merci de me contacter et de signaler votre engagement en commentaire, en indiquant bien la numérotation des pages afin qu’il n’y ait pas de doublon. Dès que la totalité du rapport sera traduite, le blog de Fukushima l’éditera intégralement. Merci d’avance aux traducteurs ! Le travail exemplaire de cette commission doit servir de manière internationale, afin qu’une telle catastrophe nucléaire ne puisse plus jamais se reproduire ! Pierre Fetet
RAPPORT DE LA COMMISSION INDEPENDANTE NOMMEE PAR LA DIETE
 
SUR LA CATASTROPHE NUCLEAIRE DE FUKUSHIMA
 
(Résumé et commentaire)
 
 
 
par Jean-Marc ROYER
    La commission indépendante nommée par la diète japonaise vient de mettre en ligne son premier rapport de 88 pages en anglais : de l’inouï, de l’inédit, du jamais vu ‒ à ma connaissance ‒ de la part d’une commission nommée par un parlement ! Il n’y avait qu’à traduire (ce que j’ai fait dans le fichier joint) en se tenant le plus près possible du texte, puis résumer et commenter, ce que je fais ci-dessous avec le renvoi à la pagination du texte original en anglais. Ce premier rapport étonne et tranche avec le récent rapport de l’ASN française dont nous avions fait une synthèse récemment. Il étonne car à l’évidence il pointe les vrais dysfonctionnements et les responsabilités des uns et des autres, il tranche car il étudie en détail les malversations et le système de complicités étendues mises en place à tous les niveaux alors que l’ASN se contente, en utilisant la langue de bois, de constater, de quémander et de se plaindre. Je rappelle ici quelques points du rapport de l’ASN afin que chacun puisse juger des énormes différences d’approche.    
RAPPORT DE L’ASN FRANCAISE
  A - Inondations : La Règle de Conduite est déclinée avec des retards de plusieurs années, avec des « écarts » et de manière incomplète ou incohérente, en contradiction avec le Plan d’Urgence Interne ; les exercices annuels de simulation sont bâclés, ce qui augure mal du « lancement des actions appropriées dans les délais » en cas de nécessité ; l’ASN « Demande à l’exploitant de revoir toutes ses estimations (fournir le détail de la méthodologie et les justifications utilisées pour caractériser le modèle d’inondation retenue), de se prononcer lui-même sur l’adéquation des bâtiments à ces évaluations. » Par ailleurs, l’ASN se plaint du fait que les échéances convenues pour effectuer des travaux à la suite de « l’évènement du Blayais » ne sont pas respectées sans qu’aucune mesure compensatoire ne soit prise. B - Séismes majeurs : De même, la règle en vigueur n’est pas respectée, l’instrumentation est insuffisante ou mal positionnée, son entretien et sa maintenance laissent à désirer, de même que sa qualification, son étalonnage et son réglage. De plus, les exercices ne sont pas réalisés et les opérateurs ne savent pas utiliser cette instrumentation sismique ou en interpréter les données en salle de commande ce qui les mettrait dans l’impossibilité de se faire une idée juste sur l’état du réacteur. C - Perte de la source froide : Encore des « écarts au référentiel », des disparités dans le suivi des équipements, des « anomalies de maintenance ou d’essais périodiques » et l’ASN note dans son rapport que les dispositions proposées par EDF permettent de retarder la fusion du cœur mais pas nécessairement de l’éviter en quelques heures ! D - Perte des alimentations électriques : L’ASN relève là aussi des écarts sur la conformité, l’entretien et les contrôles périodiques qui affectent la robustesse des groupes électrogènes de secours et demande à EDF d’y remédier. Par ailleurs, « l’ASN constate que des « effets falaise » peuvent se produire, caractérisés par un délai du découvrement du cœur inférieur au délai prévu pour la mise en œuvre des moyens de la Force d’Action Rapide Nucléaire [24h] et recommande de mettre en œuvre sans délai les moyens proposés par EDF pour répondre à ces dangers ». Dans l’attente du déploiement progressif de dispositions qui prendra plusieurs années (sic), l’ASN prescrira la mise en place de dispositions provisoires dès 2012, telles que des groupes électrogènes mobiles. E - Gestion des accidents graves : la disponibilité des moyens matériels nécessaires à la gestion de crise ne pouvant être garantie dans les situations extrêmes ; l'arrivée des astreintes étant impossible pendant les 24 premières heures suivant une situation de grande ampleur touchant tout le site ; les moyens de communication utilisés lors du gréement de l'organisation pouvant être défaillants ; la tenue aux situations extrêmes de l’instrumentation technique et environnementale nécessaire à la gestion de crise n’étant pas garantie, l’ASN, s’est bornée à considérer « qu’EDF n’a pas achevé l’analyse des points faibles de l’organisation en fonction de l’ampleur de la crise, et n’a pas évalué les conséquences des phénomènes dangereux liés à la dégradation des voies de communication et des canalisations dans les situations extrêmes » et va donc lui prescrire d’intégrer dans le « noyau dur » les éléments indispensables à la gestion de crise.   A la relecture du rapport de l’ASN, on voit clairement que les régulateurs français avaient fait le même diagnostic des causes de la catastrophe de Fukushima : une perte de toutes les alimentations électriques combinée à celle du refroidissement entraînant des effets cumulatifs – les fameux effets falaise – imparables. Mais surtout on constatera dans le rapport japonais que les similitudes ne s’arrêtent pas là !    
LES CONSTATATIONS DE LA COMMISSION JAPONAISE
  Le rapport de la commission montre que les installations de la centrale de Fukushima Daiichi n’étaient pas aptes à résister à un séisme, un tsunami et une catastrophe du type de ceux qui se sont produits le 11 mars 2011 pour de multiples raisons.  
1) Une alimentation électrique externe très vulnérable
  « Il y eût deux causes à la perte d'alimentation externe, toutes deux liées au séisme : il n'y avait pas de redondance diversifiée ni de résilience parasismique pour les alimentations électriques externes, et par ailleurs, le poste de transformation de Shin-Fukushima n'était pas résistant aux séismes, p 18. » « Le système d'alimentation électrique était particulièrement fragile et a souffert d'un manque de redondance, de diversification et d'autonomie. Bien qu'il y ait un certain nombre de lignes électriques à l’extérieur de la centrale, il n'y avait que deux stations-source, lesquelles ont été mises hors service par le séisme, ce qui a provoqué une perte d'alimentation externe pour tous les réacteurs p 30. […] La ligne de secours de 66kV provenant du réseau de la Compagnie Tohoku Electric Power n’a pas pu alimenter le réacteur 1 en raison de connexions de modèles incompatibles » p 14.  
2) Une résistance au séisme totalement inadéquate
  - « A la fin des années 1960, au moment du permis de construire, les recommandations pour la construction de la centrale étaient insuffisantes pour les réacteurs 1 à 3 ; la zone autour de la centrale était considérée comme n'ayant jamais connu un tremblement de terre. Basé sur cette évaluation, le niveau d'accélération au sol maximum a été fixé à 265 gal, un niveau remarquablement bas, p 27. » - En 1981, la NSC émet une recommandation antisismique ; - En 2006, vingt-cinq ans plus tard (!), la NISA en reprend la mise à jour et demande aux opérateurs de l’appliquer. - En 2008, TEPCO émet un rapport intérimaire sur le seul réacteur N°5, conjecturant que sa résistance parasismique a été portée à 600 gals. - En 2009 la NISA accepte ce rapport tout en sachant que seul le bâtiment du réacteur et sept des nombreux équipements de sécurité de celui-ci ont été « durcis ». Puis TEPCO soumet des rapports similaires à celui du réacteur N°5, mais décide unilatéralement de reporter la mise en place des mesures antisismiques à janvier 2016. « TEPCO savait par ce rapport intermédiaire que de nombreux renforts étaient nécessaires pour répondre aux normes de la dernière recommandation, mais notre enquête a vérifié que TEPCO n’avait ajouté aucun renfort aux réacteurs 1 à 3 au moment du séisme du 11 mars. Bien que la NISA ait reconnu la nécessité des renforts et du « check-up antisismique », le régulateur a échoué dans son rôle de surveillance des travaux de TEPCO, p 27. » - « Dans leurs analyses et leurs évaluations après l'accident, TEPCO et la NISA ont confirmé que quelques-unes des pièces de sécurité importantes de la tuyauterie du réacteur N°5 n’étaient pas aux normes de sécurité antisismiques au moment du tremblement de terre. […] La Commission estime que cette même conclusion est valide pour les réacteurs N°1 à 3, qui sont beaucoup plus âgés que le réacteur N°5. La section 2 de ce rapport comprend des détails montant que le séisme enregistré à Fukushima Daiichi a dépassé les hypothèses de la dernière recommandation. Il est clair que des mesures antisismiques de renfort n'étaient pas en place au moment du séisme du 11 Mars p 27. »  
Japon : le séisme de juillet 2007 plus fort que prévu pour la centrale !
Le violent séisme qui a endommagé le 16 juillet 2007 le complexe nucléaire de Kashiwazaki-Kariwa, dans le centre du Japon, était 2,7 fois plus fort que la limite maximale prévue par les constructeurs de la centrale, affirme dimanche le quotidien Mainichi Shimbun. Selon le journal, la compagnie exploitante, TEPCO, a mesuré une accélération au sol de 993 Gals de la roche située sous la centrale au moment du séisme, alors que Kashiwazaki-Kariwa était prévue pour supporter une accélération maximale de 370 Gals. Toujours d'après le Mainichi Shimbun, 8 des 17 centrales nucléaires du Japon ont été édifiées selon la même estimation d'accélération maximale du sol, et les normes de construction devront sans doute être durcies.
Philippe Jamet, membre de l’ASN, était présent dans la délégation de l’AIEA qui a rendu son rapport en août 2007. Rapport en PDF : http://bit.ly/f5cIkb page iii.
   
3) L’absence de contre-mesures aux tsunamis
  a) « Des synergies » de toutes natures et à tous les niveaux pour minorer les risques - « La NISA n’a publié aucune information sur ses évaluations ou ses instructions de réexamen des hypothèses utilisées dans la conception des moyens de défense vis-à-vis des tsunamis. La NISA n'a pas non plus conservé ces dossiers (!). […] - La méthode utilisée par la Société japonaise des ingénieurs civils était obscure et entachée [de partialité en faveur des opérateurs…]. La NISA l’a acceptée comme une norme sans examiner sa validité. […] - TEPCO a tenté de justifier une faible probabilité d’occurrence d’un tsunami et a utilisé les résultats d'un processus de calcul biaisé pour ignorer la nécessité de contre-mesures […]. Plutôt que d’étudier les faits connus et la mise en œuvre rapide des mesures, TEPCO a eu recours à des tactiques dilatoires, comme la présentation d'autres études scientifiques et le lobbying p 27 et 28. » b) La perte de toutes les alimentations AC/DC et du refroidissement comme horizon prévisible - « La construction de la centrale de Fukushima Daiichi qui a débuté en 1967 [il y a 45 ans], était basée sur la connaissance sismologique de cette époque-là. Comme la recherche a continué au fil des ans, les chercheurs ont souligné à plusieurs reprises la grande probabilité de tsunamis dont les niveaux dépasseraient les hypothèses formulées au moment de la construction, ainsi que la possibilité d'endommagement du cœur dans l’éventualité de tels tsunamis. TEPCO a négligé ces avertissements, et les faibles marges de sécurité qui existaient étaient loin d'être suffisantes pour faire face à une telle situation d'urgence. Depuis 2006, les autorités réglementaires et TEPCO ont échangé des informations sur la possibilité d'une panne totale d'électricité résultant de tels tsunamis. Ils étaient également conscients du risque de dommages au cœur des réacteurs à la suite d'une panne des pompes d'eau de mer si l'ampleur d'un tsunami s’avérait être supérieure à l'évaluation faite par la Société japonaise des ingénieurs civils p 27. » - « Les hypothèses concernant une panne totale (Station Black-Out) ne comprenaient pas la perte de la puissance en courant continu, mais c'est exactement ce qui s'est passé p 30. […] Le tsunami a inondé et totalement détruit les générateurs diesel de secours, les pompes primaires du circuit de refroidissement , le système de câblage électrique et l'alimentation en courant continu pour les réacteurs 1, 2 et 4, ce qui a entraîné la perte de toute source d’énergie — sauf au réacteur 6, alimenté par un générateur diesel de secours initialement dédié à la production du froid » p 14. c) Le tsunami n'a pas uniquement endommagé les alimentations électriques - « Le tsunami a aussi détruit ou emporté des véhicules, des machineries lourdes, les réservoirs de fuel et de gravier. Il a détruit des bâtiments, des installations et d'autres machines. L'eau de mer du tsunami a inondé toute la zone de bâtiments et a même atteint les équipements de haute pression des tranches 3 et 4, ainsi que la piscine commune de refroidissement [des assemblages usés]. Après que l'eau se soit retirée, les débris suite à l'inondation ont été éparpillés sur tout le site de la centrale, ce qui a entravé tout déplacement. Les plaques d'égout et de caniveaux avaient disparu, laissant des trous béants dans le sol » p 14.   
4) Des contre-mesures aux accidents graves (AG) non conformes aux standards internationaux
  a) Des opérateurs qui s’affranchissent de toute contrainte régulatrice - « Dès le début, les opérateurs ont été autorisés à fixer des contre-mesures aux AG de manière autonome […]. » Ce qui a été validé par la NSC en 1991. « Permettre la mise en œuvre autonome a également laissé aux opérateurs la possibilité de négocier les conditions d’application via la Fédération des compagnies électriques (FEPC). Cela fut particulièrement vrai après 2010, […] avec deux perspectives : i) éviter ou minimiser le risque de poursuites potentielles ; ii) éviter des prescriptions de mise en conformité qui pourraient interférer avec la production des réacteurs. Encore une fois, cela signifie qu'aucune mesure n’a été préparée contre les accidents graves comme celui qui a eu lieu à compter du 11 mars […] » p 28.   b) Sécurité : de graves lacunes organisationnelles - « Les manuels de gestion détaillée des accidents graves n'étaient pas à jour, les schémas et les documents décrivant les procédures d'évacuation étaient incomplets ou manquants. La priorité n’avait pas été suffisamment axée sur les simulations et la formation aux situations d’urgence. La perte des fonctions de la salle de contrôle, de l'éclairage et des communications, la lutte pour livrer des équipements et des matériaux dans une centrale jonchée de débris, tout cela fût encore plus difficile à vivre à cause des répliques continues [durant trois mois]. Cela non plus n’avait pas été anticipé. Cela est symptomatique des problèmes institutionnels de TEPCO » p 30.  
5) Le déroulement de la catastrophe
  a) Les enseignements du BRGM [1] sur le séisme du 11 mars Pour bien comprendre ce qui s’est passé le 11mars (avec les informations dont nous disposons à ce jour), il faut lire les documents publiés par le BRGM qui stipulent que : - le 11 mars, les appareils des réseaux KNet et KikNet de la National Research Institute for Earth Science and Disaster Prevention japonaise ont enregistré « des accélérations au sol de 1300 gals [2]dans la préfecture de Fukushima et des accélérations supérieures à 1000 gals dans de larges secteurs côtiers, en particulier dans la région de la centrale nucléaire de Fukushima », - Que, chose exceptionnelle celles-ci ont duré entre 2 et 3 minutes avec un plateau de 100s environ ; - Que, par ailleurs, il n’y a pas eu 1 mais 2 forts séismes à ce moment-là (p 6). De plus, des répliques et des séismes induits se sont produits quotidiennement pendant 3 mois. Nous avions appris de la bouche du Pr Hideki Shimamura interviewé par la ZDF [3] que le maxima antisismique adopté lors de la construction des centrales semble se situer entre 450 et 600 gals et uniquement pour les bâtiments réacteurs (moins pour les canalisations et les autres bâtis). Ce que la commission de la Diète valide. Quand TEPCO parle de cette question, il semble s’abriter, comme d’habitude, derrière des variables supplémentaires, une tactique qui semble se généraliser : il s’agit d’introduire à l’infini des facteurs de complexification non contestables surtout par les profanes, à savoir les fréquences - ou plus exactement les périodes - de ces accélérations au sol. Toute structure bâtie à effectivement une « fréquence de résonnance » spécifique mais voici une première réponse, claire, du BRGM page 7 : - Les périodes rapportées aux vitesses d’accélération au sol « ont également été analysés par nos collègues japonais. Ces fréquences sont distribuées « entre 0,5 s et 20 s environ. Cette singularité pourrait être en partie à l’origine les dommages observés. En effet, elles couvrent « de fait la gamme des périodes propres à des structures très différentes en termes de taille ou de typologie de constructions depuis les grandes structures de type gratte‐ciel (période propre de plusieurs secondes) jusqu’aux maisons traditionnelles en bois (période propre inférieure à 0.5 s), en passant par des petits immeubles (période propre de l’ordre de 1 s). Pour résumer, d’après le BRGM, tous les bâtiments ont été durement éprouvés puisqu’ils ont eu à faire face à : - Deux séismes majeurs compris dans une excursion de 2 à 3 minutes ; - Des accélérations au sol très élevées, atypiques car balayant tout le spectre des fréquences, des répliques durant 3 mois ; aucune contre-mesure à tout cela n’avait été prévu à la construction de Fukushima Daiichi, ni ensuite d’ailleurs.   b) L’enchaînement probable des évènements 1 « L'arrêt d’urgence fonctionnel, ou SCRAM [4], est entré en service dans les réacteurs 1, 2 et 3 immédiatement après le début de l'activité sismique p 14. [… Ensuite] De fortes secousses sur les installations ont débuté 30 secondes après le SCRAM et la centrale a été durement secouée pendant plus de 50 secondes. […] On pense que le mouvement au sol était assez fort pour causer des dommages à certaines fonctions clés de sécurité » p 31. 2 « La perte de l'alimentation de secours A dans le réacteur N°1 pourrait ne pas avoir été causée par les inondations ». 3 « Les condenseurs d'isolement (systèmes A et B2) de l'unité 1 ont été fermés automatiquement à 14h52, mais l'opérateur de l'unité 1 a arrêté manuellement les deux IC 11 minutes plus tard. […] Ils ont arrêté les IC pour vérifier si le liquide de refroidissement s'échappait des IC ou d’autres tuyauteries parce que la pression du réacteur baissait rapidement. […]  Plusieurs employés des fournisseurs de TEPCO qui travaillaient au quatrième étage du bâtiment du réacteur N°1 au moment du séisme ont identifié une fuite d'eau sur cet étage qui abrite deux grandes cuves pour le condenseur d'isolation (IC) et les tuyauteries de cet IC. […]  Une perte de réfrigérant provenant d'une fissure dans la tuyauterie […] a pu se produire sans être précisément identifiable pour les opérateurs. […] Incontrôlé pendant 10 heures, des dizaines de tonnes de liquide de refroidissement auraient été perdus, conduisant à un endommagement ou une fusion du cœur » p 31. 4 « Il n'existe aucune preuve de l'ouverture de la vanne de sécurité (SR) au réacteur N°1 […] par contre, ce document est disponible pour le réacteur N°2. Nous avons constaté que le bruit de l'ouverture du clapet de sécurité SR du réacteur N°2 a été entendu à la salle de contrôle centrale et dans le réacteur, mais aucun employé travaillant au réacteur N°1 n’a entendu le bruit de l'ouverture de la soupape SR. Il est donc possible que la soupape soit restée fermée au réacteur N°1 » p 31. 5 La commission conclut : « dans ce cas, un APRP [5] local causé par le mouvement sismique pourrait avoir eu lieu dans l'Unité 1 » p 31.  
6) TEPCO et toutes les autorités attribuent la catastrophe au Tsunami
  a) Des simulations douteuses [6] - « Mitsuhiko Tanaka [7] dans l'édition de Septembre de Kagaku (Sciences) publié par Iwanami Shoten, critique l'analyse de simulation par ordinateur réalisée par TEPCO, qui a été jointe au rapport du gouvernement japonais soumis à l'AEIA. Il émet l'hypothèse que toute la tuyauterie de la centrale de Fukushima a été endommagée par le tremblement de terre avant le tsunami, ce qui a conduit à une perte d'eau de refroidissement des réacteurs. Le défaut majeur dans l'analyse de TEPCO, d’après Tanaka, c’est que les temps [des changements de niveaux d'eau et des variations de pression dans la cuve] utilisés dans la simulation par ordinateur étaient clairement différents des temps réels mesurés lorsque l'accident s’est produit. Le résultat de l'analyse de TEPCO c’est que les sources d'énergie électrique ont été perdues après le tsunami » […]. - « Le 28 octobre 2011, Kansai Electric Power Co. a présenté à la NISA l'évaluation du premier stress-test du réacteur N° 3 de la centrale nucléaire d’Oi. L'évaluation a montré que le réacteur serait capable de résister à un tremblement de terre qui serait 1,8 fois plus fort que ce que la norme anti sismique le prévoit. » [Un accroissement de magnitude de 1 correspond à une multiplication par 30 de l'énergie et par 10 de l'amplitude du mouvement. Un séisme « 2 fois plus puissant » correspondrait à une augmentation de magnitude d’environ 0,2 point ce qui est dérisoire par rapport à la magnitude 9,1 atteinte le 11 mars 2011.] « Le 14 novembre, les experts ont été autorisés à exprimer leurs points de vue en réponse à l'évaluation des stress-tests du réacteur N° 3 d’Oi. Hiromitsu Ino, professeur émérite à l'Université de Tokyo, qui est spécialisé dans les matériaux métalliques, a déclaré : « C’est une erreur de lier la reprise des opérations à des stress-tests. L’accident nucléaire de Fukushima démontre qu’il y avait des défauts dans les inspections de sécurité. Si les stress-tests sont menés sans réviser tout d’abord ces procédures, cela mènera à la confusion dans les évaluations de sécurité. » Ino a eu une autre suggestion : « Afin de vérifier l'efficacité des stress-tests, ceux-ci devraient être effectués à Fukushima, centrale où l'accident s'est produit ». Dans ce contexte de doutes sérieux quant à l’hypothèse de TEPCO, l’opinion commune c’est que quelque chose ne va pas dans la logique de reprise des opérations car celles-ci sont basées sur des calculs en chambre ».   b) Séisme ou tsunami comme cause de l’accident ? - « Si le tremblement de terre du 11 Mars est considéré comme le principal coupable de l’accident nucléaire de Fukushima, cela veut dire que d'autres centrales nucléaires sont également vulnérables aux tremblements de terre importants. […] Il est nécessaire d'envisager également la possibilité que la tuyauterie principale de la centrale de Fukushima ait été endommagée par le tremblement de terre avant même que le tsunami ait frappé la centrale. Une telle théorie entrave sérieusement les plans d'autres compagnies d'électricité décidées à reprendre les opérations dans leurs centrales nucléaires après la mise en œuvre de mesures pour faire face à la possibilité d'un tsunami majeur. Par exemple, Chubu Electric Power Co. envisage de reprendre les opérations à la centrale nucléaire de Hamaoka après la construction d'une digue côtière. […] Si [on] en arrivait à prendre en considération la possibilité que le tremblement de terre a été la principale cause de l'accident nucléaire de Fukushima [… cela rendrait] encore plus difficile la reprise des opérations dans les centrales. C’est une des raisons pour laquelle TEPCO et d'autres compagnies électriques, insistent sur le fait que seul le tsunami est responsable de l’accident nucléaire de Fukushima ». - « Nous concluons que TEPCO a été trop rapide à avancer le tsunami comme cause de l'accident nucléaire et à nier que le séisme n’ait causé aucun dommage » p 17 du rapport de la commission.  
7) Les conclusions de la commission parlementaire indépendante
  a) Les estimations et les questions (gênantes) de la commission - « L’accident nucléaire de Fukushima Daiichi ne peut pas être considéré comme une catastrophe naturelle. Nous concluons que l'accident était clairement d'origine humaine. Il aurait pu et aurait dû être prévu et empêché. De plus, ses effets auraient pu être atténués par une réponse plus efficace » p 9. « Nous croyons que les causes profondes étaient les systèmes organisationnels et réglementaires qui ont couvert des décisions et des actions erronées, plutôt que des questions relatives à la compétence d'un quelconque individu » p 16. - « L'opérateur (TEPCO), les organismes de réglementation (NISA et NSC [8]) et l'organisme gouvernemental de promotion de l'industrie nucléaire (METI), ont tous échoué à correctement définir les exigences de sécurité les plus élémentaires, tels que l'évaluation de la probabilité d'un accident, la préparation à contenir les effets d’un tel désastre, et l'élaboration de plans d'évacuation du public dans le cas d'un relâchement important de radionucléides » p 16. - « Comment est-il devenu habituel de résister à la pression réglementaire et de dissimuler les petits accidents ? » p 9. « Par exemple, lorsque les risques de tsunami étaient évoqués, TEPCO ne les examinaient que du point de vue de ses propres intérêts : cela pouvait-il se traduire par un arrêt des réacteurs ou affaiblir leur position dans d'éventuelles poursuites juridiques ? » p 20.  - « Comment un tel accident a-t-il pu se produire au Japon, une nation qui a une telle préoccupation de sa réputation d'excellence en ingénierie et en technologie ? » p 9. « L’accident nucléaire de Fukushima a été le résultat (i) d'une collusion entre le gouvernement, les organismes de réglementation et l’opérateur, et (ii) de la gestion défectueuse desdites parties » p 16. Plus globalement, « l'énergie nucléaire est devenue une force échappant au contrôle de la société civile. Sa régulation a été confiée à une bureaucratie gouvernementale engagée dans sa promotion » p 9.   b) La catastrophe aurait pu être encore plus grave « De nombreux niveaux de sécurité ont été violés simultanément, tandis que l’alimentation électrique des quatre réacteurs était perdue. S'il n'y avait pas eu certains événements fortuits — tels que le fonctionnement heureusement pérenne du RCIC [9] du réacteur 2, l’éclatement de son panneau de soufflage ad hoc et le relâchement de pression qui s’en est suivi, la rapidité avec laquelle les sous-traitants ont nettoyé l’épave — les réacteurs 2 et 3 auraient été dans une situation encore plus précaire ». […] « La Commission conclut que la situation a continué à se détériorer parce que le système de gestion de crise du Kantei [10], des régulateurs et des autres organismes responsables n'ont pas fonctionné correctement. Les limites définissant les rôles et les responsabilités des uns et des autres étaient problématiques, en raison de leurs propres ambiguïtés » p 18.   c) La confusion dans l’évacuation des résidents - « Certaines personnes ont été évacuées vers des zones [à forts rayonnements] et ont ensuite été laissées sur place, ne recevant plus aucune nouvelle consigne d'évacuation avant le mois d’Avril […] parce que les informations de surveillance n'avaient pas été fournies. […] Le gouvernement n’a pas sérieusement mis en place des programmes pour aider les citoyens à comprendre la situation et à se faire leur propre opinion. Il a échoué par exemple à expliquer les risques liés aux irradiations pour différents couches de la population comme les nourrissons et les jeunes ou les personnes particulièrement vulnérables aux effets des radiations ». […] - « La Commission conclut que la confusion dans l'évacuation des résidents découle de la négligence des régulateurs, de l'échec persistant à mettre en œuvre les mesures adéquates contre une catastrophe nucléaire, ainsi que d'un manque d'action des gouvernements précédents et des régulateurs sur la gestion des crises. Le système de gestion de crise qui existait pour le Kantei et les régulateurs devait protéger la santé et la sécurité du public, mais il a échoué dans cette fonction ». […] - « Il n'y a pas de fin prévisible aux activités de décontamination et de restauration qui sont essentiels pour la reconstruction des communautés » p 19.   d) En l’absence de contre pouvoirs, les bureaucraties complices ont rendu la catastrophe inévitable - « Il y eût de nombreuses opportunités de prendre des mesures préventives avant le 11 Mars. L'accident s'est produit parce que TEPCO n'a pas pris ces mesures et que la NISA et la commission de sûreté nucléaire (NSC) n’ont pas réagi. Ils ont aussi intentionnellement reporté la mise en place des mesures de sécurité, ou pris des décisions basées sur l'intérêt de leur organisation, et non pas dans l'intérêt de la sécurité publique » p 16. « Du point de vue de TEPCO, la nouvelle réglementation aurait interféré avec l'exploitation des centrales et affaibli leur position dans d'éventuelles poursuites judiciaires. Ce fut une motivation suffisante pour s'opposer énergiquement à de nouvelles règles de sécurité et pour renvoyer les négociations avec les régulateurs vers la Fédération des compagnies électriques (FEPC). Les régulateurs auraient dû prendre une position forte pour le bien du public, mais ils ont échoué à le faire. Comme ils s’étaient fermement convaincus eux-mêmes à l'idée que les centrales nucléaires étaient sûres, ils étaient réticents à créer de nouveaux règlements » p 17. - « Cette illusion [de toute puissance] a été renforcée par la mentalité collective de la bureaucratie japonaise, pour laquelle le premier devoir de tout bureaucrate individuel est de défendre les intérêts de son organisation. Poussé à l'extrême, ce bureaucratisme a conduit à placer les intérêts de l'organisation avant le devoir primordial de protéger la population » p 9. Mais il y a plus : - « Nous avons trouvé la preuve que les organismes de réglementation posaient des questions explicites sur les intentions des opérateurs à chaque fois qu'il était question de mettre en œuvre un nouveau règlement. Par exemple, la NISA a informé les opérateurs qu'ils n'avaient pas besoin d'examiner une situation de panne totale (SBO) parce que la probabilité en était faible et parce que d'autres mesures étaient en place. La NISA a ensuite demandé aux opérateurs de rédiger un rapport qui donnerait la justification appropriée à expliquer pourquoi cette mise en œuvre n'était pas nécessaire. Afin d'obtenir la preuve de cette collusion, la commission a été forcée d'exercer son droit législatif pour obtenir de telles informations de la NISA, après que celle-ci ait refusé de répondre à plusieurs demandes » p 16. « Sans l'enquête menée par cette commission, la plupart des faits révélant la collusion entre les régulateurs et les autres acteurs n'auraient jamais été dévoilés […]. Leur indépendance vis-à-vis des politiques, des ministères pro-nucléaires et des opérateurs a été une parodie p 20. Ils ont effectivement trahi le droit de la nation à être à l’abri d'accidents nucléaires » p 16.   e) A l’origine de la catastrophe, quel type de structure sociale ? - « Dans l'ensemble, la Commission a rencontré une ignorance et une arrogance impardonnables chez toute personne ou tout organisme s'occupant de l'énergie nucléaire. Nous avons rencontré du mépris pour les évolutions internationales et la sécurité publique » p 21. - « Les règlements existants sont principalement orientés vers la promotion de l'énergie nucléaire, et non vers la sécurité, la santé publique et le bien-être. La responsabilité sans équivoque que les opérateurs doivent assumer lors d’une catastrophe nucléaire n'a pas été précisée. Il n’y avait également pas de directives claires sur les responsabilités des parties dans le cas d'une situation d'urgence » p 20. - « La question sous-jacente concerne la structure sociale qui a engendré cette neutralisation de la réglementation, et le cadre organisationnel, institutionnel et juridique qui a permis aux individus de justifier leurs propres actions, de les cacher quand cela était gênant, sans laisser de traces, afin d'éviter toute responsabilité » p 21.  
Quelques recommandations de la commission
  - « Mettre en place un système de commissions d'enquête indépendantes p 23 et mener des enquêtes régulières et des audits exploratoires sur les organismes de réglementation, les universitaires et les intervenants [… avec] des experts indépendants ayant une vision globale ». […]  - « TEPCO doit subir une spectaculaire réforme d'entreprise, incluant la gestion des risques, la gouvernance et la diffusion des informations — la sécurité étant la seule priorité ». - « Tous les opérateurs doivent accepter un organisme désigné par la Diète comme une autorité de surveillance de tous les aspects de leurs opérations, incluant la gestion des risques, la gouvernance, les normes de sécurité, avec le droit d’enquêter sur place » p 22. - « Le processus de décision [du régulateur] doit être indépendant des actionnaires des compagnies » p23.  
QUELQUES COMMENTAIRES
  1. Ce qu’il y a de frappant lorsque l’on compare ce rapport avec celui de l’ASN (Cf. la synthèse que nous en avions faite), c’est que toutes les remarques faites après la lecture de celui-ci sont également valables pour le Japon. Qu’on en juge par ce rappel des titres : - « Il n’y a pas une seule installation qui ne fasse l’objet d’une remarque d’inspection ou d’une recommandation importante. » - « Depuis la conception, l'accident majeur n'a jamais été pris en compte. »
- « Le nucléaire français "au bord de la falaise" ! »
- « Silence, on MOX ! Une gestion " statistico-probabiliste " du risque bien pratique … »
- « Les centrales nucléaires : des Macro-Systèmes Techniques intrinsèquement dangereux. »
- « De multiples conséquences supportées par les populations du monde entier. »
Une conclusion s’impose donc : si cet inventaire est identique à celui que la commission japonaise a dressé, c’est avant tout qu’il s’agit des mêmes « macro-systèmes techniques » qui posent les mêmes problèmes et que les travers induits par la gestion libérale sont eux aussi identiques.
 
2. Grâce à un de ses commissaires, Philippe Jamet, qui faisait partie de la délégation de l’AEIA au Japon [11], l’ASN a vite compris comment et pourquoi la catastrophe était survenue [12]. Elle a surtout compris que toutes les instances de contrôle et de régulation avaient failli. D’où le contenu de son rapport de janvier 2012 : il fallait à tout prix montrer que ce n’était pas le cas en France. Mais a-t-elle pour autant été plus ferme à l’égard d’EDF dans le passé ? Vu les déplorations restées à ce jour sans résultats, on peut en douter. D’ailleurs, étant donné la puissance économique des opérateurs en général, n’est-ce pas la même histoire du pot de fer contre le pot de terre qui est destinée à se répéter partout, ad vitam aeternam, ici aussi bien que là-bas, a quelques nuances près ?   3. Là-bas, pas plus qu’ici, la possibilité d’un accident majeur n’a été prise en compte à la conception : le sentiment d’infaillibilité, de toute puissance, non seulement rend « arrogant », mais amène à penser comme allant de soi que l’ensemble de l’appareil d’Etat collabore « au grand œuvre nucléaire ». Or, là-bas comme ici le nucléaire a été adopté après-guerre pour « laver une défaite » historique majeure et refouler des évènements dont le deuil n’a pas été fait. Là-bas comme ici, les réacteurs ont été construits sur les failles de la mémoire. Là-bas comme ici la survenue d’un accident majeur a largement bénéficié d’un consensus politique, administratif, industriel, scientifique, économique qui a permis, en l’absence de contre-pouvoirs suffisants, toutes sortes de complicités. Que cela mette en cause la vie et la santé des populations fût le cadet de leurs soucis.   4. C’est la commission qui le dit : « Ils ont effectivement trahi le droit de la nation à être à l’abri d'accidents nucléaires » p 16. A ce stade, peut-on encore parler d’un « village nucléaire » circonscrit ? Ne s’agit-il pas plutôt de toute une société gangrénée par le chancre nucléaire depuis des lustres ? Et comme pour Hiroshima et Tchernobyl « le secret de la famille nucléaire » ne réside-t-il pas dans la complicité de crimes contre l’Humanité ? On sait la puissance des liens qu’engendrent les connivences basées sur le crime. C’est là un des liens majeurs à dénouer.   5. Reste notre travail comme citoyens du monde. Le texte de la commission parlementaire japonaise devrait être diffusé partout dans le monde et en particulier ici, à nos parlementaires français et européens. Or nous n’avons traduit que 31 pages sur 88. Nous faisons donc un appel aux bonnes volontés : il suffirait de quatre personnes traduisant une douzaine de pages chacune pour le rendre plus facile à lire en France… Nos édiles doivent savoir ce qu’est une étude réellement indépendante et nos concitoyens doivent pouvoir se rendre compte des origines de toute catastrophe nucléaire, c’est même une des conditions pour en empêcher la survenue.   Jean-Marc ROYER, juillet 2012     1 Bureau de Recherches géologiques et Minières établissement public français de référence dans le domaine des sciences de la Terre.   2 Les effets d’une secousse sismique ne s’évaluent pas seulement selon son gradient de puissance mais aussi selon bien d’autres facteurs dont « l’accélération au sol » mesurée en m/s2 (comme toute accélération), ici dénommée « gal », en référence à Galilée.   3 http://www.internationalnews.fr/article-le-mensonge-de-fukushima-reportage-allemand-30-vostf-104215356.html, Date : 7 mars 2012, T : 25’13’’.   4 Safety Control Rod Axe Man arrêt rapide d'un réacteur nucléaire par l'insertion des barres de commande dans le cœur.   5 APRP : accident de perte de réfrigérant primaire. En anglais : LOCA, loss of coolant accident.   6 Extraits d’un article d’AKIRA SATO, publié dans l’Asahi Shimbun Weekly, http://ajw.asahi.com/article/0311disaster/fukushima/AJ201112060052   7 Membre de la commission de la Diète, ancien ingénieur nucléaire qui a travaillé à la conception de la cuve du réacteur N° 4 de Fukushima.   8 Commission de sûreté nucléaire du Japon, un organisme gouvernemental, qui supervise les régulateurs et les opérateurs.   9 Reactor core isolation cooling system : une pompe d'alimentation en eau à haute pression destinée au refroidissement d'urgence.   10 Le bâtiment abritant à la fois le bureau officiel du Premier ministre et sa résidence. Par extension, le Cabinet du Premier ministre. Dans ce rapport, « Kantei » renvoie le plus souvent à son groupe de travail ad hoc au 5ème étage, qui était responsable de la réponse du gouvernement à l'accident.   11 Cité dans la conférence de presse de l’ASN du 28 juin 2012 (39’15’’) ; voir sa bio éloquente qui est passée par la DAM du CEA : http://bit.ly/eJLjAp   12 A preuve : toutes les décisions de fin juin 2012, sans exceptions, se rapportent à la catastrophe de Fukushima. http://www.asn.fr/index.php/Les-actions-de-l-ASN/La-reglementation/Bulletin-Officiel-de-l-ASN/Decisions-de-l-ASN/Decision-n-2012-DC-0274-de-l-ASN-du-26-juin-2012       ________________   A lire également sur le même sujet     Fukushima: Une enquête indépendante et critique (Daniel Eskenazi - Le Temps)   Fukushima : le rapport qui change tout (Michel de Pracontal - Mediapart)       Photo d’entête : Tomohiro Ohsumi, AFP

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